Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }

Oh sa supplique est un vrai coup de poignard. La culpabilité le prend aux entrailles à son tour. A-t-il mal fait ? Oh, il a encore bien trop parlé. Comme d’habitude. Jonathan est un bavard, incapable de se contenir, incapable de dissimuler ce qu’il ressent. Pour autant, contrairement à certains, il ne ressent pas de désespoir ou une tristesse qu’il n’est pas capable de gérer. Habitué à connaître ses émotions, il sait les porter, sans pour autant ressentir comme un fardeau lorsqu’elles s’appuient sur son dos. Il les vit et les laisse couler dans ses veines, il laisse la pression sortir en sanglots, comme une cocotte minute siffle, avant de se reprendre et de retrouver une certaine quiétude, une fois cette tension soulagée. Alors il se reprend, il finit d’essuyer ses larmes, sa main reste sagement et tendrement nouée à celle de son ami. Il retombe dans le silence, et son autre main reprendre ses caresses le long de son visage, de son front, comme lorsqu’il était enfant. Il se souvient d’une fois où une fièvre terrible a cloué au lit le petit garçon qu’il était… Et Jonathan, jeune médecin à l’époque, était resté à son chevet, jusqu’à s’endormir sur la chaise, à ronfler, la tête penchée. C’était le jeune Nishiki qui l’avait réveillé, à l’époque. En prenant sa main dans la sienne. Sa petite main, devenue si grande que Jonathan ne voit plus tellement sa main quand son ami s’en saisit.

_ Tu as tout le temps qu’il faut, Nishi. Je suis là et je serais toujours là.

Jonathan sourit avec affection. Sa main se détache de son visage, descend le long du torse de son ami pour le lui caresser prudemment, comme percevant le poids qu’il aimerait tant soulever pour le soulager. Il sent son souffle plus difficile et l’espace de quelques secondes, s’en inquiète, avant de se dire que c’eut été probablement d’origine psychologique. Le stress, l’inquiétude, le ras le bol, son torse est gonflé de sanglots qu’il n’arrive pas à lâcher, d’une tension qui le prend au cœur et au ventre, il le sent, quand ses doigts habitués perçoivent ses muscles contractés. D’ailleurs, la grande main de Nishiki l’encourage à continuer ses gestes et il s’installe plus confortablement pour reposer sa main sur son cœur et en sentir les battements désordonnés.

_ Je pense qu’il faudra attendre… 15 jours, c’est la moyenne, la blessure est assez profonde. Mais ne pense pas à ça. Ecoute ma voix Nishiki, suis mon souffle. Inspire quand j’inspire… Et expire quand j’expire, d’accord ? Suis mon rythme.

Il a besoin de se calmer. Car ce n’est plus seulement la souffrance qui explique tant de tension, les traitements qu’il lui a donnés doivent actuellement faire effet. Il doit s’apaiser. Et si Jonathan ne peut pas emprunter le cheminement de la pensée, il reprendra le chemin du corps pour le ramener sur terre. Pour l’aider à se reprendre, à échapper à ses émotions qui s’affolent et l’étouffent. Ses mains saisissent celles de Nishiki et les posent à plat sur son ventre musclé, avant qu’il ne pose ses mains sur les siennes, sans presser, simplement pour apporter un contact bienvenu, un contact qui le maintient. Il respire lentement et attend, patiemment, à ce que Nishiki parvienne à suivre son souffle.

_ J’aimerai que tu fermes les yeux… Ecoute mon souffle et fais comme moi. Tout va bien se passer. C’est fini, tout va bien se passer. Je suis là et j’ai les choses en mains. Tout va bien. Concentre-toi sur tes mains. Je veux que tu les sentes se soulever quand tu inspires, et descendre avec ton ventre quand tu expires. Concentre-toi sur cette sensation. Lentement et doucement, on a tout le temps devant nous.

L’encourageant dans un doux murmure, il patiente de nouveau, le surveillant attentivement, puis il remonte ses propres mains sur le torse de son ami.

