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 Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }

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Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 5 Mar - 21:00

Une très longue journée ministérielle, comme d'habitude, bien qu'en ce jour précis il n'y avait pas eu d'accident comme dans la semaine précédente. Tout ne s'était pas déroulé comme sur des roulettes, il y avait eu des erreurs, des réunions un peu trop longue et pleine de blabla, des demandes parfois étranges mais au moins, le ministre quittait son travail a dix-huit heures précises, en compagnie de son valet, avec la plus grande envie de manger et d'aller dormir, il fallait bien l'avouer, comme la plupart du temps après une rude journée.

Et pourtant, ce n'était pas tout à fait ce qui était prévu. Dans son précieux agenda était noté une réception. Encore une, oui, Lüwen était invité à une petite soirée mondaine qui avait pris le soin d'insister tout particulièrement auprès du ministre de l'intérieur.  Une fois rentré le ministre se posa cinq minutes pour pouvoir se laver et se changer, revêtant une tenue un peu plus esthétique et soignée que son costume de ministre. Un ensemble noir avec des bordures en dentelle rouge, une cravate plus foncée pour éviter de trop exposer notre pseudo asociable, le tout allant avec ses lentilles. Il ne quittait toujours pas sa boucle d'oreille qui rendait parfois les gens curieux. Il enfila ensuite de belles chaussures noires cirées, toujours avec ses petites talonnettes, gagnons 3 petits centimètres avant d'enfiler une longue veste sombre. Une fois totalement prêt et correctement coiffé il s'en alla rejoindre Nishiki sur les coups de dix-neuf heures pour qu'ils se rendent chez leur hôte.

~ ~ ~


La soirée avait été très longue comme d'habitude. En vérité heureusement que son majordome avait été présent, il avait pu discuter un peu avec lui, et il avait même été le sujet de conversation d'un homme qui l'avait aperçu dans un autre établissement. Quelques flatteurs étaient venu lui rendre visite mais le ministre n'avait répondu que par politesse.  Sans trop en faire il avait pu profiter de quelques douceurs… La seule motivation à se rendre à ce genre de fête, en vérité…

Le De Clèves quittait à présent la maison, il était vingt trois heures passées et il était bien déterminé à rentrer chez lui et à dormir paisiblement. Au bout de plusieurs minutes, Lüwen traversait une zone plutôt sombre. Personne n'avait encore eu l'idée de réparer l'éclairage ? Il soupira mais il ne garda pas cette attitude longtemps. En voyant soudainement plusieurs hommes cachés dans l'ombre (ou des femmes, ne soyons point impoli) venir vers eux, vraisemblablement armés de couteaux il fronça les sourcils. En se retournant il remarqua qu'ils étaient aussi encerclés. Trois devant et trois derrière. Ils avaient clairement l'air hostiles et certainement pas bourrés comme l'autre fois… Le ministre serra le poing.

«  Que signifie cette embuscade ?!  »

Bon il n'était pas sûr d'avoir de réponse mais il ne montrerait aucune peur ni aucune faiblesse, hors de question, sa voix restait stable et assurée.


Dernière édition par Lüwen De Clèves le Jeu 14 Mar - 23:58, édité 1 fois
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMer 6 Mar - 13:59

La réception commençait à s’éterniser. Nishiki avait accompagné son employeur à une petite réception presque improvisée et… dire qu’il s’ennuyait était sans doute un léger euphémisme. Sans être particulièrement friand de ce genre de moment, il en avait pourtant l’habitude, vu le nombre inconsidéré d’évènements de ce genre auquel il avait dû participer mais… Il fallait croire que même les meilleures habitudes finissaient par se perdre. Ou alors, c’était peut-être parce qu’il avait passé une partie de son temps à recevoir les condoléances de tous les collègues qu’il n’avait pas croisés depuis la mort d’Elena et que ça commençait sérieusement à lui peser. Il avait bien eu quelques moments de respiration quand Lüwen était venu discuter – parce que visiblement, il s’amusait tout autant que lui – mais somme toute, le temps passait bien lentement.

C’est donc plutôt avec contentement qu’il suivit le ministre quand ce dernier lui annonça qu’ils partaient, calant son pas sur celui de son chef. Le valet accueillit le vent frais avec un discret soupir de satisfaction. Si avoir une résistance au froid supérieure à la moyenne était un avantage ne extérieur, il se retrouvait vite à étouffer dans un milieu clos avec autant de monde.
Sauf que bien évidemment, le trajet du retour ne pouvais pas se passer sans un imprévu supplémentaire, n‘est-ce pas ?

Nishiki repéra les quelque individus dans l’ombre sans doute en même temps que Lüwen, s’immobilisant presque instantanément pour jeter un regard circulaire autour d’eux. Six personnes les entouraient dans un calme placide et silencieux. Il entrevit le reflet de lame dans la main de plusieurs d’entre eux, probablement des dagues sou des couteaux… et la première pensée qui lui traversa l’esprit fut qu’ils étaient bien nombreux et visiblement bien organisés pour un simple larcin. Mais le ministre parla à ce moment-là, attirant l’attention sur lui. Nishiki lui lança un coup d’œil fugitif, mais emplit de perplexité.

Non, vraiment, Lüwen en faisait parfois un peu trop à son goût.

Mais il n’eut pas vraiment le temps d’y porter plus d’attention : loin de vouloir discuter, deux des assaillants se jetèrent sur eux. Sachant que ce dernier était capable de se défendre – ce qui, il devait l’admettre, était un avantage considérable –, Nishiki se positionna par réflexe derrière le ministre, couvrant ses arrières en essayant de le gêner le moins possible. Et les quelques secondes qui suivirent confirmèrent la première intuition du valet : ces gars-là étaient des pros, pas de simples voleurs de rues. Des mouvements fluides, précis, faits pour blesser, ou pire.
Un bruit d’objet qui tombe derrière lui. Il jeta un coup d’œil plus que furtif, le temps d’entre-apercevoir une lame au sol – le ministre avait visiblement réussi à désarmé son adversaire, mais un autre entrer déjà dans la danse. Lui-même du bien vite se reconcentrer sur ses propres problèmes en voyant une lame passer un peu trop proche de son visage.
L’avantage du nombre était flagrant. Les gens contre eux se relayaient régulièrement, économisant leur force en essayant de les épuiser. Shiki ne pouvait pas dire ça vraiment dire que la stratégie était mauvaise puisqu’elle fonctionnait plutôt bien. Il avait du mal à faire réagir son corps de manière fluide, ralentit par des réflexes émoussés par la fatigue et sa pauvre veste était déjà déchirée en plusieurs endroits. Heureusement, l’instinct développé par des années de pratique était lui, toujours présent et lui avait déjà évité le pire. Mais pour combien de temps ?

- Lüwen !

Sans attendre de réaction de sa part, Nishiki attrapa le bras de l’intéressé sans vraiment attendre de réaction et l’écarta rapidement de la trajectoire d’un coup qui lui arrivait dans le dos. Sauf qu’il ouvrit la porte à l’homme sur sa droite. Il réagit trop tard et, avant qu’il ne puisse faire quoi que ce soit, sentit la lame du couteau s’enfoncer dans sa cuisse et remonter jusqu’à sa hanche, laissant une longue traînée sanglante derrière elle. Une protestation douloureuse s’échappa de ses lèvres, mais il réussit à attraper le poignet de son agresseur pour amplifier son mouvement pour venir heurter son crâne de son coude. L’homme s’effondra inerte au sol tandis que la jambe du valet lâchait sous son poids, le faisant tomber à genoux au sol. La longue plaie irradiait douloureusement et, au milieu des points noirs qui commençaient à danser devant sa vision, il ne pouvait qu’espérer qu’elle ne soit pas trop profonde.
Un mouvement à la périphérie de sa vision le fit réagir d’instinct. Un de ses adversaires, le croyant sans doute vulnérable, s’était bêtement jeté sur lui. Shiki se contenta de pivoter maladroitement sur sa jambe en état pour le déséquilibrer avant de lui asséner un coup sec – mais pas trop – à la base de la nuque, le faisant tomber comme une masse.

Le bruit sourd dans son dos, suivit d’une masse s’effondrant sur le sol lui glaça le sang. Il tourna la tête pour apercevoir Lüwen, à terre, visiblement inconscient… ou du moins dans un état qui s’en rapprochait. Dieu merci il respirait encore.
Merde…
Serrant les dents, il se força à se relever, la jambe tremblant sous la douleur, restant au plus proche du ministre à terre. Il restait trois hommes debout, dont un visiblement blessé… Lûwen avait dû réussir à en neutraliser un d’une manière ou d’une autre. Mais ceux qui restaient n’avaient pas l’air vraiment décidés à attaquer, attendant sans doute qu’il se fatigue tout seul. Les lâches.
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMer 6 Mar - 14:58

C'était un soir relativement calme pour Gaël. Son maître était en train de batifoler quelque part avec une demoiselle ou un monsieur, il ne savait pas trop. En tout cas il s'était assuré que Lukàs ne court aucun danger et qu'il était entre bonnes mains - oh oui, il l'était - avant de s'en aller pour quelques heures afin de profiter de sa soirée, et de retourner auprès de Lukàs avant le lever du soleil. Ce qui lui laissé donc plusieurs heures de temps libre. Il aurait volontiers contacter Nickolas pour lui proposer d'aller faire un tour au casino afin de voir quel était cet endroit et de se renflouer un peu les poches mais Gaël ne voulait pas trop s'éloigner de la Ville-Haute pour ne pas être trop loin de Lukàs, au cas ou.

Il profita alors de ce temps libre pour aller dans un bar histoire de boire un peu sans pour autant se saouler la tronche vu qu'il devait ensuite s'occuper de Lukàs. Il lui arrivait de beaucoup boire, ça oui, mais jamais lorsqu'il savait Lukàs hors de chez lui. Il se contenta alors d'un simple verre de whisky, rien d'assez pour le mettre dans un état qu'il ne contrôlerait plus. Il buvait simplement pour le plaisir du gout, voilà tout. Et puis après une heure à discuter avec le barman qu'il connaissait bien, il décida finalement qu'il allait rentrer dans ses appartements pour lire, le temps d'aller ensuite rejoindre Lukàs qui à ce moment devait être en plein ébat. Aaah, certains avaient de la chance.

D'autres moins.
En passant prêt d'une ruelle, ce fut d'abords les bruits étranges de combat qui avaient attiré l'attention du valet. Il connaissait bien les combats vu qu'il faisait des affrontements clandestins dans les sous-terrains. Mais il était tard et il se trouvait dans la Ville-Haute alors un combat ici était assez inhabituelle. Laissant sa curiosité prendre le dessus, c'est un pas cependant relativement calme qu'il s'approcha du chahut. Il était tout de même assez loin pour que personne ne le remarque et de toute façon vu l'agitation, les combattants étaient tous bien trop occupé pour faire attention à une ombre au bout du chemin. En tout cas il arriva juste au moment ou il vit l'un des hommes se prendre un joli coup de matraque dans le haut du dos et s'écrouler lamentablement au sol. Dans le dos, c'était lâche mais Gaël n'allait pas du tout juger car il était bien du genre à faire la même chose parfois.

Gaël fronça les sourcils lorsqu'il reconnu la personne qui venait de tomber au sol. Le ministre Lüwen De Clèves. Certainement une attaque orchestrée parce qu'au vu du peu de combat qu'il venait de voir, les agresseurs savaient bien se débrouiller. Et puis si Lüwen était de sorti, Nishiki devait également être dans les parages non ? Et d'ailleurs en parlant du loup, celui-ci venait de se relever en traînant la patte pour s'approcher du ministre, voulant le protéger.

Bon et bien, trêve d'hésitation car Gaël sentait que s'il n'intervenait pas on pourrait bientôt lire sur les journaux la mort du ministre, et Lukàs avait des affaires en cours avec lui. Et puis il devait bien ça à Nishiki, non ? Il sorti alors son couteau tout en s'approchant et... bon, nous parlons ici de Gaël, alors faire son intéressant, il adorait ça. « Six contre deux ? C'est pas un peu lâche ? » Il y en avait trois au sol déjà, mais il restait cependant trois autres agresseurs debout, même si l'un d'eux semblait blessé. Les hommes ne s'attendaient pas à voir débarquer quelqu'un ici, alors ils furent assez surpris et par conséquent Gaël en profita pour en attraper un par le front et le frapper contre le mur avec une certaine violence. Il ne retenait pas ses coups, mais savait ce qui pouvait tuer ou non, et en l’occurrence ce type survivrait - bon il aurait quelques séquelles certes, mais en vie. « Ha voilà, déjà c'est plus équitable comme ça. » Il avait un petit sourire narquois, tout en jouant avec son couteau. Gaël aimait ce genre de risque, cela le faisait vibrer de ressentir de l'adrénaline, qui était comme une drogue pour lui. Il pouvait presque prendre cette agression comme un jeu. Il restait donc deux hommes debout dans chaque camp. L'homme déjà blessé prit Nishiki pour cible, qui lui semblait être un adversaire plus facile vu sa blessure à la cuisse. Tandis que l'autre s'approcha de Gaël, celui-ci recula d'un pas avec un petit sourire narquois sur le bord des lèvres. « J'en ai maté des plus coriaces que toi, tu sais ? » Bon il faisait clairement la malin car il n'y avait pas beaucoup d'adversaires et qu'il était en forme, mais il serait arrivé plus tôt, au tout début de "l'embuscade" il aurait certainement fermé son clapet.

