Votez pour nous !Votez pour nous !Votez pour nous !Votez pour nous !
◄ Votez ◄

Partagez
 

 Quand on ne voit pas, il faut rester concentré

Aller en bas 
AuteurMessage
Alaric Saldsal
Contrebandier
Alaric Saldsal
Alaric Saldsal
Alaric Saldsal
MessageSujet: Quand on ne voit pas, il faut rester concentré   Quand on ne voit pas, il faut rester concentré EmptyMar 29 Oct - 10:33

Alaric marchait dans les rues marchandes. Il avait pris l'habitude de prendre les moins passantes possible, pour éviter toutes sources d'accidents embêtants. Pour encore augmenter la prudence, il progressait lentement. Sans compter que cela permettait de conserver son allure nonchalante qu'on lui connaissait dans le coin.

Il passa sans un regard devant une devanture. Aujourd'hui, elle était de nouveau rutilante. Elle avait été rachetée, rénovée, tout avait été refait. Tape à l'oeil au possible - comme avant. Alaric détestait cet esprit ridicule !

Mais derrière les couleurs vives, il distinguait encore les traces de suie que les flammes avaient laissées. Elles avaient ravagé les murs, dévoré tout ce qui se trouvait à l'intérieur avec férocité. Ruiné une famille marchande alors prospère, les laissant assoiffés, dans le besoin. Oh, oui, qu'est-ce qu'il avait aimé ces images !

Ruiner les Idanan lui avait porté une satisfaction immense et jamais il ne le regretterait.

Alaric était tellement plongé dans ses pensées qu'il en avait oublié de se montrer prudent, de se concentrer sur les formes floues des gens pour ne pas les percuter par accident. Alors arriva ce qui devait arriver : lorsqu'il aperçut la silhouette du jeune homme qui arrivait en face de lui, à vive allure, c'était trop tard. Ce dernier tombait par terre avec un bruit mat.

Alaric s'incendia d'insultes mentalement, se traita de tous les noms, et insulta le garçon aussi. Il ne pouvait pas prendre un autre chemin, lui aussi ?! Quand quelqu'un vous fonçait dessus, on prenait une autre route, normalement - et cela avant d'être renversé comme une quille !

Mais en apparence, fidèle à lui-même, Alaric resta aimable. Digne des qualités de bon gars qu'on lui prêtait aisément. Il tendit la main pour aider son interlocuteur à se redresser :

- Je suis désolé, s'excusa-il avec une moue contrite très bien imitée - parce que contrit, il ne l'était pas du tout. J'étais dans mes pensées et je ne vous ais pas vu arriver. Je suis confus. Rien de cassé, au moins ?

Il recula avec un grand sourire, en essayant toute à la fois de discerner un peu mieux les traits du jeune homme et de voir autre chose qu'un visage flou - et cela sans plisser les yeux. Il abandonna rapidement cette idée : ça ne servait à rien.

- Tenez, je vais vous aider à ramasser.

Il avait bien cru entendre quelque chose tomber et ce n'était pas étonnant. Des rues marchandes aux magasins serrées les uns contre les autres... Bien évidemment que l'on finissait par faire des achats. Il se baissa souplement pour ramasser. Il distinguait juste la forme et aurait été bien en mal de dire ce dont il s'agissait mais cela suffisait pour l'attraper sans révéler que sa vue était mauvaise. Il se redressa ensuite, l'objet entre les mains.

- Bel achat, complimenta-t-il, alors même qu'il ne savait absolument pas ce qu'il était en train de tendre au jeune homme. Où l'avez-vous pris ?
Ithier Bôso
Valet
Ithier Bôso
Ithier Bôso
Ithier Bôso
MessageSujet: Re: Quand on ne voit pas, il faut rester concentré   Quand on ne voit pas, il faut rester concentré EmptyJeu 7 Nov - 14:42

S'il avait un jour été possible de qualifier les rues marchants de belles, ce n'était plus le cas désormais. La pluie battante s'infiltrant partout faisait grincer les porte, glisser les pavés, frissonner les foules. La maladie grouillante se faufilant en chacun faisait grincer les visages, glisser les hardeur, frissonner les corps fiévreux.
Les cris, les négociations, se voyaient remplacés par les quintes de toux et les respirations difficiles et les bousculades, par les regards méfiants et des écarts impolis.
Des foulards, posés sur les visages, agrémentaient désormais l'uniforme standard des marchands et des clients. Des capuches, parfaitement inutiles, cherchaient à protéger un tant soit peu les visages, sans beaucoup de résultat.
L'ambiance se faisait étouffante, pensante et lugubre dans cette ville où la vie n'avait jamais été bien aisée, surtout pour les classes les plus basses.

