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 Dans la boue jusqu'au cou

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Neil K. Grüber
Docteur
Neil K. Grüber
Neil K. Grüber
Neil K. Grüber
MessageSujet: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyLun 18 Nov - 14:25

Un nouveau rire fou s'échappa de sa gorge, tandis que ses doigts osseux se percutaient les uns les autres en faisant un étrange bruit de cliquetis, pas tout à fait normal, d'ailleurs.

Les blessures du Tag étaient désormais loin, et son corps – soigneusement rafistolé par sa chère et tendre moman – était près à plonger dans les profondeurs abyssales des Mines.
Un lieu où il n'avait jamais mis les pieds, d'ailleurs, et qu'il avait hâte de découvrir. Parce que, voyez-vous, même s'il était médecin officiel des lieux, il ne connaissait pas et pour cause : tout le monde n'allait pas dans les Profondeurs.
Pourtant Neil s'était mis en tête d'amener par là-bas des personnes qu'il ne connaissait pas, aussi peu experts de la zone qu'eux et ce pour quoi ? Mais sauver le monde enfin !
Du moins... sur le papier : parce que dans les faits il n'y avait rien d'autre dans sa tête qu'une éternelle curiosité un poil morbide. Cette formidable maladie le fascinait et si tout le monde voulait la guérir, lui cherchait principalement à la comprendre. Par fierté. Par passion.

Il était passé au dessus des attentes royales et de ses supérieurs Erudits, lançant une campagne sauvage non officielle, traquant l'argent du noble, l'intelligence de ses confrères, l'aspect manuel des miniers... toutes les bonnes âmes étaient acceptées et il n'avait précisé qu'une seule chose : rendez-vous ce jour à la montée du jour.
Est-ce qu'il avait préparé quelque chose ?
Non.
Est-ce qu'il savait ce qu'il faisait ?
Non plus.
Est-ce que tout était à l'arrache ?
Complètement...

Heureusement, à ses côtés, un guide des profondeurs avait eu un peu plus de jugeote, et fait en sorte que personne ne meurt.
Ou en tout cas pas trop...

Ne restait plus qu'à espérer un miracle.

________________

HRP : Pensez à faire un rapide résumé de vos actions pour aider les copains qui arrivent en cours de route !


Dernière édition par Neil K. Grüber le Jeu 9 Jan - 13:13, édité 1 fois
Madilyn Page
Ouvrière
Madilyn Page
Madilyn Page
Madilyn Page
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMer 20 Nov - 15:47


Un nouveau jour, une nouvelle descente dans la pénombre des Mines. Mais différente de la routine habituelle, cette fois-ci.

Madilyn n'avait pas hésité un seul instant à se proposer comme guide pour cette expédition avec les figures pures et lisses de Draümstadt. Ils voulaient venir dans l'antre d'Hadès ? Très bien, elle serait leur Charon. Elle les guiderait le long de la rivière tortueuse menant aux enfers, docilement, sans provoquer le moindre remous. Elle serait cette ombre qui flotte sur l'Achéron tel un ange noir. Celle qu'on finirait par oublier, celle qui serait pourtant aux devant de la barque, celle qui écouterait attentivement et observerait silencieusement. Ses yeux et ses oreilles captureraient la moindre rumeur provenant du Centre, la moindre information concernant l'épidémie, la moindre conclusion de leurs recherches ici-bas. En ce jour singulier, c'était Mad Moon qui s'était tapi sous le visage innocent de Madilyn. Pas de masque noir quand le soleil brillait dans le ciel, mais bien un voile invisible de faux-semblants.

Quand l'annonce de cette aventure singulière avait été faite, peu de détails avaient été donné. Et dans ce flou sans nom, il y avait un détail en particulier qui la déstabilisa au moment de rejoindre l'équipe. Un détail qui fit rater quelques battements à son cœur. Un détail qui, ensuite, stimula ce mécanisme cardiaque dans un rythme saccadé. Un détail qui lui été bien trop lié et qui menaçait de percer son voile invisible de faux-semblant. Ce détail portait le nom de Klaus A. Grüber.

Quand elle reconnut sa silhouette familière, elle ne sut comment réagir. Devait-elle le saluer ? Faire mine qu'elle ne le connaissait pas ? Elle était forte pour jouer la comédie, mais leur complicité ne risquait-elle pas de les trahir ? Elle ne savait pas quoi faire. Pourquoi fallait-il que ce soit à chaque fois face à lui qu'elle perdait ses moyens ?

Alors, avant d'emmener cette équipe incongrue dans les profondeurs des Mines, ce fut dans son regard marron qu'elle se plongea. Elle lui faisait confiance, elle le laisserait décider du comportement à adopter. Elle, la guide du jour, elle le suivrait lui.

Résumé:

Klaus A. Grüber
Docteur
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyVen 22 Nov - 22:38

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Sur les chemins de la Vérité




Klaus connaissait bien les faubourgs. Il y avait souvent été, pour faire des relevés, des analyses, de l'air, de la poussière qui recouvrait chaque chose, observer la population, comment elle se portait, comment elle résistait à un air toxique, meurtrier.

Il avait également eu l'occasion de mettre le pied dans les mines de Sel pour y faire des analyses. C'était là un avantage indéniable, une chance dont peu pouvait se vanter mais si les miniers connaissaient leur travail, ils ne pouvaient que prétendre connaître la roche et l'on aurait beau leur expliquer les méthodes savantes pour prélever, analyser, ils seraient toujours incapables d'arriver à quoi que ce soit de satisfaisant pour un érudit. Alors il fallait bien que ces derniers, lorsqu'ils étaient spécialistes du Saltz et fins connaisseurs des minerais puissent s'aventurer jusqu'au nouveau filon. L'observation du milieu naturel était une partie importante de la recherche.

Toutefois jamais Klaus n'avait eu le plaisir de s'y aventurer seul, ni d'aller au plus profond des boyaux. Il aurait pourtant apprécié pouvoir travaillé à son aise, sans un garde, sans un curieux stupide et méprisable mais il savait aussi qu'il avait besoin d'un guide et de plaire à qui détenait le pouvoir en ces terres.

Il se rappelait de la dernière fois qu'il avait été dans les faubourgs. C'était un mois plus tôt environ. Il s'y était rendu pour chercher des traces de Saltz plus importantes que d'accoutumés dans les foyers épidémiques ; une recherche qui n'avait pas apporté grand chose. Il y en avait. Plus ? Pas vraiment. Mais ce n'était pas pour autant qu'il avait exclu un lien avec le minerai rouge. Rien n'était certain. Il avait également retrouvé quelques contacts, leur échangeant renseignements contre un peu de Sélidoine qu'il raffiné lui même, pure, ordinaire, allégée en Saltz et alourdie par d'autres éléments qui apaisaient, atténuaient la brûlure, faisaient rêvaient. Il avait ce talent détestable d'expérimenter non sur des souris de laboratoire mais ses propres congénères sans que cela ne le gêne pour dormir. Les drogués seraient toujours là de toute façon, alors autant qu'ils servent à trouver un produit qui guérirait de cette addiction, l'apaiserait, permettrait un sevrage en douceur.