L'homme se rua sur lui prêt à lui mettre un pain dans la gueule mais Gaël se décala sur le côté en posant son bras sur le poing de l'homme, lui faisant perdre l'équilibre, et il en profita pour lui planter sa dague dans son épaule en tournant celle-ci pour bien l'enfoncé profondément. L'homme cria parce que quand même il venait de se faire déchirer l'épaule, mais ne voulait pas lâcher l'affaire, et tenta de foncer une nouvelle fois sur Gaël mais il se fit encore arrêter facilement, car cette fois vu qu'il était blessé il avait perdu de son élan. Gaël le maîtrisa donc en lui bottant littéralement le cul, un gros coup de pied, et attrapa ses cheveux pour lui faire manger le sol. Et voilà, c'était réglé. Il se redressa en se frottant les mains et en rangeant sa dague, puis tourna son regard vers Nishiki qui venait aussi de neutraliser le dernier homme. « Je t'enverrai ma facture pour la veste. » Une sorte de petite private joke pour d'étendre l'atmosphère et puis bon, n'oublions pas que c'était Gaël hein, il ne manquait jamais une occasion de faire chier. Mais il savait très bien que Nishiki allait directement se ruer sur Lüwen qui était au sol, et d'ailleurs Gaël le suivit également pour s'assurer que les deux aillent bien parce que Nishiki était quand même bien blessé.
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
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Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMer 6 Mar - 20:14

Inutile de chercher à parlementer ou à donner son identité, selon toute vraisemblance, ces bandits étaient bien au courant de qui ils allaient agresser et c'était certainement le plus inquiétant. Tous étaient armés mais uniquement deux personnes les attaquèrent pour le moment. Lüwen fronça les sourcils et serra les poings. Il devrait se défendre, il était impensable de laisser Nishiki agir seul face à six personnes, d'autant qu'ils avaient l'air d'attaquants assez fiables, chose encore plus inquiétante. Excepté une assurance et une certaine colère, Lüwen préférait ne rien montrer.

Le ministre eut le temps de bloquer l'homme au couteau qui l'agressait et de donner un coup au niveau de son poignet pour qu'il lâche son arme. Il eut néanmoins bien vite fait de se retirer pour laisser place à son complice. Ce n'était clairement pas une attaque imprévue, cela avait été préparé avant, ils devaient savoir que le ministre allait se trouver là, voire, à la soirée. C'était ce qu'il lui passait en tête alors qu'il évita un coup et que son valet cria son nom avant de le tirer pour l'empêcher de se prendre un coup qui l'aurait certainement mis mal… Néanmoins ce fût le valet qui se prit un autre coup en plein dans la jambe et le type n'y allait pas de main morte… !

«  Nishiki ! Est-ce que ça va aller ?!  »

Préoccupez vous moins de moi ! voilà ce qu'il voulait dire mais il savait que de toute façon il refuserait la proposition. S'il ne venait pas de le mettre KO, Lüwen se serait certainement interposé devant Nishiki. Il avait lancé à cet homme un regard noir qu'il espérait qu'il n'oublierait pas.

Cette colère il préférait l'utiliser pour neutraliser un des hommes qui venait de décider de foncer sur lui. Le désarmer à nouveau en premier. Celui-ci semblait néanmoins plus habile que son adversaire et avait vraisemblablement cacher une autre lame, se protégeant d'un coup avec son bras de façon instinctive, c'est celui-ci qui pris le coup, sur tout son long. Rien de grave, mais c'était néanmoins douloureux. Il se baissa ensuite fonçant sur lui, le mettant à terre d'un coup de poing au visage. Lui ne se réveillerait pas avant un moment.

Ce fût juste après ce moment que le ministre sentait d'un coup une grande douleur dans son dos et qu'il tomba raide sur le sol. Le noir. Il n'entendait plus rien et ne sentait plus rien.

~ ~ ~


Le sol était froid, vraiment froid. Lüwen avait mal. Au bras, au dos, à la tête. Surtout aux deux derniers. Il avait été violemment assommé. Pourtant il sentait une main chaude sur lui et entendait une voix familière. Il ne savait pas combien de temps il avait été inconscient mais se souvint d'un coup, d'un flash, ce qui s'était passé…

«  Nishiki ! Argh…  »

He bien oui, vouloir se relever rapidement après avoir été assommé de la sort c'était aussi stupide que de tapoter sur ses brûlures. Il resta donc couché. Il voyait encore bien trouble, il ne savait pas que Gaël était là, et n'était pas capable de le discerner tout de suite…

«  Vous allez bien… ? Votre blessure… ?  »

C'était certainement la chose qui l'inquiétait le plus. Amena son bras, il frotta ses yeux et remarqua enfin Gaël qu'il se contenta de fixer. Il l'avait déjà croisé, cet homme. Il fallait encore que le ministre reprenne ses esprits pour lui dire quelque chose.
Nishiki Wölffhart
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Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyJeu 7 Mar - 8:55

Quand Nishiki vu un quatrième homme s’approcher de leur petit groupe, il sentit ses muscles se crisper. Trois allaient déjà être compliqué – en imaginant qu’il s’en sorte – quatre, ça commençait à sortir de ses propre capacités, et il en avait bien conscience. Il aurait pourtant pu le reconnaître à sa démarche bien particulière, s’il y avait porté un réelle attention, mais sa concentration était ailleurs… Et ce n’est que lorsque le nouvel arrivant parla que son mauvais pressentiment se transforma en une onde glaciale qui lui parcourut la colonne qui le figea sur place, brisant sa façade neutre.
C’est une blague … ?
Il n’eut pas le temps de se poser plus de question que déjà, Gaël en avait assommé un contre un mur. Les deux autres, plus réactifs à la surprise, ne tardèrent pas à agir. Tout en écoutant d’une oreille distraite les fanfaronnades du valet royal, il esquiva de peu l’homme blessé qui s’était jeté sur lui avant de lui attraper un bras pour le tordre dans un sens… pas vraiment humainement normal. Il entendit un joli craquement – ça, c’était pour Lüwen –, qui se perdit presque dans le hurlement de l’homme qui venait de se prendre un couteau dans l’épaule, et Shiki finit par assommer le sien qui rejoignit ses petits copains au sol.

En entendant Gaël s’adressait à lui, Nishiki ignora sa pseudo boutade pour se contenter de le fixer d’un regard vide et distant. Etait-ce juste une coïncidence qu’il soit ici, maintenant ? Ca paraissait presque trop beau pour qu’il soit juste arrivé comme une fleur au bon moment, même s’il ne pouvait qu’avouer que ça l’arrangeait plutôt bien. Enfin, si on pouvait parler de bon moment… Mais il n’avait pas vraiment le temps de se pencher sur la question maintenant.

- Merci du coup de main.

Sans plus s’occuper de lui et l’oubliant presque dans la foulée, il fit volteface pour tituber difficilement jusqu’à Lüwen, toujours inconscient. Il ne s’attendait pas à ce que Gaël reste. Ça lui aurait bien ressemblait, d’un côté, d’arriver pour péter trois gueule et repartir sans un mot. Shiki se laissa tomber à côté du ministre, s’asseyant même le sol de manière à pouvoir étendre sa jambe blessée. L’adrénaline bloquait encore un peu de la douleur pour l’instant, mais il savait que ça ne durerait pas… Et voulait mettre ce temps à profit. Il attrapa l’épaule de son employeur pour le secouer avec précaution.

- Lüwen ? Lüwen !

Pas de réactions… Ok, ne pas paniquer. Surtout, ne pas paniquer. Il l’examina rapidement, essayant d’ignorer les battements rapides de son propre cœur.  A part son bras, il n’avait pas l’air d’avoir de blessure grave, pas de saignement du côté de la tête… Il vint poser une main sur son cou, cherchant son pouls. Il était lent, mais rien de bien anormal pour quelqu’un d’évanoui… Qui finit par reprendre conscience alors qu’il était en train de compter. Le valet sursauta presque au réveil surprenant de Lüwen qui tenta de se relever. Il vint pose rune main sur son épaule pour le forcer à rester au sol mais visiblement, même le ministre s’était rendu compte que se redresser n’était pas la meilleure des idées.

- Tout va bien. Restez allongé.

Si sa voix avait gardé son assurance, la vitesse inhabituelle de son phrasé, elle, laissait transparaître tout le stress qui lui étreignait la poitrine. Le valet entendit à peine la question du ministre, le sang battant douloureusement à ses temps tandis qu’il réalisait que finalement, la situation était en train de se calmer. Il laissa échapper une longue expiration qu’il n’avait pas conscience d’avoir retenue.

- Vous allez bien…

Un murmure, si faible que lui-même n’était pas certain de s’être entendu qui lui permet cependant de laisser échapper toute la détresse et l’angoisse qui menaçait ce qui lui restait d’aplomb. Il prit le temps de respirer, juste une petite seconde, collectant ses esprits et ses pensées, ravalant tous ses sentiments. Il gèrerait ça plus tard, ce n’était pas le plus important.

- Je ferais avec. Avez-vous pris un coup à la tête ? Donnez-moi votre bras.

Efficace, concis, précis… il aurait presque pu paraître normal si ce n’était ses mains qui commençaient à être agitées de tremblements de plus en plus fort. Autant être réaliste, il n’avait pas vraiment le choix pour sa blessure. Il ne pouvait rien faire pour l’instant, il n’avait rien sous la main, ni pour empêcher le sang de continuer à couler ni pour se faire un bandage. Où était le Gaël alcoolique quand on avait besoin d’une bouteille d’alcool ? D’ailleurs en parlant de Gaël… il suivit le regard de Lüwen tout en attrapant son bras en se souvenant que oui en effet, il était là. Il le fixa une seconde – enfin essaya de le fixer – se demandant encore pourquoi il n’était pas parti. Ça lui ressemblait peu. Et Nishiki était clairement sur la défensive. Il ne le laisserait pas approcher facilement.

- Qu’est-ce que tu veux, Gaël ?

Tout en le surveillant du coin de l’œil, le valet déchira un bout propre de sa chemise – quitte à ce qu’elle soit future, autant que ça soit pour de bon – pour enlever le sang séché du bras de Lüwen en essayant de minimiser les gestes erratiques de ses mains et examina rapidement la plaie. Elle était longue, mais peu profonde, s’étant arrêté de saigner sauf à quelques endroits. Ca guérirait rapidement. Il prit malgré tout le soin de sortir un mouchoir – propre lui aussi heureusement – d’une poche intérieure pour l’appliquer à l’endroit où la plaie saignait encore avant de détacher la lanière de cuir qui retenait ses cheveux - qui vinrent rapidement se coller à son front - pour l’enrouler autour du bras et du tissu en un pansement de fortune, malgré le nœud simple qu’il eut du mal à réaliser du premier coup. Ca suffirait le temps de trouver mieux. Il revint poser sa main sur l’épaule du ministre.

- Vous pouvez vous asseoir ?

Tout en l’aidant à reprendre une position assise, il jeta un nouveau coup d’œil suspicieux à Gaël. Ce dernier avait l’air d’avoir bien récupéré depuis la dernière fois et à part quelques traces encore un peu noirâtre dans un coin du visage qui seraient passés inaperçu pour qui ne savait pas, il avait l’air en grande forme. Shiki savait qu’il ne pouvait pas faire grand-chose contre lui dans son état, mais il n’avait aucune envie de jouer et s’il devait se relever pour lui mettre un coup de pied aux fesses, il le ferait sans la moindre hésitation.
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 11 Mar - 11:56

Pour l'instant il restait silencieux, regardant simplement les deux victimes se remettent de leurs émotions et de s'inquiéter l'un pour l'autre. Étrangement il ressenti comme une sorte de compassion en s'imaginant que s'il avait s'agit de Lukàs et lui, il aurait réagit de la même manière en se précipitant sur son maître afin de savoir s'il allait bien ou non. La plupart des nobles n'en ont rien à faire de leurs valets. Pour eux, c'est juste des domestiques remplaçables parmi d'autres. Mais Lüwen De Clèves semblait vraiment soucieux de l'état de Nishiki, alors il ne pouvait pas véritablement être le gros connard que tout le monde pensait, hm ?

La voix de Nishiki à son égard lui fit quitter ses pensées et se concentrer sur eux deux. Ce qu'il voulait ? Alors déjà une marque de reconnaissance, parce que sans lui et bien le ministre et son valet seraient encore en mauvaise posture, et ça Gaël ne manquerait pas de le rappeler régulièrement. Mais pour l'instant il voulait surtout se tirer d'ici mais vu que Lüwen avait prit un gros coup sur la tête et que Nishiki avait la jambe blessée, et bien les deux "fragiles" auraient bien du mal à faire quelques pas. Et dire que Gaël pensait passer une soirée pépère, tranquillou sur son lit à lire son bouquin en attendant que Lukàs termine de s'envoyer en l'air. En soit une soirée de congé... Mais non, ses plans avaient été bousculé parce qu'il avait voulu jouer au bon samaritain. Pff, franchement par moment il devrait réfléchir à ses actions.

En tout cas il s'approcha d'eux, plus précisément du ministre car Nishiki était blessé à la cuisse mais peut-être que Lüwen avait subit un plus gros choc et que bon, le visite d'un médecin ne serait pas du luxe pour éviter une commotion cérébrale. « Si tu veux je me barre et je vous laisse là comme ça. » Cette habituelle désinvolture qui était propre à Gaël, haaa. Il se retrouvait maintenant assez proche du ministre, et Gaël fronça les sourcils en sentant que Nishiki lui avait brusquement attrapé le bras pour l'empêcher de poser ses mains sur son maître.

En soit Gaël comprenait tout à fait la réaction de Nishiki. Les deux venaient de se faire agresser et ... bon, Nishiki n'avait pas su protéger son ex-patronne, et la c'était un peu le même genre car si Gaël n'était pas intervenu, qui aurait pu savoir l'issu de ce combat ? Donc il comprenait que Nishiki soit méfiant et peut-être se sente fautif, mais ça pour l'instant, ce n'était pas le soucis de Gaël. Pour toute réponse à ce geste, il posa sa main sur la cuisse de Nishiki, la où il venait d'avoir une blessure, et il appuya pour faire mal à Nishiki. « Tu comptes faire quoi, hm ? Avec ta cuisse tu vas pas réussir à le traîner jusqu'à chez lui alors ravale ta fierté, c'est pas le moment. » Pour une fois Gaël ne cherchait pas à jouer. Il était même sérieux. Il savait très bien que de parler avec Nishiki pour lui expliquer qu'il était la pour les aider, et que vu sa blessure à la cuisse Nishiki n'aurait pas pu porté Lüwen qui lui ne pourrait certainement pas marcher sans voir flou et avoir des vertiges... et bien cela n'aurait servit à rien car Nishiki n'aurait pas écouté. Alors autant en venir directement à la "manière forte". « Donc soit tu me laisses vous aider et ton ministre sera très vite au chaud et à l'abri, ou soit tu continues à m'envoyer chier et je vous laisse vous démerder. » Et pourtant Gaël ne touchait toujours pas Lüwen, et pour le moment même il ne lui accordait pas vraiment d'attention. Il attendait simplement la validation de Nishiki, pour les aider. Si celui-ci refusait et bien il n'allait pas non plus le supplier pour leur venir en aide.
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 11 Mar - 18:22

Lüwen ne pouvait pour le moment pas se lever alors qu'il en mourrait d'envie. Il n'était pas sûr de tout à fait bien entendre, avait les oreilles qui bourdonnaient et sa vue qui ne l'écoutait pas. Il détestait perdre le contrôle ainsi. Nishiki était blessé, s'il n'avait pas été assommé, alors il aurait pu aider son valet à se mouvoir, au moins un peu, peu importe la différence de taille et de poids il se serait démené pour faire quelque chose. En plus d'être inutile à ce moment, il était handicapant. Il serra le poing et soupira. Sa mémoire décida enfin de reconnaître le type. S'il ne se trompait pas, il l'avait déjà vu en compagnie de l'héritier.

