Agnes Von Rosen

Je ressemble à...

Avant de la voir, c'est la délicieuse odeur d'amande douce qui vient égailler l'odorat. Agnes prend toujours grand soin de sentir agréablement bon. Elle veut marquer ses convives, jouant sur tous les sens. Ni trop forte, ni trop abrupt, c'est petit à petit que la senteur d'amande se reprend dans les pièces qu'elle visite. S'en suit à cela le son de ses bottines qui claquent mélodieusement sur le sol, pas léger et volant, cadence maîtrisée bien que souple. Les années de danse de salon lui ayant fournis un pas de velour, elle peut à la fois se montrer discrète ou - à contrario - annoncer son passage si elle en ressent l'envie. La posture toujours droite, interdiction de courber le dos, l'héritière met un point d'honneur à toujours bien se tenir. Une fois l'odorat et l'ouïe conquis, c'est au tour de la vue de faire son effet. Agnes brille, elle étincelle. La princesse prend soin d'être toujours impeccablement apprêtée pour toutes apparitions. Même lorsqu'elle se retrouve seule, Agnes ne relâche en rien la pression de sa propre exigence. La voir est toujours un nouveau spectacle qu'elle offre. Jamais deux fois les mêmes robes, jamais une coiffure identique deux jours consécutifs. Agnes ne laisse rien au hasard. Sa voix est mélodieuse, parfois chantante, d'autre fois cassante. Elle s'adapte à ses interlocuteurs. Voix douce et féminine, cela fait opposition à ses paroles parfois tranchantes. Elle n'a pas sa langue dans sa poche, mais ses lèvres ne laissent jamais échapper aucune vulgarité. Concernant le dernier sens - celui du gout - son amant pourrait dire d'elle qu'elle est succulente, que sa peau est semblable à une pâte à baisers.

Je pense comme...

L'ambition est sans doute ce qui motive le plus Agnes dans ses actes. Héritière favorite de la Reine et du peuple, elle se prépare depuis sa tendre jeunesse à devenir - un jour, la souvenère de Draümbell. Bien entendu, elle se trouve en opposition avec son frère cadet, Lukàs. L'affection qu'elle lui porte la tiraille, compte tenu du fait qu'un jour, si elle veut atteindre son but, elle devra attenter à la vie de celui-ci. Et inversement, Lukàs devra lui aussi tenter de mettre fin aux jours de sa sœur. Une situation inconfortable qu'Agnes supporte tant bien que mal.

L'héritière est toujours parvenue à cacher ses pensées aux autres. Il est pratiquement impossible de déchiffrer son visage tant elle se montre impassible. Pourtant, son intérieur bouillonne constamment. Elle n'est pas confrontée aux malheurs des plus démunis, mais n'a pas non plus des œillères sur les situations désastreuses des faubourgs. Elle aimerait y remédier, pouvoir faire quelque chose pour agir en la faveur des miniers. Mais ses ambitions sont tenues secrètes, camouflées par une allure droite, parfois semblant froide. Agnes se donne un genre inaccessible lorsqu'elle se retrouve avec des nobles. Cependant elle s'adoucit et se montre plus ouverte et souriante en compagnie des moins gradés. Elle sait que le peuple et l'aristocratie l'apprécient, qu'ils voient en elle la futur reine de la ville. Elle est la favorite pour cette mission, sans vraiment en comprendre les raisons. C'est une femme qui se veut forte psychologiquement et indépendante, pourtant toujours accompagnée de sa dame de compagnie, elle n'admettra jamais qu'elle a terriblement besoin du soutient de ses proches. Lorsqu'on apprend véritablement à la connaître, on découvre qu'Agnes se montre marrante et enjouée, voire même enthousiasme à faire quelques bêtises - sans trop de gravité. Cependant son sérieux revient toujours très vite. Elle prend ses tâches avec professionnalisme, sans jamais faillir à ses propres valeurs.

Mais Agnes ment comme elle respire. Les faux-semblants prenant le dessus sur sa sincérité, elle parle la langue qu'on lui demande, elle sait mettre dans sa poche les âmes les plus virulentes. Ses propres sentiments ne comptant pas, Agnes a comprit bien longtemps qu'elle ne pouvait se fier qu'à elle même et n'accorder sa confiance à personne. Alors Agnes fait ce qu'il faut pour obtenir ce dont elle a besoin, allant jusqu'à charmer et séduire, sans jamais s'offrir.  