Il s'attendait donc bien à en croiser un quelque part mais pas au sein de l'expédition menée par ce bon docteur des morts, le légiste, le cinglé, le trop célèbre Neil K. Grüber dont il avait accepté l'invitation. Ses compétences étaient essentielles, alors autant griller la politesse à ses confrères ! Il n'était donc pas surpris de voir un visage connu, celui de Madilyn, cette pauvre fille qui avait eu la chance malheureuse de croiser sa route un beau jour et avec qui il avait noué une relation assez particulière. Elle le regardait. Bien sûr elle l'avait reconnu mais elle devait craindre d'ébruiter leur relation. Klaus aussi n'avait envie d'expliquer cette connaissance. Elle n'avait rien d'un ange innocent, il le savait. Mais surtout c'était sa propre réputation à laquelle il devait penser ; les ragots au sein des couloirs des Erudits étaient meurtriers.

Mais jouer la comédie et prétendre qu'ils ne se connaissaient pas aurait été dangereux également. Un mot, un geste, un sourire perdu les trahiraient. La solution lui paraissait évidente : cette fille l'avait déjà guidé et aidé dans son travail dans les faubourgs. Une solution simple, facile, claire. Aucune chance de faire une erreur : ils se connaissaient, avaient des raisons d'être reconnaissant l'un envers l'autre, lui pour l'aide, elle pour une rémunération.

"Bonjour à tous. Mad', un plaisir de vous revoir ! Encore merci pour votre aide la dernière fois ! Sans vous je tournerai sans doute encore en rond du côté de la rue des charbonniers..."


Une précision géographique qui n'avait pas grand intérêt, qui donnait juste un peu de contexte. Il fallait rendre crédible l'histoire, indiquer à qui pourrait tenter de découvrir la vérité où ils auraient pu se trouver ensemble à marcher dans une rue.

Codage par Libella sur [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]



PS : même message mais avec le bon compte maintenant ^^
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyDim 1 Déc - 11:29

Quand Lüwen avait entendu qu’une expédition se faisait pour essayer d’avoir des réponses à l’origine de la maladie et à son remède, il avait décidé de donner son aide, autant financière que physique. En effet, le ministre, même malade, n’allait pas se contenter de rester dans son lit, il irait avec eux. Même si le médecin qui supervisait le tout était Neil… Voire surtout car il en était le superviseur… Précédemment, le ministre avait signé les autorisations pour toutes les personnes de se rendre dans un tel endroit.

Comme on pouvait s’en douter, il n’était pas venu seul, il y avait son ombre – et plus que cela- qui était présent, Nishiki, son majordome qui ferait aussi rôle de protecteur dans un lieu si sinistre… Le matin il s’était préparé comme d’habitude et se rendait donc au lieu de rendez-vous. Il ne s’était pas habillé manière aussi formelle que d’habitude mais les vêtements trahissaient de toute façon sa condition de riche. Dans les mines, il faisait froid alors il n’avait pas lésiné sur le tissu. Pour autant il avait toujours ses lentilles rouges.

« Bonjour. » Les gens étaient déjà présents, pour autant, il n’était pas en retard. « Je suis Lüwen de Clèves. Et voici mon majordome, Nishiki Wölffhart. » Pas la peine de faire dans le détail… Il était le seul noble du petit groupe. Il accorda au moins un regard et un salut de la tête à tous. Il n’avait été qu’en contact avec Neil, alors il ne connaissait pas les deux autres personnes. « Attendons-nous encore quelqu’un ? »

Au même moment, il tendit les autorisations de passage à qui de droit. Datées pour ce jour précis, ni plus, ni moins.

Résumé:

Eris Von Heiligen
Famille Von Heiligen
Eris Von Heiligen
Eris Von Heiligen
Eris Von Heiligen
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyDim 1 Déc - 16:50

Une odeur de boue et de mort, c'était la meilleure image qui venait à Eris Von Heiligen pour qualifier l'aura pesante, lourde qui régnait depuis maintenant trop longtemps sur les faubourgs.
Ici bas, ils n'étaient que les miniers, les habitants des mines. Une sous caste de la population, indigne de connaître les artères dorées de la cité, apprécier une eau moins sombre, un ciel moins gris. Pire que cela, ils étaient même les pestiférés aux yeux de certains. N'étaient ce pas vers eux, vers ces êtres vivant dans le souffre et les cendres que s'étaient tournés les regards craintifs et haineux aux premières heures de la maladie qui ravageait désormais la ville ?

Et pourtant, Eris ne pouvait leur en vouloir. Elle savait bien combien il était facile de blâmer quelqu'un pour la moindre tristesse -c'était ce qu'elle faisait avec Jasper mais c'était là une autre histoire-. Et puis, elle ne pouvait pas non plus se dire que tous ceux qui regardaient vers les mines étaient pourries jusqu'à l'os. Certains avaient sans doute encore un peu d'honneur, de moralité, voire, tout au moins, un semblant de bon sens. Cette expédition donc, qui n'était pas passé inaperçu aux oreilles des Heiligen, n'avait pas manqué d'éveiller son intérêt, et celui de toute la famille -sur cela elle se permettait de s'avancer sans crainte-. Il était donc impensable que quelqu'un ne vienne pas représenter la plus influente des familles dans cette affaire. Et comme Jasper était bien heureusement occupé (de ce qu'elle avait cru comprendre) par d'autres affaires, elle avait décidé de s'y rendre. Ce n'était pas, selon  elle, la place d'une de ses nièces et vu l'état de santé d'Heloïse, une telle aventure aurait été trop périlleuse. Quant à mamie Sophia, elle était âgée.

Elle s'était donc vêtue de circonstances, sans les atours de la richesse mais avec ceux d'une battante, d'une fille de mauvaise famille dirait on même : pantalon, chemise, pourpoint de cuir épais et doublé, cape de laine, une dague dissimulée -elle n'était pas naïve au point de croire que personne ne viendrait chercher à planter du beau monde-, quelques remèdes de bases et un peu de bandes propres, un flacon d'alcool pour nettoyer quelques plaies... Bref, juste le nécessaire pour faire face. A cela elle avait pris un foulard et des sels au cas où il y aurait besoin d'oublier une odeur déplorable.

Lorsqu'elle arriva en vue du groupe, elle reconnut le ministre De Clèves, qu'elle avait déjà approché physiquement mais sans plus, lors du Tag Der Toten, qui s'enquérait de savoir si l'on attendait encore quelqu'un. Elle était dans son dos, juste au bon endroit pour le surprendre si personne ne se manifestait avant elle pour la signaler.

"Pas à ma connaissance, sir. Je suis surprise... Personne en talons hauts pour une escapade ?"
la pique était pleine d'ironie, faite avec un demi sourire froid. C'était une légère attaque contre ceux qu'elle n'estimait qu'à peine et qui se croyait trop souvent tout permis.

"Eris Von Heiligen."