Il se concentra ensuite sur le visage de Nishiki. Il allait bien hein ? Inutile de dire qu'il n'y croyait pas et qu'il n'y avait que l'adrénaline pour le faire tenir encore. En tout cas il semblait rassuré par le fait que le ministre n'ait pas vraiment d'autres blessures. Il lui demandait de lui donner son bras. Lüwen aurait pu refuser, sa blessure n'était rien mais… Il sentait qu'il avait besoin de le faire alors le ministre obtempéra.

«  Je… Oui, je pense que oui… Vu comment j'y ai mal…  Merci.  »

Les mains de son valet tremblaient et pourtant il désirait tout de même le soigner. Alors il le laissait faire. Ha. Oui. Gaël. C'était son prénom. Il détestait cette sensation de brouillard et de tête qui tourne. Un enfer pour quelqu'un qui aime toujours être à cent pour cent d'efficacité.

Pouvait-il s'asseoir ? Il le devait. Il hocha simplement la tête et se souleva un peu, s'aidant du mur et de son valet. Il tenta de se soulever plus et de se relever mais c'était peine perdue, sa tête tournait trop et lui en donnait le vertige. Bordel ! .

Il semblait y avoir de la tension entre les deux hommes pour une raison inconnue Nishiki ne semblait pas vraiment vouloir que l'homme ne le touche ou ne l'aide plus. Pourtant, logiquement, ils auraient encore bien besoin de son assistance. Doucement – de toute façon il ne pouvait en être autrement- Lüwen posa sa main sur le bras de Nishiki.

«  Ne vous en faites pas... Si vous essayez de me... porter, votre blessure va s'aggraver et je ne le... désire pas. Plus vite nous serons à l'abri… plus vite nous pourrons nous occuper de vos blessures.  »

C'était compliqué à sortir avec une tête qui cogne et qui tourne, mais il ne pouvait pas en être autrement, il devait le rassurer. Lüwen voulait aussi se rassurer, plus vite ils seraient sortis d'affaire, plus vite Nishiki pourrait être soigné et  là, c'était le plus important pour lui. Il tourna ensuite la tête à nouveau vers Gaël.

« Je… vous remercie... Pour l'aide que vous nous apportez. »
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 11 Mar - 19:52

Un instant, l’idée de simplement dire à son collègue de partir lui traversa sérieusement les idées. Nishiki n’avait que trop conscience qu’il le ferait sans le moindre remords et, au fond, il ne pouvait s’y résoudre. Gaël n’avait pas besoin de lui dire quoi que ce soit, il avait conscience de leur situation… délicate. Mais avec la douleur et la chute brutale de l’adrénaline, il ne pouvait simplement pas réprimer ses instincts premiers de manière aussi simple. Ainsi, quand Gaël s’approcha en tendant la main, il se vit réagir sans même en avoir conscience, interceptant son bras d’une poigne qui aurait facilement pu être douloureuse pour une personne normalement constitué. Pas qu’il ait particulièrement l’intention de blessé, il avait juste du mal à contrôler sa propre force dans son état.

Sauf qu’évidemment, l’autre valet n’allait pas se laisser faire aussi gentiment. Nishiki comprit ce qui allait se passer à l’instant où il sentit la main de Gaël sur sa blessure, mais la douleur lorsqu’il y appliqua une pression lui arracha tout de même un râle profond qui lui vola le peu de respiration qu’il avait réussi à garder. Sa vision flancha, engloutie sous des tâches noirâtres au point qu’il crut un instant perdre connaissance. Mais non, il était toujours là, le sang battant douloureusement à ses temps et la respiration sifflante, entendant à peine les mots qu’ils lui balançaient à la figure. Il ne l’avait d’ailleurs toujours pas lâché.

Nishiki sursauta en sentant la main de Lüwen se poser sur son bras, se crispant dans l’attente instinctive d’une douleur qui ne vint pas. Il reposa son regard sur lui, essayant de se concentrer pour réduire le trouve de sa vision – franchement, à eux deux, ils devaient faire peine à voir, il allait entendre en parler longtemps. Les paroles du ministre semblèrent glisser sur lui quelques instants, incapable de faire le lien…  Mais la compréhension le frappa bien plus fort que ne l’avait fait leur agresseur.
Quelque part au fond de lui, il sentit quelque chose se briser et, lentement, il relâcha Gaël, laissant mollement tomber son bras avant de baisser la tête, incapable de soutenir son regard plus longtemps. Il n’avait jamais été aussi heureux de ne pas avoir ses cheveux d’attachés. Il entendit Lüwen remercier leur sauveur potentiel sans chercher à réagir, ne prenant même pas la peine de lever les yeux pour s’adresser à Gaël, la voix basse, vide.

- Tu peux l’aider ?

Lâchant le ministre pour laisser toute latitude à l’autre valet de lui porter assistance, puisqu’il n’avait de toute façon pas d’autre solution, il entreprit lui-même d’entreprendre la lourde tâche de tenter de se relever, s’aidant difficilement du mur et de sa jambe valide. La douleur résonnait dans tous son corps et il avait l'impression qu'on lui enfonçait continuellement un couteau dans la jambe, mais elle était finalement presque la bienvenue, lui donnant quelque chose sur laquelle se concentrer.
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 11 Mar - 23:44

Lâcher prise et ne pas avoir le contrôle de la situation peut être une chose vraiment compliquée et Gaël se doutait bien que pour Nishiki, c'était justement compliquée. Mais bon il n'avait pas le choix car il n'était clairement pas en état de prendre la situation en main et de faire quoique ce soit. Gaël était en position de force et pourtant il n'en jouait pas spécialement. Il se contenta simplement d'hocher la tête à la question du valet, puis de s'accroupir et de regarder le ministre. « Je vais vous porter jusqu'à chez vous. » Il posa alors ses mains sur les épaules du ministre pour l'aider à se redresser. Il faisait des gestes assez doux pour ne pas le brusquer car bon, il manquerait plus que le ministre lui clamse dans les bras. Ou même simplement qu'il s'évanouisse contre lui, et là Gaël serait certain de se prendre un pain dans la gueule de la part de Nishiki.

« Doucement, je vous tiens. » Il était précautionneux tout en posant alors sa main dans le dos du ministre et l'autre sous ses jambes et hop, en quelques secondes voilà que la ministre était devenu une princesse dans les bras d'un prince. Drôle d'image. Il lâcha une petite grimace car bien qu'il n'avait presque plus mal, il avait encore quelques petites douleurs aux côtes, dû à sa propre agression ou Nishiki l'avait sauvé. Comme quoi, les rôles s'inversaient. Cependant il n'avait pas si mal que ça, alors même si porter Lüwen lui était pénible pour ses côtes, il n'allait pas en faire un fromage.

Il le maintenait fermement contre lui pour ne pas que le ministre se sentent mal. Il ne marcherait pas trop vite pour qu'il n'ait pas le tournis non plus. Avant de commencer sa route, Gaël tourna son regard sur Nishiki qui venait de galérer à se redresser et à tenir debout. On aurait dit une pauvre petite brebis qui venait de se prendre une balle par un chasseur mais qui tentait de survivre quand même. « Prend appuie sur mon épaule. » Gaël n'allait pas laisser le valet à la traîne, et il n'avait pas de béquille ou cane à disposition donc bon, quitte à transporter une personne, autant aider les deux non ? Mais il se demandait si Nishiki allait accepter car tout homme avait sa fierté et celle de Nishiki avait déjà bien prit un coup ce soir. Cela ne l'aurait pas étonné que Nishiki refuse et daigne marcher seul en boitant dignement, bien que ça aurait était complètement stupide car ça n'aurait fait qu'aggraver l'état de sa cuisse qui pour l'instant paraissait être une blessure douloureuse mais superficielle. Gaël n'était pas docteur mais il pensait bien que trop forcer sur sa jambe risque de l'abîmer d'avantage et de rendre une blessure inoffensive beaucoup plus problématique.
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 12 Mar - 9:00

Nishiki était crispé – quoi de plus normal, en vérité ?- mais Lüwen ne s'attendait pas à ce qu'il sursaute à son toucher. Le ministre tentait de lui faire comprendre que soigner ses blessures était plus urgent et s'il devait passer par l'étape de se faire porter par Gaël alors il le ferait, Lüwen mettrait sa fierté de côté pour que son employé puisse être soigné le plus rapidement possible, car c'était le plus important.

Et pourtant, quelle tête faisait-il à cet instant ? Certes le ministre voyait trouble mais il la ressentir, avait-il dit quelque chose de mal ? Venait-il de le blesser ? La colère laissait peu à peu place à de l'inquiétude. Dans l'immédiat, Lüwen ne comprenait pas la réaction de son valet et ne pu y réfléchir bien longtemps car Gaël venait le porter. Ce dernier se montrait d'ailleurs assez doux dans ses mouvements, n'accentuant pas la douleur du ministre. L'on aurait pas dit qu'il en était capable en voyant le personnage, et pourtant… Et le voilà quelques secondes plus tard, telle une princesse, dans les bras de Gaël. C'était gênant, mais il allait faire avec.

Gaël proposait à présent son assistance à Nishiki qui, heureusement, accepta de s'appuyer sur lui. Bien qu'il avait la tête tournante, Lüwen voyait toujours cette expression sur son visage et il en avait mal au coeur…. Et pas à cause du tournis. Mais il devait attendre d'être rentré pour gérer cela, et surtout de pouvoir aligner une phrase correctement sans chercher ses mots.

Une fois arrivé à la demeure du ministre, lorsque la porte s'ouvrit, Angelo fût là pour les accueillir, un sourire aux lèvres…

«  Bon ret--  » Qui se transformait bien vite en inquiétude «  Maître ! Nishiki ! Qu'est-ce qui….  » Ce n'est pas le moment de poser des questions Angelo ! «  Euh… Le… Le salon est par là !  »

C'est qu'il allait bientôt réveiller toute la maisonnée, le petit page, qui n'avait pas l'air de savoir quoi faire, alors Lüwen lui souffla.

«  Appelez donc le Docteur Grüber, Angelo.
- Ha, euh, oui ! Tout de suite !  »

Il s'inclina prestement avant de les quitter pour pouvoir joindre le si bon docteur.
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 12 Mar - 10:33

A la proposition de Gaël, Nishiki releva les yeux vers lui, l’observant un instant avant de silencieusement quitter son si bon ami le mur pour venir s’appuyer sur leur sauveur du moment comme il lui avait gentiment proposé. Il n’avait jamais eu de soucis de fierté mal placée à ce niveau-là. En vérité, la différence de taille n’était pas la plus propice et le mur n’était pas si mal… S’il y avait des murs tout le long de la route jusqu’à la demeure du ministre, ce qui n’était absolument pas le cas. Et puis, il se rappelait quand même assez bien dans quel état il l’avait ramassé il n’y avait pas si longtemps… Et il rechignait clairement à venir appuyer tout son poids sur lui, doutant que tout soit réellement remis en parfait état. Il pouvait être autant costaud qu’il pouvait, ce qu’il avait pris dans la tête cette nuit-là mettait tout de même un certain temps à se guérir.

- Tes côtes ont finis de se remettre ?

Il avait voulu plaisanter, mais sa voix, à peine plus forte qu’un murmure, reflétait le vide et la fatigue qui l’assaillait. Sans rien ajouter, il suivit juste le mouvement, silencieux et concentré. Un pied après l’autre, encore et encore, l’esprit focalisé sur la douleur et le rythme de son pas qu’il essayait de ne pas briser, ne sachant pas s’il serait capable de repartir s’il devait s’arrêter. Il ne savait pas à quel point la lame avait entaillé la chair – peut-être deux centimètres de ce qu’il en avait vu et à la douleur, mais ça devait dépendre selon l’endroit – mais la marche n’arrangeait clairement pas les choses et il pouvait sentir le sang continuer à couler le long de sa jambe.

Le trajet se passa dans un flou sanglant difficilement mémorable et le valet aurait bien été incapable de dire combien de temps il avait passé avant de rejoindre la demeure. Ce fut la voix d’Angelo qui le sortit de cet état plus que second. Il releva lentement la tête pour regarder ce petit jeune et son air paniqué qui réussirent presque à lui arracher un pauvre sourire. Au moins une chose de familier, ça faisait du bien à entendre. Dans un effort, Nishiki se redressa légèrement pour libérer Gaël de son poids pour s’appuyer sur le mur, le laissant suivre le petit jusqu’au salon et accueillant la solitude avec une expiration longue et douloureuse mais soulagée, en un sens.
Il ferma les yeux, appuyant son front contre la pierre froide, sui lui paraissait presque chaude au ressenti. Au vertige qui le harcelait même les yeux clos, il se doutait que son visage devait avoir la même couleur que la pierre et il ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour Jon en entendant de loin Lüwen parler d’appeler un médecin. Il aurait bien aimé avoir son ami sous la main, là, maintenant, et pas que pour sa jambe. Il faudrait qu’il trouve le moment de lui passer une visite un jour.

Il rouvrit les yeux en entendant des bruits de pas revenir. Gaël. Dans le flou de ses pensées, il se demanda si ce dernier parait simplement parce qu’il avait fini ce qu’il avait à faire ou si Lüwen lui avait simplement demandé de partir. Une part de lui était presque envieuse et l’idée de juste faire demi-tour pour rentrer chez lui et d’être enfin seul lui effleura la conscience… Même s’il savait qu’il ne pourrait s’y résoudre. Malgré tout, il avait encore des choses à faire… s’il pouvait ne pas tout foirer dans la soirée, ça serait déjà un bon début.

