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 Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}

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Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyMar 9 Avr - 21:14

De ses camarades sans abris le serviteur sans emploi avait entendu des rumeurs. Apparemment un certain Luxis Reise, couturier, cherchait quelqu'un pour faire un peu de ménage. Ce n'était clairement pas dans les aspirations de notre Célestin mais après avoir passé deux ans à faire la lessive des Brunswick, il pouvait clairement s'occuper des tâches ménagères pour avoir enfin une rentrée d'argent fiable. Enfin, ça c'était si cette personne l'acceptait. De ce qu'il en savait, Luxis Reise était assez excentrique, et il était prêt à travailler pour n'importe qui tant qu'il n'était pas violent, verbalement ou physiquement. Il avait donc décidé d'y aller aujourd'hui, dans la matinée pour ne pas être dérangé par des rayons de soleil trop forts même s'il serait de toute façon obligé de porter ses lunettes teintées…

Célestin s'était trouvé un coin tranquille plus tôt dans la matinée pour se laver et se changer, utilisant des pièces si précieuses pour un peu d'eau. Il rangeait ses habits dans son sac. Cela faisait si longtemps qu'il n'avait pas revêtu sa tenue. Il avait perdue quelques kilos alors elle n'était plus tout à fait ajustée mais ce n'était pas très grave il suffisait de bien plier et l'on pouvait arranger les choses.

Une fois rendu présentable Célestin s'en allait à la demeure de Luxis. Il ne savait pas combien il payait, ni comment il était, rumeurs exceptés, mais malgré sa toux il était déjà prêt à tout donner pour avoir un travail. Il ne pouvait que se demander pourquoi les autres n'avaient pas postulé… Peut-être parce qu'il était justement connu pour son excentricité… ? Il ne pouvait pas laisser les préjugés l'envahir, ce n'était jamais bon quand l'on sert un maître…

Une fois sur place il pouvait deviner la richesse de l'individu à la demeure. Heureusement qu'il portait cette tenue, car, s'il se sentait déjà tout petit, cela aurait été pire s'il avait été dans celle qu'il avait dans son sac. A présent devant l'entrée Célestin soupira longuement. Inspiration. Expiration. S'il ne parvenait pas à obtenir ce job, il était certain de devoir mendier… Il toqua donc à la porte. Dès qu'on lui ouvrit il s'inclina et s'annonça.

«  Bonjour, Monsieur, je m'appelle Célestin. J'ai cru entendre que vous étiez à la recherches de personnes pour faire du nettoyage. Si ces informations sont exactes, je me permets de vous proposer mes services.  »

Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyLun 15 Avr - 16:09

Depuis le départ d’Ithier, nous sommes débordés. Nous avons perdu notre repère. Dans cette grande demeure, plus haute que large, dressée sur plusieurs étages, en équilibre précaire, nos pas résonnent dans le silence. Malgré l’intérieur soigneusement rangé, nous nous sentons comme en pleine errance, perdu entre les établis, les tissus pendus, arbres d’une forêt colorée et merveilleuse dans laquelle nous allons nous perdre. Nos doigts glissent le long des textures, notre nez s’emplit des parfums, des lessives. Nous nous sentons chez nous, dans cet endroit si rangé et pourtant, terriblement chaotique pour nous. Dans ce grand endroit empli de silence, nos pensées sont un brouhaha dans lequel nous nous perdons pendant des heures, sans une voix pour nous rappeler à la réalité. Ithier nous manque terriblement. Ce visage, cette vie dans cette demeure si vide. Si morbide, malgré les tissus colorés, les fenêtres s’ouvrant sur l’extérieur, si morbide quand nous sommes seuls avec nous-mêmes. Nous n’avons pas tant besoin d’un homme de ménage en réalité, nous avons besoin d’une présence régulière, d’un visage connu, d’une voix qui nous aide à sortir de nos pensées. De cette prison que nous nous sommes nous-mêmes dressés.

La solitude nous étouffe et nous effraye. Nous craignons parfois qu’une silhouette se soit glissée derrière un paravent. Nous avons besoin de quelqu’un pour combler l’absence, le silence. Un homme de ménage, un valet, un serviteur, quelqu’un que l’on paierait pour nous tenir compagnie. Nous traversons notre grand salon : la robe que nous portons accompagne chaque pas d’un mouvement gracieux des voiles de soie qui cernent notre taille. Des soies d’un bleu allant du plus clair au plus sombre, s’ouvrant au niveau de nos genoux pour découvrir nos pieds soigneusement chaussés de talons hauts, dont de jolis lacets faits de ruban mettent en valeurs la finesse de nos chevilles. La robe est en bardeau et nos magnifiques boucles brunes cascadent jusqu’au milieu de notre dos. Nos bras sont libres, comme nos mains, alors que nous nous faufilons autour d’un mannequin portant un veston auquel nous apportons quelques finitions.

Toc, toc, toc.

Nous redressons nos yeux où le bleu et le vert se livrent une bataille qu’aucun ne saura gagner. Nous nous redressons en plantant soigneusement l’aiguille dans le mannequin de liège, au niveau de sa carotide. De la visite ? Nous prenons le temps de replacer nos épaisses boucles brunes derrière nos épaules, dévoilant le dessin de nos épaules graciles, l’élancé de notre gorge, notre visage au menton fin, aux lèvres pleines, notre doux nez retroussé et nos yeux aux prunelles si intenses. Saisissant notre robe entre le pouce et l’index, au niveau de nos hanches, nous descendons rapidement les escaliers, dévalant à toute allure les deux étages nous séparant de l’entrée. Nous relâchons ensuite le vêtement qui, dans un bruit soyeux, retourne à sa place et nous arrache un doux soupir d’extase. Nous apprécions ce son. Nous ouvrons notre porte et, bien dressé sur nos talons, notre regard lascif, langoureusement blotti sous nos lourdes paupières, dévisage l’étrange créature qui s’offre à nous.

Sa taille misérable suffit à ce que nos yeux se plissent, comme sa corpulence fine. Du menu fretin. Nos prunelles caressent avec intérêt l’immaculée de sa chevelure. Des cheveux d’un blanc parfait, dont la coiffe nous donne l’envie de retenir ses mèches en arrière pour dévoiler son visage de poupée, aux grands yeux joliment enchâssés. Voilà que nous l’observons avec davantage d’attention, appréciant le ciel d’un bleu lumineux qui emplit ses prunelles. Quel dommage de les dissimuler en partie sous ces mèches blanches. D’ailleurs, nous nous avançons d’un pas, et, du bout des doigts, lui faisons signe d’écarter ses cheveux de son front. Nous n’allons pas le toucher, nous ne savons pas où il a traîné. Une petite moue saisit nos traits, presque boudeuse ou appréciatrice selon si l’on se montre pessimiste ou optimiste.

_ Célestin, n’est-ce pas ?


En tant que couturier et tailleur, nous sommes contraints de détailler sa tenue. Un sourcil levé témoigne réellement de notre réticence à la vue de son goût vestimentaire – de toute façon, tant que ce n’est pas créé par nous, c’est obligatoirement de mauvais goût. Mais nous avons assez de bonté pour concevoir que nos tenues – Dieu merci – ne sont pas à la portée financière de tout le monde. Au moins, s’il postule, nous osons croire qu’il apprécie notre travail – s’il a déjà eu l’honneur d’y poser les yeux.

_ Attendez un instant.

Nous nous éloignons, le temps de récupérer une barrette, avant de revenir auprès du jeune homme – probablement pas plus âgé que nous.

_ Attachez vos cheveux, nous souhaitons voir votre visage.


Nous attendons qu’il obéisse, avant de poser paisiblement nos mains fines sur nos hanches, dans un petit mouvement dévoilant nos chevilles. Nous redressons la tête avec majesté, alors que nous profitons des quelques mèches qui nous séparent pour le fixer avec autorité.

_ Nous sommes Luxis Reise, Tailleur et Couturier de la Reine ainsi que de ses Nobles Sujets. Avant toute chose, nous devons vous prévenir que tout ce que vous verrez dans cet Atelier devra rester secret. Bien entendu, tout vol, que ce soit vol d’objets, de matériel ou d’idées, sera sévèrement puni. Nous exigeons le silence le plus complet sur tout ce que vous allez voir.


Ou nous nous chargerons de lui couper la langue. A cette idée, nous effleurons songeusement le ciseau de couture que nous gardons toujours à notre hanche, puis, dans un mouvement gracieux de notre magnifique tenue, nous tournons le dos à l’homme pour rejoindre le petit salon de réception sur la gauche. Une pièce très aérée, dont les grandes fenêtres mènent aux jardins que nous entretenons devant notre demeure. Une table, deux fauteuils. Nous attrapons une carafe d’eau, apportons deux verres et nous plaçons le tout sur la table.

_ Si vous souhaitez boire, la carafe est à vous.


Hors de question que nous nous occupions de le servir. Nous nous installons sur notre banquette et, tranquillement appuyé contre le dossier, nous reposons un bras sur l’accoudoir pour détailler ce jeune Célestin.

_ Présentez-vous. Quelles sont vos expériences ? Avez-vous déjà travaillé ? Des noms peuvent-ils vous recommander ?
Pour le ménage, nous ne devrions pas être si regardants… Mais nous avons besoin d’une personne sérieuse, et de confiance. Une personne avec qui nous nous sentirions à l’aise. Bien que pour se faire, nous ne nous montrions guère sous notre visage le plus avenant. Nous tenons à être austère afin d’éviter trop de familiarité – ou trop d’aises de sa part. Gardons notre position dominante.

Et il faut dire que nous prenons toujours un certain plaisir à constater notre autorité.


Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyLun 15 Avr - 20:50

Les premiers sont capitaux. C'est encore plus vrai lorsque l'on cherche vainement du travail depuis des semaines, et surtout lorsque l'employeur en question est un couturier hautement renommé. La présentation physique est aussi importante, et celle de notre serviteur est loin d'être parfaite, il en est absolument conscient. Mais il ne pouvait faire mieux que de la façon dont il s'est présenté aujourd'hui, verbalement comme physiquement. Les affres d'une vie à la rue, sans accès à un lieu décent avec un miroir et une douche pour s'observer en détails.