Cela terminait ses présentations. Elle ne voyait pas de raison d'en dire plus. C'était suffisant pour savoir qui elle était, et pourquoi elle était là.
Morgan Walsh
Rébellion
Morgan Walsh
Morgan Walsh
Morgan Walsh
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMar 10 Déc - 14:00

₪₪₪

Si Morgan avait fait le choix d'accompagner le mouvement, ce n'était pas en guise de guide, lui. Cette expédition lui semblait parfaitement stupide, et incroyablement dangereuse. De plus il était toujours bien malade, toussant régulièrement contre son coude en grimaçant, parce que son dernier combat clandestin avait laissé des marques longues à guérir : notamment au niveau du nez, et de la mâchoire.

Il s'était équipé correctement. Les Profondeurs ? Un morceau de son royaume. Il ne connaissait pas l'autre Minière qui les accompagnerait, mais savait – pour l'avoir vue se préparer dans l'antichambre – qu'elle appartenait au même genre de groupe que lui. En était-elle la meneuse ? Ça... il ne savait pas.

Le second de la rébellion avait beau avoir les mains calées dans les poches, il regardait et écoutait, dévisageait sans broncher, son nez caché derrière la grosse écharpe de toile qui protégerait un peu ses poumons, mis à mal par les poussières de Saltz.

Son regard suivit vaguement le rapprochement entre un mec qu'il voyait trop traîner ici à son goût, et la fameuse autre minière – Mad', apparemment... un diminutif ?
La prise de parole du nobliau lui fit serrer les dents, et il dévisagea d'un œil mauvais son serviteur. Pas fâché de les abandonner dans la Mine ces deux-là... et la Von Heiligen aussi, au passage... Elle avait beau être lié aux Faubourgs, elle n'en restait pas moins une putain de noble.

Lui ne se présenta pas... Il s'avança simplement, prit quelque chose à ses pieds et jeta – en direction des participants – des sacs assez lourds, dans lesquels il avait chargé les éléments vitaux de base : Briquet à amadou, cache-nez, gants, couvertures, quelques biscuits de survie, piolet, crampons – à fixer sous les semelles – et tout un tas d'autres éléments du même genre.

L'autre timbré de médecin ne récupéra pas l'objet lancé et se le prit dans l'estomac. Il laissa échapper un rire hystérique qui colla des frissons au Professeur.
Et beh... ils n'avaient pas intérêts à se blesser...

₪₪₪

Résumé:
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMar 10 Déc - 15:29

Nishiki n’aimait pas, ni n’approuvait cette idée.

Vouloir aider les autres et faire affaire avec des hommes louches était une chose – que le majordome n’aimait pas particulièrement pour la seconde partie mais qu’il pouvait comprendre – mais mettre les pieds dans les Faubourgs, et encore plus dans les profondeurs était quelque chose de bien différent d’un simple altruisme, surtout en étant déjà malade.

Mais Lüwen avait pris sa décision et, têtu comme il pouvait se montrer, Shiki avait dû se faire à l’idée et l’avait tout simplement suivi, en bon protecteur soucieux qu’il était, espérant naïvement que tout ceci n’aggraverait pas la condition du ministre.

Il avait récupéré des habits plus accommodés à leurs sortie que son costume habituel, un petit miracle en soit lorsqu’on connaissait son côté maniaque, mais aux grandes occasions les grandes exceptions. Le majordome avait donc troqué la douce veste noire pour une tenue mélangeant cuir souple et tissu, perdant en élégance un gain non négligeable de liberté de mouvement. Les mêmes vêtements qu’il utilisait en général pour accompagner Elena dans ses rares excursions au domaine Von Heiligen.

Nishiki sait que les Faubourgs ne sont pas sans danger mais ignore ce qui les attend dans les mines et les profondeurs. Mais comme tous les habitants du centre, il connait les rumeurs et a entendu les mêmes récits épouvantables de monstres et d’abominations rôdant dans ces sous-sols. Il n’a pas particulièrement peur, du moins, pas pour lui. Mais tout en glissant un petit poignard dissimulé à sa ceinture, il se dit qu’il vaut mieux être prêt à tout. C’était une bonne chose que sa jambe soit en meilleure état.

C’est donc comme une ombre qu’il suivit son employeur tout au long du chemin, silencieux et alerte, attentif. Quand ils arrivèrent au point de rendez-vous, le majordome observa attentivement les quelques personnes réunies. Ils n’étaient pas nombreux, ce qui était une bonne chose en soit : moins de possibilités de panique, moins de chaos, moins de personnes à épier. Peu de têtes connues, quelques-unes qu’il avait déjà eu l’occasion de croiser dans la rue – il se souvenait avoir vu l’homme lors de la panique du Tag. Personne n’avait vraiment l’air taillé pour se heurter à ce qui pouvait se trouver dans les mines, mais Shiki supposait qu’ils improviseraient le cas échéant.

Et au milieu de tout ce petit monde, un visage connu. Celui de la jeune femme Heiligen. Il ne l’avait pas revue depuis la mort d’Elena, mais ce n’était qu’une demie-surprise de la retrouver ici, quand il y pensait, étant donné le caractère de la dame. Le garde du corps s’était subtilement placé entre elle et son maître, gardant son angle mort de la personne la plus proche tandis que ce dernier faisait des présentations qui ne l’intéressaient pas particulièrement. Tout comme il ne commenta pas la pique de la demoiselle. Il lui adressa cependant un hochement de tête simple, le visage neutre.

- Eris.

Un salut comme il avait pu lui en faire beaucoup au fil des années, sobre et professionnel, toujours. Il ne s’attarda pas en banalités, retournant à son observation muette. Il récupéra d’un geste appliqué les deux sacs envoyés en leur direction par un des miniers – du moins c’était ce qu’il supposait vu le matériel.
Axel Rosebury
Contrebandier
Axel Rosebury
Axel Rosebury
Axel Rosebury
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMar 10 Déc - 16:15

Cela faisait un moment qu’une sortie dans les profondeurs était dans les viseurs. Des jours, des semaines mêmes. L’idée était loin d’être stupide, il y avait eu des débats et des décisions de prises. Mais comme à chaque fois, les rouages de la ville haute s’étaient rouillés et les bonnes intentions étaient réduites à néant par l’immobilisme général des hauts dirigeants. C’était désespérant, vraiment, d’observer tout ça et de ne pas pouvoir faire grand-chose, et il n’était pas le seul à le penser. William enrageait aussi, et essayait de donner tous les coups de pieds dans la fourmilière qu’il pouvait, pisser sur un chien errant aurait eu plus d’effet.

Alors, quand Axel avait eu vent d’une autre expédition, organisé par un pas très sympathique médecin de réputation, le rouquin avait sauté sur l’occasion comme un affamé sur un biscuit, trop heureux, en plus, de pouvoir faire quelque chose de manière officielle. Participer lui-même était quelque chose sur quoi il n’avait pas vraiment compté, l’expédition étant à la base programmé par et pour les Erudit, mais mettre les pieds dans les profondeurs était une opportunité qui ne se loupait pas. Et lui permettrait un peu de surveiller ce qu’il se passait, aussi.