- Merci.

Un simple mot quand Gaël passa à sa hauteur. Il savait – et craignait un petit peu – qu’il lui était redevable pour ce coup-là. Il ne l’oublierait pas. Il le laissa partir avant de lui-même s’engouffrer dans l’intérieur de la maison – mieux valait ça que s’effondrer sur le perron au milieu des marches.  La chaleur de l’intérieur le suffoqua presque et quand Angelo vint le trouver après son coup de fil pour l’aider, il l’éloigna d’un geste : il y avait assez de blesser pour ce soir et il doutait que le gamin soit vraiment capable de l’aider à faire quoi que ce soit.
Arrivé dans le salon, il lança un regard rapide dans la pièce. Lüwen était allongé dans un des canapés. Bien, il n’y avait plus qu’à éviter qu’il s’endorme. Nishiki s’effondra littéralement sur la première chaise venue – et la plus loin du ministre au passage – et se passa une main tremblante dans ses cheveux, espérant très fortement que personne d’autre qu’Angelo ne soit debout à cette heure-ci.
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 12 Mar - 11:09

Comme une mule, il transportait maintenant deux charges lourdes. Le ministre dans ses bras qu'il prenait soin de tenir fermement pour ne pas lui faire mal ou qu'il ait la tête qui tourne, et Nishiki appuyé sur son épaule qui -heureusement- avait prit la peine de prendre appuie sur le côté gauche, là ou ses côtes tenaient à peu prêt la route. Cependant porter et transporter deux personnes n'étaient pas forcément une partie de plaisir ni une tâche facilement réalisable pour une personne bien portante, alors pour un homme qui se remettait de ses blessures, je vous laisse imaginer sa peine. Néanmoins il ne laissa rien paraître et se contenta de marcher doucement pour que Nishiki puisse suivre à son rythme sans trop forcer sur sa jambe. Il va de soit qu'un petit sourire était apparut sur les lèvres de Gaël à la tentative de blague de Nishiki, même si celle-ci n'était pas forcément drôle vu que Nishiki... et bien, n'était pas au top de sa forme. Cependant Gaël nota l'effort et l'apprécia. « Je suis indestructible tu sais. »

Le trajet fut loooooong... très long. En même temps avec un ministre à moitié dans le comas dans ses bras et un éclopé à la patte traînante qui se tenait à lui, Gaël avait l'impression d'être de sortie avec le club des retraités. Mais bon, il ne disait rien et se contentait de marcher, marcher, marcher.
Et puis enfin ils venaient d'arriver dans les logements du ministre et il se sentit comme libéré lorsque Nishiki se dégagea de lui pour s'appuyer à un mur. Un jeune valet visiblement pas très dégourdis et assez peu confiant s'était approché d'eux et avait guidé Gaël et sa princesse dans le salon, ou il avait donc déposé le ministre sur le canapé. « Bon, je vais vous laisser vous remettre. » Il s'étira alors en soupirant, venant faire craquer son dos. Et dire qu'il pensait avoir une soirée tranquille... « Reposez-vous. » Et puis Gaël parti. Bon, il s'attendait à de grands remerciements car quand même il venait de sauver la vie du ministre, mais il ne doutait pas que celui-ci le convoquerait plus tard pour le remercier à sa juste valeur.

Il traversa donc le hall et y croisa Nishiki, la jambe un peu ensanglantée. Marcher ne lui avait pas fait du bien mais bon, un docteur allait venir donc Gaël ne servait plus à rien ici. « À charge de revanche. » répondit-il simplement avec son éternel sourire insolent. Bien qu'en réalité il ne pensait pas que Nishiki lui doive quelque chose. Après tout, lui aussi l'avait aidé lors d'une agression, non ? S'ils commençaient à se mettre à compter les points... Enfin bon. Il quitta simplement la demeure du ministre pour aller enfin de détendre un peu avant de s'occuper de Lukàs. Sa soirée était loin d'être terminée.
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 12 Mar - 12:40

Ses cotes ? Est-ce que le valet de Lukas était blessé ? D'ailleurs, il se demandait quelle pouvait bien être la relation entre Nishiki et Gaël. Il ne se connaissait certainement pas par l'intermédiaire du ministre, leur relation avait à vue de nez l'air de dater d'avant. Etaient-ils amis ? Juste collègues domestiques ? Tellement de questions… mais il n'en posa aucune. Le ministre n'était pas assez vif d'esprit à l'heure actuelle. Doucement, il se laissait poser sur un canapé qui ne lui fit que du bien. Il soupira.

«  Merci, Gaël.  »

Encore une fois et pas la dernière. Le ministre ne se trouvait pas dans un état dans lequel il arrivait à faire de belles phrases alambiquées mais le valet ne semblait pas lui en tenir rigueur, au contraire, il proposa lui-même de s'en aller. Il hocha la tête. Se reposer hein ? Et pourtant, il se voyait déjà aller travailler demain… Il laissait donc Gaël partir, il n'avait apparemment pas besoin d'être raccompagné. Il nota que Nishiki arrivait enfin, et qu'il se posa directement sur la première chaise qu'il trouva, après avoir fait signe à Angelo de se reculer. Evidemment qu'il ne pouvait pas le soutenir. Lüwen eut un nouveau soupir. Il était content de le voir posé, c'était un soulagement.

«  Euh je… Je vais chercher… de quoi soigner vos blessures…. Euh je… Maître vous voulez que j'aille réveiller d'autres gens… ?
- Non, non, Angelo... Pas… pas besoin d'inquiéter ceux qui dorment…  »

Et hop, le petit Angelo se précipitait pour aller trouver du linge propre et un peu d'eau pour nettoyer tout ça, ainsi que des bandages.

Lüwen releva un peu la tête, prenant un coussin pour le mettre correctement derrière sa tête histoire d'être un petit peu soutenu.

«  Nishiki… Je hm… Je vous remercie de m'avoir protégé…. J'espère vraiment… que vous n'avez pas trop mal et que votre blessure n'est pas grave…  »

Certes il savait que Nishiki était bien différent des autres, Lüwen était attaché à lui. D'autres serviteurs là pour l'argent où la réputation auraient pu juste s'enfuir en voyant la menace. Nishiki lui n'avait pas hésité, il l'avait défendu et protégé de son corps et ça Lüwen ne pourrait jamais être assez reconnaissant…
Nishiki Wölffhart
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Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 12 Mar - 13:30

Assis sur la chaise, la main dans ses cheveux qui empêchait à moitié sa tête de tomber, Nishiki avait laissé ses yeux se fermer, profitant de cet état de semi-conscience comme il aurait profité d’une longue nuit de sommeil. Les sons lui semblaient loin et déformés, il pouvait sentir son pouls rapide, presque en rythme avec sa respiration sifflante. Il se sentait frissonner au moins courant d’air dans la pièce… il avait vu ce genre de réactions trop de fois chez d’autres pour ne pas avoir conscience de son propre état de choc, mais il prenait la nouvelle avec un détachement bien trop grand pour ne pas être inquiétant… Sans arriver à savoir si cela était dû à ses absences ou s’il n’en avait vraiment plus rien à faire.

Au milieu des syllabes entrecoupées, il réagit tout de même à l’appel de son nom, rouvrant un regard vitreux. Les remerciements lui tirèrent un sourire fantôme, amer et navré. Il aurait pu plaisanter, il l’aurait sans doute fait quelques mois plus tôt pour essayer de détendre l’atmosphère, de se détendre lui, mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, étouffés par cette sensation de tout ça pour ça. Il l’avait protégé, mais cela n’avait rien changé au final et les pensées comme quoi il aurait pu et dû faire plus résonnaient douloureusement avec ses démons intérieurs.

Angelo revint avant qu’il n’ait pu démêler ce qu’il aurait voulu répondre – parce qu’il aurait dû répondre, il le savait mais ça ne ferait qu’une chose de plus à ajouter à la liste – et il laissa juste tomber la chose, épuisé. Quand le jeune homme s’approcha de lui pour l’aider, Nishiki se contenta de lui enlever les affaires des mains et lui articuler faiblement qu’il allait s’occuper de lui lui-même pour le renvoyer vers le ministre. Il pensa amèrement que c’était quand même profiter du caractère docile de ce brave Angelo qui n’oserait pas lui dire non de toute façon, mais ça lui permettait au moins d’être sûr qu’il s’occupe de Lüwen plus que de lui.

Nishiki déchira faiblement ce qui restait de pantalon là où il avait été coupé par la lame pour pouvoir venir poser un linge propre sur la plaie dans un tressaillement douloureux. Quitte à avoir un pantalon bon à jeter, il préférer ça que l’idée de l’enlever qui sous-entendait qu’il devrait à nouveau se mettre debout… Ce qu’il n’était pas sûr de pouvoir faire en l‘état. Il n’était de toute façon pas la peine de faire un bandage tant qu’un médecin n’aurait pas jeté un œil car il était bien incapable de dire qu’il aurait besoin d’une petite couture ou non. Il ne manquerait plus que ça…
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyJeu 14 Mar - 22:48









Il est assez tard quand on vient quérir sa présence. Jonathan, surpris, s’empresse de préparer ses affaires. Pour qu’on le fasse appeler à cette heure, il s’agit probablement d’une urgence. Il bondit dans son manteau, se lance dessus son écharpe qu’il referme maladroitement autour de son cou d’une main, l’autre main ferme sa valisette, s’en empare alors que ses pas précipités le conduisent à dégringoler les escaliers de l’Université, pour rejoindre à pas pressés les Logements du Ministre. A une telle allure, un terrible mal le saisit aux côtes mais il l’ignore. La peur écarquille ses pupilles et pousse son corps à aller vite, encore plus vite. La mort terrible d’Elena n’a pas été sans conséquences sur ses angoisses viscérales. Celle d’arriver trop tard. Il n’y a rien de pire qu’arriver trop tard… Rien de pire que l’impuissance.

Il monte les marches à vive allure et pousse la porte sans même se signaler. Le rouge aux joues, les cheveux défaits, le médecin porte les lunettes de repos qu’il n’enfile que quelques heures avant d’aller se coucher. D’ailleurs, le pauvre erre n’a pas même remarqué qu’il porte son pyjama en coton gris, épais, une paire de chaussures aux lacets pas même noués. Jonathan remonte ses lunettes, s’approchant rapidement en suivant du regard les traînées de sang, qui le conduisent aux deux blessés. Jonathan ne prend pas même le temps de les saluer : il faut être efficace. Jonathan s’agenouille déjà près de Nishiki, claque des doigts pour le faire réagir. Angelo, le serviteur qui l’a accueilli, s’approche et Jonathan fait volte-face.

_ Ramenez moi immédiatement de l’eau très sucrée. Monsieur le Ministre, souffrez-vous de vertiges ou de nausées ? Êtes-vous capable de me décrire les blessures dont vous souffrez ? Nishiki, je vais te demander un dernier effort, reste avec moi, j’ai besoin de toi.


Jonathan retire sa veste, la repose sur le sol, pose son écharpe qu’il replie. Il saisit Nishiki au niveau de la taille, referme soigneusement ses bras autour de cette dernière et consolide fermement son étreinte en une clef qu’il sera difficile de briser.

_ Nishi, appuie-toi sur moi. Je vais t’allonger à côté, d’accord ? En douceur, tu ne t’appuies pas sur ta jambe, tiens toi à moi, d’accord ? Tout en douceur.


La blessure à sa cuisse saigne abondamment, malgré le pansement rudimentaire qui a été apposé. Aussi solide soit-il, il est urgent de refermer la plaie – et s’il tourne de l’œil, Jonathan craint le pire. Il vaut mieux éviter tous risques – comme se cogner violemment la tête contre le sol. Tirer Nishiki demande à Jonathan un effort digne d’un bûcheron. Dans un râle, le médecin contracte tous ses maigres muscles : il a l’impression de soulever un mur. Son dos craque et il sent une douleur vive traverser sa colonne vertébrale, poignarder ses reins. Il serre les dents et, pour autant, tire de tout son poids pour permettre à Nishiki de se reposer le plus doucement possible sur le sol.

_ Super, super, allonge toi Nishi. Là, écoute le son de ma voix, reste avec moi. Je suis désolé, je n’ai pas le temps d’utiliser un anesthésiant, je te le donnerai dès que j’aurais terminé. Angelo, où est donc l’eau sucrée que je vous ai demandée ? Si vous n’en avez pas, apportez de l’alcool ! Allez observer immédiatement la plaie du Ministre, indiquez moi sa longueur et sa profondeur !

Jonathan ne se prive pas de donner des ordres. Il ignore l'étendue des blessures du Ministre et a simplement réagi à la vue de la cuisse ensanglantée de Nishiki : il a probablement perdu beaucoup de sang, il faut arrêter l'hémorragie. Deux blessés à gérer n’est pas quelque chose d’inhabituel pour Jon… Bien qu’en situation d’urgence, le paisible et timide médecin laisse place à un tout autre homme. Celui d’un homme de sciences, exigeant et ne laissant passer aucune erreur. Le temps n’était pas à la discussion ou pas même réellement à l’empathie, cette fois, il s’agissait de faire son travail dans sa forme la plus pragmatique mais la plus efficace. Déjà, ses mains se sont armées d’une aiguille désinfectée et d’un fil épais. Après avoir baigné la plaie de désinfectant et s’être nettoyé les mains, Jonathan se met directement à recoudre la plaie s’étirant sur la cuisse de Nishiki. Vu l’ampleur de la blessure et sa gravité, le valet souffrirait probablement très peu de la couture – il est plus agréable que les chairs soient refermées que béantes. L’air stimule les nerfs, ravive la souffrance, sans compter les chairs palpitantes qui recherchaient désespéramment leurs jumelles. Jonathan a rapidement les mains souillées de sang, mais régulièrement, il nettoie la plaie via un bout de tissus baigné de désinfectant. Les points ne sont pas grossiers, malgré sa précipitation, révélant son expérience dans le domaine : ce sont des points précis, rapprochés les uns des autres mais avec suffisamment d’espace pour ne pas gêner les mouvements de l’homme. Recoudre la plaie lui prend une dizaine de minutes et Jonathan s’essuie ensuite les mains, nettoie une fois encore la blessure. Cette fois, il prend le temps d’appliquer une pommade apaisante, puis il récupère une bande qu’il glisse autour la blessure pour la protéger.

