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 L'ombre d'un espoir [Jonathan]

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Azraël Balsan
Mineur
Azraël Balsan
Azraël Balsan
Azraël Balsan
MessageSujet: L'ombre d'un espoir [Jonathan]   L'ombre d'un espoir [Jonathan] EmptyDim 21 Juil - 20:53

« Azraël promets moi de veiller sur ta sœur... »

Il cauchemardait. Un long cauchemar sans fin, une scène du passé, une réminiscence. Sa mère en train de mourir lui arrachant la promesse de veiller sur sa sœur. Il avait promis, elle était morte peu après, ce fut pour ainsi dire ses derniers mots. Le jeune homme se retourna encore et encore transpirant sous ses draps tandis qu’il revivait la scène de la mort de sa mère. Il ressentait les émotions comme si c’était réel, comme si il était retourné dans le passé. Le désespoir, l’impuissance de rien pouvoir faire, de ne pas pouvoir la sauver, et la tristesse. Puis le rêve changea et le visage de sa mère prit la forme de celui de sa jumelle, Katel.

« Azraël tu avais promis de veiller sur moi...»

Cette fois ce n’était plus les derniers mots de sa mère mais ceux de sa sœur tandis que dans un dernier soupir elle rendait l’ame. Tu avais promis…..encore une promesse pas tenue ? Il avait promis et voilà qu’elle était en train de mourir, qu’elle était morte. Il était trop tard pour la sauver. Encore une fois il n’avait rien pu faire que laisser la grande faucheuse lui prendre un être cher, le dernier de sa famille. Etait il à ce point maudit des dieux pour être aussi impuissant et inutile face à la mort. Non...non il ne pouvait pas, il ne pouvait pas rester là à la regarder s’éteindre. Il allait se battre. Mais peut on se battre contre la mort quand elle vous regarde intouchable en riant ? On ne peut pas sauver un être condamné, c’est le destin.

« Noooooon »

Azraël se réveilla en hurlant dans la demi pénombre. Il n’y avait pas de volet chez eux juste un rideau afin d’avoir un peu d’obscurité. IL chercha vaguement ses repères, ou était il ? Son coeur battait à mille à l’heure.

« Katel... »

D’un geste vif il repoussa les draps et regarda vers le lit de sa sœur juste à côté. Elle était là...elle ne dormait pas non plus. Il se leva pour aller à son chevet et posa une main sur son front. Ses yeux étaient brillant et elle transpirait. Elle avait de la fièvre, beaucoup de fièvre. Une quinte de toux la fit haleter. Mauvaise toux…. Ce n’était pas un rêve, sa sœur était malade tout comme l’avait été leur mère. Il se leva pour aller chercher une serviette et l’humidifier avant de revenir pour la poser sur son front. Veiller sur elle...était tout ce qu’il pouvait faire pour cette nuit. N’était ce pas ce qu’il avait promis ? S’il pouvait prendre sa place et donner sa vie il le ferait, il était prêt à tout pour la sauver. Prêt..à...tout.

Au petit matin le jeune homme délaissa le chevet de sa sœur le coeur serré. Il lui fallait des médocs ou quelques choses, il ne tenait pas à la voir mourir comme sa mère...il avait promis ! Il travailla encore plus renfermé sur lui même que d’habitude, la mine sombre. Toutefois lorsqu’il entendit dire le mot magique « médecin » son oreille se dressa aussitôt. Un médecin était là ? Vraiment ? Venu faire un tour par chez eux c’était trop d’honneur.  Vrai que la maladie...en ce moment c’était...il n’y avait pas que le fait de vivre dans les mines il y avait autre chose. Les miliciens tombaient malades aussi. Mais eux les miniers… ils crevaient tout simplement. Avec les pertes et les malades la charge de boulot avait doublé et c’était pas loin de triplé. Peut être avait on décidé de les laisser voir un médecin. Après tout s’il tous les miniers tombaient, qui allait extraire ce précieux Saltz ?

L’espoir….. y avait il encore de l’espoir ? Putain oui il voulait y croire. Il n’avait pas beaucoup d’argent mais il devait essayer. Essayer d’avoir des médicaments. Il passa voir sa sœur rapidement avec le sentiment de voir son état empirer. Il lui murmura qu’il revenait vite et parti comme un dératé dans les dédales de la mine. Il l’avait laissé, elle n’était pas en état de se lever et de marcher. Mais si il pouvait au moins obtenir de quoi faire baisser sa fièvre et diminuer sa toux...peut être que ça irait ? Il fallait qu’il se dépeche avant que le magicien – médecin – disparaisse. En espérant que ça soit pas une mauvaise blague mais...non ça serait de mauvais goût.