Niveau de force : 2/10
Agnes n'a jamais eu à travailler la musculature de son corps. Elle a une souplesse appréciable acquisse grace aux danses, mais sa force se mesure plutôt à son esprit.

Capacités de combat : 2/10
Héritière respectable, il serait un affront d'oser dire avoir déjà vu Agnes avec une arme dans les mains. Hormis le tranchant de certaines de ses paroles, elle répugne toutes formes de violences physiques, si ce n'est celles qu'elle commandites à ses fins personnelles.

Charisme : 10/10
On ne peut que remarquer l'élégance et le raffinement de l'héritière. Même lorsque celle-ci se veut plus discrète, le blanc de ses cheveux longs laisse ébahit les spectateurs. Agnes ne laisse jamais rien au hasard, sachant s'adapter et se montre toujours présentable, en toute circonstance.

Niveau d'éducation : 10/10
Nourrisson arrachée à une vie simple, la reine fonda de grands espoirs en sa favorite, l'entourant des meilleurs précepteurs lui fournissant une éducation des plus complète.

Niveau d'intelligence : 8/10
Les leçons apprises sur le bout des doigts depuis sa tendre jeunesse, Agnes les garde en mémoire. Curieuse et élève sérieuse, l'intelligence littéraire ne fait pas tout. L'héritière est aussi très réfléchie lorsqu'il s'agit de réfléchir à un avenir qui se peu être incertain.

Lukàs Von Rosen : Malgré les apparences, Agnes affectionne beaucoup son petit frère. Il est la fraîcheur d'une vie morose, la touche de couleur d'un tableau grisâtre. Souvenirs d'enfance pourtant si fragiles, l'héritière ignore si elle peut toujours se permettre de l'aimer comme avant.

La Reine : Favorite dans le cœur de la toute puissante, Agnes n'a cependant que du méprit pour elle. Pour autant l'héritière ressent sans cesse le besoin de se faire remarquer auprès d'elle.

Le Bandit : Frissons et frénésie, il est cet homme qu'elle déteste autant qu'elle peut aimer. Il n'a rien d'un noble, c'est un contrebandier mais elle l'ignore, le prenant sans doute pour un simple marchand. Pourtant elle le croise parfois lorsqu'elle s'échappe de sa vie rangée. Agnes passe des nuits interdites dans des draps qu'elle répugne de revoir, et pourtant elle n'attend que de s'y perdre à nouveau.

Morgan : Ombre du passé qu'elle pense parfois oublier, mais qui se montre toujours présent dans son esprit. Ce minier qu'elle a rencontré un soir, l'homme auquel elle s'est liée pour quitter le monde de l'enfance, et devenir une femme, perdant sa virginité avec lui.

Naissance non désirée d'un nourrisson pourtant très calme, Agnes n'a jamais eu l'affection d'une famille aimante. Elle avait pourtant son grand-frère Nathan qui prenait soin d'elle, seuls bras chaleureux qu'elle connaissait et qui la chérissaient. Elle aimait son frère d'un amour incommensurable, bambin privée de tendres gestes de ses parents, Nathan était pour elle son unique famille, la lumière d'une vie bien terne. Elle grandit en s'écorchant les genoux en sa compagnie, en pataugeant dans l'eau sale des traces de pluie. Pourtant sa famille n'était pas pauvre - sans être riche pour autant. Des marchands sans grand intérêt qui traçaient leur vie à Draümbell. Mais Nathan était fougueux, un lion indomptable rêvant de voyages et de grandeurs. Il était le héros des histoires qu'Agnes s'imaginait. Mais ce personnage si haut en couleur les a toutes perdues en s'éteignant un jour. Un terrible accident de chargement, alors que des provisions arrivaient à la gare, l'adolescent était si distrait qu'il s'amusait trop prêt des rails. Mauvais enchaînements de circonstances, le train quittant sa voix pour s'écrouler au sol. La seule consolation fut la certitude d'une mort net et sans douleur. Agnes était encore très jeune, mais elle n'était pas idiote. Elle comprit qu'elle ne reverrait jamais son frère, qu'elle serait seule. Les parents n'arrivant pas à se remettre de la perte de l'héritier du commerce - et impossible pour eux d'imaginer léguer la boutique à une descendance féminine, ils adoptèrent un enfant.