_ Angelo, nettoyez les blessures du Ministre avec ça… N’hésitez pas, versez tout s’il le faut, je veux que la plaie soit impeccable quand j’arrive suis-je clair ?

Il désigne quelques gourdes en aluminium dans sa valise, puis il récupère un verre d’eau sucrée. Revenant à hauteur de Nishiki, il glisse une main dans ses cheveux, dans un geste trahissant son affection. Tendrement et anxieusement, il écarte de son front quelques mèches qui pourraient le gêner, son pouce effleure sa cicatrice, puis il soulève légèrement sa tête pour lui faire boire quelques gorgées de l’eau sucrée. Jonathan essaye d’agir selon l’urgence des blessures et lève d’ailleurs les yeux vers le Ministre pour comparer les 2 hommes. Une fois la plaie béante à la cuisse soignée, il est nécessaire de déterminer quelle blessure il doit s’occuper en urgence. Non pas selon les avis subjectifs de chacun – ce n’est pas un Ministre et son valet, ce ne sont pas même deux amis en ce moment, non, Jonathan se contraint à réfléchir par niveau de gravité et nécessité d’action.



Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Jeu 21 Mar - 22:44, édité 1 fois
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyJeu 14 Mar - 23:58

Lüwen n'eut aucune réponse à ses remerciements de là part de son valet. Néanmoins il notait la présence du petit serviteur et il se demandait si Nishiki n'aurait pas préféré lui répondre en privé. S'il avait désiré le faire. Et puis, de toute façon, l'un comme l'autre étaient dans un état second pendant lequel il était difficile d'avoir une vraie discussion profonde mais le ministre avait au moins tenu à dire cela. Il voulait que cela soit mis en mots le plus vite possible pour une raison aussi simple que le sentiment de reconnaissance et l'envie de vivre dans l'instant présent, de remercier dès le moment opportun et non après. Là, alors qu'il avait risqué sa vie pour lui, c'était important.

Plusieurs minutes passèrent pendant lesquelles il manquait de s'endormir, Angelo du le rappeler plusieurs fois à l'ordre. Le petit ne connaissait pas grand-chose à la médecine mais il savait que pour quelqu'un qui venait de se faire agresser, s'endormir n'était ni bon signe, ni une bonne idée. Le « boum » de la porte d'entrée ne fit que sursauter Angelo qui nous aurait fait une syncope s'il n'y avait pas une raison précise dans le salon. Le ministre était bien trop K.O. pour cela et le bruit n'avait pas tout à fait atteint ses oreilles, qu'à moitié.

Alors qu'il entre dans la pièce le noble ne peut être que soulagé de le voir, et aussi de constater qu'il s'occupe d'abord de Nishiki. C'est un soulagement, mais c'est aussi une inquiétude. Sa blessure était-il si grave qu'il lui fonce presque dessus ? Angelo, à l'ordre formulé se rendit aussi vite qu'il pu en cuisine. Lüwen lui tâchait d'écouter. Ha. On lui parle, oui…

«  Vertiges… Quelques nausées... Mal à la tête, en haut du dos et au bras.  »

Pas de phrase, pas de bonjour, pas de « c'est Lüwen, docteur », de toute façon, il n'y avait pas fait attention. Il faisait juste de son mieux pour aider le médecin en donnant ses symptômes. Peu après le petit Angelo revint avec son eau sucrée, les mains tremblantes. Il se demandait bien à quoi cela allait servir et s'inquiétait beaucoup pour les deux.

«  Là… Là monsieur !  » Et Angelo là lui déposa. «  Tout… Tout de suite… !  » Le pauvre n'avait aucune idée de comment faire mais il s'approchait de son maître avec une certaine appréhension. Il n'avait pas l'air bien et cela l'inquiétait d'autant plus. «  M-maître je vais…  » Et Lüwen le coupa. «  Fais donc… J'ai entendu…  »

Il lui montra son bras blessé dont il enlevait le bandage de fortune fait par Nishiki avant de l'observer, et du coup, de toucher un peu pour voir. Le ministre faisait de son mieux pour que la douleur ne se voit pas sur son visage.

«  Je euh… La plaie est longue de… environ une… quinzaine de centimètre… elle.. elle n'est pas très profonde et elle ne saigne presque plus….  » L'ordre second donné il évitait de se tétaniser et se dépêchait de prendre les gourdes. «  O-oui monsieur !  » on aurait presque dit un entraînement militaire.

Angelo pris donc le produit pour doucement nettoyer la plaie même si cela faisait grimacer le ministre. Ce n'était jamais agréable.

«  Par… Pardon…
- Ce n'est rien… Vous faites du bon travail...  »

Une petite motivation pour le serviteur qui tentait de moins trembler pour rendre le travail plus efficace.

«  Ce… C'est fait monsieur…  »

Et il avait vraiment fait du bon travail.
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyVen 15 Mar - 10:40

Le silence de la demeure était aussi reposant qu’il en était oppressant, seulement troublé par le rythme des pas pressés et angoissés du jeune domestique et ses quelques paroles pour son maître. Le valet essayait de suivre ses déplacements, seuls réels mouvements dans cette grande pièce, du moins, autant que sa concentration le lui permettait, essayant de suivre ses propres conseils et de rester réveillé. La difficulté de la chose le faisait cependant définitivement reconsidérer son choix douteux de s’être installé sur une chaise, même il était un peu trop tard pour y faire quelque chose.

Le claquement sec de la porte d’entrée le fit malgré tout réagir et il ne put s’empêcher de s’interroger sur ce qui allait encore leur arrivé, ayant complètement oublié qu’en effet, on avait fait demandé un médecin de longs instants plus tôt. Un instant, en voyant la personne qui déboula dans la pièce, il se mit sérieusement à croire qu’il commençait à avoir des hallucinations, ce qui n’était pas forcément meilleur signe. Il le regarde s’approcher de lui avec une attention nouvelle, sa manière de marcher, son regard. Ses hallucinations étaient quand même très réalistes.

- Jon ?

La voix du médecin arriva à percer sa bulle, sa seule présence faisant refluer angoisses. Un souffle d’oxygène au milieu des abysses qui lui permit de lentement remonter et reprendre conscience. Le sifflement aigue qui rugissait à ses oreilles se calme lentement, au même rythme que l’étau qui enserrait sa poitrine se relâche, le laissant respirer, reprendre le contrôle de lui-même. Il ne comprenait pas pourquoi il était là, maintenant, mais ne pouvait que profondément le remercier. La confiance que Shiki portait à Jonathan était sans faille et il lui confierait sa vie sans la moindre hésitation s’il le fallait et il n’aurait pu espérer mieux. Dans une pulsion, il aurait voulu le prendre dans ses bras, l’étreindre ne serait-ce que l’espace d’un instant mais déjà, il se mettait au travail, et le valet ne se sentait pas la force de lui résister.
Il se laissa guider, faisant son possible pour tenter de soulager au maximum le pauvre Jonathan, bien trop conscient que dans ce genre de situation, sa taille et son poids sont loin d’être des avantages. Il finit par se retrouver allonger sur le sol, non sans un certain soulagement malgré la froideur du sol qui lui tira un frisson. Ce que lui annonça Jon, par contre, fut beaucoup moins à son goût, mais il hocha simplement la tête. Il n’avait pas vraiment le choix.

Les percées de l’aiguille dans sa peau passèrent presque inaperçue au milieu de la douleur causée par le désinfectant sur la plaie à vif. Les poings serrés à s’en faire mal et la mâchoire crispée, Shiki s’efforçait à faire de son mieux pour bouger le moins possible. Pour faire le moins de bruit possible aussi, soucieux de ne pas inquiéter encore plus le ministre à quelques pas de là. La sueur coulant sur son front le força à fermer les yeux et il s’évertua à se canaliser sur sa respiration et les battements de son cœur plutôt que sur la douleur bouillonnante de sa cuisse. Il accueillit la fin de ce moment avec un soupir crispé et tremblant mais le geste de Jonathan, qui lui rappelle par certain côté ceux de sa mère, lui tira un sourire doux tandis que son souffle commençait à se calmer à nouveau.

- Merci.

Si sa voix n’était qu’un murmure, le remerciement, lui, était empli d’une sincérité profonde et respectueuse. Une reconnaissance qui dépassait l’acte qu’il venait d’effectuer, bien plus entière qu’il ne savait pas comment la communiquer par de simples mots. Nishiki prit une profonde inspiration avant d’attraper doucement le bras de Jonathan, le serrant doucement, autant pour attirer son attention que pour accompagner ses paroles. La douleur refluait lentement grâce à l’anesthésiant, l’aidant à se concentrer, même s'il était déjà bien plus vif et alerte qu’au moment où le médecin était arrivé sur les lieux. Parler lui demandait malgré tout un effort, l’obligeant à faire une pause entre chaque phrase, à chercher ses mots.

- Je n’ai rien d’autre de grave, Jon… Mais il s'est évanoui tout à l’heure. Va t’occuper de lui… S’il te plait.

Les fois où l’on avait pu entendre Nishiki demander quelque chose pouvaient bien se compter sur les doigts d’une main, mais la supplique silencieuse pouvait aisément se lire dans ses yeux et sur son visage, poussée par une inquiétude et une culpabilité aussi intense qu’abrasive. Son désir d’envoyer son ami auprès de Lüwen ne lui avait pas pour autant fait minimiser son état. Il ne se le serait pas permis, surtout pas avec Jonathan.
Lâchant le bras du médecin, il laissa retomber son bras avant de venir donner du mou au nœud de sa cravate et défaire les premiers boutons de sa chemise, s’offrant à lui-même un peu plus d’air.
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyJeu 21 Mar - 22:47









Son remerciement n’est qu’un soupir. Jonathan, attentif, le couvre avec toute l’affection d’un père, caressant tendrement son visage du bout de ses doigts usés, jusqu’à sentir la douce pression de sa grande main sur son bras maigrelet. Surpris, le médecin unit ses yeux bleus délavés à ceux de son patient. Ces yeux qui n’ont, au final, pas tant changé avec les années. Il y retrouve avec une certaine nostalgie une douceur qu’il n’a jamais perdue. Et une inquiétude latente, qui perce son regard comme une aiguille, totalement opposée à la quiétude de son regard, apportée par le soulagement et la reconnaissance. A sa demande, Jonathan sent, curieusement, ses épaules se relâcher. Sa surprise ne dure que quelques secondes, avant qu’il ne se rappelle qui il a devant lui. Ce n’est plus le petit enfant, c’est bien l’homme, l’homme qui, comme toujours, pense aux autres avant lui. Alors son visage s’éclaire un instant d’un sourire, un sourire amusé, fier malgré lui, alors que ses mains, tout en douceur, écartent la main de Nishiki. Il ouvre davantage son col et déboutonne sa ceinture, abandonnant un dernier baiser sur son front – « Ca va aller mon grand, je m’occupe de tout » - avant de se redresser.

_  Jeune homme, pouvez-vous couvrir mon ami ? Les jambes et la taille, qu’il n’ait pas froid. N’importe quelle couverture fera l’affaire. Je suis tout à vous monsieur le ministre.


Jonathan rejoint l’homme et le détaille attentivement. Sa pâleur l’inquiète… Il s’installe près de Lüwen et, avec douceur, finit par s’installer de sorte à ce que le Ministre puisse reposer sa tête sur ses cuisses. Du bout des doigts, avec minutie, il explore l’arrière de son crâne pour vérifier qu’il n’y ait pas de blessures ni de fractures. Dans le cas d’un volume trahissant l’apparition d’une bosse, Jonathan demandera au jeune garçon de lui apporter sa mallette pour récupérer un peu de crème et en appliquer soigneusement à l’endroit de l’impact, puis il y appose un peu de glace. Les vertiges et les nausées ne sont pas bon signes, il espère qu’il ne s’agit que d’un traumatisme crânien léger…

_ Avez-vous perdu conscience, Lüwen ?


La question est primordiale aux yeux du médecin dont les prunelles se sont assombries. S’il y a perte de conscience, cela signifie un traumatisme crânien plus grave – il doute qu’il y ait une lésion cérébrale grave, l’homme ne semble pas en présenter les symptômes. Cependant, Jonathan devra rester près de son chevet quelques jours pour vérifier les symptômes et s’assurer qu’il n’y ait pas de séquelles. Avec la présence d’un hématome cérébral, une surveillance est de mise. Par prudence, il lui donne quelques ordres, pour tester la compréhension – levez votre bras droit, puis l’index, faites un cercle, rabaissez le bras, levez le bras gauche, fermez les yeux -. Puis il prend la bouteille de sa poche et la tend devant les yeux de Lüwen pour s’assurer à ce que, naturellement, le ministre ait les bons gestes pour saisir la bouteille quelque soit son emplacement. Il range ensuite la bouteille et immobilise soigneusement la tête du ministre avec quelques coussins, avant de se pencher vers son bras.

_ Bravo, Angelo, tu as bien nettoyé la plaie.

Entre temps, un peu de sang a coulé, mais rien de bien méchant. Il nettoie la plaie avec attention, puis la bande dans un geste rapide, précis et habitué.

_ Expliquez moi comment vous avez été blessé de la sorte, Lüwen.

Son récit, si tout va bien, ne présentera aucune information étrange et les informations seront correctement enchaînées. Jonathan repose en douceur son bras près de lui mais ne lui donne pas immédiatement d’anti-douleurs. Il s’inquiète du coup porté à la tête et ne veut pas donner n’importe quelle molécule – il ne manquerait plus qu’il y ait un saignement interne et qu’il donne un anticoagulant… Non, c’est bien trop risqué.

_ Je vous impose à tous les 2 trois jours de repos strict. Lüwen De Clèves, votre état me préoccupe et exige une surveillance attentive et ce, pendant 3 jours. Je dois m’assurer à ce qu’il n’y ait pas de pertes de conscience… Nishiki, tu as besoin de récupérer, tu as perdu beaucoup de sang, si tu vas courir la campagne, tu risques de tourner de l’œil… Il faudra manger du fer, de la viande rouge, des haricots verts et boire beaucoup d'eau. Angelo, pensez-vous qu’il vous sera possible de me préparer une chambre à proximité ?

