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 Il faut battre le fer quand il est chaud

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Mika Lievin
Petite Main
Mika Lievin
Mika Lievin
Mika Lievin
MessageSujet: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptyLun 26 Nov - 17:21

Mika n'aimait pas la confrontation. Vraiment, il la haïssait.

Malheureusement, il se retrouvait en cette matinée d'octobre à tenter de contrôler sa frustration grandissante en se mordant l'intérieur de la joue, tout en écoutant bavasser l'imbécile de sa journée : Adrien Dubarry, prétendu sabotier, qui maintenait qu'il ne paierait pas le colis que Mika lui apportait, sous prétexte que le retard de livraison était inadmissible. Mauvaise pioche, Mika n'était jamais en retard et le magnifique paroir à lame damassée que ce rustre essayait d'avoir à l’œil avait été forgé par Ulric De Clèves, le Maître de la Forge en personne. Alors qu'il fouillait distraitement dans sa besace tout en fixant son client avec condescendance, Mika se demandait si cet homme était un nouveau venu à Draümstadt ou s'il était tout simplement stupide. Tenter de berner son employeur, il fallait oser : il connaissait la redoutable réputation d'Ulric De Clèves, et quelqu'un capable de forger d'aussi belles lames savait forcément s'en servir.

Aussi décida-t-il que sa patience comme la durée de cette entrevue avaient atteint leurs limites, et qu'il était temps de couper court au monologue de son contestataire :
« ...n'est-ce pas mon petit ? Qui pensez-vous que l'on croira : le brave commerçant souhaitant recevoir son outil de travail pour lequel il a déjà versé une coquette avance, ou bien le pauvre avorton anémié que vous êtes ?

Monsieur Dubarry, à qui pensez-vous que monsieur De Clèves ira demander des comptes : son fidèle coursier qui ne lui a jamais fait défaut en une demi-décennie, ou un sabotier inconnu de tous cherchant à acquérir une lame exceptionnelle à moitié prix dans le but probable de la revendre pour le quadruple de sa valeur ? »

Si Mika avait grandement enjolivé ses relations commerciales avec le Maître de la Forge, l'autre n'avait pas à le savoir. Il ressortit son petit registre de livraisons corné à la page du jour ainsi que sa vieille montre à gousset, et énonça avec calme :

— « Voyez-vous, vous aviez commandé votre paroir pour une livraison ce jour avant dix-huit heures. Il est, voyons voir, dix heures quarante-cinq à ma montre, je serai à la Forge avant onze heures pour expliquer les raisons de votre refus à son Maître, et je pense qu'il viendra ici vérifier lui-même vos dires avant midi. Que décidons-nous : je repars avec la marchandise, je repars sans votre paiement, ou bien vous signez mon registre, vous vous acquittez de votre dette et vous évitez ainsi de retrouver cette lame dans des endroits peu enviables de votre anatomie, monsieur ? »


C'est en poussant un soupir mêlant soulagement et lassitude que Mika reprenait la route, sa reconnaissance de dette fraîchement signée en poche. Il détestait la confrontation, détestait s'énerver, détestait ne pas pouvoir calmer le tremblement de ses mains même une fois la porte de la saboterie refermée. Pour une fois il n'avait pas bafouillé, ce qui était déjà un grand progrès en soi. Adrien Dubarry l'avait bien cerné, sa parole à lui ne valait rien. Alors après quelques années d'expérience en tant que coursier il avait appris à repérer et cibler les contrats chez des employeurs influents, et de confiance surtout, de ceux traitant aussi bien leur marchandise que leurs employés. Si son nom ne pesait pas lourd, ceux de ses patrons faisaient toujours leur petit effet.

Ce petit échange avait créé un léger contretemps dans ses prévisions horaires, et le temps de clôturer cette course il ne pourrait certainement pas repointer à la bourse d'emplois avant la mi-journée, heure de pointe des petites mains. Fantastique. Pour gagner du temps, il engloutissait son casse-croûte tout en pédalant le long des rues. Il avait préféré faire l'acquisition d'une petite bicyclette plutôt que d'investir dans un vélorail, pourtant prisé des coursiers. Elle n'avait l'air de rien comme ça mais elle lui permettait de couper les artères câblées par les ruelles adjacentes tout en économisant sur les ressources nécessaires au fonctionnement des véhicules de ses camarades ; ses dépenses, il les préférait caloriques plutôt que financières.