Après tout, les informations, c’est ce qu’il y a de plus important, dans cette ville.

Il s’était paré de sa plus belle tenue de mine – des habits au cuir usé et confortable, chaud mais qui ne le gênai pas et surtout, bourrées de petites poches qui lui permettait d’emmener avec lui plein de petit matériel pratique à portée de main en plus de son sac en bandoulière. De quoi se soigner, de quoi soigner les autres, de quoi se défendre évidemment, de quoi récupérer quelques échantillons. La panoplie complète du petit herboriste et plus si affinité.

Il avait quitté la boutique tôt ce jour-là, un foulard autour du visage autant pour protéger sa bouche te son nez que pour protéger les autres de sa toux. Mais plutôt que de se rendre à ce qui était visiblement devenu le point de ralliement, il s’était permis un petit détour par les souterrain, passer voir ses hommes et leur donner ordre et nouvelles, au cas où il ne reviendrait pas, au cas où il reviendrait, au cas où… L’infinie de possibilité était longue à lister mais au moins, le groupe ne serait pas laisser à l’abandon dans la majorité des cas possible.

Le rouquin s’était ensuite glisser dans les Faubourgs, ombre parmi les ombres de ce paysage qu’il ne connaissait que trop jusqu’à trouver un coin à labri des regards à l’extérieur où il se posa tranquillement pour observer, une cigarette au coin des lèvres. Il les vit arriver et passer, les membres de cette petite expédition. Les uns après les autres, en petite fourmis nouvellement ouvrière. Il en connaissait la plupart, s’était renseigné sur les têtes qu’il ne connaissait pas. Le médecin et l’autre contrebandier étaient sans doute les deux menaces potentielles, mais il savait au moins qu’il pourrait se fier à Morgan en cas de problèmes. Il connaissait le coin. L’armoire à glace du ministre ne serait sans doute pas de trop non plus.

D’ailleurs en parlant de Morgan… Le rouquin écrasa sa clope en le voyant et remonta son foulard tout en se glissant derrière lui en silence jusqu’à ce qu’il se retrouve au sein de cet agroupement au style des plus hétéroclite. Il toussa à moitié pour le spectacle et à moitié pour éviter de le faire de manière involontaire, la maladie toujours enracinée dans ses poumons.

« Désolé, désolé ! » S’exclama l’herboriste en se glissant entre Morgan et le reste du groupe, attrapant un sac au passage comme si de rien n’était. « J’ai bien failli être en retard, je crois que je suis le dernier ? » Questionna-t-il avec un sourire qu’on ne pouvait pas voir mais facilement entendre.

Son regard balaya rapidement les gens présent d’un air intéressé, même s’il savait pertinemment qui il allait trouver ici. Il se permit une courbette respectueuse aux deux femmes présente, appuyant d’un clin d’œil la charmante héritière Heiligen dans cette attitude ambigüe qu’était toujours la sienne en public. Un hochement de tête à tous les autres, tournant presque sur lui-même pour pouvoir regarder tout le monde. Faire le pitre, ça, il savait faire, ce n’était pas vraiment un souci.

« Vous pouvez m’appelez Axel, ravi de vous rencontrer ! » Lança-t-il avec un petit geste de la main, se retenant de rire de lui-même de justesse. « Si tout le monde est d’accord, on devrait y aller, non ? Je pense que tout le monde a… hâte ! »

Hâte de partir d’ici, hâte de découvrir ce qu’il se trouvait en bas, il laissait à chacun le loisir de compléter sa phrase. De quelques petits pas, il se décala du centre du cercle d’attention qu’il avait lui-même créé, venant s’installer à côté de Morgan, une de ses mains jouant avec un nouveau bâtonnet de tabac qu’il ne prit pas la peine d’allumer.
Meryl Rosenthal
Ouvrière
Meryl Rosenthal
Meryl Rosenthal
Meryl Rosenthal
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMar 17 Déc - 18:33

Pour accepter d’aller dans les profondeurs sans y être traîné pieds et poings, fallait vraiment avoir besoin de bouffer. Ou alors être cinglé. Meryl penchait pour la seconde option, vu le gratin qui tortillait des fesses devant elle. Ou plutôt à ses pieds.

Accroupie sur le toit du hangar abritant le matériel, elle observait l’étrange regroupement à l’entrée des Mines.

Le médecin complètement piqué, une morue, un pante et son larbin, le contrebandier aux cheveux rouges, Morgan... et une silhouette menue, inconnue. Pas de la ville. Des faubourgs probablement.
C’était quoi la probabilité que tous ces gens se retrouvent là en même temps ? En temps normal ils ne se croisaient probablement jamais et n’auraient même pas échangé un regard.
Fallait vraiment que ça soit la merde pour que même des rupins décident que ça valait le coup de descendre en d’dans pour voir ce qui s’passait.

Toujours indécise, elle les regarda s’emparer des sacs. Faut s’décider Meryl. R’mue toi donc, ma fille. Hein, qu’est ce que tu risques ? Crever là-d’dans ? Pfeu, c’était pas pire que moisir à petit feu ici. La Mère crachait tellement ses poumons qu’elle en avait probablement plus pour longtemps, c’était pas pour elle qu’il fallait hésiter.
Y avait ben l’autre dingue qui s’prenait pour un doc mais après tout y s’raient pas tout seuls, il lui ferait rien.

Souplement, elle pivota, descendit lentement du toit en s'agrippant à la gouttière et trottinant vers eux, sortant de l’ombre presque sans bruit. Sa joue gauche affichait une vague traînée de suie récoltée pendant ses acrobaties, qui contrastait avec sa peau. Son uniforme avait la couleur indéfinissable des tenues ouvrières usées par le temps et était égayé d’un charmant collier qui ressemblait à s’y méprendre à un chapelet constitué de petits os humains.

Si elle avait eu autant d’humour qu’Axel, ç’aurait été le moment approprié pour lâcher un bref “Salut les moches”. Parce que bon, ils avaient pas les meilleures mines du monde. A la place elle se contenta de pincer la visière de sa casquette entre son pouce et son index dans un salut muet et remonta son pantalon avant d’attraper un sac.

Si y avait bien une situation dans sa vie où elle ne se sentait pas obligée de saluer mielleusement des bourgeois, c’était bien maintenant, et elle comptait en profiter. Pis si quelqu’un était pas content, l’avait qu’à le dire. On verrait bien qui serait utile, entre les rupins parfumés qui savaient pas utiliser leurs dix doigts autrement qu’pour compter les sous et les autres.

Résumé:


Dernière édition par Meryl Rosenthal le Mar 14 Jan - 13:34, édité 1 fois
Manfred Scheerdler
Mordkomission
Manfred Scheerdler
Manfred Scheerdler
Manfred Scheerdler
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMer 8 Jan - 18:39

Manfred était en retard. Et pas qu'un peu. Il était en retard de 1 minute 34 exactement. Et à chaque seconde, ce chiffre augmentait.

1 minute 35.

1 minute 36.

1 minute 37.