Quelqu'un d'autre était en train de l'observer assez méticuleusement vu les secondes qu'il mettait à lui adresser la parole. Est-ce que son physique dégoûtait déjà son employeur avant même de lui avoir ne serait-ce demandé ses qualifications ? Le petit n'osa pour le moment pas relever les yeux pour ne pas se montrer insolent envers son possible futur employeur. Il ne pouvait voir son visage mais pouvait voir sa tenue qui avait l'air tout à fait originale et distinguée. Son travail avait sympathique. Enfin, du moins, d'un simple coup d'oeil Célestin aimait bien la tenue qu'il portait. Le serviteur lui adressa la parole lorsqu'il lui demandait de confirmer s'il avait bien entendu son prénom.

«  Oui, Monsieur.  »

Il fût un peu surpris lorsqu'il lui demandait d'attendre mais il hocha la tête et obéit simplement. Une fois de retour une barrette lui fut tendue. La surprise se lisait un peu plus sur son visage lorsqu'on lui demandait – ou plutôt, lui ordonnait-, d'attacher ses cheveux. La surprise ne fût pas dénuée d'un certain rougissement lorsque Luxis précisait qu'il avait envie de voir son visage. Célestin fit de son mieux pour se contrôler et attacha du mieux qu'il le puisse sa tignasse pour lui permettre de voir son visage. Fait étonnant il n'avait pas l'air d'être gêné par ses verres.

L'homme se présenta ensuite. Il avait apparemment l'habitude de parler de lui à la première personne du pluriel, ce qui n'était pas dérangeant, c'était excentrique, cela lui donnait une sorte de supériorité naturelle, de charisme, du moins, Célestin le prit ainsi. Il précisa d'ailleurs que tout ce qui était fait dans cet atelier était tenu secret. Le serviteur hocha la tête et s'y engagea naturellement.

«  Bien sûr, c'est tout à fait normal, absolument rien ne filtrera.  »

Et il n'était pas un voleur non plus. De toute façon la confiance se gagnait, des deux côtés. Luxis avait besoin de confiance, mais le serviteur aussi. Il était bien difficile, pour lui, de servir un maître auquel il n'avait pas confiance ou qu'il craignait. Bien sûr il l'avait déjà fait par le passé, mais le blandinet aurait bien aimé se tourner vers ce genre de personne. Il ne connaissait pas le tempérament de Luxis mais il avait l'air d'être une personne très fière.

Invité à entrer, Célestin le fit humblement, l'homme n'était pas chez lui et ne se permit pas de se mettre à l'aise. Le couturier apportait deux verres ainsi qu'une carafe et proposa qu'il se serve. L'espace d'un instant Célestin se demandait si ce n'était pas un test ou quelque chose y ressemblait. Pourtant un mot était un mot, s'il avait soif, il pouvait se servir. Néanmoins il remarqua que son vis à vis ne se servait pas. Devait-il le faire ? Il n'en avait aucune idée mais pourtant il en avait envie. Alors il prit timidement la carafe, en souriant un peu et servit Luxis.

«  Je vous remercie, ça ira pour moi.  »

Après lui avoir servi un verre, Célestin reposa la carafe et fit un pas en arrière. L'on ne lui avait pas demandé de s'asseoir alors il restait debout et droit, les mains derrière le dos. A présent il lu demandait ses expériences passées. Si cela ne lui faisait pas trop peur, c'était plus la partie recommandation qui pêchait. Même pour du ménage, Luxis ne devait pas engager n'importe qui.

«  Je m'appelle Célestin, j'ai 22 ans. J'ai travaillé pendant quatre ans en tant qu'apprenti serviteur dans la maison de la famille noble des Hesse.  Puis j'ai été embauché durant presque trois années dans la maison Brunswick où je m'occupais principalement des tâches ménagères et de la lessive. Malheureusement, je n'ai pas de recommandation à proprement parler.  »

S'il contactait les Hesse, les maîtres demanderaient certainement à sa famille qui sera très loin de le recommander. La famille Brunswick lui dira qu'il avait été renvoyé car malade, du moins s'ils se souvenaient de lui. Le jeune homme n'avait exprès pas fait mention de son nom de famille et espérait intérieurement qu'il ne le demanderait pas car la famille était célèbre et il suffirait d'une missive pour qu'il soit…. Rejeté  avant d'être pris.
Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyMar 16 Avr - 11:04

Il nous sert ?

Sous la surprise, nous levons un sourcil étonné, le fixant avec un intérêt renouvelé. D’un geste gracieux de la main, nous récupérons notre verre et l’appuyons sur notre lèvre inférieure. Nous laissons quelques gouttes du précieux liquide humidifier nos papilles. La sensation rafraichissante nous éveille et nous arrache un soupir de satisfaction. Tenant le verre entre l’index et le pouce, sa base paisiblement appuyée à l’intérieur de notre paume, nous nous réinstallons correctement dans notre banquette. Si nous avions été un chat, nous aurions ronronné. Au lieu de cela, nos yeux se ferment quelques secondes, se rouvrent avec une fainéantise langoureuse avant de s’élever vers les verres teintées de Célestin. Il reste debout. Servile. Docile.

Nous apprécions cela.

Ici, nous sommes Reines et Rois. Nous sommes une Déité dont il devra embrasser les pieds. Ici, nous régnons. Tous ceux qui franchissent ce seuil sont contraints de nous obéir ou n’ont aucun droit de se tenir devant nous.

Et ce Célestin semble avoir compris les règles. Avec souplesse, nous nous redressons et, perchés sur nos talons, nous nous avançons. Notre démarche assurée est appuyée par les mouvements de notre robe. Ses nombreux voiles de soie produisent un doux murmure, comparable aux feuilles d’une forêt agitée par le vent. Ils dissimulent le claquement de nos talons sur le parquet en bois. Notre main tient toujours le verre, avec la même grâce que si c’eut été une coupe de champagne. Nous nous glissons à quelques mètres de Célestin, faisant mine de regarder par la fenêtre avant de tourner franchement les yeux vers lui. Nous marchons jusqu’à son dos, puis revenons devant lui après que nous ayons fait le tour de sa silhouette maigrichonne.

Il a, au moins, fait l’effort de cacher son corps squelettique sous quelques vêtements… sobres, tristement sobres à nos yeux. A part ses cheveux et ses verres teintés, le pauvre erre n’a absolument rien d’original, il n’est qu’un gamin carencé comme tant d’autres.

Cette constatation suscite, en nous, une étrange aigreur.

Peut-être car il nous renvoie à ce que nous aurions pu être, si nous étions nés sans talents.

Les Hesse ? Une famille grimpante. Nous ne leur avons pas encore offerts l’immense honneur de nous rencontrer. Nous sommes très regardants sur nos clients et nous ne souhaitons pas gaspiller notre talent à tout va, seulement à ceux capables de se le payer – et de bien le porter, ce qui n’est pas donné à n’importe quel Aristocrate. Nous reprenons une gorgée de notre verre d’eau et soupirons à l’idée que ce ne soit pas du vin qui s’y trouve.

_ Les Brunswick ? Parlez-moi d’eux. Nous n'avons encore jamais entendu leur nom. Ils n’appartiennent probablement pas aux Familles que nous avons pour habitude de côtoyer.

Nous nous approchons de l’enfant – pas si enfant que ça. Quoi que, comparé à nous, malgré les 3 années qui nous séparent, nous nous sentons bien plus matures que lui. Bien plus responsables, plus importants. Et cette position de pouvoir nous plaît. Notre index effleure son menton, sans le toucher, lui demandant de lever la tête vers nous pour nous regarder.

_ Si vous travaillez avec nous, ne serait-ce qu’en tant qu’homme de ménage, vous serez au contact de personnalités de la plus haute importance. Notre talent nous a certes, ouvert ces portes… mais aussi notre travail. Ne vous avisez pas d’entacher notre réputation ou de nous faire honte auprès de nos invités. Vous sentez-vous aptes à endurer cette pression ? Vous êtes allés de famille en famille, pourquoi ? Vous a-t-on renvoyé pour incompétence ? Pour vol ?


Bien entendu, si le garçon avait commis toutes ces erreurs, il n’allait pas nous les avouer. Mais nous sommes exigeants, nous voulons l’avertir et voir s’il est prêt à supporter notre caractère sans s’effondrer. Nous avons pertinemment conscience qu’accepter toutes nos présences peut être relativement complexe pour un esprit réduit, un de ces esprits individuels où une seule âme vit.

Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyMar 16 Avr - 20:35

Lorsqu'il lui servit son verre d'eau, Célestin se demandait s'il avait bien fait. Luxis avait l'ai un peu étonné, mais, apparemment, c'était le cas car l'homme prit tranquillement le verre d'eau pour boire. Etait-ce vraiment un test alors ? Le jeune homme se présente mais le couturier ne dit plus rien pour le moment et se contente de le fixer. Pour éviter de contrarier et le laisser réfléchir Célestin préférait ne rien dire. De toute façon ce n'était pas son genre. Il aimait bien parler mais pas pour déranger ses employeurs, il savait se montrer silencieux et calme.  

Le blandinet ne peut que se demander pourquoi Luxis se lève et semble aller vers la fenêtre. L'ennuie t-il ? Possible. Après tout il n'a pas grand-chose. Au final, il le contourne, et semble observer notre Célestin. Le serviteur préfère se laisser et baisser les yeux. Au final, après un long moment, -du moins, l'impression-, Luxis lui demandait de le renseigner sur la famille Brunswick. Comme quoi l'on ne peut pas tout savoir néanmoins, s'il ne les connaît pas, cela veut dire qu'ils ne sont pas son genre de client, à son niveau. Et c'est peut-être une mauvaise chose. Pour autant Célestin fit de son mieux pour les introduire à Luxis.