En arrivant près des vestiaires il vit une queue… pas courant. Il devait vraiment être là...tous ces gens attendaient donc de voir un médecin ? Il prit son tour dans la file rongeant son frein, chaque minute comptait. Et ça n’avançait pas...put...et puis merde.

« Pardon...pardon.. excusez moi.. . »

Il tenta de gratter les gens oui oui… non mais y avait urgence. Ces gens avaient l’air encore debout ils pouvaient bien attendre un peu alors que sa sœur l’était pas. Certains le laissèrent passer se demandant vaguement ce que cet énergumène faisait et d’autres commencèrent à râler. Il se fit choper par le col. Un grand gaillard baraque l’empêchant d’aller plus loin et le repoussant en lui disant d’attendre son tour comme tout le monde. Oui mais non...sa sœur… il est difficile parfois de communiquer. Il n’était plus très loin de la porte. Il était solidaire des miniers mais…. Malgré lui le ton monta et voilà que le petit peuple était plus à regarder le spectacle qu’à faire la queue. Un peu de barouf et voilà… les miliciens juste à côté se dépêcherent pour intervenir tandis qu’Azraël complètement déchainé se mettait à hurler qu’il devait voir le docteur.

« Laissez moi ..MAIS LAISSEZ MOI..DOCTEUR DOCTEUUUR.. »

Il allait gacher sa chance … un comble...il était à deux doigts...si près..

Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: L'ombre d'un espoir [Jonathan]   L'ombre d'un espoir [Jonathan] EmptyDim 11 Aoû - 16:24









En plus de l’Université, Jonathan dispose de son cabinet, loué à un tarif misérable, dans les rues emplies de poussières. Et comme si cela ne lui suffisait pas, le médecin a pris pour habitude d’aller au domicile de ceux en incapacité de se déplacer… Ou encore, de s’enfoncer aux tréfonds de la mine, où il offre quelques soins rapides. Jonathan y désinfecte les plaies, recoud les blessures béantes, dégage les bronches de massages énergiques ou offre des petites boîtes de traitement. Il examine les yeux, écoute les souffles, teste les articulations et prend garde aux battements cardiaques, mesurant la tension, conseillant le repos, une minerve ou se chargeant de remettre en place les os déplacés. En ces temps d’Epidémie, Jonathan en profite pour y faire des prélèvements et évaluer le pourcentage de malades sur toutes les personnes qui viennent le voir… S’il ne venait qu’une matinée par semaine, Jonathan passe maintenant un jour entier et deux matinées dans la semaine dans les Mines de Sel. Il n’en a pas le choix, quand il constate le nombre croissant de malades.

La réputation du médecin n’est plus à faire. Affectueusement appelé le «Clodo » ou le « Barjo », Jonathan devient un habitué des Mines. On le salue avec le sourire, on ne s’étonne plus de voir sa tignasse rousse, son écharpe bleue, son manteau rapiécé, ses mains protégées de mitaines. Sous ses cheveux roux méchés de gris, le quarantenaire dissimule des yeux bleus délavés, de grands yeux luisants, parfois hantés de fantômes du passé, des vies qu’il n’a pas pu sauver. Un grand nez, très fin, des lèvres sans cesse rongées, des pommettes saillantes, des joues creusées, des yeux cernés. Il a tout l’air d’un illuminé, avec son goût du style particulier, son écharpe d’un bleu marine entourant son cou, son long manteau brun rapiécé et déchiré recouvrant en partie ses chemises aux couleurs sobres… qui ne sont jamais à sa taille, devinant parfois son embonpoint malgré ses errances incessantes. Un pantalon en tissus sombre, des chaussures défoncées par les kilomètres qu’il parcourt, tous les jours. Et ses mains, usées comme celles d’un travailleur, dont les ongles sont rongés, fendus, couverts de petites blessures malgré les mitaines usées qui protègent ses principaux outils de travail. Il traîne toujours avec lui une valise renfermant les précieux remèdes : certains ont déjà été tentés de le voler, mais Jonathan a toujours trouvé un sauveur inespéré pour préserver ses biens, les médicaments qu’il essaye d’apporter.

