Le Père de la Vengeance {PV : Nishiki}

Une énième journée ministérielle pendant laquelle ne travaillait que deux heures au cabinet ministériel. Il aurait presque pu s'habituer à ce rythme s'il n'était pas peu satisfait du temps qu'il lui fallait pour émerger le matin avec la fièvre qui l'avait cherché la nuit de façon régulière… Heureusement, Nishiki était présent et le ministre décolérait rapidement… Et après un bisou et plus si affinité, une douche, un bon thé de chez Axel qui faisait du bien à sa gorge, le ministre était sur le départ pour aller recevoir les personnes ayant rendez-vous et pour ramener du travail à la maison…

A chaque fois qu'ils étaient seuls et que Nishiki ne l'avait pas dans ses bras Lüwen pensait à lui dire ce que Klaas lui avait annoncé qu'il y avait un traître dans les rangs. De temps en temps, le ministre évitait mais, là il avait décidé qu'il devait lui en parler.

«  Quand j'aurai fini les entretiens, rappelle moi que je dois te parler de quelque chose.  »

Il ajouta un petit sourire. A vrai dire il aurait préféré lui dire de but en blanc mais selon son avis personnel, c'était une mauvaise idée… Car ils n'auraient pas pu discuter tranquillement avec les rendez-vous qui allaient s'enchaîner et Nishiki aurait certainement pensé à l'idée tout du long. Comme il le pensait, l'on toquait déjà à sa porte. Les deux heures, à chaque fois, lui semblèrent très rapides et en même temps très longue. Lüwen notait avec minutie les demandes et ce qu'il en avait décidé et faisait de son mieux pour avoir la même prestance que d'habitude et il y parvenait plutôt bien même s'il commençait à fatiguer lorsque midi arriva et que la dernière personne s'en allait. Lüwen soupira longuement. L'idée de parler à Nishiki ne l'avait au final, pas quitté. Il prit une petite pause de quelques dizaines de secondes, rangeant les dossiers avant de dire.

«  Ce dont je voulais te parler..
- C'est inadmissible, comment osez-vous vous comporter ainsi ?! Je n'ai aucunement le temps d'attendre demain, je suis occupé, moi  !  »

Un petit fracas, et voilà que l'on entrait dans son bureau alors qu'il allait commencer une conversation des plus privées. Le ministre s'était coupé dans sa phrase dès qu'il avait entendu des voix plus hautes que les autres, et s'il avait pu avoir un doute, il savait très bien qui ouvrait la porte presque en trombe. Un homme plutôt imposant arrivait et cela ne fit que confirmer ses pensées : Igor Brunswick, le père, chef de famille.

«  Je suis vraiment désolé, Monsieur le Ministre, je n'ai pas pu le retenir… Le pauvre assistant faisait en effet bien une tête de moins que l'homme… et n'était pas des plus rassurés.
- Ce n'est rien. Vous pouvez y aller, je vais m'en occuper.  »

Même s'il n'en avait aucune envie. Et pour une fois le ministre n'allait pas gronder l'assistant, il comprenait très bien pourquoi il n'avait pas pu retenir cet… emmerdeur.

«  Monsieur Brunswick. Je tiens à vous rappeler que si vous souhaitez vous entretenir avec moi vous avez l'obligation de prendre rendez-vous via mes assistants. Et non pas de venir et de forcer la chose comme si vous étiez un privilégié. Vous commencez mal.  Et je n'ai aucunement l'habitude d'accorder des demandes à des personnes comme vous et je ne compte pas commencer maintenant. Des mots mesurés, durs et froids, l'on retrouvait monsieur le ministre de sa réputation.
- Comment osez-vous vous adresser ainsi à moi ?! Et ne pas vouloir me recevoir après le mensonge, la CALOMNIE dans laquelle vous avez embarqué mon fils ! Il ne se gêna pas pour taper du poing sur la table. Au sens propre.
- Je vous somme de vous calmer, et de ne pas malmener ainsi mon mobilier. Votre fils, Boris Brunswick, je n'ai rien à voir avec ce qu'il a pu faire. Et ce n'est en rien ma faute.
- Pas votre faute ?! Cela fait deux fois que vous l'arrêtez ! Vous vous acharnez ! Vous sentez-vous si faible, si malade, qu'il vous faille abuser de votre rang ? Qu'est-ce qu'il aurait affaire avec une pute ?!
- Surveillez votre langage. La première fois votre fils a été arrêté pour propos calomnieux et diffamatoire envers un établissement tout à fait légal, et si l'on pouvait être arrêté pour mauvaise foi, je ne me serai pas gêné. Pour la deuxième fois, il me semble que les preuves parlent d'elle même ou bien la demoiselle se serait retrouvée chez vous, par le plus grand des hasards ? Tentez-vous simplement de me prendre pour un idiot ou avez-vous perdu la tête, monsieur Brunswick ?
- Il n'y a que vous pour certifier de la première arrestation… ! Et la deuxième ! Mon fils n'a rien à faire de cette garce et elle aurait très bien pu mentir ! Être payée ! Par vous en l'occurrence !
- Et pour quelles raisons précisément vous pensez que j'aurai assez de temps à perdre pour faire un coup-monté contre votre fils ? Je n'ai aucun intérêt à le faire. Je ne me préoccupe pas de votre famille. Vos accusations sont calomnieuses, cela suffit, je refuse de vous adressez plus la parole. Vous sortez.  
- Comment osez-vous me renvoyer de la sorte ! Vous n'êtes qu'un faible ! Vous n'êtes pas capable de le faire vous-même ? Et vous vous prétendez ministre de l'intérieur? Tu n'es qu'un gamin !
- Assez, mettez le dehors.  »

Avait-il dit dans un regard à Nishiki. Mais le Brunswick n'allait certainement pas être de cet avis.

La journée avait commencé dès le milieu de la nuit, bien compliquée pour le pauvre ministre qui avait encore été sujet à sa fièvre qui l’avait réveillée plus d’une fois. Nishiki faisait ce qu’il pouvait pour apaiser son sommeil et rendre ses moments de réveil fiévreux les plus court possible, mais fatalement, le réveil définitif du matin était bien compliqué… Mais les obligations obligeantes n’attendaient pas et si le valet arrivait à le faire traîner au lit pour lui rendre le sourire – et un peu de voix, il fallait tout de même aller travailler. Une journée, ou plutôt, un quart de journée de travail bien banal… Malgré la petite phrase de Lüwen sur le fait qu’il voulait lui parler de quelque chose et qui lui tira un regard autant perplexe qu’interrogatif. Il était rare que le ministre s’embarrasse de ce genre de préavis, surtout lorsqu’ils se trouvaient au travail, et le valet devait bien admettre qu’il se demandait de quoi il pouvait choisir. Il n’insista cependant pas, se contentant d’une hochement de tête affirmatif et d’un léger sourire. De toute façon, la journée ne lui aurait pas permis de faire autre chose puisque déjà, les rendez-vous arrivaient, donnant la rythme de cette fin de matinée.

Tout se passa dans le calme habituel du ministère. Enfin calme… Le lieu était toujours habité d’une agitation bien normale et routinière qui ne sortait pas vraiment de l’ordinaire. Vu le peu de temps qu’ils restaient au bureau, Nishiki se contentait de rester auprès de Lüwen, l’encourageant d’un sourire entre deux audiences. Et quand enfin il en eut fini, le pauvre homme avait tout de même l’air… fatigué… ce qui augurait une fun de journée pas des plus agréables pour lui, malheureusement. Sauf que plutôt de finir de ranger ses affaires pour partir, il avait l’air de vouloir lui parler… Shiki allait gentiment lui dire que ça pouvait attendre qu’ils soient rentrés plutôt que de s’attarder ici mais… Des éclats de voix l’en empêchèrent, tout comme ils coupèrent Lüwen au beau milieu de sa phrase.

Dans une attitude de pure réflexe, Nishiki s’était rapproché de Lüwen pour se tenir droit dans ses bottes à côté de sa chaise quand le père Brunswick entra dans la pièce dans un fracas. Il s’apprêtait à réagir pour attraper l’importun et le mettre cordialement à la porte quand Lüwen affirma qu’il… s’en occupait… Sans doute sans en avoir la moindre envie. Soit. Le garde du corps – parce que face à ce genre de personne c’était ainsi qu’il posait – resta simplement stoïque, écoutant l’échange d’une oreille… attentive et prêt à réagir au moindre débordement – ce qu’il faillit faire quand le brave homme commença à agresser le bureau.
Décidément, la famille semblait encore avoir fait des siennes… Du moins, c’est ce que les premières phrases lui laissèrent penser avant que les petites pièces du puzzle ne s’emboîtent au fur et à mesure de la discussion. Les Brunswick, le fils, une femme… Juliana. Si Nishiki ne bougea pas d’un pouce, ses mains se crispèrent sous l’afflux de colère soudain. Cette famille ne laisserait-elle jamais ces femmes en paix, même après tout ce qu’elles avaient vécues ? N’avaient-ils rien d’autre à faire que des scandales et fatiguer tout le monde, le fils comme le père ?