«  Je pense en effet que ce n'est pas le cas. La famille Brunswick est une famille bourgeoise qui a fait son ouvrage dans la création et la vente de boissons plutôt luxueuses.  »

La famille jouissait d'une bonne réputation jusqu'à ce que leur successeur reprenne l'affaire. Mais cela le serviteur ne peut l'exprimer.  Il ne peut montrer de jugement, car s'il juge une famille dans laquelle il a travailler, il peut aussi le faire auprès de son employeur actuel. Et ce n'est pas de bonne augure, cela aurait été très malpoli.

C'est avec une certaine surprise pas totalement dissimulée que Célestin répond à la demande silencieuse de Luxis de relever la tête. Un exercice plutôt difficile de regarder un homme tel que lui quand on a l'habitude de s'écraser face aux employeurs et autres riches personnalités. Les questions suivantes ne le surprennent qu'à moitié et il comprenait un peu le pourquoi de cette demande. Le regarder lui mettait la pression. Rien que ça. Alors serait-il capable de supporter le reste? Faire honte à son maître. Voilà son principal problème. Dans sa tête la réponse était d'une simplicité enfantine :   je suis laid, monsieur, je ferai honte à tous mes maîtres si je devais croiser des invités. Pourtant il n'avait pas l'air de le juger là-dessus. Du moins il n'avait fait aucune remarque sur son physique ou ses lunettes, excepté pour dégager ses cheveux de son visage.

«  Ne pas faire honte à son maître et un des devoirs de n'importe quel serviteur et, si vous m'engagez, je m'évertuerai à être digne de la place que vous m'offrez et à  ne pas entacher votre réputation par mes actes ou mes paroles, Monsieur.  »

Pour autant, même s'il se savait désagréable physiquement il devait jouer la carte de l'assurance, sinon, il n'aurait pas ce travail et peut-être que Luxis laisserait passer pour son physique.  

«  J'ai quitté la famille des Hesse car mon apprentissage était fini, pourr pouvoir ouvrir mes propres portes et faire ma propre expérience.  »

Et surtout parce que ma famille n'a pas voulu demander à faire reconduire mon contrat au-delà.
Mais cela n'était pas une chose à dire.

«  Pour être tout à fait honnête, la famille Brunswick m'a renvoyé car j'étais malade et qu'avec la propagation de l'épidémie il était impensable pour eux de prendre quelconque risque.  »

De toute façon le serviteur ne pourrait inventer d'excuse. Il ne voulait pas commencer un entretien dans le mensonge. Et puis il suffirait d'un appel pour en savoir plus. L'incompétence n'était officiellement pas la cause, aucune remarque ne lui avait jamais été faite, qu'il en sache il avait toujours satisfait ses maîtres bien que le Célestin pouvait parfois s'imaginer le contraire. Il avait été renvoyé car la famille Brunswick était parano et qu'il ne fallait que rien n'arrive à leur fils adoré. L'on trouvait un serviteur prêt à effectuer les sales tâches à n'importe quel coin de rue. Alors pourquoi se donner la peine d'en soigner un ?
Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyJeu 25 Avr - 11:02

Des boissons, hein ? Cela justifie probablement son besoin de nous servir. Nos yeux turquoise ne lâchent pas les prunelles que nous discernons au-delà de ses verres de protection. Nous ne sommes pas dérangés de cette excentricité, au contraire, elle ajoute à son charme une originalité qui peut nous correspondre. Nous n’apprécions pas nous entourer de physiques fades et encore moins d’esprits éteints. Il se montre réactif, une qualité qui nous sied. Nous aimons la vie, pas ces serviteurs qui, dignes de mollusques, restent figés tant qu’on ne leur a pas donné d’ordre à exécuter. Nous l’écoutons dans un sourire digne d’un lion affamé, nos yeux se plissent avec langueur avant que nos prunelles ne se glacent à l’évocation de sa maladie. Nous nous reculons aussitôt d’un pas et un soupir exaspéré s’arrache de nos lèvres. Dans un geste ennuyé, nous reposons le verre sur la table.

_ Malade ? Eh bien sûr, nous imaginons que vous ne vous êtes pas même soigné avant de venir jusqu’ici. Par chance, nous avons un médecin vers qui vous orienter.


Et ce crétin ne nous fera pas même payer. Pour tout ce que nous faisons pour lui, ce cher Jonathan peut bien nous servir, lui aussi. Nous ne nous laissons pas examiner par n’importe qui et il a besoin de nous pour ses études, il n’a cessé de nous le dire. Nos mains habiles viennent récupérer un panier laissé au bord du canapé, un panier empli de bouts de tissus découpés, dont nous n’avons actuellement aucune utilité. Nos mains saisissent une boîte que nous posons près de nous et nous croisons les jambes avec une sensuelle élégance. Notre robe dévoile, en partie, le dessin de nos cuisses élancées, dont les courbes charmantes ont déjà suscité plus d’un désir. Nous récupérons une aiguille, du fil blanc et nous commençons à coudre rapidement les bords du tissu pour former un rectangle blanc, aux angles droits parfaitement réalisés. Nous n’enfilons jamais de dés à coudre et le blandinet peut probablement contempler l’ampleur de notre talent inné alors que nos doigts filent à toute allure, suivi de points appliqués. Malgré notre rapidité, la qualité de notre travail n’est pas à contester. Par soucis esthétique, nous ajoutons un gracieux « C » en lettre calligraphique, sur le bas gauche du tissu et dans un charmant fil mauve. Nous ajoutons sur les côtés du masque les bords d’un élastique : il n’aura qu’à enfiler le masque et glisser les élastiques derrière ses oreilles pour le maintenir. Nous préférons poser notre œuvre sur un coin de la table et l’invitons à s’en saisir d’un geste négligent du menton. Nos mains rangent, avec habitude, notre matériel alors que nous nous redressons.

_ En attendant, mettez ce masque, nous ne voulons pas de vos miasmes. Des personnes comme nous ne méritent aucunement la maladie. Nous valons bien mieux que cela.

Nous préférons mourir étouffés que tousser à en perdre haleine, nous balader nus que supporter la fièvre souillant notre peau d’une humidité insupportable, collant nos mèches à notre peau blafarde. Hors de question. Nous finissons par nous lever et reposons nos mains sur nos hanches en détaillant le jeune homme du regard.

_ Notre maison s’étire sur 3 étages. Nous vous demandons de toujours veiller à ce que le rez-de-chaussée soit impeccable. Nous ne voulons pas de poussière, nous ne voulons pas de vaisselles et il est intolérable de laisser une tâche, quoi qu’elle soit, visible aux yeux de nos invités. Nous vous demanderons de ne pas changer de place nos affaires de travail. Le premier étage est la première partie de notre Atelier, où nous conservons tous nos précieux tissus ainsi que nos esquisses… Vous avez le droit d’y passer, mais vous ne touchez à rien, vous n’ouvrez pas grand les fenêtres et il est formellement interdit d’y allumer des bougies. Le deuxième étage est notre lieu d’exposition et la cabine d’essayage… De nouveau, nous ne tolérons aucune poussière, que les vitres soient lavées, assez pour que nous puissions nous y refléter. Quant au dernier étage, il s’agit de notre lieu de vie. Là haut, vous pourrez vous charger de notre lit et de nettoyer tout ce qui vous semble nécessaire. La priorité est vraiment ce rez-de-chaussée, il s’agit de notre lieu principal de réception. Pour le matériel, nous vous donnerons de l’argent et nous vous laisserons libre d’acheter ce qu’il vous faut.

Nous nous éloignons, pour lui faire visiter les lieux. Nous nous trouvions dans le petit salon, relié à un discret boudoir aux doux murs mauves. Les banquettes en tissu doux, d’un rose paisible, nous ont accueillis plus d’un soir. Les fenêtres s’ouvrent sur un jardin intérieur où de belles fleurs aux pétales larges, d’un violet intense, côtoient des plus timides, simples tâches blanches éparpillées ici et là, blotties au sein de buissons épais. Par le boudoir, nous rejoignons le hall d’entrée, où se trouve l’escalier menant aux étages supérieurs. Nous désignons une porte, la cuisine où nous faisons préparer les collations, une autre, le grand salon, où nous accueillons notre entourage proche pour des repas ou des réunions professionnelles. Nous finissons par grimper les escaliers. Notre main, dans un geste gracieux et élégant, se contente d’effleurer la rampe en bois soigneusement gravé, représentant des scènes marines. Arrivant au premier étage, nous fermons les yeux avec bonheur. Nous avançons d’un pas, de deux, puis nous ouvrons nos bras, effleurant du bout des doigts les tissus familiers.

Ici, des centaines voire des milliers de tissus de toutes sortes sont suspendus. Ils ne reposent pas sur des barres, non, nous ne voulons pas de plis malencontreux : un ingénieux système, fait de cintres en bois, tient suspendus tous les précieux tissus. Nous les avons soigneusement classés par couleurs et depuis l’escalier, on peut voir ces rangées précisément alignées d’étoffes colorées. On sent le doux parfum d’une lessive florale, très légère, très discrète, comme un courant d’air qui nous apaise. Un rire s’échappe de nos lèvres, rire qui résonne dans cette pièce immense. Nous nous tournons face à notre invité, un sourire d’extase sur nos lèvres. Nos joues en sont même rougies, le bonheur plisse joliment nos yeux et éclate en étincelles dans nos prunelles. Nous sommes heureux, comme rarement nous l’avons été.

_ Célestin… Bienvenue dans notre royaume.


Partout sur les murs se trouvent nos esquisses. Des brouillons colorés, des vêtements déjà dessinés. Des embryons auxquels nous donnerons bientôt naissance. Des fantasmes effleurés, des rêves devenant réalité. C’est notre Atelier, notre lieu de création, notre lieu d’existence, ce lieu où notre âme s’imprègne dans chaque tissus, ou nos idées nous entourent, couvrent les murs. Cette fois, l’apaisement nous gagne. Notre pas, naturellement majestueux, se fait plus posé, plus assuré, alors que nous montons au second étage. Dans une salle bien éclairée, de nombreux mannequins en liège portent nos tenues, des vêtements soigneusement travaillés.