Au détour d'une allée il déboucha enfin sur sa destination, la Forge de Draümstadt. Avec son architecture hétéroclite, signe de ses différentes tentatives de restructuration au fil des siècles, ses grands fourneaux rougeoyants et la fumée qui s'en échappait par tous les orifices, l'édifice avait des allures de dragon en colère. Une fois sa précieuse bicyclette cadenassée, Mika se hâta de pénétrer dans la chaleur suffocante de la forge, en quête de son Maître. Il trouva Ulric De Clèves où il l'avait quitté une heure plus tôt, penché sur une enclume à marteler méthodiquement un fer incandescent.
Les manches retroussées jusqu'au coude laissant paraître ses avant-bras saillants, le visage concentré sur sa tâche, indifférent à la sueur qui perlait de ses tempes, il dégageait une aura qui laissait peu de doute quant à son rang au sein de cette fourmilière. Mika était presque gêné d'interrompre ce spectacle, mais il avait déjà assez perdu de temps. Aussi s'avança-t-il doucement aux côtés de son employeur, en maintenant une distance raisonnable pour éviter tout geste malheureux pouvant lui coûter un arrêt de travail. Il mit sa main en visière pour protéger ses yeux de la lumière ardente émanant du fourneau adjacent et se racla la gorge :

— « Monsieur De Clèves ? Le colis pour Monsieur Dubarry a bien été livré, souhaitez-vous que je dépose le bon de livraison dans votre bureau ? »


Dernière édition par Mika Lievin le Jeu 13 Déc - 23:30, édité 1 fois
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptyMar 27 Nov - 10:49

Il se faisait rare ces dernières semaines qu’Ulric s’empare du marteau pour donner vie à quelques créations. Aucune commande ne méritait vraiment à ses yeux qu’il les exécute personnellement mais, parfois, il fallait bien s’exercer pour ne pas perdre la main et si cette exercice permettait de faire rentrer un peu d’or par la suite dans ses caisses, c’était tant mieux. Récemment il avait fait un paroir, vendu à un vulgaire sabotier bien trop prétentieux à son goût. Il aurait été une personne plus respectable, il l’aurait livré lui-même mais cette fois, vu le personnage, il avait décidé de faire appel à l’un des coursiers les plus efficaces qu’il avait sous la main, un qui saurait arriver à la bonne heure et tenir tête au plus idiot des hommes. Ce coursier répondant au nom de Lievin était aussi l’un des plus amochés qu’il connaissait mais il était honnête, sans doute trop.

Vers onze heure, du moins c’est ce qu’estimait Ulric, alors qu’il martelait le métal, il aperçut le coursier se faufilait entre le personnel, les enclumes, les caisses, les fourneaux ; le Maître de la Forge se mettait toujours dans un sens qui lui permettait de tout surveiller et de ne pas avoir à craindre que quelqu’un ne vienne le suriner traitreusement alors qu’il œuvrait joyeusement. Il était respecté, craint mais aussi détesté par quelques-uns. Après tout, récemment, après qu’un forgeron un peu audacieux lui est demandé de le prendre comme successeur, il avait déclaré devant toute la Forge, que celui qui voudrait prendre sa place devrait parvenir à l’égratigner, ce qui était loin d’être une mince affaire.

Sans s’arrêter, Ulric écouta le jeune garçon lui rapporter que la commande avait bien été livrée à ce Dubarry puis, alors qu’il plongeait dans l’eau la dague qu’il venait de créer pour une cliente exigeante, il formula sa réponse, d’une voix forte pour couvrir le bruit ambiant.

« Bien. A-t-il fait des difficultés ? »
demanda-t-il en observant la lame, satisfait, même s’il n’en montrait rien. C’était une belle lame, dans un bel acier, mais il fallait encore la polir, l’affiner, des finitions qu’il ferait dans une pièce moins bruyante, moins chaude. Il n’y avait toutefois pas urgence qu’il s’y mette, ce n’était plus qu’un peu de travail, le plus agréable sans doute. Il décida donc de montrer un peu d’attention à son coursier, aimant à montrer qu’il était un employeur attentif à défaut d’être attentionné. La réputation faisait beaucoup avec les petites mains. D’un geste, il l’invita à se diriger vers la sortie, retrouver l’air frais. Ulric en avait grande envie après cette fournaise.