Les sorties, de plus en plus limitées, du valet s'effectuaient en vitesse, en courant presque, en évitant les foules et en se protégeant un maximum.
Ce jour-là, la pluie s'avérait particulièrement forte. Ses chaussures, plus remplies d'eau que de pieds depuis qu'il avait fait un pas hors de son logis, couinaient pitoyablement sur le sol alors qu'il accélérait encore le pas, satisfait d'avoir fini ses tâches en quelques heures seulement.
Il fuyait le plus vite possible les rues marchantes et la nuit qui commençait à tomber, pressé de retrouver la relative sécheresse de son appartement et sa chaleur toute aussi relative, inhabituellement inattentif à la présence d'individus en face de lui.

Il fallait ajouter, pour l'excuser, qu'il avait eu quelques troubles récemment durant ses trajets nocturnes et que son ouïe venait de percevoir quelqu'éclats de voix à une ou deux rues de là.
Son instinct l'avait donc poussé à fuir le plus vite possible vers son refuge... Et ne l'avait pas prévenu de la présence de ce grand personnage juste en face de lui qu'il ne remarqua qu'au moment où son derrière se retrouva au sol, ne le remerciant absolument pas de la douche bien moins chaude que prévue qu'il prit.

Prenant par politesse la main, il ne s'en aida pas pour autant pour se relever et s'éloigner immédiatement de quelques pas, une fois que chacun de ses achats eurent retrouvé sa place initiale: dans son sac bien plus hermétique que ses vêtements.
Inconscient de la très mauvaise vue de son bousculeur, le jeune homme inclina le buste, comme il en avait pris l'habitude durant ses années de valet.

Puis, il se décida finalement à sortir de son mutisme pour laisser flotter dans l'air sa voix. La mélodie s'attardait, s'étirait, bien trop délicate pour l'endroit lugubre dans lequel elle résonnait. Les notes, les accents et les échos se faisaient trop doux pour ceux d'un homme. Les tournures, les accroches, les mots, trop grave pour ceux d'une femme.
Le parfait reflet de l'androgynie de son enveloppe corporelle.

- Toute mes excuses. J'espère que mon empressement ne vous a causé aucun tord. Merci de votre aide.

Si cela n'avait tenu qu'à lui, Ithier aurait certainement achevé la rencontre sur ces beaux mots, tourné les talons et déguerpi se mettre à l'abri.
Mais l'autre semblait d'humeur bavarde et, même si cela agaçait profondément le serviteur, son visage ne perdit aucune infime parcelle de sa politesse et son professionnalisme.

Un fin sourire, faux et distant, se dessina sur ses lèvres alors que son interlocuteur prenait la parole en indiquant un objet.
Les émeraudes irien se posèrent dessus, s'y attardèrent, le remirent dans le contexte avant que la mélodie vocale ne reprenne, avec toujours autant de délicatesse.

- Il s'agit là d'une réplique d'un ancien outil que mon maître a commandé au forgeron.

Quelques pas le rapprochèrent de l'inconnu et il tendit la main dans le but de récupérer cet objet dont il affectait de ne rien comprendre de son importance.
Son autre main s'occupa de remettre en place la capuche sur ses longs cheveux désormais ruisselants de pluie avant de masquer à nouveau son visage aux traits si fins derrière l'épaisse étole qui ne quittait désormais ses lèvres que quand il se trouvait en sécurité.
Bien vite, seuls ces yeux d'un vert perçants furent visibles, derrière le rideau de pluie et la barrière de longs cils qui les protégeaient en partie.
Alaric Saldsal
Contrebandier
Alaric Saldsal
Alaric Saldsal
Alaric Saldsal
MessageSujet: Re: Quand on ne voit pas, il faut rester concentré   Quand on ne voit pas, il faut rester concentré EmptyLun 25 Nov - 7:09

Assurément aussi hypocrite l'un que l'autre. Ce fut la première chose que se dit Alaric en entendant les mots de son interlocuteur. Mais bien vite, une autre question vint le tarauder et l'alerter.