_ Actuellement, nous sommes intéressés par l’entomologie… Voyez cette veste. Nous avons souhaité reprendre les ailes d’un [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].

La veste en queue de pie possède un col rond, une taille marquée, des manches soigneusement travaillées. C’est un tissu d’une beauté toute particulière, un noir profond bordant les manches et le bas de la veste… Alors qu’au centre du vêtement, un bleu vif, brillant, rappelle le turquoise de nos yeux. Un vêtement alliant la noblesse par son design et sa couleur sombre, à une vie explosive, gracieuse et majestueuse, par ce bleu spécifique dont les reflets à la lumière offrent à son porteur du vert bleu ou du bleu marine selon l’orientation.

_ Et voici une robe, issue de la même collection, inspirée du gracieux [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].


Le vêtement en question dévoile un décolleté un peu osé. Des manches très longues, fendues à partir de l’épaule, dévoilent les bras du porteur. Robe très serrée sous la poitrine, elle s’étire en tulles légères, aériennes, dans différentes nuances de noir, gris et blanc, un ensemble très léger et pétillant. A partir des hanches, deux longues bandes de popeline noire offrent une certaine majesté à la tenue. Nous inspirons l’air parfumé de lavandes, celles qui bordent nos jardins, avant de monter au dernier étage. Le grenier. Où nous dormons. Une chambre possédant un grand lit à baldaquin, un grand miroir appuyé contre le sol, un dressing occupant tout un mur, une coiffeuse, proche de la fenêtre, nous permet de nous occuper de nous. Sur la gauche, notre salle de bains et dans la pièce voisine, une bibliothèque. Sur notre droite, une salle réservée à notre matériel de couture mais aussi, de teintures. Tout sourire, nous nous tournons finalement vers Célestin et levons un sourcil.

_ Alors, êtes vous capable de vous occuper de ma demeure, Célestin ?

Le pauvre hère devait seulement saisir l’importance de travailler en ces lieux. De travailler avec nous. Nous, les plus grands couturiers et tailleurs de notre Majesté.


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Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
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Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyJeu 25 Avr - 23:19

Célestin venait d'annoncer à son maître qui avait été malade. Il n'avait pas précisé de quoi mais si lui aussi était frileux concernant les malades alors il en était fini de son travail. Pour le moment, le blandinet ne pensait pas être atteint par l'épidémie et mettait sa toux et sa fatigue sur le reste de la bronchite et le fait qu'il dormait dehors et avait des difficultés à récupérer… La réaction de Luxis lui fait d'abord un peu peur, il faut bien l'avouer, l'homme recule et soupir. Il n'a pas l'air très… content… ? Célestin se crispait un petit peu… Est-ce fini pour cet entretien ? Avec quoi paiera t-il ses prochains petits bouts de pain, il n'a quasiment plus rien… ? Est-ce fini tout court ?

Mais ses paroles elles furent toutes autres et éclaircirent un peu son regard. S'il avait eu les moyens financiers de se soigner, il l'aurait fait depuis longtemps, et même s'il lui proposait un médecin ce dernier devait être tout à fait hors de prix…

«  Je… Je vous remercie mais je vais beaucoup mieux… Ce n'était qu'une bronchite, je tousse encore un peu, mais je ne suis presque plus malade….  »

Célestin s'inclina légèrement. Il avait prononcé des paroles de ce qu'il pensait être la vérité autant que des mots destinés à rassurer son vis à vis qui n'avait pas toujours dit non au fait de l'embaucher…

Le serviteur n'était pas bien sûr de ce que Luxis était en train de faire, il avait pris un bout de tissus et son nécessaire de couture avant de s'activer. N'osant dire autre chose, le petit bout observait son potentiel futur employeur et ses mains de maître coudre quelque chose qui prenait forme petit à petit, silencieux et observateur, sans le déranger. Ses yeux s'illuminèrent quand il lui offre ce masque qu'il vient de faire. Célestin ne pouvait que se demander si le couturier l'avait uniquement pour sa propre personne, pour ne pas tomber malade, ou si c'était aussi une simple attention pour Célestin. L'on ne lui avait que très rarement offert quelque chose, alors même si les paroles de Luxis étaient plus que maladroites en sous-entendant que le serviteur, lui, méritait d'être malade.

Timidement le blandinet pris le masque comme s'il s'agissait d'un petit trésor fragile et ses doigts effleurèrent le « C ». Etait-ce définitivement un présent ? Il le serra doucement – la matière était si douce-, avant de le mettre et de remercier avec ferveur et chaleur son créateur.

«  Mer… Merci beaucoup, vraiment…  »

Ce n'était pas pour cela qu'il ne se retenait pas de tousser, car cela mauvais genre mais au moins la culpabilité de transmettre la maladie pourrait le quitter.

Ce petit interlude passé, le maître des lieux revint au sujet principal et présentait à Célestin la demeure de vive voix tout en précisant les pièces les plus importantes. Au fil de ses explications le serviteur hochait de temps en temps la tête, prouvant qu'il écoutait et qu'il comprenait ce qu'on lui disait… Avant qu'il ne lui fasse visiter la maison. L'endroit lui semble plutôt intimiste, cosy et vraiment personnalisé aux goûts de Luxis qu'il commence à comprendre. Cette originalité lui aussi l'aimait bien, l'endroit donnait envie de travailler.

Une fois au premier étage Luxis avait l'air tellement heureux que cela toucha Célestin, alors qu'il lui souhaitait la bienvenue dans son royaume le serviteur ne pu s'empêcher de rougir à cause de cette phrase et le sourire du couturier.

«  Wouah…  » Première réaction, on ne peut plus instinctive du serviteur en voyant tous ces tissus, ils sont innombrables et tous d'une qualité exceptionnelle. Timidement il mit une main sur sa bouche lorsque ce petit son sortit de ses lèvres. Pour autant il était sûr que cette réaction n'allait pas le déranger. «  C'est vraiment très beau…  »

Autant dire que ce petit être n'avait jamais vu pareille chose. Il avait pu apercevoir les caves des Brunswick, cela avait été impressionnant mais ce n'était pas du tout pareil que cette ambiance colorée qui en un sens, convenait bien plus à la personnalité du jeune garçon… Du moins une fois qu'il sera remis de ses émotions et de cette vie à la rue…

Attentif, Célestin ne pouvait qu'écouter les explications et vint voir les différentes pièces que le maître des lieux lui exposait, d'un œil plutôt admiratif face au travail accompli… Allait-il se retrouver parmi tous ces tissus… ? Il se dit aussi qu'il allait devoir aller à la bibliothèque sur son temps libre pour devenir un peu plus qualifié dans le domaine de la couture, et éventuellement des insectes, des papillons qui semblaient être des inspirations pour Luxis.

Une fois la visite de cet étage effectué le voilà finalement dans les appartements de Luxis. Il ne pouvait que se demander… S'il lui fait tout visiter, cela voulait-il dire qu'il acceptait de le prendre ? La question inverse venait alors d'être posée par son vis à vis : se sentait-il prêt de s'occuper de sa demeure. En soit c'est juste du ménage, même s'il faut faire avec le maître et avec les clients, mais, Célestin s'en sent capable, et surtout, il lui est impossible de refuser cette occasion. Il savait qu'il aurait une forte responsabilité sur les épaules, d'autant qu'il semble être le seul serviteur de la maison. Du moins, futur serviteur. Etait-il trop pointilleux dans ses recherches ou personne ne s'était-il proposé à cause de son excentricité ? Mais s'il était si pointilleux, pourquoi choisir ce petit homme qu'est Célestin ?

«  Je me sens apte à le faire, et je ferai de mon possible pour répondre à vos attentes.  »

Le serviteur s'était incliné formellement.
Luxis Reise
Marchand
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MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyDim 5 Mai - 15:15

Les réactions mêlant stupeur et émerveillement de notre nouveau serviteur flattent terriblement notre ego. Comment réagira-t-il face à notre talent, quand il le verra à l’œuvre ? Nous apprécions qu’il soit si aisément impressionnable, au moins, nous n’aurons pas même un effort à faire pour le laisser sans voix. A sa réponse, Célestin peut voir notre sourire s’étirer, presque jusqu’à nos oreilles. Nos yeux se sont plissés et nos yeux turquoise se sont parés d’étincelles amusées. En cet instant, impossible de déterminer notre sexe, nous sommes, comme toujours, à la frontière entre le sexe Masculin et Féminin, nos traits androgynes s’arment d’une sensualité féminine et d’une force masculine. Face à sa réponse, voilà que nous passons déjà près de lui d’un pas rapide. Saisissant avec expérience les bords de notre robe, nous commençons à dévaler les escaliers à toute allure. Nous connaissons par cœur les marches et leurs défauts, tant et si bien que l’on pourrait craindre que nous nous effondrions quand nous galopons sur nos talons… mais nous avançons toujours sans la moindre hésitation, le port droit, le pas assuré. Notre robe ondoie dans notre dos, comme nos boucles sombres et épaisses, alors que nous sautons les dernières marches pour retourner au salon. Là, seulement, nous relâchons les bords de notre robe et marchons jusqu’à un pupitre où nous sortons un papier, récupérons d’un geste expert notre plume que nous trempons dans l’encre. Avec dextérité, nous laissons la plume parcourir la feuille, en ligne droites, lettres appliquées.

_ Par ce contrat, nous nous engageons à vous employer à partir de demain, tous les jours, de 8 h à 19 h. Nous nous permettrons de vous confier quelques tâches pouvant nous permettre de gagner du temps, comme nous chercher quelques commandes… Nous précisons le salaire, nous pourrons vous offrir le gîte et le couvert si cela s’avère nécessaire. Dans ce cas, ces nouvelles dépenses seront retirées de votre salaire. Pour vos jours de congés, nous en discuterons… Nous préférons vous garder le week-end, il s’agit du moment où nous sommes le plus présents et où nous requérons le plus d’aide. Savez-vous lire ? Ou bien devons-nous le lire à votre place ? Quoi qu’il en soit, nous apprécierions une signature si cela vous convient… Ainsi que l’écriture de votre nom ici et ici.