L'arrivée de Lukàs fut un nouveau souffle pour Agnes. De petite sœur aimée, elle prit le rôle de grande sœur aimante. Tout comme pour Nathan, son monde se mit à tourner pour Lukàs. Elle le chérissait, s'occupait de lui et passait son temps en sa compagnie. Jamais il n'y plus eu proche comme frère et sœur. Complices comme personne, Lukàs devint l'ombre d'Agnes, l'enfant suivant son aînée de partout, et la plus grande sur-protégeant son cadet. Mais la mort sembla s'enticher d'Agnes, car quelques années plus tard, ses parents périrent. Se retrouvant orphelins, les deux enfants se firent adopter par la reine, pénétrant dans la souveraineté, quittant une vie moyenne pour le grand luxe. Ils furent forcés malgré eux à entrer dans un jeu sadique et horrible. Agnes qui aimait tellement Lukàs se jura de ne jamais se résoudre à lui faire du mal. Mieux que ça, elle voulait pour lui une vie de liberté. L'héritière se mit à devenir exemplaire, à travailler durement et à ne faire jamais un seul faux pas. Elle accueillait tous les lauriers et les félicitations, tous les regards étaient tournés vers elle. Lukàs n'en avait que les miettes, mais au moins il était beaucoup plus libre de ses gestes et de sa vie. Ses motivations étaient tournées pour le bien-être de son petit-frère, mais Agnes n'avait pas prévu que cela les éloignerait. Avec le recul, l'héritière comprit qu'on aurait pu croire qu'elle cherchait à évincer son cadet. Et elle n'a jamais chercher à démentir ses faits. Si on la prenait pour une princesse sans cœur capable du pire, cela serait sans doute mieux. Seul regret fut la coupure net de sa complicité avec Lukàs. Un vide encore présent dans son cœur.

N'échappant pas à la coutume, on lui imposa une stérilisation qu'elle vécut très mal. D'aussi loin qu'elle puisse sans souvenir, elle avait toujours clamée ne jamais vouloir d'enfant, mais lui retirer la possibilité de choisir fut une étape douloureuse pour elle. Agnes se rebella à sa façon, s'éclipsant de sa tour d'Ivoire vers les bas-fonds des mines, où elle savait que personne ne pourrait la reconnaître. Elle y rencontra Morgan, un minier bien trop imbibé d'alcool selon elle, pour se souvenir d'une soirée en sa compagnie. Elle lui offrit sa virginité et il lui offrit le plaisir coupable d'une rébellion contre la reine.

Elle pleura à l'annonce de son mariage. Elle comprit à cet instant qu'elle n'avait plus main mise sur sa propre vie. Entre la perte d'amour de son frère, sa stérilisation et son mariage forcé, Agnes vit rouge. Bien entendu, elle ne pu agir directement, mais elle était bien décidée à le faire. Les festivités furent sublimes. Les convives étaient tous charmés par ce magnifique couple en apparence, pourtant étranger l'un pour l'autre. Elle qui rêvait naïvement d'une vie d'amour sincère où elle aurait pu choisir l'homme qui lui passerait la bague au doigt, Agnes se sentait prisonnière. Elle resta mariée quelques mois avant de finalement faire assassiner son époux. S'il semblait gentil de l'extérieur, il n'était qu'un horrible goujat sexiste et condescendant. Agnes n'avait le droit de rien en sa compagnie. Ce fut le jour où elle exprima ses pensées et qu'il lui demanda se de plonger dans le silence devant un groupement de nobles qu'Agnes prit la decisions de le tuer. Il l'avait porté en ridicule, il l'avait insulté dans son propre ego et dans sa fierté. Pire que ça, il avait tenté de la réduire au rang de simple épouse, et non plus de femme, d'héritière. Le poison fut l'option la plus satisfaisante et efficace. Discret et intraçable, quelques gouttes dans son verre du matin, et il ne fallut pas attendre deux heures pour qu'il tombe raide mort. Agnes réalisa à ce moment qu'elle pouvait être très dangereuse. Elle se jura qu'elle ne laisserait plus personne tenter de prendre le dessus sur elle.