Il est amusant de constater les variations d’attitude du médecin. Lorsqu’il s’adresse à ses patients et souhaite imposer sa volonté, il se montre soudainement impérieux. Ses yeux délavés retrouvent une vigueur digne de celle d’un général en pleine force de l’âge : un regard déterminé et une voix marquée dans chacune de ses intonations. Et voilà que lorsqu’il parle à Angelo, il retrouve toute sa douceur habituelle, un sourire timide passant même rapidement sur ses lèvres avant qu’il ne recouvre soigneusement le ministre.

_ Reposez-vous. Dormez si vous le souhaitez, mais je risque de vous réveiller régulièrement. Ne bougez pas votre tête…

Ses yeux se lèvent vers Nishiki, par réflexe. Peut-être que le grand gamin s’est finalement laissé perdre dans ses songes, une fois ses inquiétudes apaisées… Ou qu’il lutte pour rester conscient. L’un comme l’autre n’aurait pas surpris le médecin, il s’est tristement habitué à sa mauvaise manie de garder les yeux ouverts même quand il serait temps de les clore pour se reposer.

Le Ministre ne valait pas mieux. Il avait tout autant tendance à négliger sa santé. Quelle idée de les avoir mis ensemble ! Jonathan soupire, à croire que qui ressemble s’assemble… Le médecin va sûrement veiller, au moins l’espace de quelques jours, qu’ils prennent tous les deux le temps de récupérer quelques forces…


Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Lun 25 Mar - 15:47, édité 1 fois
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyVen 22 Mar - 23:14

Pendant que le bon médecin s'occupait de Nishiki, Angelo restait, inquiet, en compagnie de Lüwen. Le ministre était content d'avoir ce petit à ses côtés car même sa bouille inquiète était mignonne et contrairement à ce que l'on pourrait penser cela le rassurait. Sa sincérité le calmait et il faisait des efforts considérables pour ne pas sombrer dans le sommeil. Angelo rougit un peu lorsqu'il vit Jonathan faire un baiser sur le front de Nishiki, pourtant il trouvait cela adorable. Le ministre lui ne le vit pas mais il vit la gêne sur le visage du serviteur et ne la compris juste pas ou la mise sur sa faute.

«  Ou-oui, je vais vous chercher ça monsieur le docteur !  »

Ainsi, Angelo s'en alla quelques instants pour pouvoir aller couvrir Nishiki comme il le devait. Il emporta aussi un coussin pour l'aider à soutenir sa tête et à être plus confortable. Soyons sérieux, personne ici ne pouvait le porter jusqu'à son lit.

Le ministre se laissa doucement soulever la tête, contenant la douleur qu'il ressentait car le médecin se montrait doux. L'appellation précédente l'avait aidé à ne pas se sentir agresser et à l'observer. Certainement qu'il y aurait au moins une petite bosse alors Angelo apporta la mallette au docteur. Lüwen quant à lui sursauta un peu à la glace. Toucher cet endroit n'était pas agréable, loin de là.

«  Ou… Oui… Pas très longtemps je pense, quelques minutes… grand maximum…  »

Très tranquillement le ministre obéit à ses ordres, et excepté une certaine lenteur à mettre sur le compte de l'envie de dormir, de la douleur, et de vertiges, il se débrouillait. I réussi aussi à saisir la bouteille bien que sa vue, elle, était toujours un peu floue.  

Au compliment, Angelo ne pu s'empêcher de rougir comme une tomate. Il avait rejoint le chevet de Nishiki pour rester au moins à côté de lui, une présence, pendant que le docteur s'occupait de son maître. A nouveau ledit maître contient une légère douleur quand il s'occupe de sa plaie mais le bandage fais du bien.

«  Je… Hm… Nous allions rentrer d'une soirée. Six types nous ont… attaqué…  » Une petite pause. «  En me défendant l'un m'a… coupé au bras. Et j'ai senti une vive douleur à la tête et dans le dos. Je me suis réveillé parterre…  »

Le récit était cohérent mais bref, le ministre était fatigué et n'avait pas vraiment la force de tout raconter. Argh. Trois jours de repos strict, sérieusement… ?

«  Long… Et bien oui, trois jours sans bosser, quel calvaire… Mais il ne s'en plaignait pas plus. A sa suite, Angelo répondit au médecin.
- Je… Je vais vous préparer ça… Je… Je reviens Nishiki…   Il rougit.
- Angelo.....
- M.. Maître... ? Le petit se rapprochait.
- Cher...cherche dans ma chambre, dans ma table de chevet mon tensiomètre et prend mon carnet et donne le au docteur...
- Oh, oui ! Je... Je vous cherche ça...! »

Le voilà à nouveau parti. Alors que Jonathan disposait confortablement des coussins. Il était peut-être utile que le médecin mesure la tension de son patient avant qu'il ne s'endorme ?

«  Est-ce que… est-ce que Nishiki va bien… ? Est-ce qu'il aura… Des séquelles ?    »

Impossible qu'il ne s'inquiète pas pour son valet, le ministre ne s'endormait qu'après avoir la réponse à cette question. Quelle qu'elle soit, il ne tenait plus, mais il voulait savoir.  Son état à lui, il lui importait bien moins.
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptySam 23 Mar - 16:42

Le geste de Jonathan lui tira un sourire sincère autant qu’il ébranla ses propres murs. Pendant un instant de pure égoïsme, pendant juste quelques minutes salvatrices, Nishiki ferma les yeux et abandonna simplement ces sentiments qui le rongeaient lentement depuis des semaines. Il respira, pour la première fois réellement libre du poids de la responsabilité qu’il laissait entre des mains plus savantes, sa culpabilité profonde balayée par la bonté simple du médecin. Il se laissa bercé par sa voix, de plus en plus lointaine malgré sa volonté d’écouter ce qu’il se disait autant que de vouloir se bercer bercer par un sommeil qu’il attendait depuis trop longtemps. Il sentit à peine la couverture dont le recouvrit Angelo, l’esprit ailleurs…
Mais malheureusement pas assez. Comme un mur qu’on ne peut pas traverser, le valet comprit avec un regret presque désespéré que malgré la douleur et l’épuisement, ses insomnies ne le laisseraient pas encore tranquilles pour cette nuit. Du moins, pas encore…

Il rouvrit des yeux embrumés en entendant Angelo prononcé son nom et tourna la tête en direction du médecin et du ministre. Jonathan comptait rester ici ? Bien… C’était bien. Une bonne nouvelle… Même s’il se sentait un peu mal qu’il soit obligé d’être monopolisé ainsi. Il ne put retenir un sourire à la remarque de Jon. Oh il savait bien qu’il n’allait pas pouvoir beaucoup bouger dans les jours à venir… Voir même plus. L’idée ne lui plaisait pas particulier, mais il ne tenait pas à empirer les choses, bien au contraire, alors il se contenta d’un vague hochement de tête.
A la question de Lüwen, il reposa les yeux sur le plafond. Des séquelles ? … Ce qui était fait était fait de toute façon… Nishiki n’y avait même pas pensé. Est-ce que ça aurait changé quelque chose, au fond ? Pas le moins du monde. Ce n’était pas la peine d’en faire tout un plat… Même s’il écouta la réponse du Jonathan.
Il laissa d’ailleurs ce dernier finir de s’occuper du ministre jusqu’à ce que ce dernier ne finisse par s’endormir. Comme il aurait aimé pouvoir faire la même chose. Certains étaient plus chanceux que d’autre, sur certains points. Angelo était toujours là d’ailleurs, revenu de la préparation de la chambre… Pas la peine de le faire veiller toute la nuit non plus, lui aussi méritait bien d’aller se reposer après toutes ces émotions forte. Brave petit.

- Angelo… Tu peux aller nous chercher… trois verres d’eau s’il te plaît… Va te reposer après… Merci pour ton aide.

Le domestique s’exécuta prestement, même s’il était visiblement réticent à partir, sans doute trop inquiet. Mais il les laissa quand même. Avec un soupir, Shiki se passa une main dans ses cheveux humides de sueurs avant de regarder à nouveau Jonathan. Quitte à ne pas dormir, autant discuter un peu… Surtout qu’il n’y avait plus personnes. Le sommeil finirait peut-être par arriver au bout d’un moment… il l’espérait en tout cas.

- Moi qui voulait passer te voir après… enfin… ce qui s’est passé…

Le valet soupira, incapable d’aligner ses mots. Lui qui se maîtrisait tant d’habitude, amoureux comme il était du contrôle, son regard n’était maintenant qu’un puits d’émotions brutes, trop longtemps refoulées.

- Je suis désolé que ça soit dans ces conditions...
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 25 Mar - 15:50










Les propos du ministre lui font franchement froncer les sourcils. Qu’est-ce que lui avait caché Lüwen, pendant tout ce temps, pour finalement demander à ce qu’on leur apporte son carnet et le tensiomètre ? Jonathan ne parvient pas à retenir le regard sévère qu’il adresse au Ministre – ministre ou pas, il reste un patient et une fois de plus, ce fieffé entêté n’en a eu que faire de sa santé, n’est ce pas ? Il mérite bien un regard noir pour s’être négligé malgré le fait qu’il lui ait maintes fois répété de faire attention à sa santé. Quand le carnet lui revient, apporté par le jeune Angelo, Jonathan l’ouvre dans un soupir. Parfois, il est difficile de ne pas s’énerver, mais le bon médecin est d’une patience d’ange. Heureusement qu’il a encore ses lunettes de repos pour décrypter la jolie écriture du ministre – ses yeux fatigués ne sont plus ce qu’ils étaient. Une tension élevée… Avec la fatigue accumulée, il n’y avait rien de surprenant. S’armant du tensiomètre, il prend la tension du ministre. Si elle est trop basse, malheureusement, il ne peut que le laisser se reposer et veiller à ce qu’il s’hydrate… Si elle est trop haute, il va devoir lui injecter de quoi la baisser et imposer fermement une nouvelle hygiène de vie à Lüwen, quitte à embaucher des serviteurs qui harcèleront le ministre jusqu’à ce qu’il se décide à prendre soin de sa santé.

_ Nishiki va s’en remettre, ne vous inquiétez pas, je suis là pour m’occuper de lui. Il est résistant et je connais mon travail, ne doutez ni de lui, ni de moi. Il a besoin de se reposer, lui aussi. Et pour qu’il accepte de le faire, vous devrez veiller davantage sur votre santé. Je vais vous y aider mais, s’il vous plaît Lüwen, acceptez de suivre mes prescriptions.

Jonathan récupère, dans sa mallette, une petite fiole emplie d’huile essentielle de lavande. Un extrait qui coûte une fortune. Pour la première fois, le médecin a pris un ton plus ferme qu’à l’accoutumée, qui n’encourage guère à la révolte. Il applique un peu d’huile sur ses doigts pour en masser les tempes du ministre, puis l’intérieur de ses poignets dans un soupir. De quoi le détendre. Dans les jours qui suivront, il demandera à ce que des infusions de feuilles d’olivier et de l’extrait d’aubépine pour baisser naturellement sa tension. Privilégier du repos et surtout, veillez à ce que Lüwen se détende. D’ailleurs, Jonathan repose une main sur le front du ministre, restant à ses côtés, jusqu’à ce qu’il le sente relâcher ses muscles pour de bon. Suite à cela, il se détache en douceur et retourne auprès de Nishiki. Le médecin va probablement passer sa nuit à aller d’un homme à un autre, à veiller sur ses patients, par habitude. Un frisson le saisit, la fatigue s’approche, mais il la chasse en se pinçant durement le bras. La douleur tient éveillé. Si Jonathan remontait ses manches, on verrait les bleus qui s’étirent tout au long de son bras, par tâches isolées, comme s’il eut été un peintre raté. En ces temps d’épidémie terrible, Jonathan ne s’autorise guère de repos. Il sait que bien des vies dépendent de l’efficience de son travail et sans vouloir se vanter, il a aussi pertinemment conscience qu’il est l’un des premiers remparts face à la maladie. Il ne doit pas faiblir.

C’est une nouvelle force qui s’éveille en lui, une force qu’il ne soupçonne pas et qu’il n’a que très rarement démontrée. Pour autant, d’autres l’ont aperçu, comme lors des opérations critiques où Jonathan refusait d’abandonner, comme le jour où il y eut un éboulement dans les Mines et qu’il fut l’un des premiers à s’y élancer, comme cette semaine passée dans un orphelinat à aller de chambre en chambre pour s’occuper des enfants. Une détermination bien plus solide que n’importe quel acier, un amour pour toutes ces vies qu’il peut sauver et qu’il sauvera. Qu’il sauvera, car il ne s’autorise pas même le bénéfice du doute, il se l’interdit. Car il s’en sent capable, car il doit l’être, car c’est ce qui le tient en vie toutes ces années, car c’est ce qui le motive à se lever chaque matin. Soigner.

Jonathan s’approche de Nishiki et s’agenouille près de lui. Il essuie la sueur de son front de sa main, récupère une bande en tissus qu’il replie pour sécher en douceur son front. La sudation est une réaction tout à fait normale après tant d’émotions. Ses yeux bleus détaillent le visage de l’homme… Et devinent, derrière le flou de ses prunelles, ce déluge qui ne demande qu’à se déverser, ces émotions tant refoulées qui, comme un ressac, reviennent, de plus en plus violentes. Elles risquent de le submerger. D’un moment à un autre. Oh, Nishiki…

Cet homme si fort, si fier, au cœur si tendre. Ces émotions qui, au final, si puissantes, se terrent sous cette allure impressionnante, ce bouclier qui les retient, les protège d’un extérieur trop violent parfois pour un cœur aussi aimant que le sien. Oh, bien sûr, on pourrait croire que Nishiki a entretenu son corps pour défendre les autres et c’est probablement le cas, mais Jonathan se demande parfois si ses muscles ne visent pas, parfois, à le protéger lui du reste. Des autres, des obstacles qu’il traverse, ou de tout ce qu’il ressent. Car au final, ce sur quoi on a l’impression d’avoir le plus de maîtrise, c’est son corps… Et pourtant, si Nishiki savait qu’il était terriblement aisé à ce que le corps n’en fasse qu’à sa tête.