Manfred n'avait jamais été si en retard de toute sa vie ! Jamais, jamais, jamais ! Et tout cela à cause d'une gosse - sa gosse, de surcroît. Comment une si petite chose pouvait-elle faire cela à elle seule ?!

Irène n'avait été d'aucun soutien, elle non plus. Elle l'avait laissée s'accrocher à ses jambes en la regardant et en souriant et elle avait essayé de le dissuader de descendre. Manfred avait refusé, il avait expédié les adieux avec sa fille, avec sa femme aussi.

Il se fichait pas mal de savoir que cette expédition était dangereuse, qu'il pouvait en ressortir en petits morceaux et malade. On lui avait demandé d'en faire partie. Point à la ligne. Alors il était là. Pas besoin de chercher plus loin.

Manfred ouvrit le clapet de sa montre. 1 minute 43. Et l'aiguille des secondes progressait encore, et encore. Tic tac tic tac, faisait-elle obstinément pour le lui rappeler. Il le claqua nerveusement, le rouvrit aussitôt, puis le referma encore en voyant la progression de l'aiguille. Comme si cela ralentirait sa course effrenée...

Quand il avait quitté sa maison, Manfred était de bonne humeur. Pourtant, quand il arriva enfin au lieu de rendez-vous - avec 1 minute 48 de retard par rapport à son programme - il était à bout de nerfs.

Cintré dans son uniforme, droit comme un I, jetant encore un regard à l'heure, il adressa un hochement de tête générale. D'un regard circulaire et perçant, il détailla les membres, un par un.

La première personne qu'il remarqua - sûrement parce que c'était le seul visage connu autour de lui - fut Lüwen de Clèves. Lüwen de Clèves, dont il ne pensait pas grand chose, à vrai dire. La seule chose qu'il retenait le concernant c'était que la dernière fois qu'il lui avait parlé, il l'avait mis en retard de 9,5 secondes et que Manfred avait failli ne jamais les rattraper...

Il passa aux autres sans plus de cérémonie. En regardant les visages, quelques noms lui vinrent - Eris Von Heiligen, par exemple - mais rien de plus. Il ne connaissait pas les autres, et ce n'était pas pour eux qu'il était ici, de toute manière.

Lui, il escortait. C'était tout. Et d'après ses calculs et ses estimations, la petite équipe hétéroclite- ah, ils étaient beaux, pas à dire ! - ils ne devraient pas tarder à se jeter dans la gueule du monstre.

Restait à savoir si ce dernier les laisserait resortir ou les croquerait tout cru...

Résumé:
Neil K. Grüber
Docteur
Neil K. Grüber
Neil K. Grüber
Neil K. Grüber
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyJeu 9 Jan - 13:38

Neil se permit un nouveau petit ricanement satisfait en voyant le monde qu'avait ameuté sa charmante ballade.
Car oui... c'était un peu comme une ballade, n'est-ce pas ? Une belle ballade en plein cœur de la noirceur et de la Mort, mais une ballade tout de même.
Son ricanement de joie dura plus longtemps que prévu, porté par une boule de liesse qui partait du bas pour monter jusque dans la gorge.

Parmi les composants de cette petite foule, il n'y avait guère que son collègue qu'il connaissait réellement – et encore, de loin. Il fut satisfait de repérer des guides, des gros bras, mais aussi quelques têtes pensantes et... des nobles.
Soit... espérons qu'ils parviendront à survivre ceux-là, fragiles comme ils étaient.

Lorsqu'il se prit un sac dans l'estomac – parce qu'il n'avait pas réagi en le voyant foncer sur lui – il ne fit ensuite pas mine de le ramasser, préférant regarder comment agissaient les autres.
Ah ! Un objet utile donc ! A mettre sur ses épaules ! Parfait !

Comme tout le monde commençait à s'impatienter – et il y avait de quoi, n'était-ce pas une formidable aventure qui débutait ?! - Neil leva les mains avec enthousiasmes, les bras bien hauts pour se faire voir, et annonça.

« Nous sommes enfin au complet mes chers amis ! »
Ce qui le réjouissait, comme toujours. C'est vrai qu'avec sa tronche d'éternel heureux, difficile de savoir quand il ne l'était pas.
«  Comme vous le savez tous – parce que vous avez eu l'occasion de lire mon appel d'offre ! - nous sommes réunis ici aujourd'hui pour descendre dans les... TADADAAAAAM... Profondeurs ! »
Ce qu'il aimait faire son show, sentir les regards braqués sur lui ! Dommage que le Minier à la vilaine toux se soit éloigné du groupe, ça lui faisait un spectateur de moins !
Que faisait-il d'ailleurs, à grimper sur les installations à l'arrière ? Jouait-il aux acrobates pour accompagner son annonce fabuleuse ?

« Après de nombreuses petites recherches, nous sommes nombreux à avoir fini par penser que la maladie – qui nous fait l'honneur de sa présence dans la cité – est directement liée aux Mines, et pourrait en venir ! Elle n'est pas composé de Saltz – ni d'aucun autre élément s'en approchant – mais après être remontés aux Patients zéros, il s'est vite avéré qu'ils s'étaient tous rendus au MEME endroit peu avant le début de l'infection. Bien sûr notre génie a permis de retrouver l'endroit quasi exact, et c'est là que nous allons aujourd'hui ! »
Bonne nouvelle, non ? L'idée de se rendre dans un endroit qui était potentiellement le lieu le plus épidémique de la zone ?

« Puisque vous êtes tous des lumières – ou presque... après tout il y a des femmes parmi nous, nous ne pouvons pas trop leur en demander – vous aurez compris que notre expédition est dangereuse ! Fort heureusement tout est prévu pour vous permettre une vie un peu plus longue ! »
Un nouveau ricanement, et même des yeux qui se ferment, de plaisir. D'anticipation.

« Les caches-cous qui se trouvent dans les paquetages distribués plus tôt contiennent un système de filtre, qui devrait – du moins sur le papier – éviter à l'épidémie de s'iiinfiltrer dans vos jolis petits poumons. Pour les autres dangers... ce sera la surprise ! »

Tellement génial les surprises ! Bon ça ne serait jamais aussi fabuleux que les Morts qui marchent du Tag mais tout de même...

« Des questions, avant de débuter notre visite ? »

__________________

HRP = A votre tour de poster ! Vous pouvez le faire dans l'ordre que vous désirez ! Un nouveau post MJ sera placé autour du 31 Janvier grand max ! Essayez donc de poster durant cette période !

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MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMar 14 Jan - 18:42

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En route pour les mondes d'en dessous




Les gens en retard, voilà bien quelque chose qui était parfait pour déplaire à une personne qui se voulait, et était de bien entendu, éduqué. L’on aurait même pu dire civilisé mais aux yeux d’Eris Von Heiligen le mineur, même le plus benêt, niais n’était pas moins civilisé qu’un noble pétri de bonnes manières dès lors qu’il ne vivait pas en animal, à l’état sauvage, naturel comme le dirait certains philosophes laissant l’esprit de la veuve Poignée faire des mouvements délicats, sensuels et produisant plus de bruits que de qualité, avec leurs cervelles.