Quand Lüwen lui donna simplement l’ordre de le mettre à la porte, appuyé d’un simple regard, affirmer que le valet en était ravi était un bel euphémisme. Cependant, avant même qu’il n’ai pu faire quoi que ce soit, le malotru profita de l’inattention du ministre, aussi furtive soit-elle.

- Vous n’avez aucun droit de me renvoyer, nous n’avons pas fini ! J’exige réparation pour ce que tu fais subir à ma famille ! Sinon je...

Tout en hurlant à leur oreille, sans doute poussé par la colère, il s‘était physiquement rapproché du ministre, penché par dessus le bureau. Et tout en profanant sa menace, il avait levé la main dans une intention des plus claire et qu’il comptait mettre à exécution… Mais Nishiki l’attrapa par le poignet, interceptant son geste avant que le coup n’atteigne sa cible, non sans une certaine résistance. Le bougre avait quand même un minimum de force… C’était bon à savoir. Il lui parla d’une voix lente autant que froide. Pas besoin de mots pour se montrer menaçant et il savait très bien y faire, quand il voulait.

- Monsieur Brunswick, je vous prie de vous rappeler où vous vous trouvez.

- De QUEL DROIT osez-vous me toucher ? Vous… Vous aussi vous faites parti de ce complot !

La voix du noble tremblait d’une colère certaine. Il tenta de dégager son bras, mais Shiki ne le lâcha pas, préférant se montrer prudent, ce qui n’eut clairement pas l’air de lui plaire… Puis qu’il s’empara dans un mouvement de la première chose qui lui tomba sous la main sur le bureau : un des presse papier qui y traînait pour changer soudainement de cible et essayer de libérer son bras. Surpris – les nobles en viennent tout de même rarement aux mains – mais réactif, Nishiki Dû en effet le lâcher pour éviter le coup qui visait originellement sa tête et qui atteint son épaule dans un bruit mat. Gros ouch.

- Je vais vous faire payer !

Libre, Monsieur Brunswick en revint à sa première cible, toujours armé de son petit objet dans la main, il se tourna vers Lüwen… Il n’était plus simplement question de prévenir. Le valet revint à l’assaut, attrapant le bras de l’homme pour le lui tordre dans le dos, le faisant lâcher son arme de fortune, avant de lui mettre un petit taquet dans le genoux qui le fit s’effondrer au sol, tête la première et le maintint au sol… Dans une position fort peu agréable pour le brave homme qu’il se fit un petit plaisir d’accentuer au maximum. Il y avait peu de choses qui pouvait mettre Nishiki en colère et cet homme en réunissait plusieurs à lui tout seul.

Une fois l’agresseur immobilisé, malgré qu’il continue à beugler, Shiki releva les yeux vers Lüwen. Au moins lui allait bien. Il lui fit un signe de tête en direction de la porte sans prononcer un mot. C’était sans doute le bon moment pour aller chercher les gardes…

Cet homme était tellement en colère, Lüwen ne pouvait s'empêcher de se demander pourquoi. A vrai dire il se demandait si Igor n'était pas aveugle quant aux agissements de son fils. Il avait l'air d'y tenir, et dans un cas normal, c'était une très bonne chose que de tenir à ses enfants mais là… Cela prenait des proportions inimaginables, si aveugle qu'il ne se doutait pas des activités de son fils et que les preuves qui étaient bien réelles étaient balayées comme de la poussière. Pourtant, Lüwen n'avait rien contre les Brunswick autrement que par les méfaits de leur fils… Cette attitude de la part du chef de famille était tout à fait regrettable et pourrait faire tomber toute la famille à parler ainsi à un ministre.

Dans un accès de colère l'homme avait même tenté de lever la main contre Lüwen et il fût heureusement arrêté par Nishiki. Le coeur de Lüwen se mis à battre plus vite, s'inquiétant pour Nishiki, il se releva instinctivement. La tentative de Nishiki de le calmer ne marchait pas et l'homme s'énervait encore plus jusqu'à prendre le presse papier et frapper Nishiki avec. Surpris, Lüwen écarquilla légèrement les yeux, inquiet pour son majordome, et surtout, pour son compagnon… Il voulu ensuite s'en prendre au ministre. Il ne pu cependant pas car Nishiki le choppa une deuxième fois pour lui faire une clef de bras jusqu'à l'amener au sol. Il avait bien remarqué qu'il avait l'air… de mauvaise humeur mais il était inutile de chercher une explication que ce qu'il venait d'apprendre et de voir.

Une fois l'homme maîtrisé le ministre hocha la tête et ouvrit la porte. Les assistants étaient derrière, visiblement inquiets, si bien qu'un faillit se prendre la porte dans la tête. Souvenir, hein ? Mais Lüwen n'était pas comme ce bon Nickolas…

«  Amenez les gardes et cherchez moi une poche de glace enroulé d'un linge.  »

Bien que le coeur du ministre battait fort il ne devait pas montrer d'inquiétude. Nishiki n'aurait certainement qu'un bleu et pourtant, il s'inquiétait quand même. Deux personnes se dépêchèrent d'aller vers des gardes tandis qu'une autre s'activait pour ramener de la glace.

«  Êtes-vous blessé, Monsieur le Ministre, que s'est-il… passé ?
- Tout va bien. Monsieur Brunswick s'est emporté.  »

Il ne voulait pas non plus trop en dire ou inquiéter les assistants outre mesure. Déjà qu'il était malade.

Rapidement les gardes vinrent et déchargèrent Nishiki de l'homme qui rageait. Les officiers étaient obligés de tenir l'homme et de lui passer les menottes pour l'empêcher de top gesticuler. Lüwen expliqua rapidement la situation à l'un d'entre eux et qu'il leur enverrait un rapport au plus vite. Ils partirent ensuite.

Fermant la porte, toujours la glace en main il se dirigeait vers Nishiki maintenant qu'ils étaient seuls et l'emmena – ou le força- à venir se poser sur la banquette.

«  Viens… Tu n'as pas trop mal ?  »

Sans lui demander son autorisation, Lüwen défit une partie de la chemise de son majordome, la fit descendre pour voir son épaule et y appliqua doucement la glace, avant de le regarder.

«  Merci.  »

Nishiki suivit Lüwen des yeux alors qu’il allait prévenir le monde qui était vautré derrière la porte et demander à ramener la garde. Bien, parce que le monsieur continuer à se débattre et que seul, il allait vite fatiguer à ce rythme là, le patriarche avait quand même de la force et son épaule le lançait, même si le coup n’avait pas été bien grave. Mais deux d’entre eux arrivèrent bientôt récupérer le personnage qui, une fois les mains menottés, se montra tout de suite un peu plus coopératif. Avec un soupir, le valet se releva, époussetant et remettant de l’ordre dans ses vêtements. Au moins cette fois, ils avaient survécus. Il confirma lui-même les brèves explications de Lüwen avant que ce dernier ne referme la porte une fois tout le monde parti.

Respirant lentement pour faire redescendre ce petit coup de pression soudaine, il se laissa entraîner vers la banquette sans la moindre protestation pour s’y asseoir. Lüwen ne montrait rien sur son visage mais le valet devinait facilement à ses gestes et à son attitude l’inquiétude qu’il devait ressentir. Cette situation n’avait certainement pas dû l’aider à se sentir mieux, c’était une certitude. Le valet eut une petite sourire rassurant à sa question et secoua légèrement la tête, le laissant défaire sa veste et le haut de sa chemise. Il aurait bien plaisanté comme quoi il aurait préféré faire ça dans d’autres circonstances, mais le moment ne s’y prêtait pas vraiment.

- C’est engourdi mais ce n’est rien de grave.

La peau où il s’était fait frappé était légèrement égratignée, et rouge, mais rien d’alarmant. Le majordome frissonna un peu au contact froid de la glace contre sa peau. Ça aurait pu attendre qu’ils soient de retour à la demeure, mais ça avait l’air de rassurer son compagnon alors il le laissa faire sans faire de remarques. Au remerciement de ce dernier, il lui offrit un sourire tendre. Il ne laisserait personne lever la main sur lui tant qu’il pouvait l’éviter et n’hésiterais pas à recommencer si cela s’avérait nécessaire.