Nous indiquons les endroits du bout de notre index soigneusement manucuré. Le contrat est tout ce qu’il y a de plus classique. Nous nous engageons à employer le jeune homme ci-présent pour une durée de temps indéterminée, un salaire plus que convenable, à des horaires précis. Nous nous réservons le droit de rompre le contrat si une faute professionnelle est commises (par faute professionnelle, nous entendons un retard, une désobéissance ou une négligence de ses tâches), tout comme le droit de poursuivre Célestin en justice s’il commet un délit plus grave (abîmer l’une de nos œuvres, en dérober une, ou encore, faire courir des rumeurs sur notre personne ou le travail que nous faisons). Nous avons pris le temps de préciser les simples « fautes professionnelles » et de détailler les « crimes » pouvant justifier des mesures de justice plus impitoyables.

_ Prenez le temps de réfléchir avant de signer. N’oubliez pas qui nous sommes et ce dans quoi vous avez décidé de vous investir. Vous n’allez pas seulement être un homme de ménage, nous sommes très proches de la Reine et de la Milice par la même occasion. Comprenez que la moindre de ces fautes peut avoir des conséquences désastreuses tout d’abord pour nous… Et que pour votre part, il y a des chances que ces erreurs soient… définitives. Enfin, vous ne semblez pas complètement sot, si vous vous montrer serviable, intelligent et discret, nous n’aurons aucune raison de vous nuire, au contraire. Nous savons récompenser grassement ceux qui savent nous satisfaire.

Un sourire malicieux appuie nos mots. Et il suffit de voir le salaire que nous lui proposons pour qu’il le comprenne. Nous posons le tout sur le pupitre afin de le laisser compléter et en attendant, nous récupérons la carafe d’eau pour nous en servir un verre. Nous nous appuyons paisiblement contre un mur et, sans le quitter du regard, approchons le verre de nos lèvres.

_ D’ailleurs, si vous nous servez, nous nous autorisons le droit de vous vêtir comme nous l’entendons. Ce n’est pas parce que le cordonnier est le plus mal chaussé qu’un tailleur et son serviteur doivent être mal vêtus, au contraire. Néanmoins, vous ne porterez cette tenue que sur vos horaires de travail. Quand vous n’êtes plus ici et que l’on se trouve en dehors de vos heures de contrat, nous n’avons aucune obligation envers vous.

Nous prenons garde à conserver notre liberté et notre sécurité. Qu’il n’aille pas se saouler un soir et que nous nous retrouvions dans l’embarras ! Nous sommes méfiants, certains diront, nous préférons nous dire prudents. Nous fréquentons bien trop la haute société pour savoir ce que certains sont capables de faire. Quand le jeune homme semble avoir terminé, nous nous approchons pour récupérer le contrat d’un geste rapide et le parcourir de nos yeux attentifs. D’ailleurs, nous cherchons son nom. Nous est-il familier ?
Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
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MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyDim 5 Mai - 16:46

Le sourire sur les lèvres de Luxis ne pouvait que le rassurer. Il ne tarda pas à s'en aller dans les escaliers, suivi par Célestin qui n'allait pas faire la plante verte dans ses appartements. La gestuelle de son employeur, c'est plutôt quelque chose d'intéressant à observer, il a l'air vraiment très à cheval sur tous les détails et notre Célestin devra s'adapter et faire avec cette personnalité excentrique. Mais là est tout le travail du serviteur, de continuellement s'adapter aux demandes et ce à quoi l'employeur fait attention.

Curieux, Célestin observait avec attention ce qu'il était en train d'écrire, bien qu'il n'eut eu réalité nullement besoin car à haute voix, il lui en faisait le résumé et il pourrait de toute façon le lire. Il était un peu surpris, agréablement, par l'amplitude horaire. Cela voulait dire qu'il avait autant besoin de lui ? Et cela voulait aussi dire qu'il serait plus payé qu'il ne le pensait, ce qui était une excellente nouvelle pour ne pas mourir dans la rue comme un pleutre… Pour le moment il ne préférait pas demander un abris. Il ne voulait pas que cela se finisse comme chez les Brunswick, à perdre et sa « maison » et son travail. Et puis, s'il se débrouillait bien et gardait son emploi d'ici deux ou trois mois il pourrait peut-être louer quelque chose pour enfin avoir un petit endroit où déposer ses affaires et être chez lui.

«  Merci, je… Je sais lire.  Et écrire.  »

Et Célestin n'était pas un lecteur maladroit qui buttait sur les mots, au contraire, il avait passé beaucoup de temps à lire quand il était petit et il parcourait donc le document, prenant note des endroits où il devait signer et noter son identité. Il tenta de mémoriser toutes les fautes qu'il ne devait pas commettre, bien sûr même si elles étaient tout à fait cohérentes et logiques. Dans tous les cas, Luxis l'avertissait : il était lié à la Reine et à la Milice. Aucune erreur n'était donc admise et pouvait lui coûter très cher. Il hocha la tête. Il devait de toute façon signer.

Sa main prit donc la plume en main et y nota son nom « Célestin Vaneghen », il y était obligé, et il espérait qu'en le voyait Luxis n'allait pas changer d'avis… cela pouvait avoir des bons comme des mauvais côtés. C'était une célèbre famille de serviteurs à la bonne renommée, cela pouvait l'appuyer, de l'autre côté, pourquoi venait-il sans appui de sa famille ? Cela pouvait mettre le doute,même s'il pensait avoir pu exposer ses qualités tout seul… Son écriture n'était d'ailleurs pas si mal, aérienne et soignée, tout comme sa signature, qui témoignait d'une aisance à écrire et au moins, d'une éducation.

Comme il aurait pu s'en douter sa tenue vestimentaire ne lui plaisait pas des masses. Après tout, c'était une tenue tout à fait standard et ce qui n'était pas original ne devait pas lui plaire, car il était l'extravagance même.

«  Très bien, j'ai tout à fais compris. Puis-je vous demander comment vous préférez que je vous… appelle ?  »

Maître, Monsieur, Messieurs, étant donné qu'il parlait de lui à la deuxième personne du pluriel… Il l'avait appelé Monsieur et il n'avait aucunement tiqué, il devait certainement avoir l'habitude mais en tant que son serviteur il était son devoir d'être au plus agréable avec son employeur et ses convictions. Il eut d'ailleurs une pensée pour ses cheveux qui avait toujours la barrette. Ils avaient poussés depuis qu'il était à la rue, il faudrait qu'il les coupe un peu car ils le gênaient.
Luxis Reise
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MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyJeu 16 Mai - 13:49

Lire et écrire ? La surprise nous fait lever un sourcil. Eh bien, voilà un employé cultivé. Un sourire amusé finit par franchir nos lèvres alors que nos yeux se plissent, offrant à notre regard une certaine dureté alors que nous songeons à haute voix.

_ Les serviteurs capables de lire et d’écrire ne sont pas toujours bien considérés par leurs employeurs. Leurs yeux fouineurs peuvent s’égarer sur ses papiers qu’ils n’ont pas à parcourir. Enfin, nous savons que ce n’est pas votre genre.

Sur ces mots, nos yeux se tournent vers lui et un sourire plus bienveillant éclaircit notre visage. Notre main tapote le sommet de sa tête comme si nous félicitions un chien, avant d’écarter vivement nos doigts. Nous espérons qu’il n’a pas de poux ou d’autres parasites. Quand le papier fut signé par sa main étrangement adroite, notre main se referme sur le papier pour le lui arracher. Nos yeux alertes viennent aussitôt chercher son nom et nous restons de marbre à la vue de son nom de famille. Pourtant, intérieurement, la révélation alerte notre suspicion. Dans la haute société, nous avons appris à toujours porter un masque… A faire semblant qu’aucune information ne vous ébranle. Nous avons toujours la maîtrise de toutes situations. Ainsi, nous rangeons soigneusement dans notre tête ce nom. Nous nous amuserons à le coincer à ce sujet d’ici quelques jours… Quand nous nous plairons à le féliciter puis soudainement, à briser son enthousiasme par une question insidieuse, un coup de poignard bien placé pour lui arracher la vérité. Qu’est-ce qu’un Vaneghen vient faire sous Notre toit sans même une recommandation ? Quelle faute a-t-il commise ? Notre imagination créative commence à établir de nombreuses hypothèses qui vont alimenter notre réflexion dans les jours qui se présenteront. Petite souris, te doutes-tu seulement du piège dans lequel tu viens de te glisser ? Nous sommes de terribles prédateurs, habitués à en écraser des centaines, des comme toi. Quelle audace te pousse donc à venir jusqu’ici, à offrir ton nom en pâture à notre esprit avide ? Il est hors de question que nous alimentons des rumeurs… D’ailleurs, finalement, nous nous décidons à aborder immédiatement le sujet. Car notre réputation est en jeu. Nous reposons le contrat et notre main effleure le ventre maigre du jeune Célestin. Nos doigts longent en douceur son vêtement, avant de se refermer lentement sur sa cravate pour l’attirer à nous. Perchés sur nos grands talons, nous le dominons du regard, le maintenant avec douceur et fermeté. Nos yeux sont plantés dans les siens et il sent probablement notre parfum, léger, rappelant les embruns. Nous prenons grand soin de notre image et peut-être perçoit-il l’odeur de la crème au thé blanc que nous apposons quotidiennement sur notre peau… Et qu’il devine la cicatrice discrète qui traverse une partie de notre visage.

_ Appelle nous Maîtres, Célestin. Maîtresse… A tendance à avoir une connotation péjorative et sexuelle que nous jugeons absolument dégradantes, vulgaires et insultantes. Nous sommes une pluralité et nous attendons à ce que tu la respectes. Oh, dis moi Célestin Vaneghen, quelle faute as-tu donc commise pour que ta famille t’ait abandonné ? Un Vaneghen sans recommandation est comme un couturier sans son ciseau.