Toutefois, même si une remarque acerbe lui était monté aux lèvres, sa politesse maîtrisée lui avait fait retenir toutes remarques. Un climat d’entente devait accompagner cette expédition, qui rassemblait pour ainsi dire des individus de tous milieux. Il y avait des mineurs, des savants, des chiens de la reine… Des gens de tout horizon qui, en d’autres circonstances, ne chercheraient sans doute qu’à s’entre dévorer.

Un homme, de carrure marquante, la salua. Elle ne se rappelait pas de lui, ou du moins il n’était qu’un vague souvenir. Celui d’un homme apperçu lors d’une mondanité quelconque. Ce n’était pas un partenaire commercial de sa famille, ni une personne célèbre. De plus, à en juger par sa façon de se tenir auprès du ministre  il ne devait n’être « qu’un valet », donc une personne qui, le plus souvent, n’obtenait que peu de considération. L’on regardait les maîtres, pas les suivants. La civilisation, la culture de la haute société poussait à ce travers, ce défaut. Et même si Eris Von Heiligen faisait tout pour accorder autant d’importance à chacun quelle que soit l’origine, il arrivait que certains visages ne restent rien d’autres que des visages brumeux. Elle répondit donc d’un salut de tête poli à Nishiki.

Quant à Axel, elle se limita à un demi-sourire, qui aurait pu seulement signifier que son clin d’œil ambigüe l’amusait. Elle ne souhaitait pas le mettre dans une situation délicate, au cas où il préfère garder sous silence leurs relations  face à ces gens. Tous n’étaient pas de confiances. Les mineurs seraient les premiers à vouloir laisser ces gens trop fortunés en une mauvaise posture, du moins si l’on croyait naïvement que seuls les honnêtes gens étaient descendus mais au final c’était peut être eux les plus honnêtes et honorables du groupe. Au moins ce ne serait pas un coup pervers, et puéril qui frapperait.

Les autres n’eurent pas plus d’attention qu’elle n’en avait déjà accordés. Elle ne les connaissait pas, pour ainsi dire et n’avait rien fait pour mériter une pensée particulière.

Elle réceptionna les affaires d’exploration, inventoriant le contenu du sac en ne pouvant s’empêcher de grincer des dents devant la médiocrité de l’équipement. S’il y avait de l’argent à mettre quelque part ce n’était pas dans des festivités vulgaires, indécente mais bien là dedans… C’était archaïque, pour une ville qui se vantait de ses intellectuels. Elle l’ajouta donc sur son dos, se moquant éperdument du poids qu’il représentait. C’était dans ses cordes et elle n’allait pas donner le plaisir de se faire aider pour si peu.

Elle entreprit donc d’écouter Neil, le fustigeant du regard en le voyant annonçant la visite dans les profondeurs comme une promenade de santé, ou un tour dans une attraction. Certes il avait la réputation d’être un imbécile heureux éternel, et un taré morbide, mais s’il voulait se prendre une main dans la poire, un couteau dans le dos ou finir dans un ravin il n’avait qu’à continuer ainsi. Dans les faubourgs, ce n’était pas un sujet de plaisanterie que de descendre, même si quelques blagues filaient bien entendu dessus. Ce n’était pas un endroit où l’on  se rendait de gaieté de cœur. C’était un lieu traitre, retord, semé d’embuche.

« Et pourtant j’ai entendu dire que les hommes ne savaient pas faire à manger… Et vu que nous ne partons pas faire un tour rapide je me réjouis que nous soyons là pour ne pas mourir de faim… » rétorqua t elle à Neil, aussitôt la pique sur l’intelligence féminine tombait. Elle ne l’avait pas apprécié non plus. Elle le laissa reprendre, puis repris la parole pour les éventuelles questions.

« Non mais vu que nous sommes en présence… Excusez moi ce mot mais il me semble bien adapté… D’ignorants… Les mines sont emplies de matières dangereuses. Le Saltz en est une. Il y a des poches de gaz, de la poussière, du souffre… Une simple étincelle peut faire s’écrouler un tunnel. Faite également attention à où vous mettez les pieds, ne perdez pas celui devant vous de vu et si vous vous sentez mal… Faites le savoir avant qu’il soit trop tard. »

Règle de prudence évidente, rappel inutile ? Peut être mais en rien dire représentait un risque non négligeable. Un étranger connaissait les mines par les journaux officiels, les histoires d’écrivains sans expérience du milieu. Même elle, qui avait pu entendre tout au long de sa vie, apprendre depuis qu’elle était en âge, de nombreuses choses sur les mines ne prétendait pas pouvoir y évoluer librement. Après tout, elle ne s’y rendait que rarement, et ne restait que dans les premiers niveaux. Ce n’était pas son terrain de chasse, ce n’était que celui où elle se rendait lorsque les évènements demandaient des mains pour venir en aide aux mineurs blessés par un incident, comme il y en avait eu un il y a moins d’une année, pour montrer que certains Heiligen avaient encore à cœur de soutenir les mineurs. Certains n’appréciaient pas sa présence ces jours là mais elle l’avait et l’imposerait toujours, jusqu’à sa mort si son corps ne la lâchait pas avant pour la réduire à l’état de légume.

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Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyDim 9 Fév - 17:22

Lüwen n’avait pas sursauté lorsqu’Eris Von Heiligen avait parlé depuis son dos, sans s’annoncer, répondant à la question qu’il avait posée avait tout le monde. Il se sentait en sécurité grâce à la présence de son majordome qui saurait certainement s’occuper de toute personne lui voulant du mal et qui avait l’air de connaître la demoiselle. Il restait tout de même méfiant sans le montrer.

Lorsqu’on lança (peu élégamment, il fallait le dire) les affaires de survie de base, Lüwen s’équipa comme tout le monde. Axel, qu’il avait déjà rencontré arriva ensuite, et comme lui, il fit simplement semblant de ne pas le connaître, le saluant sommairement. Il avait l’air différent de l’autre fois où il l’avait rencontré. Il ne jouait pas le même rôle, c’était évident. Deux autres personnes arrivèrent encore. Comme quoi, Eris n’était pas la dernière et le groupe était assez conséquent, au final. La dernière personne arrivée, il l’avait déjà rencontré, en effet l’homme était un membre de la Mord’ et un ancien collègue. Sans aucun doute qu’il était là pour une mission de protection. Et peut-être de surveillance, mais ça, il n’en mettrait pas la main à couper.

Luwen ne se préoccupa pas des fioritures et ne retenait que l’essentiel des propos du docteur et de ses indications, faisant fit des piques et autres grivèleries. Il enfila le cache cou sans plus attendre. Hochant négativement la tête, Luwen montra simplement qu’il n’avait aucune question. Ce ne fut pas le cas d’Eris qui releva la remarque du docteur.

Le ministre releva simplement la tête vers Nishiki envoyant un regard du genre fais attention avant de regarder à nouveau le docteur : il était prêt à partir.