Avec douceur, il vint glisser une main rassurante sur sa joue, et dans un geste devenu presque réflexe ces derniers temps, la remonta jusqu’à son front pour vérifier sa fièvre. Pas pire pas mieux que ce matin… Au moins ça ne s’empirait pas. Il vint ensuite poser sa paume contre sa poitrine, au niveau de son cœur qu’il sentait battre la chamade sous ses doigts. Il soupira légèrement.

- Et toi, ça va ? J’aurais dû intervenir plus tôt…

L’interrogation n’était bien évidemment pas porté que sur son ressenti physique. La manière dont cet homme lui avait parlé et c’était comporté… Oh il savait Lüwen capable de gérer les choses, et il l’avait très bien fait au début, mais il ne pensait pas que ça aurait dégénéré jusqu’à en venir aux mains. En général les gens qui rentraient dans ce bureau n’avaient pas autant de… fougue à déverser, du moins, pas physiquement parlant. Et surtout pas devant un ministre. Mais cette famille avait vraiment l’être d’être des imbéciles, tous autant les uns que les autres.

- On devrait rentrer, tu ne crois pas ? Avant qu’un autre illuminé ne vienne enfoncer la porte de ton bureau…

Heureusement, lorsqu'il dirigeait Nishiki vers la banquette ce dernier se laissait faire sans lui dire de ne pas s'en faire. Et oui, c'était la première fois qu'il déshabillait son compagnon et ce n'était pas forcément dans les meilleures des conditions pour ces deux-là. La zone était rouge et le ministre eut vite fait de déposer sa glace dessus alors que Nishiki lui disait que ce n'était rien de grave. Lüwen soupira, son coeur ralentissait mais ce n'était pas pour autant que l'inquiétude descendait de la même façon. Le sourire de Nishiki était pour lui rassurant et en effet, le majordome n'avait pas grand-chose.

Un peu rouge du contact dans son bureau de ministre Lüwen le laissait quand même poser la main sur sa joue et remonter sur son front puis redescendre vers son coeur qui battait encore vite, même si moins que durant l'action.

«  Je vais bien, même si je suis fatigué. Plus de peur que de mal, et ne t'en fais pas, c'est moi qui ne l'ait pas demandé. Et ce n'était pas plus mal, il aurait pu s'en prendre à l'un des assistants et cela aurait pu être bien plus grave.  »

Lorsque Nishiki lui proposa de rentrer, avec une petite touche d'humour Lüwen lâcha un léger rire et se détendait peu avant de se relever.

«  Oui, rentrons, mais tu gardes la glace pour après.  »

Plus il l'a gardait, moins le bleu serait important alors… Le ministre allait d'ailleurs reposer son presse papier à terre sur le bureau, pris sa petite valisette en cuir et y rangeait les dossiers dont il allait s'occuper cette après-midi. Pour ne pas se faire gronder, il laissait son valet porter le sac. Sortant de son bureau le ministre du tout de même un peu rassurer ses assistants qui s'inquiétaient de l'état et de Nishiki et de leur ministre. Mais il n'y avait rien de grave et ils purent rapidement retourner au travail ou reprendre leur pause.

Le chemin du retour était plutôt rapide, à vrai dire Lüwen avait très envie de rentrer, et il avait faim aussi… Il allait donc vers sa chambre et enlevait ses chaussures pour se mettre à l'aise dans son divan…

«  Hm…. Je veux bien du thé… Et à manger… Tu manges avec moi… ?  »

C'était pour leur relation qu'il était dans sa chambre et non pas dans le salon. Et puis, moins il était présent dans les lieux accessibles à tous, moins il y avait de risque pour la maladie.

«  Si on a de la compote, tu peux en ramener ?  »

Bon le majordome n'irait pas lui répondre non mais il préférait cette formation, surtout depuis qu'ils étaient ensemble…

- Qu’il s’en soit prit à toi est déjà bien assez grave.

Le valet fit une légère moue à la réponse de Lüwen. Il aurait très pu le reconduire dehors dès qu’il était entré de cette manière… Certes, il se serait énervé, mais cela aurait été dirigeait contre lui et pas contre le reste des gens. Et il ne doutait pas qu’il aurait pu le maîtriser en face à face, même sans Lüwen pour servir de diversion. Mais il ne le contredit pas plus, inutile de se chamailler pour ce genre de détails alors que la chose était réglé, et il le laissa simplement ranger ses affaires. Nishiki en profita pour refermer ses vêtements, gardant la poche de glace en-dessous de sa chemise et de sa veste, même si ça n’était pas des plus pratique.

Ils sortirent du bureau après avoir passés quelques minutes à discuter avec le reste de ses collègues pour les rassurer un petit peu avant de finalement prendre la route vers la maison. Le valet non plus n’était pas mécontent de rentrer, il fallait bien l’avouer. Il suivit son compagnon jusqu’à sa chambre, l’observant se poser dans le divan, un peu inquiet. Il avait l’air vraiment fatigué, oui… Doucement, il vint passer une main douce dans ses cheveux en lui souriant… haussant un sourcil surpris à sa question. Bien sûr qu’il allait manger avec lui, quelle question.

- Je vais nous chercher ça. Allonge-toi un peu, tu as l’air d’en avoir besoin… Je n’en ai pas pour longtemps.

Une manière indirecte de répondre à sa question. Il hocha la tête à sa petite demande supplémentaire avant de quitter la pièce pour prendre la direction des cuisines. Il abandonna sa veste au passage, se débarrassa de la glace qui avait presque entièrement fondue, dont en partie sur sa chemise – heureusement elle était blanche et ça ne se voyait pas beaucoup. Il en profita pour vérifier rapidement l’état de sa peau, mais non, tout allait bien et à part quelques douleurs sur certains mouvements, il n’aurait sans doute aucun autre problèmes.

Préparant tranquillement de quoi manger et de quoi boire, il remonta dans la chambre, s’attendant à moitié à trouver Lüwen entrain de somnoler, mais non, il était bel et bien réveillé. Le valet vint poser le plateau sur la table avant de venir s’asseoir à côté de lui et lui tendre une assiette avec un sourire.

- Tu voulais me parler de quelque chose avant qu’on soit interrompu, de quoi s‘agissait-il ?

Oh il n’avait pas oublié, et il était toujours curieux sur la question – presque un peu anxieux aussi, espérant que ça ne soit pas quelque de chose de grave. Il attrapa sa propre assiette… Il mangeait un peu plus ces dernier temps quand il était avec Lüwen. Pas de grand-chose, mais entre le sport qu’il avait pu reprendre, tout comme le travail… et la tranquillité d’esprit que lui apportait son compagnon, il avait plus de facilités, de manière générale. Ce qui était loin d’être une mauvaise chose, il fallait bien de l’avouer.

Lüwen avait-il l'air à ce point fatigué pour que son compagnon lui dise de se reposer, ou bien était-ce son inquiétude habituelle ? Oui, il l'était, mais pas au point d'aller dormir même s'il fallait avouer qu'il l'aurai fait avec grand plaisir s'il n'avait pas encore du travail à faire et aussi et surtout… Le rapport à faire concernant ce qu'il s'était passé dans son bureau… Devait-il prévenir Klaas qu'il allait sans doute croiser le père Brunswick ou devait-il lui laisser la surprise ?

Perdu dans ses réflexions, bien contre son divan, à moitié allongé, le ministre n'avait même pas remarqué que le temps était passé si vite, Nishiki était déjà de retour, avec à manger, et en plus, il y avait de la compote. Génial ? Absolument ! D'autant qu'il allait manger avec Nishiki, ce qui était toujours plus agréable qu'à deux. Il se releva et hocha la tête pour le remercier et enleva enfin ses chaussures qu'il décala sous la petite table avant d'ôter sa veste et de la poser sur le divan. Lüwen commençait à manger.

Ha. Oui. C'est qu'il avait presque oublié ce « détail », heureusement qu'il avait demandé à Nishiki de le lui rappeler, car il pensait déjà à autre chose à présent. Mais était-ce une bonne idée, au final ?

«  Ne t'inquiète pas trop. Enfin, je sais que tu le feras, mais, Klaas m'a annoncé récemment qu'il savait de source sûr qu'il y a un traître chez les employés. Et je lui ai dis que si je devais penser à quelqu'un, il s'agirait sans aucun doute de Ferdinand, mais je n'ai aucune preuve.  »

Bien sûr il ne lui dirait pas que Klaas avait eu l'idée de soupçonner Nishiki car il n'y croyait pas ne serait-ce qu'un instant. Lüwen continuait de manger avec un certain plaisir, son ventre le remerciait et sa gourmandise aussi concernant la compote. Il soupira et se remis contre le divan. Lorsque Nishiki eut fini il posa timidement sa main sur la sienne.