Sur ces mots, notre main libre longe du bout des doigts notre arme favorite. Ce ciseau, couvert d’or, qui reste toujours à notre hanche. Notre voix est particulièrement douce, presque maternelle, alors que nos paupières lourdes se ferment en partie sur nos yeux, renforçant toute la tendresse de notre regard derrière laquelle se dissimulent des instincts plus sauvages. Nous attendons une réponse, une vraie, une explication quant à ce rejet familial.

_ Nous sommes tout ouïs, mon garçon.

Nous le relâchons et attendons simplement dans un sourire léger et poli, les mains paisiblement reposées sur nos hanches. Une mèche farouche s’échappe de notre brushing et longe notre visage efféminé, sa boucle ondule près de nos lèvres mises en valeurs par un rouge à lèvres d’un mauve profond.

_ Nous espérons que tu n’as rien d’un cachottier, Célestin. Nous apprécions réellement tes qualités, tes compétences, ton respect et ton savoir-vivre. Cela se fait si rare… Tu es une perle et nous aimerions te garder à nos côtés, si ton passé nous le permet et ne risque pas d’entacher notre réputation.

Notre voix se veut taquine… Pour dissimuler la menace. Le danger. De nous trahir. De nous décevoir. Nous ne supportons pas la déception. Et il serait dommage qu’un garçon aussi plaisant que lui soit si rapidement destitué de ses nouvelles responsabilités.



Dernière édition par Luxis Reise le Ven 24 Mai - 15:09, édité 1 fois
Célestin Vaneghen
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Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyJeu 16 Mai - 17:54

Ha. Célestin n'avait pas pensé à cette éventualité. Pour autant il ne pourrait pas s'empêcher ni de lire, ni d'écrire. Il n'était pas ce genre d'homme, il n'était pas un fouineur, il l savait, cela ne lui avait même pas un jour traversé l'esprit. Il s'attendait à ce que son à présent employeur continue dans le négatif mais ce n'était pas le cas, au contraire il semblait bien avoir cerné sa personnalité. D'abord surpris par le geste et le sourire qu'il eut pour lui, lui tapotant la tête, Célestin ne pouvait s'empêcher de rougir. Et non, pas de poux ni autre parasite sur cette petite tignasse blanche.

La discussion lui semble un peu suspendue pendant une dizaine de seconde son employeur semble réfléchir. Avec une certaine surprise mêlée de crainte il le laisse longer sa cravate avant de l'attirer à lui. Bien évidemment Célestin ne tenta pas de se défaire ou de se débattre, ne sachant pas ce qu'il lui veut, ou pire, s'il a fait quelque chose de mal, il ne s'en est pas rendu compte… Il n'a pas la tête à sentir ou à respirer trop bruyamment. Pour autant le début de la phrase lu semble tout à fait logique et il daigne répondre à sa question. Pendant qu'il parle, le serviteur hoche la tête… Puis pâlit… Enfin… Pas vraiment car il n'a déjà pas de couleur néanmoins… Son coeur s'accélère et il craint déjà d'être renvoyé à l'instant. Il suivit sa main qui bougeait alors qu'il parlait de ciseau… Sa voix est douce, pourtant il peut desceller quelque chose qui lui fait peur.

S'il ne répond pas bien, s'en est fini de lui, il le sait. Autant en terme d'emploi que de survie dans la rue. Le petit Célestin ne peut s'empêcher de ressentir cette pression de mourir dehors car il a l'envie de vivre et d'être utile. Sans doute que son -ses- maîtres ne s'en doutent aucunement. Déjà, parce qu'il ne l'a pas annoncé -quelle honte, mais aussi parce que dans tous les cas, il n'a pas à lui faire subir ses propres problèmes.

Le blandinet restait pour le moment silencieux car Luxis souhaitait encore parler, même s'il n'est pas sûr du sens qu'il veut donner à propos de ses qualités, il ne pouvait s'empêcher de rougir tout en baissant les yeux. Alors comme ça il lui reconnaissait des qualités ? Il a même envie de l'avoir ? Touché. S'il avait été seul, ou avec quelqu'un d'autre Célestin n'aurait pu s'empêcher de pleurer. Ses yeux étaient néanmoins humides.

«  Je… Je vous promets que je n'ai commis aucune faute… Néanmoins… Il est normal que vous vouliez savoir pourquoi la famille Vaneghen ne veut pas me recommander… Je suis né avec cette apparence, je suis albinos, mes cheveux sont blancs, ma peau l'est tout autant et mes yeux voient mal et ne supportent pas la lumière, je suis obligé de porter des verres teintés. Cette maladie a toujours été la honte de la famille… Et la mienne, par défaut… Je… Je ne voulais pas vous le cacher mais vous n'aviez pas l'air de… De trouver mon apparence honteuse… Enfin, vous ne m'avez pas fait de remarque… Alors j'ai pensé que peut-être…  »

Vous m'accepteriez avec….

«  Mais je me suis peut-être fourvoyé… Je… Je ne voudrais pas vous faire honte alors… Je sais que vous prendriez la meilleure décision pour vous…  »

Par respect, et pour éviter de montrer l'humidité de ses yeux derrière ses verres, un peu tremblant, Célestin s'inclina.
Luxis Reise
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MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyVen 24 Mai - 15:11

Enfin, il nous répond. L’humidité de ses yeux nous laisse de marbre – l’avons-nous intimidé ? Oh, nous sommes toujours satisfaits de voir que nous arrivons à impressionner nos interlocuteurs. Notre charisme indéniable écrase une personnalité discrète comme la sienne, la pâleur de ses cheveux comme de son derme ne sont qu’un voile pour le dissimuler, comme l’on pose un linge de coton sur un objet précieux pour le préserver de la poussière… Il n’est qu’un élément de décor, pâle fantôme face à un être porteur de couleurs comme nous le sommes. Nos prunelles turquoise ne le lâchent pas, maintenant en une poigne ferme et douce ses améthystes que nous contraignons à diriger vers nous. Sa voix semble sincère par ses tremblements et nous sommes presque déçus que son physique eut été la seule explication quant à ce rejet familial… Enfin, il est vrai que nombreux sont ceux qui ne partagent pas notre ouverture d’esprit : nous apprécions l’originalité, que ce soit au niveau physique que vestimentaire et caractériel. Il s’incline devant nous et lorsqu’il redresse les yeux, peut-être nous trouve voit-il, bien campés sur nos talons hauts, en une posture dominante. La tête haute, nous le fixons avec sérieux et reprenons de notre voix assurée.

_ Si votre apparence nous dérangeait, vous n’auriez pas même franchi le seuil de notre demeure. Votre maladie comme vous dîtes a au moins l’honneur de vous offrir un physique original sur un plateau d’argent… Avez-vous conscience du nombre d’Aristocrates prêts à se déteindre leurs cheveux en ruinant leur chevelure par des produits douteux, quand ils ne s’entêtent pas à les teindre de colorants que nous n’appliquerions pas même sur un tissu de moindre qualité ? Nous apprécions votre différence. Et quand vous nous servirez, nous attendons à ce que vous soyez fiers de porter les tenues que nous vous confierons. Si votre physique en vient à faire monter les larmes aux yeux, concentrez-vous sur le costume que nous vous ferons. Nous vous voulons assuré, ou au moins, fier de vous montrer avec le costume que nous allons vous préparer. Il va nous coûter du temps, de l’argent, du travail et constituera une pièce unique qui vous aurait coûté plus chère qu’une vie de salaire. Alors si vous êtes de nouveau confronté à des remarques, des critiques, sur votre physique, gardez la tête haute et pensez au costume que vos Maîtres ont confectionné pour vous. Suffit. Passons d’ailleurs aux mesures… Pour demain, votre tenue actuelle fera l’affaire, que le Destin soit remercié, nous ne recevons personne.


Le vouvoiement s’impose. Peut-être car nous commençons à l’apprécier, assez pour le respecter. Pour nous, le vouvoiement est synonyme d’approche, plus que d’éloignement, nous tutoyons ceux qui suscitent notre mépris. Nous allons tirer les rideaux de notre salon, laissant à peine un peu de lumière traverser.

_ Déshabillez-vous. Nous devons prendre les mesures.


Sur ces mots, nous récupérons un petit carnet sur la table, un mètre de notre poche ainsi qu’un crayon. Nous nous approchons de lui et attendons à ce qu’il retire ses vêtements. La vision de son corps très maigre nous arrache une grimace écœurée et nous effleurons ses côtes du bout de notre crayon.

_ Il sera nécessaire de remédier à cela. Nous ne supportons pas les squelettes. La mode n’est pas faite pour les morts ou les agonisants, nous attendons à ce que vous reprenez un peu de poids, au moins pour vous débarrasser de ce ventre creusé et de ces côtes saillantes. Nous allons commencer par une tenue avec un peu d’épaisseur, probablement une double couche de tissus, pour vous donner une allure plus correcte…

Bien que nous pouvons nous montrer très ouverts quant aux différents physiques, nous nous montrons récalcitrants face aux corps faméliques, qui évoquent la maladie, la souffrance, des éléments que nous ne pouvons pas mettre en valeurs, pas en ces temps d’épidémie. Nous voulons défendre la vie. Des corps vifs, forts, oh, nous avons même un terrible faible pour les hommes costauds ou ceux bien en chairs, mais nous nous doutons que cette brindille ne pourra jamais nous offrir tel physique. Soit ! En tous cas, qu’il ne reste pas dans cet état d’os reliés par des brins de chairs et de tendons saillants, c’est répugnant. Nous le touchons à peine pour nos mesures, bien que nous laissions régulièrement échapper des claquements de langue à la vue de certaines articulations bien trop fragiles pour nous plaire. Nous prenons le tour de son cou, ses épaules, ses côtes, sa taille, ses hanches, le pourtour de ses bras, coudes, poignets, cuisses, genoux, chevilles. Nous nous redressons ensuite et lui tournons le dos pour écrire sur notre carnet en fronçant les sourcils. Nous commençons déjà à dessiner quelques esquisses de sa tenue, une charmante veste en queue de pie, par-dessus une chemise soigneusement brodée, une jolie cravate… Nous allons probablement travailler sur le col et nous tournons les yeux vers ses mains.

_ Nous rajouterions volontiers des gants à cette tenue… Qu’en dîtes-vous, pour l’instant ? Pourriez-vous être à l’aise pour y travailler ? Nous concernant, nous apprécierions lier l’utile à l’agréable, le côté esthétique au côté plus… pratique. Porter des gants évitera, de plus, la propagation de germes… D’ailleurs, quant à votre hygiène, nous ignorons quelles sont vos habitudes mais nous concernant, nous apprécierions que vous vous laviez régulièrement… Donnez-nous vos mains.


Notre main saisit l’une des siennes et nous prenons avec application les mesures de ses doigts, de sa paume, de l’espace entre ses doigts… Nous nous montrons extrêmement appliqués dans nos mesures. Nous sommes les Maîtres dans notre domaine et à peine avons-nous terminé, nous repartons près d’un de nos paniers de couture pour récupérer des liasses de tissus blancs, variés, ne serait-ce que par leur couleur, leur épaisseur, leur texture, leur finesse dans le grain. Nous revenons près de Célestin et commençons alors à comparer les couleurs avec son derme pour trouver les plus adaptés… Nous voulons le blanc parfaitement adapté, le blanc qui le mettra en valeurs et qui resplendira sur son derme, la couleur qui s’épanouirait totalement à sa peau. Nous voulons que lorsqu’il la porte, il tranche tel un flocon immaculé, un fragment même de pureté, une innocence fragile et délicate. Il sera notre précieux chaton et la comparaison nous arrache un sourire attendri.

_ Faîtes nous plaisir, Célestin, allez dans nos placards, nous avons quelques biscuits et du chocolat. Prenez ce qu’il vous plaît et mangez.

Célestin Vaneghen
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Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyDim 26 Mai - 20:28

Luxis ne semble pas vraiment réagir à sa tristesse, du moins rien dans son visage ne montre ne serait-ce que de l'empathie ou de la compassion. Et pas de pitié non plus. Et à vrai dire ce n'est pas plus mal. Il n'a pas dit cela pour avoir ce genre de réaction, il le lui a expliqué car il lui a demandé et ne veut pas lui mentir. Pour autant il ne lui demandait pas non plus de sortir, en fait, bien au contraire, ses paroles étaient vraiment rassurantes, surprenantes et cette douce surprise s'affichait peu à peu sur le visage de Célestin. Des nobles qui voudraient avec des cheveux comme les siens ? Vraiment ? Il ne lui montrait pas de compassion, pour autant, il n'était aucunement humiliant, au contraire, Célestin avait l'impression que les paroles de son nouvel employeur était une tentative pour qu'il prenne confiance en lui. On ne lui avais jamais dit ces mots et il n'avait pas espéré les entendre de cette bouche-là.

S'il n'avait pas de suite confiance en lui à cause de son apparence, alors il devrait être fier de sa tenue ? Vraiment ? Et puis, il voulait lui confectionner une tenue, à lui ? Comme il le précisait, elle coûterait certainement très cher… Plus que son salaire… sur des dizaines d'années.

Un sourire naissait doucement sur son visage à ces paroles, comme toute réponse,il hocha la tête. Sa tenue serait-elle une sorte d'armure ? Cela semblait un peu irréaliste mais amusant, alors, il hocha la tête, ne remarquant qu'en fin de monologue qu'il le vouvoyait. Et qu'il ne le renvoyait pas, vu qu'il désirait prendre ses mesures. Le voyant tirer les rideaux Célestin se disait qu'ils seraient en effet mieux dans l'intimité. Déjà qu'il n'aimait pas montrer son corps, mais si en plus on aurait pu l'apercevoir…

Dans cette pénombre la lumière était très absente, alors il pris la petite boite dans sa poche pour changer temporairement de lunettes. Il y verrait bien mieux. Il garda ses verres teintées au dessus de sa tête. Ce n'était qu'une histoire de quelques minutes, tout au plus. Défaisant sa cravate puis les boutons de sa chemise, il les posa sur le sofa, avant de faire de même pour son pantalon, enlevant aussi ses chaussures. Sa peau était toute blanche, quelques cicatrices par ci par là, mais aucune crasse, il y mettait un point d'honneur.

La remarque sur son corps ne le surpris pas vraiment. Déjà, il n'avait jamais été vraiment ne serait-ce qu'enrobé, alors en ne mangeant que quelques petites bouts par ci par là… S'il savait ô combien il désirait être plus en chair. Cela le fatiguait aussi, il avait moins de force, tremblait plus facilement… et il n'aimait pas ce corps. Il n'aurait pas non plus dit non à quelques muscles mais… Il ne fallait pas rêver… Bien qu'il aimait gambader. Célestin hocha finalement la tête.

«  Je ferai de mon mieux pour y remédier.  »

Mais pas vraiment pour Luxis, enfin, si, d'une certaine façon, mais pour sa propre estime… Et son propre corps, sa santé…

Curieux, le serviteur aurait bien aimé regarder ce qui était noté mais n'en fit rien, bien évidemment, ce n'était pas son genre. Une question pratique arriva bien vite. Des gants hein, double utilité : ne pas propager les germes, mais aussi ne rien salir en le touchant.

«  Oh, oui, cela ne me dérangerait pas de travailler avec…. Et b-bien sûr, je me lave tous les jours… !  »

Un peu d'aplomb et un peu de rougeurs… Célestin n'aimait pas être sale, il n'aimait pas qu'on le trouve sale, et il souhaitait être présentable et ne montrer à personne de par son apparence où il vivait. Il lui donna donc ses mains, le laissant mesurer, observant plus le travail que lorsqu'il mesurait le reste de son corps, et tout y passait, il était en effet un maître dans son domaine.

Dans l'équation, ce qui surpris le plus Célestin était la couleur qu'il essayait sur lui. Voulait-il du blanc ? Sur un homme déjà blanc ? Etait-ce une sorte de challenge ? Cela était bien probable… Célestin avait comme appris à ne pas vraiment aimer le blanc, fade, sans saveur… Pour autant les différents bouts de tissus étaient tous différents, certains plus brillants que d'autres… Tout cela le rendait vraiment curieux et il avait vraiment hâte de voir la tenue… Et se sentait déjà intimidée à la porter même s'il ne l'avait pas vue… Les serviteurs étaient rarement tout de blanc vêtus, car cette couleur était salissante… Mais un serviteur qui arrivait à garder cet habit toujours aussi brillant ne serait-il pas un excellent serviteur ? D'autant qu'il devait faire du nettoyage… Il se demandait s'il pouvait y arriver…

Une fois toutes les mesures prises son Maître l'invita à… A aller manger ?

«  Oh euh… O-oui…  » Pour autant cela lui faisait trop étrange, il n'allait pas revenir les mains vides… «  Est-ce que vous voulez que je vous amène quelque chose à boire, du thé, du café, ou à manger… ?  »

Son Maître optant simplement pour du thé, il s'en alla en cuisine et mis quelques minutes avant de se familiariser avec les yeux, cherchant le thé le plus approprié pour cette matinée, heureusement qu'il s'y connaissait un minimum. Il n'avait pas encore fouillé les placards car une interrogation lui trottait dans la tête alors il en profita lorsqu'il lui amenait le thé pour le lui demander, déposant la tasse en face de lui, sur la petite table.

«  Est-ce que vous préférez… Que je mange ici ou dans la cuisine… ?  »

Voulait-il de la compagnie ? Ou bien était-il le genre de personne qui ne voulait pas voir ses serviteurs dans leurs tâches personnelles ? La boisson chaude fit d'ailleurs envie à ce petit Célestin mais il ne se permettait pas de se servir.
Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyLun 3 Juin - 15:31

Oui, du blanc. Nous n’imaginons pas même sa surprise, nous sommes concentrés sur la tenue que nous allons lui confectionner. Bien entendu, il n’en aura pas qu’une et nous pensons déjà à la développer au fur et à mesure que nous nous rapprocherons de lui. Du blanc, pour commencer, comme une page immaculée sur laquelle nous inscrirons notre histoire. Peut-être y ajouterons-nous du rouge passionnel, du bleu Noble, du gris coquet ou encore, un noir ancré, présent, marquant. Le blanc n’est qu’une esquisse, qu’un brouillon que nous comptons bien améliorer – un corps malade comme le sien ne mérite pas encore d’être paré des plus beaux atouts. Des plus personnels tout du moins. Ceux qui révèlent sa nature ou tout du moins, ce que nous en avons interprétée, des fragments d’âme, de son identité. Le blanc, de plus, est une couleur que nous aimons pour sa pureté, pour la fragilité et la force qui s’en dégage, comme ces courageux edelweiss affrontant les neiges éternelles des Montagnes, comme la Lune qui chasse l’obscurité nocturne, comme la colombe traversant un orage. Il est cette perle nacrée, trouvée au fin fond d’huîtres visqueuses, dont nous voulons mettre en avant la beauté. Le blanc n’est d’ailleurs pas même considéré comme une couleur, c’est un ensemble d’ondes que l’on peut briser ou réunir, c’est un signe de supériorité évident auquel nous sommes particulièrement sensibles. A nos yeux, dans la hiérarchie des couleurs, le blanc est au sommet, côtoyant intimement le noir. En tant que Couturier royal, nous nous sommes réellement renseignés sur l’origine des couleurs complémentaires, nous sommes allés jusqu’à demander des Cours à des Chercheurs pour comprendre les causes de ces affiliations particulières. Nous ne sommes pas un esprit savant, mais nous avons soif de connaissances. Cela va des rumeurs les plus futiles à de vrais savoirs scientifiques.

Nous l’entendons chercher dans les placards et levons un sourcil quand il nous apporte notre thé préféré, alliant la saveur de la menthe à celle, très délicate, de la rose. Nous prenons entre nos doigts fins la tasse au liquide si clair, dont le parfum subtil nous arrache un soupir satisfait. Nous nous accordons quelques minutes à savourer le calme – ainsi que le nouveau service qui nous est offert. Qu’est ce qu’il est bon de ne rien faire. Nos yeux se plissent avec langueur et nous prenons enfin une gorgée de ce thé précieux, dont nous laissons les arômes s’offrir à nos papilles. Nous possédons de nombreux thés, tous plus élaborés les uns que les autres, des saveurs souvent légères, tout en finesse, comme le miel et l’hibiscus, la violette et du thé bien blanc, de la mandarine et de la menthe de nouveau. Nous possédons aussi du chocolat en poudre, particulièrement épais et onctueux, pour les longs soirs d’hiver où nous brodons, cousons, jusqu’à en oublier de mettre du bois dans la cheminée et nous découvrir à soupirer notre âme à chaque expiration.

_ Vous pouvez manger ici. Nous n’en sommes pas dérangés, tant que vous avez un semblant de manière. Les porcs restent dans leur auge, les Hommes peuvent se nourrir en notre inestimable compagnie.

Nous lui offrons un sourire.

_ Et si ce thé vous fait envie, nous vous autorisons… une gorgée de notre tasse. Nous vous la donnerons après l’avoir savourée. Nous ne souhaitons pas à ce que votre salive entre en contact avec la nôtre.

L’inverse nous dérange moins. Nous n’avons pas de maladies à transmettre et nous apprécions l’idée qu’il s’abreuve directement après nous. Ne dit-on pas d’un chien qu’il n’est fidèle qu’à la main qui le nourrit ? Oh, certes, nous allons le laisser choisir mais tout ce qu’il glissera entre ses lèvres sera acheté ou donné par notre volonté. Satisfaits, nous nous installons confortablement et dessinons d’une main, l’autre portant de temps en temps notre tasse à nos lèvres. Célestin trouve probablement dans les placards quelques tablettes de chocolat, noir avec une pointe de sel ou aux fragrances de caramel, lait et moelleux ou encore, blanc discret. Nous disposons de nombreuses boîtes au bel aspect, renfermant de délicieux sablés croquants, des perles chocolatées, des biscuits à l’amande. Nous sommes gourmands, bien trop d’ailleurs, nous surveillons de très près notre ligne. Il nous est facile de nous épaissir des cuisses, du fessier ou du ventre, nous voulons éviter toute courbe disgracieuse – si encore, notre prise de poids eut été harmonieuse, mais non ! Et pour cela, nous nous y opposons. Pourtant, nous trouvons bien du charme à des hommes ou des femmes bien en chair, veillant à mettre en valeurs la courbe de leur ventre tendre, les promesses d’amour passionné offertes par leurs poignées d’amour ou encore, la sensualité de leurs cuisses moelleuses. Nous sommes bien loin de ce que Célestin est, mais nous sommes persuadés qu'il peut s'arranger, enfin, nous l'espérons. Nous devrions malgré tout appeler Jonathan pour orienter ce flocon vers lui, nous n'avons pas l'envie qu'il fonde davantage.

_ Après votre goûter, nous vous donnerons l'adresse d'un ami, un médecin. Vous irez lui rendre visite de notre part, nous souhaitons à ce qu'il vous examine.
Célestin Vaneghen
Serviteur
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
Célestin Vaneghen
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyMar 4 Juin - 22:33

Célestin avait l'impression que Luxis n'était pas comme les bourgeois, et que dans son attitude,il ne désirait pas ressembler aux nobles. Quel Brunswick aurait accepté qu'un serviteur mange à côté de lui ? Quel noble aurait proposé à son employé de se nourrir sur son lieu de travail ? Lui n'en connaissait pas. Cela dit avec le comportement de son Maître, il pouvait bien s'en douter qu'il n'était pas comme tout le monde… Et c'était une bonne chose, car à son propre avis il était difficile de trouver une personne plutôt humaine et compréhensive même s'il voyait déjà bien les défauts de son employeur… Mais personne n'était parfait et non plus, surtout pas. A nouveau, les joues de Célestin se tintèrent un peu de rouge à son sourire… Qui avait l'air bien doux… Et gentil… Comme certains autres… Et cela lui faisait du bien.

«  Je vous remercie.  »

En revanche… La gêne fût bien plus visible lorsqu'il lui dit ouvertement qu'il pouvait boire dans sa tasse après si le thé lui faisait envie. Avait-il été si transparent ou était-ce juste dans la continuité de la nourriture… ? Il espérait que ce soit la deuxième hypothèse…

«  Oh euh je...N-non, non merci, ça ira…  »

Triturant un peu ses doigts Célestin préféra se concentrer sur autre chose, comme la décoration de la maison, les bouts de tissus un peu partout… Et finalement alla chercher de quoi manger. Juste quelques petits gâteaux. Il aurait bien eu envie de prendre un peu de chocolat pour les goûter mais ne se permis pas, même s'il le lui avait donné l'autorisation, les boites étant bien trop belles pour les mains qu'il jugeait avoir…

Une autre proposition le surpris, enfin, plus un ordre qu'une proposition. Il lui demandait d'aller voir un médecin ? Haa, depuis quand n'en avait-il pas vu un ? Plus de trois ans. Il avait arrêté le suivi pour son albinisme, payer les frais avec le salaire des Brunswick était impossible… Et à la rue…

«  D'a… D'accord, j'irai dès que j'ai fini.  »

Ainsi, le petit Célestin ne prit pas tout son temps, de toute façon, il n'avait pas l'intention de le prendre à la base, et encore moins maintenant qu'il savait qu'il devait y aller. D'ailleurs, pendant qu'il grignotait, il ne s'autorisa pas à s'asseoir, excepté si Luxis le lui proposait. Il avait bien sûr mangé proprement et rangea le tout. S'il avait fini avec son thé, Célestin s'occupa aussi de la vaisselle.

«  Je… Je vais y aller… Je reviens au plus vite… Hm… A.. à tout à l'heure…  »

S'inclinant, Célestin prit simplement sa veste dans laquelle il avait quelques pièces, son identité, et ses lunettes… Mais cela ne suffirait jamais à payer le médecin.
Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Vous cherchez un homme de ménage ? {PV : Luxis}    Vous cherchez un homme de ménage ?  {PV : Luxis}  EmptyMer 7 Aoû - 14:55

Nous prenons plaisir à dominer toutes les situations qui se présentent à nous… Ou les personnes qui s’offrent à nous. Nous apprécions être la main qui nourrit, car n’importe quel chien censé ne mordra pas cette main qui veille sur lui… Et nous veillons à ne pas nous entourer de bêtes sauvages écervelées, toutes ont assez de neurones dans le crâne pour comprendre où est leur place. Nous le voyons revenir, avec quelques biscuits. D’un sourire accompagné d’un élégant signe de tête, nous l’encourageons à manger et nos yeux se plissent malicieusement lorsqu’il accepte de glisser entre ses lèvres si pâles les sablés croustillants. En réponse, nous prenons une autre gorgée de notre tasse de thé et laissons les arômes se diffuser sur nos papilles. Notre langue effleure nos lèvres pour en récolter la moindre goutte et nous reposons la tasse sur la table. Notre dessin prend la forme d’une superbe tenue… Une veste pour les temps froids, faites d’un tissu doux et épais, recouvrant les épaules, protégeant le cou d’un col cotonneux. La longue veste se terminerait au commencement des hanches, s’ouvrant pour accompagner leur dessin et nous pensons à une délicate broderie descendant le long des cuisses rappelant la chute de flocons délicats pour accentuer toute la légèreté de cette veste d’hiver. Nous ne trouvons rien de plus ridicule que ces manteaux épais et cotonneux, qui donnent des allures de tonneaux à ceux qui les portent.

_ Ne soyez pas si empressé… Asseyez vous et prenez le temps de manger, n’allez pas vous en étouffer. Au vu de l’épidémie actuelle, il n’est pas même sûr que cet homme vous reçoive cette après-midi même… Enfin, quand vous sortirez, nous vous laisserons quelques pièces, pourrez-vous acheter ce qu’il vous faut pour cuisiner demain ? Nous sommes curieux de savoir ce que vous pouvez préparer.

Il a l’air si nerveux, ce pauvre enfant. Nous pourrions prendre le temps de le rassurer, mais comme un chat face à une souris, nous nous amusons de le voir perdre ses moyens… Et avoir le rôle de figure bienveillante, de repère auquel se raccrocher. Nous pouvons le soulager en quelques mots ou d’un sourire et nous apprécions ce pouvoir sur ce cœur si fragile. D’ailleurs, lorsqu’il s’éloigne, nous le couvons du regard et portons une main à nos lèvres pour les effleurer sensuellement du bout de l’index. Nous finissons par nous redresser et récupérons une petite bourse, contenant une belle somme pour un garçon comme lui. Nous retirons quelques pièces, avant de nous tourner vers lui quand il apparaît dans notre champ de vision. Là, nous nous approchons de lui et glissons au creux de sa paume la petite dizaine de pièces que nous acceptons de lui confier.

_ Préparez moi quelque chose de léger et de nourrissant. Evitez les pommes de terre, je n’en ai absolument aucune envie actuellement. S’il faut vous payer un traitement, je me chargerai de le financer, nous le retirerons de votre salaire… Bien entendu, si il est très coûteux, nous ferons en sorte de le payer sur plusieurs mois. Faîtes attention à vous, mon petit Célestin, revenez nous rapidement, voulez-vous ?


Un sourire du coin des lèvres éclaire notre visage, avant que nous ne nous reculions d’un pas. Dans un mouvement gracieux, nous nous réinstallons dans le canapé, de sorte à lui faire face. Nous veillons à ne jamais tourner le dos à quelqu’un… Par prudence. Nous gardons un terrible souvenir, gravé directement dans notre chair, d’un abus de confiance de notre part. Nous croisons élégamment les jambes et attendons patiemment sa disparition, avant que nos yeux ne suivent sa frêle silhouette lorsqu’il traverse notre jardin pour rejoindre les rues.

Nous sommes plutôt satisfaits de cette rencontre.


FIN DU RP
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