Axel Rosebury
Contrebandier
Axel Rosebury
Axel Rosebury
Axel Rosebury
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptySam 15 Fév - 20:40

C’était amusant, de voir ce petit groupe des plus hétérogènes tenter d’évoluer ensemble et de communiquer. Comme si quelqu’un essayait vainement de remuer de l’eau et de l’huile pour former un mélange parfait. Peine perdue, si vous vouliez son avis, mais Axel observait les choses, un sourire en coin dissimulé par son foulard mais qui dissimulait mal l’éclat rieur dans son regard.

Franchement… Il aurait presque mis un bras à couper que rien que la mauvaise entente entre tout ce beau monde allait foutre un bordel monstrueux. Il suffisait de voir le petit échange de banalités entre Neil, toujours aussi fou et Eris et sa répartie toujours aussi tranchante. Cela lui arracha d’ailleurs un rire qu’il n’arriva pas à dissimuler – enfin, qu’il ne se donna pas la peine de chercher à masquer, en l’occurrence. La demoiselle avait son caractère, mais c’était un des aspects qu’il appréciait particulièrement chez elle.

« Eh bien, eh bien, cela m’a l’air fort intéressant comme petit voyage de vacance. » Ne put s’empêcher de répondre le rouquin au petit descriptif d’Eris quand à ce qui les attendait sur un ton léger. Quitte à finir étriper, au moins, il savait que le travail serait bien fait avec elle. « Merci docteur et chère Dame pour vos explications… Maintenant les enfants, si tout le monde a fini, il serait temps d’avancer, je crois que nous sommes attendus. »

Axel fit un geste en direction de Morgan qui était parti en direction de l’ascenseur. Il imaginait bien que ce dernier devait enrager intérieurement de se retrouver face aux personnes présent »es et une petite partie de l’herboriste espérait silencieusement que cela resterait silencieux… Mais il n’avait malheureusement que peu d’espoirs en ce sens. Suivant le mouvement qu’il essayait de lancer, il finit de positionner le cache-cous sous son foulard en se raclant la gorge pour essayer de retarder une quinte de toux qui ne tarderait pas, et s’avança vers le fameux ascenseur. Au fond de lui, il avait beau savoir que tout ceci était dangereux – il côtoyait assez de mineurs et avait entendu assez de témoignages, il ne pouvait empêcher la curiosité qui montait doucement en lui.

« Qui prend les rênes ? » Questionna-t-il, bien qu’il ait une assez bonne idée de la réponse, au vu des gens présents – et de ceux qu’ils connaissaient. Il aurait bien fait une plaisanterie quant à la galanterie et l’honneur aux dames,  mais il garda la pensée pour lui avec un simple sourire. « Il serait pas mal que quelqu’un qui connaisse un peu l’endroit ferme le rang… ça serait dommage de perdre quelqu’un dans un si bel endroit en cours de route, n’est-ce pas ? »

Oui bon même si dans les gens présents il se doutait bien que ça en arrangerait quelques-uns bien au contraire – il ne citerait personne mais un fameux minier au nom commençant par M par exemple… Auquel il se retint de jeter un regard en coin, pour le coup.

« Pour le reste eh bien… Les néophytes et mh… Personnes à forte carrure au centre serait une idée judicieuse. »

Question de logique pure bien sûr, qui visait très exactement ceux se sentant concernés. Bien qu’il aurait dû se considérer dans les néophytes mais au rythme où allaient les choses, tout le monde aller se regarder en chien de faïence ou s’égorger avant de mettre un pied dans ce foutu ascenseur.

Résumé:
Manfred Scheerdler
Mordkomission
Manfred Scheerdler
Manfred Scheerdler
Manfred Scheerdler
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptySam 22 Fév - 15:21

Evidemment, Manfred était le dernier. Seul point positif qu'il pouvait voir à cela : au moins n'aurait-il pas à attendre. Parce que si Manfred détestait bien quelque chose - avec arriver en retard, bien entendu ! - c'était d'attendre. Son autre grande hantise.

Attendre, attendre... Il fallait toujours attendre, sans arrêt, et il n'y avait rien de plus désagréable pour Manfred. Comment pouvait-on prétendre faire des choses pour avancer quand on passait sa vie à attendre ? C'était pour cela qu'il était si à cheval sur les horaires : le juste milieu pour ne pas arriver en retard mais pour ne pas attendre non plus.

L'organisateur de la petite expédition, les mains en l'air pour attirer l'attention sur lui, semblait étonamment joyeux. Quoique joyeux était un mot trop faible pour qualifier l'horrible sourire sur son visage... Manfred ne le connaissait pas spécialement, c'était même la première fois qu'il le voyait mais il ne l'aimait pas.

Mais alors, pas du tout !

Quand certains faisaient ce qu'il fallait pour tâcher d'endiguer l'épidémie - il restait convaincu que sa méthode était la bonne, et la seule efficace - d'autres se réjouissaient de sa présence sur la cité. Mais bon sang ! Est-ce que ces foutus médecins avaient conscience que, le temps que l'on trouve leur antidote de malheur, tout le monde aurait largement le temps d'y passer ?

Il fallait tuer tout le monde.

Tous les malades, tous ceux qui avaient été en contact, même très courts, avec ces derniers. Eliminer la mauvaise herbe à la racine pour qu'elle ne repousse jamais.

Cette expédition dans les profondeurs des mines - vers une Mort quasi-certaine, il fallait se le dire en face - lui semblait bien vaine. A quoi cela rimait ? Si ça se trouve, personne ne sortirait vivant de ce trou à rats pour dire ce qu'ils y avaient vu... Mais Manfred n'était pas là pour poser des questions ou critiquer la manière de faire. C'était principalement pour cette raison qu'il ne comptait pas en poser et qu'il patientait, avec plus ou moins de réussite, que les choses se mettent en place.

Au moins, certains semblaient décider à bouger et cela lui convenait très bien. Les babillements sans fond faisaient perdre du temps - et du temps, ils n'en avaient plus depuis longtemps.

Pour le reste... il ne savait pas s'il était considéré comme personne à forte carrure mais il ne connaissait pas le chemin alors il jugea que sa place à lui était au centre.

- Avant de descendre, finit-il par grogner malgré tout d'une voix rauque et peu avenante, peut-être devrions-nous faire les présentations ?

Une proposition comme une autre. Quand on y pensait, ce serait toujours plus utile, puisqu'ils semblaient devoir passer leurs derniers jours ensemble. Il enchaîna donc sur son idée :

- Je m'appelle Manfred Scheerdler, je suis de la Mordkomission.

Résumé:
Klaus A. Grüber
Docteur
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyDim 23 Fév - 23:56

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Vers les profondeurs…



Une assemblée hétéroclite, principalement compose de gens qui n’étaient pas à leur place. C’était bien là ce que constituait cette assistance pour Klaus. Noblesse, policier, personne louche… Au final les intellectuels, réellement utiles à cette mission, et les guildes, quasiment indispensables pour trouver sa route, ne devait pas représenter plus de trois ou quatre personnes. Enfin… C’était en considérant que le légiste soit utile… Avec sa réputation, l’on pouvait presque s’attendre à ce qu’il ne montait l’expédition que pour découvrir des corps perdus dans les mines. Le type de la Mord’, que Klaus ne parvenait à sentir depuis le début tant il avait l’impression qu’il puait la bêtise, se mit à proposer de se présenter.