Vu comment Lüwen mangeait de bon cœur, il devait vraiment avoir faim. La matinée comme la nuit avait été éprouvante visiblement le petit repas de ce matin était loin derrière. Étonnement, Nishiki avait l’impression qu’il était… A moitié ailleurs. La fatigue sans doute, ou ce qu’il s’était passé ce matin… Une impression étrange qu’il mit de côté alors qu’il commençait à manger avec sa lenteur habituelle. Un véritable escargot lorsqu’il mangeait, ce valet, quand il pouvait se le permettre en tout cas… Ou quand il ne s’agissait de quelques plats bien particuliers.

Et quand il le relança sur ce dont il voulait lui parler un peu plus tôt… Il ne savait pas à quoi s’attendre mais sûrement pas à ce qu’il lui annonça. Il fronça les sourcils, s’arrêtant de manger un instant, le temps de… d’analyser ce qu’il était en train de lui dire. Un traître… chez eux ? Dans ses collègues ? Il avait du mal à y croire… Certes, certains avaient un caractère bien trempé, Ferdinand entre autre, mais il n’était pas le seul, mais de là à… trahir ? Mais trahir quoi, au juste ?

- Un traître ? Je ne comprend pas…  Pourquoi ? Et pour qui ?

Il faut dire qu’avec sa propre droiture et sa loyauté aveugle, il avait du mal à comprendre le concept, ou même ce que cela pouvait apporter à quelqu’un. Il ne remettait d’ailleurs même pas en doute ses affirmations, se doutant que pour lui dire ça, il devait en être certain. Mais même de manière pragmatique… Pourquoi trahir son employeur ?  Il n’y voyait aucunement l’intérêt…  Mais en repensant au policier qui était venu la seconde fois, vu que Lüwen y faisait allusion, certaines questions qu’il avait trouvé étrange faisaient sens… … L’avait-il soupçonné, lui ? Était-ce pour ça qu’il ne lui en avait pas parlé plus tôt ? Tout ça était… assez perturbant.

- Je garderais un œil ouvert… T’en as d’autres, des nouvelles de ce genre ?

Il essayer de le prendre avec un peu d’humour. Même si… il avait quand même du mal à avaler la pilule. Il basait son travail, et l’entente avec ses collègues sur la confiance, et c’était quelque chose d’assez dur à entendre, enfin de compte. Mais si ça s’avérait vrai… il allait devoir surveiller les choses un peu mieux. Ce n’était pas plus mal qu’ils soient là moins régulièrement du coup… Un peu perdu dans ses réflexions, il fut surpris de sentir la main de Lüwen sur la sienne. Relevant les yeux vers lui, il ne put s’empêcher de lui sourire et de serrer sa main en retour. Il poussa un léger soupir. Une préoccupation de plus à avoir.

Lentement, il l’attira contre lui sans lâcher sa main. Sur son épaule, ses genoux, qu’importe et comme il le préférait, il avait envie de son contact. D’ailleurs sain main libre vint naturellement se glisser sous sa chemise pour caresser doucement sa peau.

- Tu veux faire une partie d’échec avant de te remettre au travail ? Ou un autre jeu ?

Besoin de se changer les idées ? Un peu… Tous les deux sans doute. Et retarder le retour au travail de son compagnon aussi, parce qu’il allait sans doute vouloir s’y atteler le plus rapidement possible, quitte à pouvoir faire du rab…

En effet s'il ne lui donnait pas le contexte Nishiki aurait certainement du mal à comprendre les faits. Lüwen aurait bien aimé lui épargner tout cela, mais il ne pouvait plus maintenant il avait le pressentiment que tout se règlement dans un temps qui approchait de plus en plus, et puis, il ne pouvait porter tout sur ses épaules. De l'autre côté il ne voulait pas non plus rajouter du poids sur celles de Nishiki, c'était un choix difficile mais il venait de le faire…

«  A propos de notre agression, il m'a dit que les informations des agresseurs venaient directement de chez moi. Je t'avoue que n'ai aucune idée du pourquoi.  »

Et qu'à lui aussi, cela lui faisait du mal d'être trahi par quelqu'un à qui il avait donné sa confiance même si Ferdinand l'avait peu à peu perdue. Cela voulait dire qu'il s'était trompé sur cet homme, sur qui d'autre encore ? L'homme n'était-il pas satisfait de son poste ? De son salaire ? Des conditions de travail ? Si c'était en effet le cas, depuis combien de temps ? Pourquoi ? Pour qui ? Est-ce que sa fidélité allait à quelqu'un d'autre ? Cette dernière justification était la moins désagréable à ses yeux, car s'il servait quelqu'un d'autre et qu'il avait fait tout cela pour lui… Cela montrait quelque part qu'il était un homme de confiance et fidèle… Mais pas envers le ministre.

«  Non, mais fais attention. Ne te mets pas en danger.  »

Ne suis pas Ferdinand dans la rue. N'est-ce pas ? Posant sa main sur la sienne, Nishiki la prise finalement dans la sienne. Il se laissait attirer contre son compagnon, contre son épaule. Encore une fois, il frissonna dès qu'il lui toucha la peau. La proposition qu'il lui fit ne le surprenait pas vraiment, il avait besoin d'une pause et il n'était pas contre un jeu. Peut-être pas les échecs avec la fatigue. Quelque chose de simple.

«  Et si nous jouions aux cartes ? A la bataille ?  »

Depuis la dernière fois Lüwen avait pris un bouquin sur les divers jeux de carte et ce dernier était le plus simple et ne demandait pas de réflexion. Il y avait d'ailleurs d'autres choses plus... charnelles qu'il avait lu dans divers... ouvrages... Maintenant il fallait savoir qu'ils allaient jouer sur le lit ou sur le canapé.

«  Tu préfères être où ?  »

L’agression… Oui, forcément, il aurait pu faire le lien lui-même avec un peu d’effort – ou non, en réalité. Mais l’information ne l’éclairait finalement pas beaucoup plus. C’était même plutôt le contraire et il se sentait encore plus démuni face à la situation. Qui parmi eux pourrait vouloir s’en prendre physiquement à Lüwen ? Ça se serait arrêté à des choses plus banale, ou purement monétaire, encore… mais l’agresser ? Personne de censé n’a intérêt à agresser son propre patron. Il se passa une main dans ses cheveux encore attaché avant de serrer son partenaire contre lui avec douceur quand il vint se poser sur son épaule.

- Je suis toujours prudent, tu devrais le savoir.

En réalité, il ne voyait pas vraiment ce qu’il pouvait faire, à part laisser un peu plus traîner ses oreille… Il ne se voyait pas commencer à aller harceler ses collègues. Ça ne faisait pas et de toute façon, s’il y avait un traître, il se rendrait vite compte qu’il allait être au courant s’il commençait à se comporter de manière étrange. Il embrassa la tête de Lüwen, un peu perdu dans ses pensées.

- Merci de me l’avoir dit.

C’était un beau témoignage de sa parton, de se confier ainsi, et il le prenait comme tel, même si la nouvelle n’était pas des plus joyeuses. Ni l’un ni l’autre ne s’attarda beaucoup plus longtemps sur le sujet, blessant pour eux deux, tout en sachant que si l’un apprenait quelque jour, il tiendrait de toute façon l’autre au courant. Lüwen accepta d’ailleurs sa proposition de jeu sans rechigner, mais lui proposa plutôt un jeu de carte, assez simple… Il devait encore être fatigué. Nishiki hocha simplement la tête. Ça lui allait aussi.

- Tu veux t’installer dans le lit ? Je vais chercher les cartes.

Une habitude qu’ils avaient fini par prendre, à force de jouer quand Lüwen ne se sentait pas au mieux de sa forme et qu’il souhaitait rester dans un endroit confortable, bien au chaud sous sa couverture. Avant de se lever, il lui releva la tête d’un doigt et se pencha pour l’embrasser avec douceur dans un léger soupir de bien-être, puis le laissa aller s’installer pendant qu’il aller chercher le paquet. Prenant le soin d’enlever ses chaussure, il s’installa en tailleur sur le matelas, mélangeant rapidement le paquet avant de distribuer les cartes. Son compagnon en profita d’ailleurs pour l’interroger sur un éventuel pari et il lui jeta un regard amusé. Malgré ce tout premier pari qui avait plus qu’agréablement dérapé, Lüwen avait continué à accepter, et se retrouver même à en proposer. C’était plaisant.

- Celui qui gagne déshabille l’autre ?

Il avait parlé d’un air amusé, plus avec un peu d’humour que sérieusement, bien qu’il ne dirait clairement pas non et que rien n’empêcher Lüwen d’accepter la petite proposition. Quitte à se changer les idées, autant faire ça de manière plaisante, non ?