_ Maintenant, je veux que tu sentes mes mains. Tu les sens ? Rien d’autre… Seulement mes mains et ma voix. Et tout ce qui te fait mal, ça va aller dans mes mains. Laisse tout ça remonter jusqu’à mes paumes. Ca va s’en aller. J’enlève tout ça. C’est fini.

Jonathan retire ses mains. Il les frotte un peu, laissant quelques minutes à Nishiki, son corps doucement appuyé contre le sien.

_ Concentre toi sur tes mains et ma voix. Rien de plus. Tes mains et ma voix. Suis mon rythme. Une inspiration…1….2….3. Expire… 1….2…3. On recommence. Doucement. Inspire. 1…2…3. Expire. 1…2…3. C’est bien, très bien, continue comme ça… C’est bien Nishiki. Tu es un vrai champion.

Champion, le terme qu’il lui donnait quand Nishiki acceptait de prendre son traitement sans trop rechigner. Un sourire attendri éclaire son visage à ce souvenir.

Jonathan n’insista pas, cédant sous sa demande et le soulagement de cette simple constatation lui tira une longue expiration qui contenue dans laquelle se glissa un remerciement presque inaudible. Ses épaules s’affaissèrent un peu plus sur le sol sous lui tandis que l’affectueux répondait simplement à sa question, son corps comprenant en même temps que sa tête qu’il pouvait se relâcher, qu’il n’avait plus besoin de se protéger de quoi que ce soit. En entendant la requêtes de Jon, Nishiki redressa légèrement la tête pour l’observer et essayer de suivre ses instructions, tentant difficilement de se caler sur le rythme de sa respiration.

Mais sa poitrine était bien douloureuse, trop chargée et trop lourde et l’homme avait bien du mal à tenir la cadence… Et pourtant, il sait que Jon appliquait la bonne chose à faire, qu’il avait besoin de se calmer, de faire baisser cette angoisse qui lui brouille les veines. Alors il s’accrocha, faisant de son mieux pour prendre exemple sur le médecin, inspiration après expiration… Et lentement, très lentement, il finit par y arriver, respirer un peu plus d’air à chaque fois. Un très mince sourire vient même redresser le coin de ses lèvres alors qu’il fermait les yeux sous l’injonction qui ne lui força de toute façon pas trop la tâche. L’épuisement et l’émotion s’en chargeaient très bien pour lui et abandonner cette petite lutte, ne serait-ce qu’un instant lui fit un bien fou.

Un instant qui se transforma bien vite en minute, puis en plusieurs. Ses pensées s’accrochèrent aux paroles du médecin et au calme de sa voix autant qu’au rythme fluide de ses mots qui accompagnaient ses respirations de plus en plus profondes. Il était bien étrange de voir à quel point se concentrer et écouter les paroles de Jon suffisait à empêcher ses propres pensées de remonter et le submerger… Et comme le simple fait de ne pas réfléchir avait suffit à l’apaiser, aussi simplement que ça. Et avec le calme et la présence rassurante de son ami, le valet put sentir toute la torpeur qu’il retenait depuis trop longtemps s’abattre sur lui avec une force inconsidérée.

Et quand Jonathan commença à compte, il n’était déjà à moitié plus là, bercé par le son de sa voix. Un nouveau émergea malgré tout du fond des limbes à la petite appellation qui le projeta bien des années en arrière, à un temps bien plus simple. Et c’est sur ce souvenir qu’il se laissa glisser dans le sommeil dont il avait tant besoin, sachant que tant que Jon était là, tout irait bien.

~ Fin ~

Fin de rp

Une embuscade contre notre cher Ministre.
Avec deux valets et un médecin dans son équipe, que pourrait-il arriver d'autre ?

» Vox - L'Emissaire
» Gaël Emery
» Gaël Emery - Valet de l'héritier
» Un doigt de fer pour une volonté de fer (Gael)
» Nishiki Wölffhart