La peine saisit Jonathan de plein fouet. Oh il ne sait que trop bien de ce dont Nishiki parle. Cette perte affreuse. Ce meurtre immonde, dont il ne s’en remet pas, ce deuil qui l’a transformé, lui aussi. Qui l’a rendu plus dur, plus aigri, écoeuré une fois de plus par la folie et l’injustice de ce monde impitoyable. Ce départ qui l’a renvoyé, lui aussi, à son impuissance. Comme si tout ce qu’il faisait au quotidien était finalement vain, n’arrangeait pas cette ville pourrie, souillée jusqu’au plus profond d’elle-même, cette satanée cité avide de sang, de souffrances, de morts au point d’en vomir tous les jours, baigner les rues de cadavres, de plaies béantes et purulentes, de misères, de larmes.

Oh, Nishiki, derrière ce regard voilé, c’est toute la blessure de ce deuil qu’il voit, cette douleur que le médecin qu’il est ne pourra jamais effacer ou refermer, cette souffrance injuste que la vie lui a infligée, malgré tout les sacrifices qu’il aurait été prêt à faire pour La sauver. Jonathan n’a que trop conscience du poids que ce grand cœur doit porter, que ces épaules se doivent d’assumer tous les jours, de cette culpabilité qui, comme un ver, creuse, creuse et s’enfonce toujours plus profondément.

Alors Jonathan saisit la main de l’homme, il noue ses doigts aux siens, il les serre, avec force, avec toute cette force qu’il a, pour le tirer hors de cet abîme, pour le soutenir malgré ces eaux qui montent et le tirent au fond des abysses. Il n’est pas seul et Jonathan n’est pas prêt de le lâcher. Cette perte est terrible, ce deuil est affreux, c’est un trou béant dans lequel Nishiki ne doit pas plonger, pas au point de se perdre. Son autre main caresse le visage de Nishiki, se glisse dans sa nuque, soulève légèrement sa tête pour permettre à Jonathan de planter ses yeux bleus dans les siens. Ses yeux très tendres, emplis d’une même souffrance. Si Dieu existe, seul lui sait à quel point Jonathan partage ce qu’il ressent en cet instant.

_ Ne sois pas désolé. Ne sois pas désolé, pour rien… Je sais…. Je sais que tu ne le crois pas mais je tiens à te le dire, Nishiki. Tu n’es coupable de rien. Tu n’es responsable de rien. Tu n’as pas tenu l’arme, tu n’as rien fait de mal… Tu as fait ton maximum. Tu as fait ton maximum, comme tu le fais tous les jours, avec tout le monde, pour protéger tout le monde. Tu as donné tout ce que tu avais. Alors ne te sens pas coupable… Je t’en conjure, ne te sens pas coupable, si quelqu’un doit se sentir mal, ce n’est sûrement pas toi.

Il caresse en douceur ses cheveux, alors qu’il se mord la lèvre inférieure. Il reprend, dans un murmure paternel, plein de cette tendresse particulière.

_ Tu n’es pas coupable, tu n’es pas responsable… Tu as fait de ton mieux et c’est tout ce qui importe, parce que tu n’aurais pas pu en faire plus, Nishiki. Tu as le droit… De lâcher la pression, si tu veux. Pleure, si tu veux. Il n’y a que moi… Et je ne te jugerai pas… Moi aussi, je pleure, bien souvent, bien trop peut-être. Ce n’est pas être faible ou… faillir à sa mission… C’est simplement s’autoriser à lâcher du lest de temps en temps et c’est mieux comme ça, c’est mieux que ça sorte plutôt que ça reste, là, dans le ventre, dans la tête, comme un poids mort. Ca ne change rien à ta force, ça ne change rien à ta valeurs… Tu as le droit… Tu as le droit de souffrir et d’être fatigué, tu as le droit…

Le médecin n’abandonne pas ses gestes tendres, au contraire, sa main continuant en douceur à caresser les cheveux longs du jeune homme. Le voir dans cet état lui brise le cœur, lui donne l’envie de prendre ce grand dadais dans ses maigres bras, de le protéger de cette vie cruelle, de soigner ses blessures, d’entourer son cœur douloureux de toute cette chaleur qu’il renferme. Qu’il se sente en sécurité. Enfin… En droit de se reposer.

_ Tu as fait ton maximum… Tu peux lâcher prise. Je suis là… Je suis là et tout va bien, je suis là… J’ai la situation en mains. Ne t’inquiète pas et ne te sens coupable de rien, de rien tu m’entends mon garçon…


Il ne s’arrête pas, malgré lui. Sa voix est douce, un simple murmure, comme l’on chante une berceuse à un enfant qui s’endort. C’est son angoisse qu’il veut terrasser. C’est son mal-être, qu’il veut affronter. Parce qu’il a envie qu’il lâche enfin cette croix qu’il s’efforce de porter, ou qu’il la lui partage, qu’il n’ait pas à tout supporter seul. Pas alors qu’il est là, à souffrir de le voir souffrir en silence, emprisonné dans ce rôle de protecteur derrière lequel il s’interdit toute faiblesse. Par peur de perdre, d’échouer, par peur…

Mais Jonathan a l’habitude d’affronter les peurs en face. Pas pour lui, mais pour ses patients. La peur de mourir. La peur de souffrir. La peur, il la connaît et sait la battre. Par ses médicaments, par sa présence, par son amour, cet amour qui ne s’explique pas, cet amour qui grossit d’années en années, cet amour qui fait toute sa force.





Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Mar 2 Avr - 15:36, édité 1 fois
Lüwen De Clèves
Ministre de l'Intérieur
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
Lüwen De Clèves
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyLun 25 Mar - 22:26

Haa… Il s'en doutait, le médecin n'était pas content du tout, et encore moins quand Angelo rapportait ce qu'il lui avait demandé. De ses propres yeux Jonathan pouvait la tension du ministre plutôt haute ces dernières semaines. Alors qu'il lui disait que Nishiki allait s'en remettre, qu'il connaissait son travail, il avait nettement l'impression de se faire engueuler et d'avoir été maladroit : il n'avait jamais voulu dire qu'il doutait du travail du médecin ou de son valet, jamais.

«  Je… Je ne doute pas de vous deux…. Je suis désolé… Je ne voulais pas… sous entendre cela… Et je… Je suivrai vos prescriptions…  »

Lüwen était fatigué et sa tension était un peu faible, quoi de plus normal vu la situation dans laquelle il était. Le ministre se laissait faire et manipuler par le médecin, jetant quelques coups d'oeil à son valet avant de commencer à fermer les yeux, aidé par l'odeur. Il n'en avait pas besoin de cela pour dormir néanmoins le massage et l'odeur le faisait déstresser et oublier les circonstances qui l'avait amené à être dans cet état. Le contact sur son front, cette main chaleureuse de quelqu'un qui prenait soin de lui, qui le chouchoutait un peu lui faisait du bien et détendait ses muscles et son esprit.

Il ne mis pas plus qu'une ou deux minutes pour enfin rejoindre Morphée. Angelo, après avoir apporté ce qu'on lui avait demandé et donné une petite attention à Nishiki, un sourire, une main sur son épaule allait dormir. Il ajouta simplement «   Mon... Monsieur, si vous avez besoin de quoi que ce soit pendant la nuit ré-réveillez moi...  » Sur une oreille, certes, mais il allait dormir.

Notons que le ministre allait s'endormir avec ses lentilles mais… ce n'était pas un drame.
Nishiki Wölffhart
Serviteur
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 26 Mar - 20:22

Les mots de Jonathan s’enfoncèrent profondément, dans sa chair autant que dans son crâne dans une souffrance aussi vive que l’apaisement qu’ils provoquaient. A chaque phrase de consolation, de soutien que pouvait prononcer le brave médecin, des mot imbibés de la même souffrance que la sienne, il le savait, une petite voix dans son esprit venait balayer le bon sens et l’innocence d’une pensée.
Tu n’es pas coupable.
Alors qui l’était ?
Tu n’as rien fait de mal.
Il n’avait rien fait, tout simplement.
Tu as fait ton maximum. Tu as fait de ton mieux
Comment aurait-il pu, alors qu’il l’avait laissée seule, le jour où elle avait eu le plus besoin de lui ?

Le genre de dialogue qui ne cessait de passer en boucle sans cesse dans sa tête, déchiré entre sa culpabilité, sa tristesse et le désir d’agir. Agir pour ne pas tomber, ne pas revivre cette impuissance ravageante, avancer pour ne pas à avoir à regarder derrière lui. Parce qu’il n’avait jamais appris à faire autre chose et ne savait pas comment faire, parce que ça fonctionnait pour tout ce qu’il avait connu, tout ce qu’il avait eu à gérer dans sa vie. Mais ça ne fonctionnait. Et à cet instant, il enviait, Dieu qu’est-ce qu’il enviait cette capacité que pouvait avoir son ami à parler et à exprimer ce genre de choses qu’il n’arrivait pas à laisser sortir. Il avait tellement de questions muettes dont les réponses le terrifiaient autant que poser des mots sur les horreurs imprimées dans ses paupières et qu’il ne se sentait pas prêt à affronter. Pas encore.

Dans un effort qui le laissa essoufflé, Nishiki se redressa  légèrement pour prendre appuie sur un coude, venant entourer les hommes du médecin de l’autre dans le même mouvement dans une étreinte tremblante mais dont il avait si cruellement besoin. Il ferma les yeux en venant appuyer son front contre l’épaule de son ami, la gorge nouée tout en forçant à prendre de grandes et lentes inspirations.

- J’aimerais avoir ta conviction, Jon… Certains jours j’ai l’impression que les choses vont mieux… Et le lendemain, je me sens incapable de quoi que ce soit…

Et pourtant, il n’avait jamais cessé de continuer, poussé par son inconscient qui refusait de le lâcher, encouragé par ces quelques moments agréables, mais…
Doucement, il détacha sa main crispée dans le dos de Jonathan et se relaissa tomber sur le sol, retenant un coup d’œil en direction du canapé où était allongé Lüwen.  Mais certains jours, il se sentait vraiment faible, misérable et à bout de force. Et à ce moment précis, il se sentait bien pire encore. Mais ça lui passerait. Il l’espérait, en tout cas.

- Je me sens fatigué, oui… Tu sais bien qu’on a jamais été ami, le sommeil et moi… Mais en ce moment, c’est pire que tout…

Il tenta un trait d’humour, avec un sourire à peine visible, peu crédible. Mais il n’a pas envie de appesantir sur ce sujet, le cœur déjà trop lourd. Tout comme il préférerait ne pas alourdir encore plus le fardeau de Jonathan avec sa propre peine. Il savait que ce dernier a été affecté tout autant de lui, que c’est quelque chose qu’il devait vivre ce genre de choses au quotidien. Il aurait dû être capable de gérer sa propre peine.

Spoiler:
Jonathan R. Grüber
Docteur
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 2 Avr - 15:39









Jonathan cligne des yeux quand l’homme s’appuie sur un coude. Il ouvre de grands yeux et s’apprête à fermement le rallonger, mais l’étreinte… Oh, l’étreinte le fait fondre comme la neige en hiver. Ses propres bras, bien maigres, viennent tendrement se refermer autour de la taille de Nishiki. Il le maintient, contre lui, jusqu’à remonter une main le long de sa nuque épaisse, il la caresse avec délicatesse et repose ses lèvres abîmées sur son front tout aussi usé. Il le garde contre lui, le serre avec affection contre son corps, comme s’il pouvait l’abriter et le protéger. Il écoute avec respect les mots de son ami, si rares, car ils trahissent son sentiment d’impuissance, sa vulnérabilité… Un homme comme lui déprécie montrer ses peines, non pas par fierté imbécile, mais parce qu’il a probablement la crainte qu’elles ne l’emportent, qu’elles ne prennent le dessus sur lui. Car en parler, c’est accepter qu’elles existent, c’est se les prendre dans la gueule, c’est tenir ou s’écrouler. Les oublier, ce n’est qu’une façon de les fuir, mais elles reviennent, toujours plus puissantes, comme une meute de chiens enragés qui, lassés de courir après leur proie, mordent avec plus de violence jusqu’à terrasser leur cible. Mais Jonathan sait comment vaincre ces démons. Lui, il sait qu’il faut mettre des mots, qu’il faut les invoquer, ces monstres, pour mieux les vaincre. Car les mots les contraignent à une réalité à laquelle ils restent vulnérables. Ils ? Les angoisses, les doutes, les peurs… Emprisonnés dans une tête, ils tournent comme des abeilles, insaisissables, alors qu’une fois prononcés, ils n’ont d’autres choix qu’exister. Certains peuvent s’effrayer de leur force, de leur apparence, mais Jonathan a appris à ne plus les craindre.

_ C’est normal, Nishiki… C’est normal, ce que tu as vécu est affreux. C’est grave. C’est grave et ça fait du mal, ça fait un mal de chien, ça bouffe le cœur tous les jours.

Jonathan ne sait que trop bien ce que c’est. Il a vu tant de gens mourir, malgré tout son sérieux, malgré toute son application. Des enfants, des femmes, des hommes, des vieux. Des riches, des pauvres. Oh, il en a tellement vu partir entre ses mains, leurs yeux s’éteindre, leur souffle disparaître. Il connaît cette souffrance. Il ressent toujours cette culpabilité, qui a bien manqué le faire tout arrêter.

Nishiki relâche son étreinte et s’allonge. Jonathan hésite mais s’installe contre Nishiki, prudemment. Il s’assoit contre son grand corps, une de ses mains se saisit de celle de son ami pour la porter à ses lèvres, il y dépose un baiser, son autre main rejoint son front pour le lui caresser avec tendresse.

_ Ton cœur est blessé par ce qu’il s’est passé… Et il faut te laisser le temps de guérir. Ce n’est pas comme une blessure… physique. Ca prend beaucoup, beaucoup de temps à soigner. Ca donne naissance à des doutes, des angoisses, de la culpabilité, ça fait mal, tous les jours, parfois, un peu moins que d’autre, dans ces moments, on se sent mieux, mais la fatigue revient… Pour guérir, il faut en parler. Sinon, tout reste là.

Jonathan hésite, mais pose sa main chaude sur le cœur de son ami, pour le plaisir de le sentir battre contre sa paume.