Toujours prudent, hein ? Etait-ce prudent d'aller farfouiller la nuit dans les rues à la recherche d'une disparue ? Etait-ce prudent de s'interposer entre une lame et le ministre ? Et entre un presse-papier et lui ? Rien n'était moins sûr, mais il se gardait bien de parler de ce que Klaas lui avait dit. Lüwen fut un peu surpris du remerciement mais il lui offrit un sourire en échange. Le sujet était donc clos à présent et Lüwen pouvait se détendre avant d'aller travailler.

Lüwen hocha la tête et… Se fit embrasser. Même encore maintenant il rougissait. Ensuite, il se levait donc pour aller se placer dans le lit tranquillement, enlevant sa cravate pour le moment et ouvrant légèrement sa chemise pour être plus à l'aise. Nishiki revint ensuite avec les cartes et se mis lui aussi à l'aise. Le ministre était plus couché dans le lit qu'assis, la couverture avec lui. De la même façon que la dernière fois, le ministre, joueur, proposa un pari. Il n'avait pas grande idée concernant le contenu mais… Nishiki lui semblait inspiré. Déshabiller l'autre, hein ?

«  Soit. Pourquoi pas. J'accepte.  »

Qu'il perde ou qu'il gagne le ministre serait gêné mais au moins il avait déjà tout vu… (ou presque) Mais pas tout fait, il n'avait pas encore déshabillé cet homme. Et là pas de capacité de réflexion, juste le pur hasard du mélange de cartes. Ha. Il se rendait compte que cela risquait fortement de déraper et que son travail serait compromis. La solution était toute trouvée : il commencerait quand ils auraient finis. Au fur et à mesure des cartes, l'un semblait avoir plus de chance que l'autre et finalement, ce fût le plus gêné des deux qui gagnait : Lüwen avait remporté la partie. Il était déjà tout rouge rien qu'à imaginer la chose.

«  Pourquoi ai-je l'impression de m'être fait avoir, hein ?  »

Oh bien sûr il n'était en rien dérangé de déshabiller son amant, du moins dans les faits, les sentiments de gêne lui c'était autre chose et la remarque était bien plus humoristique.

Tranquillement Lüwen s'assied aussi en tailleur sur le lit et timidement, il commençait à déboutonner sa chemise. C'était moins facile que quand il avait été blessé tout à l'heure. Arrivant finalement au bout, il les lui enleva et passa timidement une main sur son torse et remonta doucement sur son épaule. Le bleu était déjà là alors il ne fît qu'effleurer. Bon, c'était l'étape la plus facile. Haa, quoi que, il restait les chaussettes, alors, hop, hop, en voilà deux enlevées. On pouvait croire qu'il jouait avec lui, mais pas vraiment, quoi qu'un peu quand même. Apprenait-il enfin à faire monter un peu le désir ? Dernière chose pas trop gênante à enlever, l'élastique dans ses cheveux qu'il garda à son propre poignet. Il passa sa main dans sa chevelure pour l'indiscipliner un peu.

«  Je crois qu'il va falloir que tu te couches.  »

La partie la plus compliqué : les vêtements du bas. Attendant qu'il le fasse, Lüwen s'assied sur le bas de ses jambes pour timidement, rouge, les mains un peu maladroites défaire sa ceinture puis le bouton de son pantalon jusqu'à l'enlever complètement. Un peu de galère, d'ailleurs mais voilà qu'il ne portait plus qu'un vêtement. Un petit souffle et c'était reparti, les deux doigts sur les deux extrémité de ses hanches s'insérèrent sous le tissu pour le faire descendre doucement, jusqu'à l'enlever complètement.

Pivoine.

La partie commença après que Lüwen ait accepté son petit pari, ce qui le fit doucement rire et il rougissait presque d’avance. Et ainsi commença la partie… qui allait vite tourner en sa défaveur, sans même qu’il ne cherche particulièrement à le faire exprès. A croire qu’il aurait pu faire exprès de mal mélanger le paquet, mais non, même pas. Pas qu’il ne sache pas tricher aux cartes, il avait bien appris à le faire mais n’en voyait pas l’intérêt, bon perdant qu’il était. Et puis, voir Lüwen gagner en couleur au fur et à mesure que la fin de la partie se rapprocher, avec clairement une victoire pour lui avait quelque chose de terriblement amusant. Jusqu’à ce que la dernière carte ne tombe. Nishiki ne se retint pas d’avoir un léger rire à la petite touche d’humour de son compagnon.

- Dis ça aux cartes, pas à moi… Je te laisserais mélanger la donne, la prochaine fois.

Il observa son compagnon se redresser pour commencer la lourde tâche de devoir lui enlever ses habits. Le pauvre était déjà bien rouge et, un instant, Nishiki se demande s’il n’allait pas juste lui dire qu’il n’était pas obligé si ça le gênait trop… Mais se retint. Il le savait déjà de toute façon et puis… Eh bien ça lui faisait simplement envie. Il commença classiquement par sa chemise et le valet eut de légers frissons en sentant sa main caresser sa peau, lui faisant un petit sourire quand il effleura la tache bleue de son épaule. De même, il soupira légèrement en fermant les yeux en sentant sa main libérer ses cheveux pour s’y attarder un peu, penchant légèrement la tête pour prolonger le contact. Et puis, vint la partie la plus complexe. Obéissant sagement, Nishiki s’allongea sur le lit, sur le dos, se mordant légèrement la lèvre en l’observant faire. Son corps n’était pas vraiment indifférent à cette vision et… et bien ça se voyait, clairement, d’autant plus quand Lüwen lui retira son pantalon et… le reste. C’était bien la première fois qu’il se retrouvait nu et pas son compagnon…

Et évidemment, comme tout dérapage commençant par un pari et un déshabillage innocent – ou pas vraiment en fait, les deux amants glissèrent en terrain plus mouvementé, malgré le gros moment de gêne du ministre suite à ses actes, et se retrouvèrent bien ex-æquo sur le nombre de vêtement. Et si le petit moment câlin avait tout d’abord commencé pour être des plus habituels pour les deux hommes… Le valet fut bien surpris lorsqu’au milieu de leur petit moment, Lüwen lui demanda s’il voulait bien… aller jusqu’au bout. Wow. Pour quelqu’un qui manquait de faire un avc en le déshabillant, Nishiki s’était retrouvé bien étonné et incertain d’un tel écart dans sa demande… Et pourtant, l’envie était bien là… Et le valet se laissa porter par l’envie de son amant.

Nishiki prit son temps. Tout le temps nécessaire pour que les choses se passent le mieux possible et dans la douceur et le plaisir plutôt que dans la douleur, rongé par ce stress et cette petite peur intrinsèque de faire mal, dans tous les sens du terme, malgré sa propre expérience. Et il est bien plus concentré sur le plaisir de son amant que sur le sien, même s’il est indéniable. Une petite pression sur ses épaules qui n’empêcha pourtant pas cette première fois de se passer merveilleusement bien, à en croire le niveau sonore de son compagnon et ses ongles plantés dans sa peau durant ces instants d’union.

Un exercice qui les laissa tout deux comblés autant qu’apaisé. Et comme presque à chaque fois que Lüwen se laissait aller dans ses bras, il s’endormit bien vite, enlacé contre lui. Une vraie marmotte après l’effort. Le valet l’observa glisser dans ce sommeil bienheureux avec un léger soupir de contentement. Physiquement bien sûr, mais dans sa tête aussi… C’était quelque chose qui lui tenait à cœur, de faire en sorte que chaque nouvelle expérience de son amant soit la plus agréable possible… Même si ça pouvait parfois se montrer frustrant pour lui-même, mais ça lui était un peu égal, dans le fond. Il ne voulait pas presser les choses et cette pression, il préférait qu’elle soit sur lui-même que sur les épaules de Lüwen.

Le ministre dormit une ou deux petites heures d’un sommeil paisible, accompagné dans son repos par un Nishiki somnolant mais éveillé. Il n’aurait pas pensé que sa petite tentative de l’éloigner de son travail soit aussi efficace mais il était loin de s’en plaindre… Et d’ailleurs il ne bougea pas en le sentant émerger, le maintenant doucement contre lui en venant doucement embrasser son crâne… Et s’amusant des deux petites marques rougeâtres à la base de son cou et qui allaient y rester un bon moment.

A vrai dire Lüwen ne pensait pas à la base qu'une simple partie de cartes pouvait « déraper », et pourtant c'était presque la direction qu'il avait choisie en acceptant ce type d'enjeu : déshabiller son amant. Et après une grande hésitation, une certaine galère, plus mentale que physique, il fallait bien l'avouer il y parvint. La demande de ce dernier, de faire ce dont il avait envie de faire le déroutait. Il ne savait pas, ne voulait pas que ses envies soient honteuses, bizarres, ne lui fassent pas plaisir ou soient maladroites. Alors il était tout simplement bloqué et encore plus quand il l'amenait à lui.