La journée a assez mal commencé. Le premier mineur, malgré tous ses bons soins, a vu sa blessure s’aggraver. Au point où Jonathan a soulevé l’hypothèse d’une amputation – une décision terrible, pour un homme comme lui, cela revient à perdre son travail… et à se condamner. Jonathan a passé deux bonnes heures à nettoyer la plaie. Il a passé une grande partie de ses traitements pour calmer sa douleur et désinfecter sa blessure, espérant stopper la gangrène… Après cela, il a encore perdu une heure à désinfecter son cabinet improvisé, pour épargner les autres mineurs d’un risque de transmission, avant de demander à ce qu’on le change de place, craignant bien trop le risque d’infection. Ce fut accompagné d’une protestation de certains patients qui craignaient de ne pas disposer des services du médecin. C’est après 2 autres patients que les cris d’un jeune homme attirent son attention. Jonathan libère alors la jeune femme – venue le consulter pour un simple rhume -, glissant entre ses doigts la prescription pour un traitement. Elle devra aller le chercher, il le paiera plus tard à cette pharmacie improvisée dans l’une des rues de la ville… Pharmacie avec laquelle il entretient de vrais liens commerciaux.

Il a l’habitude d’entendre des cris, mais ceux-ci sont différents… La panique, la supplication, tout le prend aux tripes et voilà que Jonathan, médecin fluet d’un petit mètre 70, essaie de se frayer un chemin dans la foule. On reconnaît alors le médecin, on accepte de se reculer d’un pas, et voilà que Jonathan ramène son écharpe, s’avance à pas précipités, levant ses mains en direction des Miliciens. Jonathan est bien l’un des seuls médecins à s’intéresser un tant soit peu à la psychologie… Il a la chance de posséder un physique peu impressionnant, de dégager une aura naturellement craintive et pourtant, chaleureuse et bienveillante. Probablement appuyé par le soutien naturel des Mineurs face à cet homme, ce Saint qui est bien l’un des seuls à venir risquer sa vie ici bas… Pour au final, ne rien en tirer, tout du moins, rien au niveau matériel. Il est connu que ses soins sont offerts…

_ Messieurs, Messieurs, calmez-vous, tout va bien, tout va bien ! Lâchez le, je vous prie… Lâchez le, je lui avais donné rendez-vous de toute urgence, j’ai un traitement à lui donner, ça ne prendra pas longtemps ! Je maîtrise la situation !


Jonathan ne sait pas mentir… mais là, il n’a pas eu le choix, il a même réfléchi à ses mots. Ils renferment bien un fragment de vérité, il souhaite simplement lui donner ce qu’il est venu chercher – des soins, comme tout le monde. En réalité, il ne le connaît pas ni d’Eve ni d’Adam, mais face à son regard habituellement illuminé, les Miliciens finissent par obéir, bien qu’ils restent sur leurs gardes… Jonathan, alors, s’empresse d’attraper le bras solide du jeune homme et le traîne avec lui. Vite, avant qu’on ne les rattrape, qu’on ne pose d’autres questions, il se précipite dans son bureau, y fait entrer le jeune homme avant de refermer la porte derrière eux. Haletant, il le relâche et le détaille anxieusement du regard, puis s’approche d’un pas de lui, levant une main vers son visage pour dégager une mèche de son front.

_ Vous ont-ils blessé ? Que se passe-t-il ? Que puis-je pour vous ?


Jonathan finit, en douceur, par reprendre les mains du jeune Mineur dans les siennes. Il les serre, délicatement, au creux des siennes puis lui offre un faible sourire, souhaitant le rassurer.

_ Tout va bien, on ne viendra pas vous déranger ici. Dîtes moi ce qu’il se passe.


Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Jeu 26 Déc - 22:10, édité 1 fois
Azraël Balsan
Mineur
Azraël Balsan
Azraël Balsan
Azraël Balsan
MessageSujet: Re: L'ombre d'un espoir [Jonathan]   L'ombre d'un espoir [Jonathan] EmptyLun 26 Aoû - 8:02

Azraël était à deux doigts de se faire emmener par les miliciens et perdre ainsi toute chance de voir le médecin. Quelle plaie, il n’avait qu’une envie c’était de les égorger ces abrutis. D’habitude l’apparition de l’autorité le faisait re rentrer dans le rang illico. Il n’était pas du genre à les provoquer et encore moins à leur tenir tête. Il savait ou était sa place même si il haissait le système et que…enfin bref ça c’est un autre débat, pour l’instant la seule préoccupation c’était de sauver sa sœur. Et petit miracle eut lieu. Oui oui un vrai miracle, peut on appeler autrement l’apparition du médecin qui interrompit cette mauvaise scène et qui en plus donna à Azraël la chance de voir aussitôt ? C’était euh..wah…euh…il en était bouche bée. Il venait de…mentir pour le prendre en rendez vous la non ?