A quoi bon ? Eut il envie de répondre. En effet, demain, ils seraient tous rentrés chez eux et les noms des trois quarts de ces gens disparaitraient de sa mémoire. Ils étaient sans importances. Mais la société voulait que l’on fasse preuve d’un semblant de politesse. Et il fallait bien que les gens sachent, bien, qui était capable de quoi.

« Klaus Grüber. Chercheur sur le Saltz et versé dans l’étude des différents minerais, gaz… Bref je suis celui qui va faire les analyses de l’environnement. »
Un semblant de condescendance et de mépris dans sa voix et son regard quand il regarda l’assistance. C’était des idiots. Que savaient ils faire eux ? Broyer une plante en poudre et dire que c’était le remède miracle sans doute ? Quant à d’autres… C’était des grattes papiers, des muscles ou des esprits faibles. Oui… Il y revenait encore.
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Eris Von Heiligen
Famille Von Heiligen
Eris Von Heiligen
Eris Von Heiligen
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MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyDim 23 Fév - 23:59

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Vers les profondeurs…


De son côté, Eris Von Heiligen adressa un regard bref et impassible, presque froid, vers Manfred. A ses yeux, chercher à faire « connaissance » était une perte de temps. Non qu’elle ne s’intéressait aux autres mais bien parce que certains allaient mentir, d’autres refuseraient peut être de répondre, et d’autres encore se sentiraient menacer par cette question. Dans la bouche de quiconque elle était anodine, dans celle d’un policier… L’on se demandait toujours ce qu’il espérait en faire. Elle laissa toutefois filer sans réagir. Elle s’était déjà présentée de façon amplement suffisante et claire.

Elle ajusta ses affaires sur son dos puis se mit en marche. Il était plus que temps de commencer les investigations et de cesser de prendre l’air pollué des faubourgs. Elle ne cherchait pas à contester l’ordre de placement. Il était logique de mettre les inexperimentés vers le centre et les plus connaisseurs aux extrémités. La question était seulement de savoir où elle se placerait. Elle connaissait le plan des mines, pour avoir pu étudier ceux tracés mais cela n’en faisait pas une guide. Marcher avec les gens de la haute société l’énerverait, avec des miniers elle se sentirait plus à sa place mais eux seraient plus mal à l’aise en sa présence. Elle restait une aristocrate malgré tout. Finalement elle décida d’ aller en tête. Ce serait peut être l’occasion d’en apprendre plus sur les miniers, les choses à améliorer pour eux… Et donc trouver de nouveaux sujets pour ennuyer Jasper. Il y avait toujours du positif à trouver dans le négatif !

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Madilyn Page
Ouvrière
Madilyn Page
Madilyn Page
Madilyn Page
MessageSujet: Re: Dans la boue jusqu'au cou   Dans la boue jusqu'au cou EmptyMer 26 Fév - 16:27


La lueur pâle de son regard chercha dans celui de l’Érudit un renfort. Un signe. Celui qui lui dicterait quel masque porter. Alors, dans la seconde qui suivit, la voix assurée de l'homme lui lança la bouée de secours, l'extirpant du fleuve agité de ses incertitudes.
Ainsi, ils s'étaient simplement croisés au détour d'une rue des Faubourgs. Un Érudit perdu, une Minière serviable, fin de l'histoire. Simple, efficace, épuré, le scénario lui plaisait. Seul le diminutif utilisé par cet homme qui la connaissait bien plus qu'il ne le laissait entendre, bien mieux, bien trop, la fit tiquer. « Mad' ». La plupart des Miniers l'appelaient Page, certains Madilyn, les plus proches Maddy. Mais « Mad », c'était son identité nocturne, secrète. Seul lui savait. Et c'était là tout le danger de sa présence. D'autres maladresses similaires égarées au cours de cette journée et certains esprit affûtés pourraient faire le rapprochement avec son autre visage, celui de Mad Moon.

Certains comme Axel Rosebury, tout juste arrivé. Le contrebandier, lui, ne connaissait que l'ombre de la jeune femme et ce fut donc bien innocemment qu'il lui offrit une révérence aimable sans plus s'attarder sur elle, inconscient qu'il n'était pas là face à une inconnue.  D'ailleurs, un léger sentiment de satisfaction s'éveilla alors furtivement chez Madilyn, ce plaisir d'être en possession d'un savoir que l'autre ne détenait pas, d'avoir un angle de vue plus large, tout ça lui procurait un sentiment de contrôle indéniablement rassurant. Et paradoxalement, un soupçon d'inquiétude resta aux aguets dans un coin de son esprit. Un deuxième visage connu équivalait à deux fois plus de vigilance.

Une flopée d'autres silhouettes vint compléter le groupe de dix qu'ils finirent par former sans qu'aucun autre visage ne vienne remuer les angoisses de Madilyn. Elle s'étonna simplement de voir autant de personnes du Centre pour seulement trois Miniers. Savaient-ils seulement qu'on ne descendait pas dans les Mines en utilisant de majestueux escaliers comme ceux de la Ville Haute ? Que la roche terne des profondeurs n'avait rien du raffinement et de l'éclat de celles qui brillaient à leur cou, leurs oreilles et leurs poignets ?
La jeune fille douta dès lors de l'efficacité future de leur mission sans que cela ne l'a préoccupe davantage. Ce qu'elle voyait dans ce rassemblement prestigieux, c'était l'annonce d'une comédie des plus divertissantes. Alors, après avoir récupéré le sac qui lui était destiné et avoir sagement écouté le prologue théâtral du médecin légiste, elle prit place en fin de file, convaincue que ce serait là qu'elle assisterait au plus croustillant du spectacle. Car le devant de la scène était bien trop banal, prévisible, avec les acteurs principaux qui piaillent pour rien dire. Le plus intéressant, si on pensait à y jeter un œil, se déroulait bien souvent dans le fond, là où les quelques figurants tapis dans l'ombre oubliaient tous les regards braqués vers eux. C'était là alors, que se déroulait un deuxième spectacle, intime et secret, réservé  aux indiscrets et aux oubliés. Voilà la représentation à laquelle Madilyn espérait assister en tant que public invisible ; c'était toujours en fin de file que l'écart se creusait avec le reste du groupe pour se chuchoter quelques secrets.


- Page, se présenta-t-elle d'un accent timide qui adoucit sa voix rauque. Je suis mineuse et je ferme le rang.

Puis, elle enfila son cache-cou comme pour se fondre à nouveau dans le silence. Et par ce geste, elle eut l'impression d'enfiler le masque de Mad Moon. Son anxiété intrinsèque se réveilla alors pour faire palpiter son cœur un peu plus fort. Le bas du visage ainsi caché, ne ressemblait-elle pas un peu trop à son autre moitié ?

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