Pour autant, Nishiki ne se fâcha pas et lui permit même d'apaiser quelques uns de ses doutes, si bien qu'au cours de quelques caresses plutôt très bien placées et agréables pour le ministre, il fini par lui dire qu'il pouvait aller jusqu'au bout. Tout avait été nouveau, un peu douloureux au début, puis, un mélange, et enfin, c'était agréable. Agrippé à son amant, le ministre s'était finalement lâché et avait laissé sa voix le mener, ayant découvert une sorte d'extase qu'il ne connaissait pas. Pour autant il n'avait rien fait de ses petites mains. Malgré tout, il s'endormait contre son compagnon, de bonne humeur mais épuisé.

Une heure de repos. Une bonne petite sieste qui lui était nécessaire autant à cause de l'effort que de sa maladie. Il pouvait sentir la chaleur de Nishiki et son baiser dans ses cheveux. Si l'on avait été la nuit, il aurait continué à dormir mais là, il devait tout de même travailler. Passant sa main devant ses yeux pour se réveiller…

«  Hn… Mince…  »

Ha bah oui, les lentilles, quelle idée. Bâillant un peu le ministre quitta les bras de Nishiki avait un certain regret avant d'aller dans la salle de bain et de tout simplement les ôter après s'être consciencieusement lavé les mains. Il en profita pour mettre son peignoir en soie qu'il appréciait tant. Un petit peu froid. Il se fit la remarque qu'il aimerait bien voir Nishiki dedans… Un à sa taille serait une bonne idée… S'étirant et bâillant un peu il se dirigeait vers le lit pour ramasser les cartes qui traînaient parterre et sur le lit.

«  Une heure… Ca va… Je vais devoir faire le rapport et finir les dossiers que j'ai emmené. Tu as bien dormi… ? Enfin, si tu as dormi… ?  »

Lüwen devait clairement dormir le double que son compagnon, si pas le triple parfois. Une fois toutes les cartes en main il allait ouvrir son placard pour les ranger.

Il laissa le temps à Lüwen d’émerger à son rythme, bougeant peu et se contentant de caresser doucement son dos et sa taille dans des gestes doux. Les réveils étaient toujours des moments qu’il aimait bien, calme et doux, et propice à une câlinerie sage que le majordome appréciait toujours beaucoup… Du moins quand une lentille oubliée ne faisait pas des siennes dès les premiers instants. Il retint un léger soupir en le laissant partir, sa main effleurant sa peau en une caresse alors qu’il se levait pour rejoindre la salle de bain. En temps normal, discipliné, il se serait levé aussi, aurait repris ses vêtements mais… Non.

Cette fois, il resta simplement à traîner dans le lit. Allongé sur le ventre, les draps recouvrant uniquement ses jambes – son tatouage sur son dos devait ressortir fortement sur les draps blancs –, il croisa les bras sous sa tête et suivit son amant des yeux, incapable de se départir d’un petit sourire et profitant de la vue sans se cacher le moins du monde. Au moins, Lüwen n’avait pas l’air d’avoir mal… C’était plutôt une bonne chose. Et quand Lüwen revint avec son peignoir, vision très agréable pour ses yeux au passage, il n’était toujours pas décidé à bouger, lui laissant le plaisir de ramasser les cartes que leur ébat avait quelque peu éparpillé autour du lit.

En vérité, il serait bien resté dans ce lit bien plus longtemps. Eh oui, même lui, parfois, ça lui arrivait d’avoir envie de ne rien faire, de juste traîner, sans prise de tête, sans travail, sans responsabilité… Des fois qui pouvaient certes se compter sur les doigts d’une main, mais elles en étaient d’autant plus précieuse. Et pourtant… Quand Lüwen eut fini de retrouver toutes les cartes, il s’étira longuement dans un soupir paresseux avant de se dire qu’il n’allait quand même pas glandouiller toute la journée et de finir par se lever. Il rejoignit Lüwen qui était en train de ranger les cartes dans son placard et vient se coller dans son dos, glissant les bras autour de sa taille dans une câlinerie tendre en venant poser son menton sur le sommet de son crâne., rattrapant un peu ce moment que la lentille dissident lui avait volé. Il y avait des petites habitudes auxquelles il tenait et… celle-ci en faisait partie. Ça compensait un peu le petit manque de contact qu’il pouvait ressentir, parfois.

- Je me suis reposé, oui. Et tu en avais besoin, ne te fustige pas pour ça.

Simplement reposé, c’était déjà pas mal, en soit. Il resta contre lui le temps qu’il range le jeu de carte, caressant distraitement son ventre, son regard errant un peu dans l’étagère.  Le plateau d’échec était rangé… ça faisait un moment qu’ils n’avaient pas fait de parties, mais Lüwen se fatiguait facilement et il servait moins. Ça allait être compliqué pour lui quand il allait reprendre, mais ça lui était égal. Son regard sans vraiment qu’il y fasse attention sur les autres étagères, plus par une vieille habitude que par réelle curiosité – il avait déjà ouvert ce placard plus d’une fois et n’était pas du genre à aller fouiller dans les affaires des autres. Et puis, ses yeux glissèrent sur l’étage de livre qui attira son regard et à laquelle il n’avait jamais vraiment prêté attention. C’est qu’il en avait déjà pillé une bonne quantité pendant qu’il était en convalescence – avec la permission du propriétaire bien sûr – et du coup il regardait… et…  Et bien étonnement il y avait des choses qu’il connaissait.

Haussant un sourcil autant étonné qu’un peu amusé. Gardant Lüwen dans l’étau de son câlin, il étendit un bras vers un des ouvrages, à simple portée de main pour lui mais que Lüwen devait avoir plus de difficultés à attraper, lui… Et une fois le livre en main il ne put que constater qu’il ne s’était pas trompé sur son contenu – en même temps avec un titre aussi explicite que son contenu, difficile de viser à côté. Et s’il l’avait vu sur de nombreuses étagères du Chabanais, dans certaines chambres particulière, il ne s’attendait pas à retrouver ce petit recueil fort explicite dans la chambre de son amant. D’ailleurs en regardant rapidement les titres des autres ouvrages… un ou deux lui était familier et il avait certainement déjà dû les croiser. Il l’ouvrit pour le feuilleter rapidement d’une main… Pour le coup, cette version là n’était pas vraiment celle du Chabanais, mais un peu plus… spécialisée. Le valet observait ça avec un petit sourire nullement gêné… ce qui ne devait pas être le cas de l’homme contre lui. Il pouvait presque le sentir rougir même sans l’avoir en face de lui. Et la remarque qui suivit était bien prononcé sur le ton de la plaisanterie, dénuée de toute méchanceté ou reproche.

- Je ne pensais pas que tu avais ce genre de lecture. Et alors, ça t’as inspiré ?

Quand Lüwen retourna dans la chambre il ne s'attendait pas à voir Nishiki toujous couché… Et il pouvait honnêtement dire qu'avec son tatouage ainsi exposé le ministre rougit légèrement… Jolie vue ou quelque chose comme ça… Du coup le voilà en train de ramasser les cartes. Nishiki avait l'air plutôt serein et c'était apaisant. Pas que Lüwen soit stressé mais le ministre pensait déjà à tout ce qu'il allait faire du reste de sa journée et les tâches s'ajoutaient et se plaçaient dans sa tête sur un ordre de priorité concernant les dossiers. Il ne les avait pas encore mais il travaillait déjà.

Une fois devant son placard il déposa les cartes et ses yeux, verts cette fois, se posaient sur les divers choses qu'il n'avait pas utilisé depuis longtemps. Il avait entendu un bruit de drap mais ne s'était pas forcément attendu à ce qu'il vienne l'enlacer. Doucement Lüwen rougissait mais restait calme… La position lui plaisait plutôt bien même si son amant était nu derrière lui.

«  Hmmm…  »

Oui mais bon, je n'aime pas dormir en pleine journée, j'avais du travail. Traduction, quelque chose comme ça… A l'aise, mis sa tête un peu plus en arrière, ce qui devait rendre la position de Nishiki plus confortable. Ses mains s'étaient timidement posées sur ses bras avant qu'il ne se rende compte d'une chose… Nishiki mesurait… Hm… A vrai dire certainement presque deux mètres et ses lectures secrètes étaient… Tout en haut… Le pire dans l'histoire c'est qu'il avait l'air d'avoir remarqué les bouquins.

Sans aucun doute que le ministre devenait… Totalement pivoine et que l'apaisement s'était déjà envolé pour laisser place à quelqu'un de manifestement… Très gêné… Il n'avait pas eu spécialement envie que Nishiki tombe dessus…

«  Je… J'ai juste voulu… M'informer…  »

Mouaaaai. Pour autant il fallait imagine le rouge certain de son visage quand il avait parcouru ces… œuvres… Et puis il y avait des choses qui lui avaient fait envie…

«  … Mais je ne suis pas capable…  »

D'appliquer ? C'était à peine visible, à peine.

« Est-ce que c'est étrange, ce genre de... Livres ?   »

Ce petit sentiment de honte ou de peur quand vous avez l'impression de faire quelque chose d'interdit...

Le marmonnement de son amant à sa petite remarque lui parut bien dubitatif… Et il se demandait bien si Lüwen grognait simplement pour le plaisir ou s’il s’agissait d’une reproche envers lui qu’il n’osait pas lui formuler parce qu’il l’avait mis en retard dans son travail. Au fond ce n’était peut-être pas lui-même qu’il fustigeait, mais bine le majordome… Le manque d’expression de son compagnon n’était pas toujours des plus simples à comprendre, parfois… Il retint un léger soupir, se contentant de profiter de l’étreinte dans laquelle Lüwen n’avait pas l’air si mal, tout de même.

Enfin du moins, jusqu’à ce qu’il ne récupère le bouquin… il le sentit se tendre presque instantanément dans ses bras alors qu’il feuilletait rapidement le bouquin avec une remarque qui se voulait pourtant là pour essayer de détendre un peu l’atmosphère… Mais il aurait dû savoir que c’était une action bien vaine. Et alors qu’il reposait le livre où il l’avait trouvé, le ministre commençait déjà s’épancher en justification hésitante… Presque incapable de finir une phrase. Et sa dernière le fit bien vite déchanter et lui fit regretter le geste naturel qu’il avait eu en attrapant ce livre.
Encore une fois, cette impression que Lüwen craignait quelque chose le frappa. Était-ce de sa réaction qu’il avait peur ? Nishiki ne pouvait s’empêcher de le penser… Malgré tout ce qu’il pouvait essayer de faire pour le mettre en confiance, qu’il ne l’ait jamais jugé, critiqué… Ce n’était visiblement pas encore assez suffisant et il se sentait coupable, autant qu’il se demandait ce qu’il pouvait faire en plus et surtout, comment.

- Non Lüwen, ce n’est pas étrange, c’est normal… Ah… Viens.

Soupirant, il se détacha de lui et lui attrapa la main pour le ramener jusqu’au lit où il s’assit avant d’attirer son amant sur ses genoux… Quoi que… c’était peut-être une mauvaise idée et qu’il allait se sentir encore plus gêné ? Il ne savait plus trop ce qu’il pouvait faire ou non il fallait bien l’avouer… Dans le doute il attrapa un bout de couette pour la mettre sur ses genoux avant que Lüwen ne s’asseoir. Ça ferait l’affaire, au moins un peu… Il avait l’impression qu’à chaque fois qu’il faisait un peu en avait, il en faisait cinq autre en arrière. Il vint glisser une main sur son visage avec douceur, lui enlevant quelques mèches de cheveux de devant ses yeux.

- Que tu veuilles savoir comment se passent les choses est normal… Même si tu sais que tu peux me demander, mais tu as du mal avec ça. Et puis, ça me montre aussi que ce qu’on fait, ou ce qu’on pourrait faire t’intéresse… ou te fais envie. Que je ne suis pas juste là à t’imposer les miennes. Et il n’y a rien de mal à en avoir, ou de… honteux ou… je ne sais pas ce que tu peux penser d’autre.

Parce que finalement, c’était un peu la chose qui ressortait des réactions comme ça… Qu’il était là, à lui imposer sa propre volonté et ses désirs. Il essayait que ça ne soit pas le cas, pas trop… Il soupira légèrement. Lüwen allait sans doute répondre d’un mh évasé ou ne pas répondre du tout et simplement rougir…  Il ne pouvait qu’espérer que ses mots finisse par le toucher, à un moment ou à un autre… Et qu’il arrêterait d’avoir peur de lui.

Contre toute attente, Nishiki allait reposer le livre sans forcément continuer dans la plaisanterie. Ce qui l'aurait gêné, certes, mais cela ne voulait pas dire que discuter de cela n'aurait pas eu une agréable finalité. Il ne répondait aucunement à ses justifications maladroites et lui disait juste que c'était normal. Mais bon, avoir un comportement dit normal n'était pas toujours très simple pour notre ami le ministre. Pour autant Lüwen n'était pas certain d'avoir bien répondu à sa plaisanterie car Nishiki soupirait et le fit venir avec lui sur le lit, mettant avant une couverture sur ses genoux…. Eviter un contact direct avec l'intimité de Nishiki était plutôt une bonne idée. Pour autant il se doutait que cela déplaisait au majordome.

Néanmoins cela marchait, Lüwen était plus à l'aise ainsi sur ses genoux que sans aucun vêtement, surtout que son peignoir n'était pas très épais et qu'il n'avait rien en dessous. Il le laissait bien sûr toucher son visage, un peu rouge. Le discours qu'il eut ensuite l'inquiétait un peu… Avait-il l'air…. D'être forcé ? De ne pas être intéressé ? En miroir il posa sa main sur sa joue et la caressa un peu de son pouce.

«  Je suis désolé. Ce n'était certainement pas un reproche que tu me faisais mais, si tu n'arrives pas à savoir c'est que je ne l'ai pas bien ou pas exprimé. Je suis désolé si je n'arrive pas à montrer que j'aime…. Et que j'ai envie de faire ce qu'on fait… Parce que c'est le cas… Toute à l'heure, je te l'ai demandé sincèrement… Qu'on aille jusqu'au bout… J'y avais déjà pensé plusieurs fois… Oui, encore une fois, je pense beaucoup trop et je n'agis pas assez…  »

Nishiki ne lui faisait pas de reproche. A vrai dire il n'en avait même pas la peine car le ministre se reprochait tout seul son attitude face à Nishiki. Lüwen se considérait comme un piètre amant, et espérait vraiment qu'il arrive à développer ce côté tactile qui lui manquait mais qui chez son compagnon était tout à fait agréable…

Approchant son visage du sien, Lüwen vint l'embrasser avec douceur mais non pas sans fougue, descendant doucement sa main sur son cou, son torse et ses hanches, approfondissant le baiser et se collant un peu à lui. Initiatives...

Son compagnon voulut bien s’installer sur ses genoux comme il lui avait implicitement demandé. Bon au moins, la couverture n’était pas trop une mauvaise idées parce qu’il n’était venu avec trop de réticence. Un bon point. Et le valet observait le visage de Lüwen en lui parlant, se demandant bien comment tournerait la discussion… Si discussion il y aurait. Mais son interlocuteur n’avait visiblement pas l’intention de partir, vu qu’il vint glisser la main sur son visage. Nishiki ferma les yeux à ce contact agréable, profitant du toucher. Des yeux qu’il rouvrit en entendant les premières excuses de son vis-à-vis. Ah… ça n’allait pas arranger sa culpabilité… Même si, mise à part le fait qu’il était désolé, le reste de ses paroles avait plutôt tendance à être rassurante… Et il avait raison sur certaines choses… Nishiki appréciait également le petit trait d’humour de sa phrase.

- Tu n’as pas à être désolé. Bien sûr que ce ne sont pas des reproches, j’essaie juste de… te comprendre mieux, mais j’ai aussi mes ratés. C’est pour ça que j’essaie d’en parler, des fois, mais j’ai toujours l’impression de t’en demander trop et c’est moi qui m’en excuse. J’ai toujours cette inquiétude de te faire peur, ou fuir, parce que je suis trop… trop…

Lui-même ? Nature ? Direct ? Tactile ? C’était un peu dur à définir, même pour lui… Mais les sentiments, ce n’était jamais simple et d’expérience, il savait qu’il valait mieux essayer d’en parler plutôt que de tout laisser sous le tapis… Même si ce n’était pas des plus simples, ni pour l’un ni pour l’autre. Lüwen était naturellement peu expansif et lui-même avait du mal à s’exprimer quand il s‘agissait de sa propre personne, ça n’aidait pas vraiment à la communication.

Il cherchait encore ses mot quand son compagnon vint l’embrasser, avec un douceur fougueuse qui lui fit un bien fou. Il ferma les yeux et passa ses bras autour du cou de son amant en répondant à son baiser tout en le laissant guider les choses. La main sur sa peau le fit frémir et apparaître une petite chair de poule de plaisir sur son passage et il soupira agréablement entre les lèvres de son amant. C’était peut-être bête, mais ces simples caresses l’apaisaient. Il n’y avait pas besoin de systématiquement glisser sur un terrain plus poussé – même si son corps ne restait pas forcément neutre, lui –, simplement ce genre de gestes, de temps en temps, lui suffirait amplement. Quelque chose qui vienne de Lüwen, sans qu’il ne l’ait initié. Il rompit le baiser, gardant son front contre celui de son compagnon et lui offrit un sourire chaud.

- Si c’est plus simple pour toi… J’aimerais bien savoir ce qui à pu t’intéresser dans ce que tu as vu, ou lu. Tu me montrerais ?

Peut-être que si les mots étaient encore compliqué, des images ou des textes seraient plus simples ? Et puis ça pouvait se montrer agréable… Nishiki avait envie de savoir ce qui pourrait faire envie à Lüwen, vu que ce dernier s’était renseigné plus qu’il ne l’avait imaginé… Et des envies, il en avait vu ce qu’il lui disait, mais sans forcément savoir les formuler, ou alors à beaucoup les cogiter. Si ça pouvait aider, pourquoi ne pas tenter le coup ? Enfin, si son compagnon était partant, bien évidemment.
Profitant qu’il se soit rapproché de lui, il vint poser sa tête sur son épaule, les bras toujours passé autour de lui et pencha légèrement la tête sur le côté…

- Mors mon cou…

Il avait murmuré sa demande contre sa peau, la zone en question consciencieusement offerte aux lèvres de son compagnon. Oh il se connaissait assez bien pour savoir comment il allait réagir… Mais il voulait lui montrer qu’il n’avait pas grand-chose à craindre de ce qu’il pourrait lui faire, bien au contraire, et que lui aussi était capable de lui déclencher des réactions bien agréables.

Peut-être qu'au final les deux hommes avaient des excuses à formuler ? C'était certainement la meilleure façon de penser. Nishiki n'était pas parfait, et il devait composer avec ses propres envies et celles de Lüwen… Celles invisibles de Lüwen, excepté quand le physique s'y mettait. Pour autant il n'avait pas l'impression de trop. Enfin, il voyait qu'il était tactile, certes il rougissait à chaque fois mais il appréciait cela.

Le voyant réfléchir, un peu trop n'est-ce pas, le ministre allait s'embrasser sans lui demander la permission, espérant le rassurer. Il lui annonça, après ce baiser, après lui avoir caressé doucement la hanche.

«  Je…. Tu ne me fais pas peur… Et je ne vais pas te fuir. Au contraire, j'aime bien ce que tu fais….  »

Parler n'était pas facile pour, pas de ce qu'il voulait ou de ses sentiments en tout cas. Pouvoir montrer était une meilleure idée. Il hocha donc timidement la tête. Il le ferait. Il avait en plus déjà une idée en tête avec le livre qu'il avait sorti, ayant marqué plusieurs pages dans sa tête pour… peut-être essayer un jour… ?

Mais pour le moment il restait contre son amant, qui posait sa tête contre son épaule. Ce qu'il entendit après le fit rougir, mais au moins il savait ce que Nishiki désirait et il le fit donc, laissant lui aussi une marque rouge sur son corps…. Et il le fit même une deuxième fois, léchant les blessures, avant de descendre tranquillement et de déposer quelques baisers sur son torse. Son cerveau tournait pourtant encore à plein régime.

«  J'arrive.  »

Lüwen ne tarda pas à faire à aller retour vers son placard, cherchait la page du livre et le donna à Nishiki. Un homme en portant un autre, au niveau de la taille… Semblable à ce qui avait pu être initié sous la douche mais pas continuer. Le ministre se demandait si Nishiki le désirait pour maintenant car lui, ça se voyait en partie… Merci le tissu ample ?

En sentant les lèvres de Lüwen sur sa peau, il frémit un peu d’avance et ne retint pas un gémissement fort plaisant à entendre quand les dents de son compagnon vinrent marquer sa peau, penchant naturellement encore plus la tête. Un autre doux bruit, plus faible, se laissa entendre quand il y passa sa langue… tout comme quand il commença à descendre sur son torse. Il se pencha légèrement, une de ses mains venant s’appuyer un peu en arrière sur le matelas, lui laissant de la place… quand il se releva avec un simple petit mot. Il avait un peu le don d’être anti-climatique ce ministre… Mais Nishiki l’observa aller chercher le livre, puis chercher dans le livre qu’il lui tendit… Eh bien pour le coup c’était une utilisation de sa proposition des plus rapides… Et des plus agréables. Leur petite câlinerie sous la douche l’avait-il marqué ?

Nishiki reposa le livre à côté du lit et se releva pour revenir contre son amant, glissant ses bras autour de ses reins par-dessus son peignoir. Sans la couette pour le dissimuler à moitié, son envie était plus que claire… Il embrassa Lüwen avec une envie passionnée. Il n’avait pas dû trop se débrouiller comme un manche si monsieur avait envie de remettre le couvert. Rompant le baiser, il lui mordit légèrement une lèvre en souriant, joueur.

- Tu te sens assez en forme ?

Bon il venait de dormir une petite heure mais tout de même… il préférait s’en assurer plutôt que de l’épuiser jusqu’à la moelle. Et puis, n’était-il pas en train de râler sur son travail à peine cinq minutes plus tôt ?

Mais le ministre était bien en forme et, au final, le travail fut simplement reporté à… plus tard, les deux hommes lui préférant largement un tout autre type d’activité, plus que largement inspirée de ce que Lüwen lui avait montré… Et qui leur permis de tester un peu la solidité des murs de la pièce. Un ébat qui fut somme toute un peu plus agréable que la première fois à peine une heure plus tôt, plus intense aussi… les deux hommes ayant tous deux un petit stress en moins sur leurs épaules… Heureusement qu’ils étaient seuls dans la maison parce que vocalement aussi, le niveau n’était pas le même ni pour l’un ni pour l’autre…

Une fois encore, ils se retrouvèrent sous les draps une fois libérés… Et alors qu’il était plutôt parti pour travailler avant ce nouveau dérapage, il ne fallut que quelques secondes à Lüwen pour replonger dans le sommeil, à moitié installé sur lui, son corps tremblant témoignant de son épuisement. Par leur activité, par les émotions, par la maladie… Le travail pouvait bien attendre et le valet était prêt à servir d’oreiller aussi longtemps qu’il le faudrait.

Lüwen ne pouvait qu'apprécier les réactions de Nishiki signifiaient que lui non plus ne s'y prenait pas trop mal dans ses gestes. Avant de répondre à l'invitation il avait décidé d'aller lui montrer ce qu'il aurait aimé faire en s'asseyant à côté de lui, lui montrant le livre si secret...Le valet le prit et le reposa ensuite, allant contre lui même s'il n'y avait plus de couette, l'embrassant. Le ministre lui avait assuré être assez en forme, même s'il se sentait un peu fatigué, ce n'était pas grand-chose. L'on n'oublierait pas quelque chose ? Le travail ? Et bien il serait reporté dans quelques dizaines de minutes… Cela ne changeait pas grand-chose, si ?

Rapidement amené vers le mur pour en faire plus que tester la solidité, Lüwen s'était tenu à Nishiki, accroché comme un petit koala, appréciant largement la force de ce dernier qui l'aidait à concrétiser ses envies. Il y avait beaucoup moins de stress que durant la dernière heure, il semblait bien moins inquiet et en conséquence, le touchait plus, développait plus ses idées et pas juste dan ses pensées, et surtout, faisait bien plus de vocalises… Heureusement qu'il n'y avait qu'eux dans la maison.

Après ce moment plutôt éprouvant d'amour le ministre épuisé allait sur le lit avec l'aide de Nishiki. La petite marmotte se coucha et s'endormit directement sur son confortable oreiller humain, sous la couverture. Le travail ne serait décidément pas pour tout de suite.

Encore une petite heure passa avant que Lüwen ne réouvre enfin les yeux, toujours contre Nishiki. Il passait décidément cette journée à dormir, en plus d'autres activités… Le travail lui revint cette fois-ci en mémoire et il soupira contre son amant.

«  Hmm…. Rebonjour…  »

Et un petit bisou, tout de même. Bâillant Lüwen se releva, avant de se lever définitivement et de suivre Nishiki sous la douche. Lui aussi avait sué… Ha  : une légère douleur… Bon… ça passera, ce n'était pas grand-chose… Et non, aucun dérapage sous la douche, le ministre n'avait plus le temps, mais cela n'excluait pas un petit câlin. Une fois rhabillé… de son peignoir et d'un pantalon, le ministre pouvait enfin se mettre à son bureau pour effectuer le travail qu'il n'avait pas fait… Tout en observant son majordome faire ses exercices. Joli corps… Depuis quand le ministre pensait à cela ?