Jusqu'à présent, il avait été certain d'avoir affaire à un jeune homme - pourquoi exactement ? - mais maintenant qu'il entendait sa voix, il n'était plus sûr de rien. Comment s'assurer que sa vue n'était pas encore en train de le trahir, une fois de plus ?

Car tout compte fait, la voix était très androgyne. Et si les mots correspondaient au vocabulaire d'un homme, ce n'était nettement pas le cas de ses intonations qui faisaient bien plus penser à une femme. Sans compter qu'Alaric distinguait facilement les cheveux longs alors... ?

Qu'est-ce qu'il détestait quand il se faisait avoir par son propre corps, et qu'il se retrouvait ainsi en position de faiblesse potentielle !

Il disait bien potentielle parce que, homme ou femme, son interlocuteur ne semblait franchement pas menaçant. Un chat aurait été plus inquiétant, même si de toute évidence, il - Alaric devait bien le genrer malgré tout - semblait avoir très envie de partir.

En plus des cheveux longs, Alaric voyait une seconde chose. Ou plutôt non, percevait était un mot plus juste. Ce garçon, en partant du principe que c'en était bien un, ne faisait pas confiance facilement et il ne s'en cachait pas.

Ceci plaisait à Alaric : ça changeait de tous ces imbéciles qui lui sautaient dans les bras à chaque fois qu'ils le voyaient sans chercher à creuser plus loin que les apparences. Et pourtant... c'était évident qu'Alaric n'était que ça : des apparences.

Malgré tout, il y voyait un défi. Ce garçon ne donnait pas facilement sa confiance ? Soit. Alaric allait la gagner. Ni plus ni moins. Et il allait commencer maintenant. Simple envie de s'occuper. Par ce temps, il n'avait rien à faire et il n'allait certainement pas aller chez Tobias avec les microbes qui devaient y traîner.

En face de lui, le jeune homme conservait une politesse impeccable et un professionnalisme qui semblait impossible à lui faire perdre. Alaric en était impressionné et cela ne faisait que renforcer sa détermination : gagner sa confiance. S'il y parvenait, alors seulement il pourrait dire qu'il était passé maître dans l'art manipulateur. Sinon, il avait encore des efforts à faire.

Il distinguait vaguement, bien que très flou, un sourire distant qui tendait les lèvres de son interlocuteur. Et comme sa posture en disait assez long sur son envie de partir... juste un sourire de façade.

Alaric baissa les yeux sur l'objet qu'il tenait toujours dans ses mains. Le pas en avant de l'autre était explicite : il voulait le récupérer et s'en aller au plus vite. Ses mots ne faisaient que rajouter à cette urgence perceptible :

- Il s'agit là d'une réplique d'un ancien outil que mon maître a commandé au forgeron.

Alaric fit mine de l'observer encore quelques secondes puis le lui rendit sans faire davantage de difficulté pour ne pas éveiller ses soupçons davantage.

- Joli objet, conclut-il avec un sourire avant d'ajouter aussitôt, comme s'il s'en préoccupait sincèrement : vous dites mon maître... J'espère que ce léger incident ne vous mettra pas en retard et que vous n'aurez aucun problème. Au cas de besoin, je peux bien justifier quelque chose... ?
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Quand on ne voit pas, il faut rester concentré   Quand on ne voit pas, il faut rester concentré Empty

 
Quand on ne voit pas, il faut rester concentré
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Il faut battre le fer quand il est chaud
» Os cassés et félés n'entament pas curiosité et détermination mais freinent un peu quand même

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Draümbell City - Forum RPG - Steampunk :: Draümstadt :: Zone commerciale :: Rues marchandes-
Sauter vers: