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 L'avenir se prépare mieux à deux

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MessageSujet: L'avenir se prépare mieux à deux   L'avenir se prépare mieux à deux EmptyMar 19 Mar - 10:01

Voilà trois jours que j'avais eu mon entretien avec mon professeur principal pour qu'il me félicite de mes résultats concernant l'obtention de mon diplôme, et surtout pour qu'il apaise mes craintes quant au fait d'être patiente et d'attendre une convocation d'un ou de plusieurs médecins pour en entretien afin que je puisse devenir apprentie. Occuper mes journées était une tâche assez difficile pour la grande angoissée que j'étais, et un jour en plus signifiait pour moi une chance en moins que mon profil intéresse un médecin. Hier j'avais passé la journée à la bibliothèque pour me renseigner au sujet du Salt, ou j'avais notamment fait la rencontre du chercheur Klaus A. Grüber. Ça m'avait occupée une bonne partie de l'après-midi et bien occupée l'esprit, et puis j'avais appris plusieurs choses sur l'or rouge alors j'en étais ressortie toute contente.

Mais aujourd'hui que faire ? M'occuper était une tâche laborieuse alors que ma seule envie était de recevoir un courrier m'invitant à aller passer un entretien. Je savais que je ferais un bon docteur, encore fallait-il qu'on me laisse ma chance. J'avais finalement décidé d'occuper mon temps libre pour aider mes parents dans les tâches ménagères, chose que je ne faisais pas souvent vu que j'étais étudiante et que je passais mon temps à travailler. Mais maintenant que depuis trois jours j'avais eu mon diplôme, et bien j'avais du temps à tuer alors quoi de plus naturel que d'aider mes parents ? Je pourrais aussi aller voir Sebastian, cela fait longtemps que je n'avais pas vu mon frère, mais il était très occupé à donner des cours dans les faubourgs.

J'étais tout bêtement en train de laver le plan de travail de la cuisine lorsque ma mère rentra dans celle-ci, un grand sourire aux lèvres et se rua sur moi, posant l'une de ses mains sur mon épaule. « Amandine tu as du courrier ! »

Du courrier ? Je laissais l'éponge sur le plan de travail et je me retournais vers ma mère, mon regard descendant sur sa main qui tenait une lettre qui m'était destinée... avec le cachet de l'université ! « Une demande d'entretien ? » Ma mère me donna l'enveloppe tout en me souriant avec sa douceur habituelle. « Si tu ne l'ouvres pas tu ne pourras pas savoir ! Qu'est-ce que tu attends ? »

J'hochais doucement la tête en prenant donc l'enveloppe et en l'ouvrant, commençant à lire le contenu de la lettre. Oui, c'était bien une demande d'entretien d'un certain docteur Jonathan R. Grüber. C'était un réel soulagement que de m’apercevoir que mon profil intéressé un médecin. Et bien sur le début d'une toute autre angoisse. « C'est bien ça... un entretien demain à 9h. » La question était de savoir si j'allais lui convenir. J'avais eu des bonnes notes certes, mais les résultats ne faisaient pas tout. Pour moi, il était primordiale que mon tuteur et moi nous nous entendions bien, car je ne me voyais pas être l'apprentie d'une personne avec laquelle nous n'avons pas de complicité. Est-ce que cela faisait de moi une personne trop exigeante ? Peut-être, mais me connaissant je pourrais totalement refuser si je faisais face à un docteur fermé d'esprit et peu aimable. J'espère vraiment que ce Jonathan R. Grüber soit un docteur compatissant et altruiste.

Et me voilà, le lendemain matin à 8h45 devant la salle mentionnée dans la lettre pour l'entretien. J'avais les mains moites et un certain stress. Je jouais peut-être mon avenir pour cet entretien. Si je ne convenais pas au docteur, je n'étais pas certaine de recevoir d'autres propositions alors peut-être que je ne pourrais pas devenir apprentie. Et puis quelques minutes après mon arrivée, alors que j'attendais debout devant la salle, je voyais un homme d'une quarantaine d'années s'approcher de moi. C'était lui, j'en étais certaine. Il n'avait pas l'air intimidant et sa dégaine n'était pas hautaine, ouf ! Je me sentais déjà beaucoup plus rassurée et à l'aise.

« Docteur Jonathan Grüber ? Bonjour, je suis Amandine ! Oh merci de m'avoir contactée pour un entretien, je commençais à me dire que j'étais une peine perdue !  » Commençai-je à dire en souriant et me grattant la nuque d'un air un peu gênée. Il faut dire que quand j'étais stressée, je parlais beaucoup. Aussi, je ne lui laissais même pas le temps de me répondre que j’enchaînais directement. « J'ai apporté mes résultats au diplôme ainsi que toutes les notes que j'ai eu pendant mes années d'études. J'ai aussi deux lettres de recommandation de mes professeurs, puis j'ai également apporté un carnet de notes personnelles sur la coagulation du sang. »

J'avais plusieurs papiers dans les mains, preuve que j'avais effectivement mener avec moi ce que je venais de lui énumérer. C'était un peu, voire même beaucoup, le foutoir dans mes bras avec toutes les feuilles et notes, post-it collés sur mes manches. Niveau de stress ? Dix milles.
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: L'avenir se prépare mieux à deux   L'avenir se prépare mieux à deux EmptyDim 24 Mar - 18:22










Cela fait quelques années que Jonathan hésite à faire appel à un apprenti. Certains de ses collègues ont eu la fâcheuse tendance à enchaîner les apprentis, qu’ils usent comme des mules, se servant d’eux pour les tâches les plus ingrates en échange d’un bien maigre partage d’expériences. Bien entendu, Jonathan n’a jamais partagé leurs méthodes et a longtemps préféré se dégager de la responsabilité d’avoir un élève à former. Il ne s’en est jamais considéré digne, suffisant ou comme capable d’enseigner quelque chose à ces jeunes cervelles vives, bien remplies, impatientes d’étaler leurs connaissances. Mais cette année, la situation est différente. L’épidémie et la mort d’Elena sont des coups durs pour le docteur humaniste, comme un coup de marteau dans un carrelage trop fragile. Sauf qu’au lieu de briser son assurance, ce sont ses doutes qui se sont fracturés : derrière les blessures de son cœur se terre un esprit déterminé, au raisonnement détaché d’émotions, un caractère plus pragmatique permettant à Jonathan de s’affirmer. Assez pour décider de s’imposer sur ses collègues et lui-même convoquer la dénommée Amandine. Oh, son profil, tant pour ses notes que son sexe et son âge, ont alléché plus d’un médecin mais pour la première fois de sa vie, Jonathan a su s’imposer ; ses yeux glacés ont défié plus d’un regard et son ton affirmé a fini de surprendre. Ces comportements sont tout à fait inhabituels de la part du « misérable » comme on aime l’appeler.

Ce médecin, vêtu de guêtres, d’un manteau rapiécé, de son écharpe bleue, de ses yeux délavés, ses cheveux roux mal coiffés, qui passe ses nuits et ses jours à remonter les rues, les Mines, à se perdre dans les tréfonds de la ville. Ce type qui marmonne dans sa barbe mal rasée, qui frotte ses mains aussi usées que celles d’un ouvrier, dont les bottes sont toujours souillées de boue. Cette âme folle qui traîne sa misère auprès des plus pauvres, passant des heures à écouter de vieilles femmes se plaindre de leur mal de dos ou de vieux fous revivre leur passé, plutôt qu’à consulter les ouvrages de l’Université. Jonathan n’est pas bien vu, mais l’on ne peut nier son investissement quant à l’épidémie : il est l’un des médecins les plus présents, ayant assisté aux prémices de la maladie, auprès des tout premiers malades. Et il a décidé, cette année, de passer outre sa timidité maladive, de réquisitionner les services et les connaissances de cette jeune femme pour l’aider à faire face à l’avancée de l’épidémie. Il a besoin d’un esprit vif, plus malin que le sien, d’une énergie nouvelle, d’un bras en plus, d’une oreille supplémentaire, de neurones avec lesquels cogiter. Il a besoin d’elle.

- Mademoiselle,

Je me nomme Jonathan R. Grüber. Je suis particulièrement intéressé par votre profil et je ne puis que complimenter vos notes exemplaires.

En guise de présentation, je puis vous présenter quelques uns de mes travaux, ceux qui se dégagent du parcours habituel de tout Erudit décidant de se spécialiser dans la médecine se doit d’acquérir : j’ai travaillé auprès des Mineurs quant au stress post-traumatique, sur le lien entre certaines pathologies mentales et leurs conséquences somatiques, ou encore, les maladies dont pouvait souffrir le cerveau, un organe encore terriblement méconnu jusqu’à présent. Je vous invite à vous renseigner sur mes écrits.

A titre personnel, j’apprécie travailler dans les faubourgs et n’hésite guère à me rendre dans les mines. Néanmoins, certains quartiers sont à déconseiller pour une femme seule : par chance, je dispose de nombreux clients vivant dans la Haute Ville et pouvant nécessiter vos soins.

Mes préférences se dirigeront vers une apprentie capable d’acquérir rapidement de l’autonomie. J’espère que vous disposerez d’un esprit ouvert et curieux, capable d’affronter la fatigue et les états parfois graves de nos patients, que votre cœur sera armé face aux malheurs auxquels nous sommes directement confrontés.

J’espère que nous aurons l’occasion de collaborer ensemble et que mes expériences vous seront profitables, comme votre jeunesse me sera, de même, probablement bénéfique pour mon esprit ralenti par les années.

Si ce que j’attends et ce que je travaille correspondent à votre profil, je vous attends demain à 9 h dans mon bureau à l’Université. Si vous n’êtes pas intéressée, pouvez-vous, je vous prie, répondre à ce courrier ? Je n’y verrai aucun inconvénient et cette décision ne sera communiquée à personne d’autre.

Cordialement,
Jonathan R. Grüber –

C’est le courrier qu’il lui envoie, avant de se remettre au travail. Jonathan est épuisé. Il craint que le contenu de son courrier ne paraisse froid, il n’a absolument pas l’habitude d’envoyer des courriers officiels. D’ailleurs, sa main a tremblé par endroits, quelques tâches d’encre témoignent de son manque d’aisance avec une plume. Il espère que la jeune femme ne va pas le juger sur cette simple lettre.
Quand vient le jour de l’entretien, Jonathan a fait l’effort de discipliner ses cheveux roux, mi-longs. Il les a rapidement démêlés et les laisse retomber sur son épaule. Il a accroché sa veste rapiécée, celle avec laquelle tout le monde le reconnaît, à un porte-manteau proche de la porte. Une chemise simple, d’un gris taupe, une cravate bleue, il a taillé sa barbe et retiré à contrecœur ses mitaines usées qu’il laisse sur un coin de son bureau. Il glisse entre ses lèvres quelques feuilles de menthe, pour l’haleine, par habitude, frotte ses mains. Il n’a pas l’habitude d’être si bien vêtu. Mais pour une première rencontre, il se doit de faire un effort. Enfin, c’est l’heure. Le stress monte. Il sent son cœur s’emballer et fait un pas, se regarde dans un miroir laissé contre un coin du mur. Il soupire à la vue de son allure si inhabituelle. Ses cheveux roux trop bien coiffés donnent un aspect bien trop… bien trop scolaire alors il les décoiffe un peu, quelques mèches farouches retombent devant ses yeux bleus cernés. Sa chemise le grossit, non ? Inquiet, il s’observe et, mal à l’aise, récupère sa veste rapiécée, l’enfile sur son dos, il a tout l’air d’un sac mais c’est peut-être mieux qu’avoir juste l’air d’une saucisse à l’étroit dans sa chemise. Cette constatation lui arrache un soupir fataliste. De toute façon, elle a sûrement entendu parler de sa réputation.
Jonathan sort finalement de son bureau et remarque rapidement la jeune femme. Très jeune. Bon sang, il craint déjà les remarques déplacées de ses collègues et les regards lubriques de certains. L’un d’eux a déjà osé glisser que Jonathan se lassait de ses années de célibat… Il n’a pas répondu et a prétexté ne rien entendre.

De courts cheveux blancs, un visage fin, des yeux bleus, bien plus vivants que les siens… Pas comme ses prunelles délavées. Cependant, elle porte une tenue bien plus sobre que la sienne – quoi que lui, sa tignasse d’un roux intense suffit, en soi, à apporter beaucoup de couleurs à son visage dont la peau est tannée par le soleil. Pas elle… Un derme clair, très clair, lui fait penser qu’il devra lui conseiller d’appliquer de la crème pour éviter les irritations lorsqu’ils iront descendre dans la Mine et que sa peau se fera agresser par la poussière. Déjà, son côté paternalisme s’éveille face à sa moue anxieuse et l’entendre parler autant lui fait un bien fou. Ouf ! Elle est au moins aussi stressée que lui ! A cette constatation, il retient difficilement un rire et son visage épuisé s’éclaire d’un franc sourire, ses yeux étincèlent alors qu’il tend une main pour saisir la sienne et la lui serrer. Son autre main se repose, bienveillante, sur leurs mains nouées.

_ Bonjour, Amandine, appelez moi Jonathan. Je suis heureux de vous voir. Ne vous inquiétez pas, disons que nous nous sommes battus comme des lions pour savoir qui pourrait vous contacter et… Il faut croire que j’ai réussi à me montrer plus convainquant que les autres. Votre profil est particulièrement prometteur et je suis soulagé, si je puis me permettre, que vous n’ayez pas accepté de confier votre avenir à n’importe quelles mains. Donnez-moi donc tout cela, je lirai plus tard vos notes et les lettres de recommandation mais je suis bien curieux au sujet de la coagulation du sang… Sur quoi avez-vous travaillé précisément ? Venez, suivez moi, nous allons aller dans mon bureau, souhaitez-vous boire quelque chose ? J’ai de quoi nous préparer des tisanes…


Jonathan la débarrasse de toutes ses affaires et la conduit dans son bureau. Un très grand bureau, très aéré : quand l’on entre, sur la gauche, une petite pièce est isolée par des paravents fleuris. On devine une salle d’examens, avec une table, une balance, un miroir… Rien de plus de visible depuis le seuil. En face de la porte, un grand bureau où Jonathan a posé ses mitaines, sa valise en vieux cuir ouverte sur du matériel de soins, quelques dossiers soigneusement rangés dans des pochettes en carton couleurs pastels. De grandes fenêtres aux verres légèrement teintés permettent à une lumière dorée de baigner son grand bureau d’une aura chaleureuse. Il a plusieurs lampes faites en sel, posées ici et là, mais aussi, un nombre impressionnant de plantes en pots, certaines poussent même très haut… Certaines ont été accrochées en hauteur et leurs feuilles tombent sur un bon mètre, formant un rideau végétal derrière lequel on devine un mannequin taille humaine – probablement un de ces « cobayes » que l’on peut ouvrir pour voir où sont positionnés les organes, du matériel d’études en soit -, un crâne en plastique au cerveau visible, de grandes bibliothèques débordant de tellement d’ouvrages que certains reposent à même le sol, attendant tristement leur heure.
Dans la salle principale, il y avait de quoi faire chauffer de l’eau, une étrange gazinière, avec une casserole, des sachets de thé dans une boîte sur une petite étagère, des biscuits aussi, quelques tasses déformées et usées. Jonathan désigne une chaise en bois, avec un coussin brodé pour que ce soit plus confortable.

_ Installez-vous mademoiselle.

Il pose les dossiers sur le bureau, récupère une casserole, passe dans la salle voisine pour la remplir d’eau avant d’aller la faire chauffer. Il ramène ensuite deux tasses et la boite à thé, comme il l’appelle, pour permettre à Amandine de choisir le thé qu’elle voudrait boire. Il ouvre son bureau, récupère une grosse boîte de chocolats, lui en propose avant d’en prendre une poignée qu’il pose à côté de sa tasse. Déjà, il en prend un qu’il glisse entre ses lèvres – mais contrairement à Amandine, Jonathan prend bien du poids et devra se montrer prudent mais il stresse et manger du chocolat, ça aide.

_ J’ai lu votre dossier mais j’aimerai vous entendre vous présenter. Qu’est ce qui vous a dirigé vers la médecine ? Qu’attendez-vous de ce travail ? Quels sont vos points forts, vos points faibles ?


L’interroger n’est pas aisé pour lui. Il prend de quoi écrire, un bout de charbon taillé, une feuille, écarte un peu ses mitaines, reprend un chocolat avant de sourire à la jeune femme.

_ Je suis soulagé que vous ayez accepté de travailler avec moi. Vous êtes ma première apprentie.

C’est un aveu presque timide, prononcé avec un sourire prudent et un regard qui se détourne, pudiquement. Il est habitué depuis des années à la solitude, à être isolé. A ce qu’on le fuie comme la peste, lui, l’humaniste assez fou pour aller côtoyer les pires criminels, pour aller se salir dans la boue et risquer sa vie dans les mines. Pour autant, Jonathan n’est pas aussi seul qu’on pourrait le croire. Un miaulement attire son regard bleu. Un chat, aussi roux que son maître, bien plus élancé que lui, grimpe d’un bond sur les genoux de son maître et se pelotonne contre son ventre rond dans un ronronnement satisfait. Tendrement, Jonathan perd une main usée dans sa fourrure épaisse et gratte le coin de sa mâchoire. Un chat errant, borgne, à la queue cassée et au museau abîmé, qu’il a peut-être sauvé d’un Erudit complètement malade, trouvé blessé dans un couloir…






Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Jeu 28 Mar - 9:27, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: L'avenir se prépare mieux à deux   L'avenir se prépare mieux à deux EmptyLun 25 Mar - 9:47

Le sourire du mon supposé futur mentor était très communicatif, et je me sentais sourire également en le regardant. J'étais réellement soulagée qu'il se montre dès le départ aussi conciliant et gentil, car j'avais vraiment eu peur de tomber sur une personne fermée, froide et peu réceptive. Mais j'avais l'impression qu'avec le Docteur Jonathan Grüber, je n'aurais jamais de soucis de communication et que je pourrais lui parler de tout. Oh, j'avais déjà envie de lui poser mille et une questions sur son travail. De plus je savais qui il était, sans pour autant le connaître. Il était en partie un médecin des mines, comme je voulais le devenir. Enfin, il ne faudrait pas que je m'emballe de trop car rien n'était encore joué, et peut-être que je ne correspondrais pas à ses attentes. Et à cette simple pensée, une boule d'angoisse était de nouveau apparut au creux de mon ventre.

Mes joues venaient de s'empourprer que le médecin m'annonça que le plusieurs docteurs, dont lui, s'étaient battu comme des lions pour me proposer un apprentissage. Moi qui avait tellement angoissé sur le fait de ne pas avoir de courrier et de ne pas intéressée un seul médecin, voilà que je découvrais que mon profil avait été très demandé et sincèrement je ne savais pas où me mettre. J'avais envie de me cacher comme une petite souris tellement j'étais gênée, mais en même temps assez fière. « M..Merci. » Pour une fois j'étais bien incapable d'aligner plusieurs mots. J'étais encore assez surprise que mon profil soit aussi attrayant.

Mais ma gêne me quitta assez vite lorsque le docteur me demanda plus de précision sur mes notes sur la coagulation du sang. C'était ma première occasion de lui montrer que je savais de quoi je parlais, et de lui prouver que j'étais faite pour être son apprentie ! « Sur les différents types cellulaires qui permettent la coagulation.. » Et c'était tout. Tout ce que j'étais capable de sortir à ce moment précis. Pourtant je connaissais parfaitement ce sujet, mais j'avais beaucoup de pression et j'étais pour le moment incapable de me détendre, même si pourtant le docteur Jonathan Grüber se montrait très charmant et accueillant. J'espérais que mon angoisse n'était cependant pas trop visible, je ne voudrais pas qu'il se fasse une mauvaise image de moi. Mais lorsqu'il me parla d'une boisson chaude, plus précisément une tisane je ne pouvais pas résister ! La boisson allait certainement me dénouer la gorge et surtout le fait de prendre quelques secondes pour boire des gorgées me permettrait d'avoir un peu de temps pour réfléchir à mes paroles et me montrer plus confiante dans mes propos. « Volontiers, je ne dis jamais non à une tisane ! »

J'entrais enfin dans le bureau, et mon regard s'attarda sur tout ce qui pouvait bien s'y trouver. C'était un endroit chaleureux grâce à la lumière présente dans ce lieu, et cela avait le don de m’apaiser un peu de mes angoisses. C'était un bureau totalement typique de médecin mais avec cependant quelque chose en plus. Certainement les nombreuses plantes en pot qui se trouvaient un peu de partout. Cela m'avait faite sourire car ça me faisait du bien de voir de la verdure, moi qui était très habitué aux plantes chez mes parents et notamment dans leur boutique de remèdes à base de plantes médicinales justement. Je reconnaissais d'ailleurs tous les végétaux présents dans cette pièce et d'une certaine façon j'avais un peu l'impression d'être chez moi. D'ailleurs je pris un peu le temps de m'approcher d'une des plantes et d'en toucher les feuilles tombantes avec un petit sourire en coin, avant d'aller m'installer sur la chaise que le docteur me présentait. Et bien sur je n'hésitais pas à venir me servir en thé, cela me ferait plus grand bien. En revanche je ne touchais pas au chocolat. Il manquerait plus que je m'en mette sur les dents pour perdre toute ma contenance et paraître ridicule.

Voilà, nous y étions. L'entretien allait commencer et je sentais mes mains devenir moites. Comme je m'y attendais il me demanda mes points forts et mes points faibles, ainsi que mes motivations et attentes pour ce travail. Je n'avais presque pas dormi de la nuit pour répondre à ces questions. Pour trouver ce que je pourrais dire pour ne pas paraître trop quelconque et inintéressante. Mais finalement, je décidais de parler avec naturel et avec les mots qui me venaient. C'était le mieux après tout, d'être sincère. « Mes parents tenaient une boutique de remèdes à base de plantes médicinales, alors disons que je baigne dans les soins depuis toujours. J'aime beaucoup aider les gens, et je trouve que tout le monde à besoin d'un soutient, quel-qu’il soit. Je n'ai pas peur de travailler dur et.. et j'aimerais beaucoup pouvoir travailler dans les mines. Trop de.. hm.. de docteurs semblent délaisser les faubourgs, et pourtant les miniers court beaucoup de risques à être autant exposé aux Saltz ! Mon frère Sebastian est professeur dans les mines, et il me raconte des choses vraiment triste sur leurs conditions de vie. Je .. Je sais que je suis jeune et que je n'ai pas beaucoup d'expérience mais je me dis que mon aide serait la bienvenue dans les faubourgs ! Si je peux aider quelqu'un, et bien j'en suis heureuse. J'aime quand les gens sourit, je trouve ça important, un sourire. Ma mère m'a dit une fois qu'un sourire ne coûtait rien, mais qu'il donnait beaucoup. Je suis totalement d'accord avec ça. Alors.. et bien, je veux être médecin. Mais.. j'ai un peu peur d'être trop sensible et angoissée. Vous savez, je suis une grande angoissée de nature ! Et quand j'angoisse, je parle, beaucoup. Comme là j'ai l'impression. Je suis désolée d'ailleurs, n'hésitez pas à me dire si je parle trop pour vous ! »

J'avais tout sorti d'une traite. Ma gorge était sèche et j'avais peur de passer pour une idéaliste sans savoir, une personne sensible et trop pipelette. Je baissais un instant mes yeux sur mes mains, qui elles étaient sur mes cuisses tout en me mordant l'intérieur de la joue. Il faudrait un jour que j'apprenne à arrêter de trop parler. Je ne voulais pas déplaire à ce médecin. Je voulais qu'il devienne mon mentor. Et je relevais ma tête en le regardant avec les yeux ronds lorsqu'il me dit qu'il était soulagé que je désire travailler avec lui. De plus avoir la chance d'être sa première apprentie serait un véritable honneur pour moi. « C'est.. C'est plutôt moi qui suis soulagé que mon profil intéresse un docteur comme vous. Vous semblez être une personne très... humaine, et Docteur Grüber, travailler avec vous serait une grande chance pour moi ! »

Au même titre que Jonathan Grüber, me voilà en train de détourner le regard et de porter la tasse de thé à mes lèvres. Boire me fait du bien et me soulage ma gorge sèche.Et puis le thé a le don de me calmer, même si pour totalement faire disparaître mon angoisse il faudrait que je boives des litres et des litres. Mais dans ce cas je passerais l'entretien à m’éclipser aux toilettes pour évacuer ce que j'avais bu alors non, finalement boire plusieurs tasses de thé ne serait pas vraiment une bonne chose.

Et me voilà surprise de voir un chat, un adorable chat roux monter sur les genoux de son maître, et celui-ci entreprendre de le caresser. Je ne peux pas retenir un sourire doux et attendrissant. Le chat n'est pas spécialement beau et certains le diraient certainement moche d'ailleurs, avec son petit corps abîmé. Mais pour moi ce n'est pas grave, et au contraire la dure vie que cet animal a pu avoir me fait le regarder avec de la compassion. « Bonjour toi. » J'en oublie un instant ma timidité pour m'adresser directement au félin avec une voix plutôt douce.
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: L'avenir se prépare mieux à deux   L'avenir se prépare mieux à deux EmptyJeu 28 Mar - 9:29









Il est rassurant de constater que cette femme est aussi bavarde que lui. Il s’imagine déjà des discussions passionnées dans son bureau, ou encore, lorsqu’ils parcourront ensemble les grandes allées. L’idée de se débarrasser de sa solitude est comme celle de retirer un manteau alourdi et trempé par la pluie. Il écoute avec curiosité l’enchaînement de ses idées, sa main usée restant tendrement déposée sur le dos du chat qui pianote sur ses cuisses charnues. L’animal, plus méfiant, se contente de fixer Amandine en plissant son œil valide, jusqu’à détourner la tête avec un mépris particulièrement félin, sa queue tordue répondant par un mouvement légèrement spasmodique. La pauvre bête est un survivant.

_ Oh… Quel est le nom de cette boutique ? Je la connais probablement, j’ai dû y acheter plus d’un remède pour mes patients. Vous avez dû le constater, disons que je privilégie la fabrication de mes propres traitements.

Ainsi, il est sûr de ce qu’il s’y trouve… Et que ces médicaments ne représentent pas un danger pour ses patients. Certains d’entre eux ont présenté des allergies à certaines molécules et il est de son devoir de veiller à leur proposer un traitement adapté, quitte à le fabriquer pour cela. La remarque de la douce et pétillante Amandine le fait rire et son chat ferme les yeux dans une attitude lasse, comme blasé de ces interactions humaines bien trop chaleureuses pour lui.

_ Vous manquez seulement d’expériences et d’assurance… Ne vous inquiétez pas, vous reprendrez confiance en vos capacités et en votre intelligence. Pour ma part, je ne doute pas de vous. J’apprécie votre mentalité et… quant à la sensibilité ou l’angoisse, tous se plairont à vous dire qu’il s’agit de faiblesses en tant que médecin… mais je ne suis pas en accord avec eux. L’empathie est déjà une qualité nécessaire pour comprendre l’autre, la sensibilité, pour être touché par sa condition et vouloir réellement l’aider, l’angoisse provoque le doute et parfois, il vaut mieux hésiter sur ses décisions qu’être trop assuré. Cependant, comme toutes les qualités, il faut un juste milieu pour éviter que cela ne devienne un défaut pouvant gêner votre travail voire réellement vous handicaper.


Son compliment surprend Jonathan et quelques rougeurs montent à ses joues. L’homme, décontenancé, baisse pudiquement les yeux et, d’une main maladroite, dégage une mèche rousse de son front pour la placer derrière son oreille. Humain…Ca sonne comme un compliment. C’est agréable. Il ne s’y attendait pas tellement. Ses collègues ont tendance à mettre en avant sa trop grande sensibilité, la négligence physique dont il fait preuve, sa manie de se parler tout seul, d’aider même les condamnés, dans tous les sens du terme. Jonathan fait partie des rares personnes foncièrement persuadées que toutes les vies ont la même valeur. Jonathan préfère manger un chocolat, ne sachant pas tellement comment réagir, puis préfère changer de sujet.

_ Je ne puis vous cacher que travailler dans les mines ou les faubourgs sera, en un premier temps, très compliqué. Je préfère…. Pour commencer vous confier quelques patients dont la situation physique est assez simple à gérer, pour voir comment vous vous débrouillerez, puis nous irons ensemble dans les Faubourgs ou les Mines, j’irai vous présenter. Selon l’accueil que l’on vous réserve, nous verrons pour vous laisser vous y rendre seule. Je souhaite vous éviter tous dangers. Parlez moi donc des différents types cellulaires permettant la coagulation… Parlez-vous des plaquettes ? Ou d’autres choses ? Comment en êtes-vous venue à travailler ce thème ? D’ailleurs, j’en profite, avez-vous déjà eu l’occasion d’exercer ou vous n’avez encore aucune expérience pratique ?

Jonathan se veut, pour l’instant, respectueux et veille à ne pas se montrer trop familier. Par politesse, il impose peut-être une certaine distance, mais elle ne dégage aucune froideur, au contraire. C’est une approche timide et maladroite, bien attentionnée, sans de jugements ou d’autorité dans la voix, seulement de la curiosité. Il a réellement envie de la connaître, pas seulement de se fier à son dossier ou à son angoisse qui la pousse à déblatérer… Elle lui ressemble. Et il agit comme lui aurait voulu qu’on agisse avec lui. Avec bienveillance.

Il a une pensée pour son maître, un type de la vieille école qui se contentait de donner toujours les mêmes traitements et qui laissait parfois mourir ceux qui n’avaient pas les moyens suffisants de lui graisser la patte. Jonathan s’est opposé à lui, plus d’une fois, avec violence, jusqu’à finalement se détacher totalement de lui et décider de s’investir dans sa propre voie de la médecine. Son ancien maître, en réponse, a voulu lui mettre des bâtons dans les roues mais Jonathan a su s’extirper de toutes ces sales affaires par la qualité de son travail – et la bonté de son cœur qui lui permit de trouver des appuis là où il ne s’attendait pas.

Il voulait… prendre soin de cette jeune fille, lui transmettre tout ce qu’il sait. Ses idéaux correspondent tout à fait aux siens. Il perçoit sa sensibilité, bienvenue et appréciée de sa part, son anxiété qu’il veut apaiser, par cette quiétude qu’il dégage, cette tendresse qu’il émane. Il ne se voit pas comme un maître, davantage comme un collègue et Amandine perçoit peut-être cette attitude qu’il adopte, très différente des autres Erudits. Il se place sur un rang d’égalité et attend à ce qu’elle lui apporte, elle aussi, des choses. Pour lui, leur relation n’est pas ascendante, c’est un partage.
Et si elle est heureuse d’avoir été acceptée, lui est comblé d’avoir enfin trouvé une âme aussi douce que la sienne, une personne avec laquelle il se sent, enfin, à l’aise.
Maître des Mines
Administrateur suprême
Maître des Mines
Maître des Mines
Maître des Mines
MessageSujet: Re: L'avenir se prépare mieux à deux   L'avenir se prépare mieux à deux EmptyMer 3 Avr - 8:14

Fin de rp



L'embauche de nouveau apprenti est toujours un moment délicat autant que satisfaisant.
D'autant plus que les médecin sont la vie rudes ces derniers temps. Il en faut toujours plus pour lutter contre l'épidémie qui ravage les rues.
Et qui ne risque pas de s'arranger.


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