Il se laissa entrainer dans le bureau du docteur sans trop réaliser encore…c’était quoi cette chance de ouf ? Il avait droit une fois dans sa vie d’avoir un peu de chance ? C’était tout bonnement incroyable. Ou alors il le prenait pour un aliéner avec ses cris bon à soigner. Peu importe ce qu’avait pensé le médecin au fond, il était intervenu et il avait l’occasion de lui parler. C’était bien tout ce qui comptait au fond. Mais ce n’était pas lui qui fallait soigner, il hoqueta un peu en secouant la tête le temps de reprendre ses esprits. Blessé ? Non non…il ne croyait pas, il ne pensait pas , peu importe c’était pas pour ça qu’il était. Il le fixa les yeux grands écarquillés. Tant de douceur ….il n’y était pas vraiment habitué, pas ici dans leur monde… ou du moins….

Il sentit les larmes lui monter aux yeux lorsque le docteur lui serra les mains. Il avait connu quelqu’un d’aussi doux c’était sa mère. Mais c’était il y a bien longtemps , avant qu’elle ne …meure. Bon il n’allait pas se mettre à chialer comme un mome juste parce qu’il tombait sur quelqu’un de bien si ? A force de se montrer fort et de porter tout un poids sur ses épaules et bien…il avait envie de craquer de se décharger mais…non il était l’homme de la famille maintenant, il fallait qu’il se reprenne.

« J’ai besoin de médicaments….pour ma sœur. »

Un petit coup de reniflage pour faire partir les larmes ou la morve en arrière et il répondit à son interlocuteur la voix grave un peu rauque. L’émotion, y avait beaucoup d’émotion. C’est que cette histoire le touchait en plein cœur. Qui a dit que les miniers n’en avaient pas ? Personne.

« Tout le monde tombe malade ici et finit par mourir…encore plus depuis quelques temps.. »

Oui il y avait cette foutue épidémie en ce moment qui en décimait pas mal c’était vrai. Dieu sait quelle merde c’était encore. Comme si le fait de travailler dans la poussière et de manquer d’air pur ne suffisait pas. Dieu leur envoyait en plus le choléra. Bien sur il ignorait que les gens de la ville aussi tombait malade notamment les nobles. Mais bon chez eux ça devait pas être bien grave n’est ce pas ? Vu qu’ils avaient des médicaments tout ce qu’il faut pour etre remis sur pied. Il n’espérait pas que sa sœur ait chopé ce…ce truc la qui faisait des ravages. Non c’était la maladie de la mine comme ce qu’avait eu sa mère, quelques médicaments et ça irait n’est ce pas ?

« Si je pouvais… je…je prendrais sa place, je ferais n’importe quoi…n’importe quoi mais sauvez la. »

C’est vrai ça, pourquoi est ce que ce n’était pas lui qui était malade ? En y réfléchissant il n’avait jamais vraiment été malade. Peut être parce qu’il était un homme il était plus robuste, plus résistant ? C’était sûrement misogyne de penser ça mais..sa mère malade, sa sœur malade …que des femmes. Enfin la maladie touchait tout le monde même les meilleurs d’entre eux. Il avait perdu son camarade qui bossait à côté de lui, remplacé par un autre. Qui allait pleurer la mort d’un minier ? Personne. Un qui crève un autre qui remplace et voila. Il avait peut être simplement de la chance d’être en forme mais il aimerait que cette chance profite à sa sœur. Il s’en foutait de lui-même, il ne vivait que pour la protéger.
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: L'ombre d'un espoir [Jonathan]   L'ombre d'un espoir [Jonathan] EmptyJeu 26 Déc - 22:11