_ Quand ça reste là, ça pourrit… Ca pourrit, puis ça prend tout le cœur, ça prend tout le corps. On s’énerve, on devient… aigri, craintif ou violent, parce que tout ce mal se répand. Je suis… soulagé que tu m’en parles, Nishiki, car c’est ce qui permet de guérir, c’est ce qui me donne les moyens d’agir et je… je ferai toujours tout ce qui est en mon pouvoir pour t’aider, tu le sais ? Comme je l’ai toujours fait.

Jonathan reprend son souffle.

_ Le sommeil… aide, car il permet à la tête d’arrêter de tourner. Parce que les pensées ne reviennent pas en boucle te poignarder. Je sais que le sommeil te fuit, mais je peux… je peux t’aider avec toutes ces pensées mauvaises.

Finalement, la main de Jonathan rejoint en douceur la joue de Nishiki, tourne légèrement sa tête pour que leurs yeux puissent s’unir.

_ Ton cœur est encore plus grand que ton corps, Nishiki. Tu as toujours voulu protéger les autres. Et tu l’as toujours fait. Elena se sentait en sécurité à tes côtés. Elle avait toute confiance en toi. Comme moi, tu m’as protégé… plus d’une fois. Sans toi, j’aurais fini plus d’une fois dans un caniveau, la tête écrasée ou la gorge tranchée. Encore ce soir, tu t’es battu pour protéger Lüwen. Tu ne recules jamais. Même si on te fait du mal. Même si on te menace. Tu es toujours là et tu ne fléchis jamais. Même maintenant, alors que ton cœur saigne, alors que tu te sens épuisé, tu es là et tu n’arrives pas à fermer les yeux parce que je sais, je le sais que tu t’inquiètes pour Lüwen et que tu ne t’autorises jamais le repos… par peur qu’il arrive quelque chose, qu’il se passe quelque chose… Nishiki, tu es courageux, tu es aimant, tu es un vrai protecteur, tu es tenace, tu es résistant, tu es d’une loyauté sans failles, tu as un cœur bon. Tu as fait tout ce que tu as pu… Tu fais toujours ton maximum, toujours quitte à t’en épuiser.

Jonathan sent les larmes monter à ses yeux mais il ravale sa salive.

_ Elena était très heureuse de ton service, elle ne pouvait pas rêver meilleur gardien que toi… Tu l’as dit…. Plus d’une fois. Tu dis que je fais partie des meilleurs médecins de la ville.


Un rire nerveux s’arrache de ses lèvres et il hausse les épaules.

_ Beaucoup de gens ont confiance en moi. J’ai soigné… tous ceux que je pouvais. Mais parfois, même en donnant le meilleur de moi-même… C’était insuffisant. Je n’ai pas réussi à sauver certaines personnes. Parfois, je ne comprenais pas même la raison de leur mort et je… Oh j’ai tellement souffert de ces échecs…

La voix de Jonathan se met à trembler malgré lui et un sanglot finit par s’arracher de ses lèvres. Pudiquement, il essuie ses yeux, préfère cacher même son visage de sa main.

_ Je m’en suis tellement voulu, tellement que j’ai voulu tout arrêter, plus d’une fois… J’étais responsable. Je connais les corps, je connais les soins, et pourtant je… je n’ai rien pu faire… ! J’ai voulu… tout arrêter. J’y ai pensé, à de nombreuses reprises.

Jonathan renifle, essuie ses larmes pour de bon, avant de reposer délicatement sa main sur le front de Nishiki.

_ Mais si j’arrête… Si je laisse tous ces gens… Qui me dit que ça ne sera pas pire ? Il y aura beaucoup plus de morts et là, ça sera réellement de ma faute car j’aurais abandonné les gens à leur malheur, à leur maladie, alors que je pourrais faire quelque chose. Tu n’as pas abandonné Elena. Elle a été emportée par un enfoiré, comme j’ai pu perdre des patients car un collègue a été négligent. Ce n’est pas de ta faute… Car je sais que tu restais toujours près d’elle, sauf quand elle te demandait de rentrer… Elle t’a demandé de rentrer chez toi n’est ce pas ? Et tu lui as obéi. Comme tu l’as toujours fait, car tu es loyal et elle appréciait cette qualité chez toi. Tu ne pouvais pas savoir. Tu ne pouvais rien faire. Tu n’as pas tenu l’arme et si tu avais eu la possibilité d’agir, je sais que tu aurais tout fait dans ton pouvoir pour la protéger.

Jonathan finit par se pencher, enlaçant tendrement Nishiki en glissant doucement ses bras autour de sa tête, soutenant son crâne d’une main, l’autre main restant contre sa nuque, ses lèvres revenant contre son front.

_ Regarde toi… Regarde toi, regarde tout ce que tu fais… Malgré tout ça, tu ne baisses pas les bras, tu restes… un protecteur. Comme moi je reste médecin. Malgré la douleur, malgré tout ce que tu traverses, tu es là et Elena serait fière de voir que tu as toujours ce cœur généreux et courageux. Elle t’aimait avec toute son affection particulière et je suis… je suis persuadé qu’elle n’a aucune rancune envers toi. Je suis persuadé qu’elle est fière que tu continues à vivre et que c'est ce qu'elle aurait voulu pour toi. Parce qu'elle te voyait comme un ami. Parce qu'elle n'a aucune raison de t'en vouloir de quoi que ce soit. Aucune.


Malgré lui, un petit sanglot saisit ses épaules de nouveau.

_ Parfois je… C’est plus facile d’en vouloir à soi… ça donne l’impression qu’on aurait pu y faire quelque chose… mais non… On n’a pas tout contrôle sur ce monde et parfois, il arrive des choses qu’on ne peut pas prévoir, contre lesquelles on ne peut rien faire, ça arrive toute la vie, à tout le monde. Parfois, ces choses ne sont pas graves, comme… je sais pas, acheter un lait caillé, parfois, ce sont des choses terribles… On n’est pas responsables. Ce qui est de notre responsabilité… C’est notre acceptation de l’évènement et notre réaction en réponse à cet évènement. Après la mort d’Elena, tu aurais pu tout abandonner, devenir un saoulard ou un de ces pauvres types que je passe mes jours à rafistoler. Après la mort de mon patient, j’aurais pu tout abandonner. Au lieu de ça… tu continues ton travail, Nishiki. Et tu sauves des vies. Tu as sauvé Lüwen. Moi… tu m’as sauvé plus d’une fois. Et ça… oh, ça, je pense qu’Elena serait tellement heureuse de le voir… Et je suis tellement fier de voir que tu tiens… Mais tu as le droit de souffrir. Tu as le droit d’être fatigué. Tu as le droit de te reposer. Tu en as besoin, car ce que tu as reçu, c’est une blessure grave, je te le répète, et qu’il faut que tu guérisses. Et que je serais là, toujours là pour que tu arrives à t’en sortir. Tu sais d’où je tire ma conviction ? De toi… Parce que je sais que tu es un cœur fort et bon. Que tu as juste besoin… de te soigner et que je suis là pour ça. Je crois en toi Nishiki. Et je Sais, Moi, que tu n’es coupable de rien, que tu as fait ton maximum, que tu es un homme bien, que je me sens en sécurité à tes côtés. Je tiens à toi et tu n’es pas seul… ne t’oblige pas à porter tout ça seul.

Sa main revient saisir fermement celle de Nishiki. Car malgré ses sanglots, son regard est déterminé. Sa volonté est inébranlable. Jonathan n’a pas de muscles, mais il a ce cœur plein d’amour, ce cœur qui bat, ce cœur qu’il offre pour combler la plaie perçant le cœur de son ami.


Dernière édition par Jonathan R. Grüber le Mar 9 Avr - 9:49, édité 1 fois
Nishiki Wölffhart
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Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
Nishiki Wölffhart
MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  EmptyMar 2 Avr - 19:38

Nishiki avait du mal à suivre le flux de parole de son ami, pourtant si habituel qu’il en était devenu réconfortant avec le temps. Encore plus ce soir où ses mots, qui résonnaient avec une attention et une chaleur bienveillante qui apaisait ses démons. Alors il écoutait les mots, les uns après les autres, essayant d’y trouver un sens, de reconstruire des phrases qu’il entendait sans réussir à les retenir dans le brouillard poisseux qu’était devenu sa tête sans vraiment y parvenir. Mais il s’acharnait, avec cette obstination têtue qu’il avait toujours eu. Parce qu’écouter Jon, c’était ne pas s’écouter, lui. Et s’écouter lui devait sans doute être la meilleure des idées qu’il avait eu de toute cette horrible soirée.

Mais si sa tête n’arrivait pas à tout comprendre, son cœur ,lui semblait très bien y arriver tout seul. Il avait cette impression douloureuse  d’avoir l’âme à vif,  de tout ressentir aux centuples, les mots démultipliant chacun de ses ressentis ou de ses émotions sans la moindre protection ni la moindre barrière. Il avait revécu trop de choses ce soir, réveillant des souvenirs bien trop récents auxquels il ne s’attendait pas et qui avaient finis par ébranler le roc il avait jusqu’ici toujours réussi à s’accrocher. Et si la consolation provoquée par les paroles de Jon est salutaire, d’autre mots le blessent, lacérant péniblement des blessures déjà bien trop réouvertes, lui faisant perdre encore un peu plus des quelques couleurs de son visage. Alors il s’accrochait à cette main qui enserrait la sienne, seule chose qu’il savait solide et fiable, contre vents et marrées.

Entendre parler d’Elena au passé le blessait, appuyant cette réalité qu’il savait immuable mais… L’entendre au présent était peut-être quelque chose de plus atroce encore. Pire parce qu’il savait qu’il ne pouvait plus rien faire pour ce qu’il était passé, malgré les regrets et les remords qui le hanterait à jamais, mais qu’il s’efforçait toujours d’avoir une prise sur le présent, aussi infime et fragile soit-elle. Se battre pour le présent, il avait toujours su faire, mais ça… ça ce n’était qu’un doux mensonge.  Mais elle ne pouvait pas être quoi que ce soit, ne le pouvait plus et le vide ne lui en semblait que plus béant. Plus d’une fois, il voulut parler, lui répondre, dire quelque chose, quoi ce soit mais les mots refusaient de sortir de sa gorge. Trop de questions venait ronger ses pensées mais il n’avait pas la force pour les poser. Pas encore. Alors, il se laissait entraîner par le discours émouvant, compréhensif.

Le sanglot de Jonathan réveilla pourtant en lui une compassion et une tristesse immense qui le tira de son brouillard de semi absence, lui faisant relever les yeux pour observer son ami à travers sa vision floue. Il avait toujours était profondément touché par la tristesse des autres, de ses amis encore plus, bien plus que par la sienne et voir Jonathan ainsi… lui qui avait pourtant pensé de pas pouvoir se sentir aussi mal se rendait soudainement compte à quel point il se trompait. Comment pouvait-on briser encore plus quelque chose de déjà en morceau ?

Shiki serra sa main, aussi fort qu’il le pouvait quitte à faire trembler ses bras un peu plus et le serra contre lui autant qu’il le peut quand ce dernier revient partager une étreinte, lui offrant le seul réconfort qu’il était en état de donner lui-même. Il regrettait tellement de ne pas pouvoir faire plus, lui qui avait toujours eu l’habitude d’être une épaule solide pour ses proches. Mais cette douleur… La douleur dont parlait Jonathan, maintenant qu’il la connaissait, qu’il la ressentait avec la violence cruelle qu’elle laissait derrière elle, il se sentait complètement démuni et bien incapable de réconforter qui que ce soit. Et ça lui faisait encore plus mal. Mal parce qu’il ne se reconnaissait pas dans les mots du médecin et avait cette impression douloureuse de trahir sa confiance comme il avait pu trahir celle de tous les autres. Parce que là, maintenant, tout de suite, blessé et misérable, une nausée née de son mal-être profond lui ravageant les tripes, il ne se sentait pas la force d’être quoi que ce soit, et encore moins quelqu’un capable de sauver qui ce soit ni quelqu’un sur qui on pouvait compter.
Comment pouvait-il répondre à ça ?

Alors quand son ami se redressa, il s’accrocha à sa main, encore, luttant contre cette sensation d’asphyxie qui rendait son souffle court et sa respiration rapide. Mais il se força. A parler, de sa voix brisée qu’il avait du mal à reconnaître lui-même, à soutenir le regard transperçant de son ami de toujours malgré sa seule envie de fermer les yeux, se recroqueviller loin, très loin de tous les regards pour essayer de se reconstruire, un peu, un tout petit peu pour retrouver la force de subir tout ça.

- S’il te plaît, Jonathan… S’il te plaît… Je ne peux pas… plus…

Supporter tout ça. Supporter le poids de ta confiance, de tout le reste… Pas ce soir…
Les mots le fuyaient, encore, malgré ses effort pour essayer de les extraire de sa tête et sa voix tremblait des larmes à qui il n’avait jamais permis d’atteindre ses yeux. Il essaya à nouveau, entrouvrant les lèvres mais aucun son n’en sortit et il ferma les yeux, de frustration, de douleur, de honte, un peu. Dieu il avait mal, tellement mal qu’il n’arrivait même plus à savoir ce qui le blessait le plus entre son corps, sa tête, son cœur…  Il serra les dents, un peu plus, encore.

- Du temps… Donne moi du temps…

Il ne voulait pas en parler, plus en parler. c’était trop. Trop pour lui, trop pour ce soir alors qu’il avait juste l’impression d‘avoir tout revécu une nouvelle fois. Gardant la main de Jon, il vint égoïstement la poser sur sa poitrine comme il l’avait spontanément fait quelques instants auparavant. La chaleur de sa main contre ses battements désordonnés. Il aurait voulu lui sourire, le rassurer, mais n’essaya même pas, craignant de ne pas y arriver assez bien.

- Ma jambe… Combien de temps… Repos ?

Tour pour parler d’autre chose, de changer de sujet de conversation. Pour le faire parler de n’importe quoi d’autre en priant profondément pour qu’il ait compris ces quelques mots de suppliques détournées. Parce qu’au fond, il avait quand même besoin de l’entendre, Jonathan, avec sa voix douce, berçante presque et qui l’aidait à rester calme. Mais juste… par sur lui, pas sur ça.
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MessageSujet: Re: Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }    Le retour de la vengeance 3 : les sbires de papa bouc émissaire {PV : Nishiki & Gaël & Jon }  Empty

 
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