Il essaye de ne pas penser au mensonge qu’il a osé profaner… C’était une situation d’urgence. Il en a des sueurs sur le front, alors qu’en aucun cas, il n’a été menacé, d’une quelconque façon. Il récupère un mouchoir, dont il se sert pour tamponner son front, avant de replier le bout de tissu qu’il range dans sa longue veste éliminée. Le jeune homme hoquette, il a besoin de reprendre son souffle, Jonathan devine encore la peur dans ses pupilles écarquillées. Il y répond par cette bienveillance qui le caractérise, ses mains usées conservant précieusement celles du jeune homme pour l’apaiser. Ses yeux dans les siens, il lui signale qu’il est présent, qu’il l’écoute, sans le presser. Lui-même en profite pour apaiser le cours de ses propres pensées. Ils sont dans une pièce très rudimentaire, sans fenêtre ; seule une lampe à pétrole les éclaire d’une lueur chaleureuse. On devine, dans le dos du médecin, une table d’examen, une armoire, sa sempiternelle mallette en cuir usée abandonnée sur une chaise à proximité de la table. Il y a un porte-manteau, un robinet, de nombreux pots en verre et quelques plantes qui luttent désespérément contre l’obscurité. Ce bureau n’a pas le charme de celui qu’il a à l’université, et pourtant, une certaine douceur se dégage dans le choix des meubles en bois, d’un caramel paisible. L’endroit est agréable, parfumé par les feuilles de menthe que Jonathan apprécie mâchonner, qu’il réduit parfois en poudre pour rafraîchir l’air de cette pièce souvent fermée, quand il ne diffuse pas des huiles essentielles de lavande pour tenter, bien vainement, de désinfecter l’atmosphère des miasmes qui s’entassent.

Les larmes aux yeux du garçon lui brisent le cœur. Une de ses mains relâche celles du jeune homme et se retrouve sur son épaule pour la lui tapoter. Un geste maladroit, mais d’où s’échappe une bonté toute paternelle, alors qu’il resserre très doucement l’étreinte de ses doigts pour le réconforter. Il n’est pas seul, il est là, là pour l’écouter, là pour l’aider au mieux de ses capacités. Jonathan le laisse parler, il a besoin de décharger. L’inquiétude, la peur, le désespoir, des fardeaux très lourds à porter, pour un cœur aussi jeune. Il attend quelques minutes, le souffle calme, laissant le temps à l’inconnu de se reprendre. Il est important qu’il soit présent, pour leur discussion. Il a besoin de ses informations. Sans le relâcher, Jonathan se permet de prendre la parole. Il n’a pas besoin d’hausser la voix. Dans le silence, sa voix n’est qu’une caresse, très différente du fracas qu’on entend habituellement dans les mines. Mais Jonathan se détache du lot, il se détache des Erudits si froids, des Nobles si beaux dans leurs vêtements, des Roturiers et de leur dureté, il a ce cœur sur la main, il a cette sensibilité, cette vulnérabilité terribles, qui font de lui tour à tour aide et proie. Protégé ou pourchassé.

_ D’accord. Comment est-ce que je peux t’appeler, mon garçon ? Nous allons commencer par nous occuper de ta sœur, cela te convient ? Depuis combien de temps est-elle malade ? Comment est-ce que cette maladie s’est manifestée ? Y’a-t-il des changements de son sommeil, de son alimentation ? Quelle âge a-t-elle, connais tu son poids, sa taille ?

Il prend le temps de poser chacune de ces questions. Entre temps, il s’est doucement levé, sa main tapotant une dernière fois son épaule alors qu’il s’éloigne jusqu’à sa mallette. Il y récupère son carnet, un crayon, avant de se rasseoir devant le jeune homme. Il note ses réponses, l’écoutant avec attention. Ce garçon a besoin d’être entendu… Pouvoir s’exprimer en toute liberté, lui montrer qu’il y a de l’espoir, des solutions à sa situation.

L’espoir… C’est ce qu’il manque dans ce monde. Sans lui, l’aigreur gagne les cœurs, c’est une gangrène, ça pourrit l’âme et du pus ne cesse de se dégager de ces plaies béantes, ça explose en violence, en un désespoir profond, ça affaiblit l’esprit, le corps, les maladies ne s’installent que plus aisément dans un organisme vaincu par le malheur. Quand la volonté, quand le cœur sont vaillants, le corps ne se soigne que plus rapidement. D’habitude, Jonathan prend le temps de se présenter, mais l’urgence est telle, l’important n’est pas son identité, il n’en a pas besoin pour gagner sa confiance, il l’a déjà ! Il est médecin, il est la personne qui doit l’aider, il a d’autres priorités que comment l’appeler.. Il se présentera plus tard, si le garçon en ressent le besoin.

Là, l’important est sa sœur. Il fait d’elle sa priorité.

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