« D’ailleurs, il a bien remis la partie de la somme convenue ? »
demanda Ulric, conscient que si ce sieur Dubarry n’avait pas respecté leur accord, Mika paniquerait sans doute, penserait avoir commis une erreur. Toutefois il ne pouvait être au courant, puisque le Maître de la Forge avait gardé ce petit détail sous silence, afin d’éprouver l’honnêteté du commerçant. S’il n’avait pas payé, Ulric se ferait une joie de lui rendre une petite visite, histoire de lui rappeler les bonnes manières et s’il lui tenait tête, il lui ferait comprendre qu’il avait perdu la tête, au sens figuré pour commencer. Et s’il insistait à refuser de payer et bien les décapitations étaient à la mode de ce qu’il avait pu apprendre via ce journal illicite donc s’il y avait besoin… L’idée ne lui semblait pas mauvaise. C’était moins évident qu’une nouvelle chute dans un fourneau tout de même !
Mika Lievin
Petite Main
Mika Lievin
Mika Lievin
Mika Lievin
MessageSujet: Re: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptyJeu 13 Déc - 23:28

La réaction du métal en fusion rencontrant l'eau était l'étape que Mika préférait dans le forgeage, aussi, absorbé par le spectacle chimique et sonore se jouant sous ses yeux il entendit à peine les paroles d'Ulric De Clèves. Si le sabotier avait fait des difficultés ? C'était une synthèse assez correcte de cette livraison, c'est certain. Mais était-ce une raison pour le dénoncer et condamner le commerçant sur un simple litige, réglé sans trop de peine ?

Il admira la dague que le Maître de la Forge auscultait avec attention à présent, tout en retournant la question dans sa tête, avant de laisser échapper :

— « C'est si beau... Enfin la dague ! Ce sera une belle dague. Oh... Vous savez comment sont les commerçants, toujours à râler dès qu'il s'agit d'argent... mais rien de bien méchant. »

Mika l'avait dit en regardant ailleurs tout en riant nerveusement, du rire des sous-entendus appuyés, mais chez lui il sonnait plus comme un petit glouglou embarrassé. S'il ne comptait pas enterrer le sabotier, il ne comptait pas le couvrir non plus. Après tout, lui ne lui avait pas fait de cadeau. Et comme toujours en cas de bataille, Mika préférait être celui qui se défausse.

Il pris l'invitation d'Ulric De Clèves à quitter les fournaux et lui emboîta le pas en direction de la sortie. Il apprécia l'attention du Maître, il était nettement plus confortable de conclure le contrat loin de l'effervescence des fours. Ses yeux déjà irrités par les fumées de la Forge supportèrent difficilement la luminosité extérieure, mais il accueillit avec plaisir l'air plus frais de la rue. Tout en fermant les yeux, il remplit ses poumons d'une grande inspiration, l'agréable sensation de détente libérant sa cage thoracique. Mais sa décontraction fut de courte durée, la question que posa alors son patron le raidit des orteils à la pointe de ses mèches rebelles.

Oh non. Vu la remarque de Monsieur De Clèves, il n'avait pas confiance. Pourtant Mika s'était méfié devant le comportement fumeux du client et avait vérifié le prix à plusieurs reprises avant de partir de la saboterie... S'il s'était trompé, le Maître de la Forge allait se mettre à le cuisiner, et Mika était tellement nul en cuisine verbale ! Décidément, ce contrat était maudit. Le temps de plaider sa cause auprès de son employeur et de retourner à la Bourse aux emplois, probablement sans être payé — voir pire mais il préférait ne pas y penser — il n'allait lui rester que les miettes dont personne ne voulait !

— « Euh... Il a signé une reconnaissance de dette pour quatre-vingt-dix Tältzers ? C'est un problème Monsieur ? »

Il était trop poli pour sortir sa montre devant son employeur, d'autant plus après ses dernières paroles, mais à en juger par les ombres fuyantes sur le pavé le zénith se rapprochait dangereusement. Il avait besoin d'être payé : ses cicatrices recommençaient à palpiter dangereusement. Il lui fallait ses onguents mais son stock avait été vidé par sa précédente crise et pour ne rien arranger, une récente pénurie avait fait s'envoler les prix.

— « Si ce n'était pas le bon montant, je m'en excuse ! Je pensais avoir pourtant vérifié le bon de livraison... je peux retourner à la saboterie chercher le reste ? Ou bien embauchez-moi cet après-midi ! Je n'aurai surement pas le temps de pointer à la Bourse de toute façon, autant me racheter auprès de vous ! »

Il triturait ses doigts tout en bafouillant ses excuses, sentant ses paroles devenir de plus en plus entêtées et sa honte grandissante atteindre ses joues. Faites qu'Ulric De Clèves soit quelqu'un de clément, sous sa carapace en fer forgée.

_________________________

•☽   HRPIl faut que je voie avec Axel comment Mika paie ses onguents, pour négocier un salaire convaincant !
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptyMar 18 Déc - 21:53

L’admiration du jeune coursier pour son travail était plaisante à entendre, même si, chez Ulric, cela se résumait à lui arracher un infime début de sourire. Au moins, chez cet enfant, c’était sincère, ce qui le changeait agréablement de tous les riches bourgeois et petits nobles engoncés dans des vêtements toujours plus étroits et parfaits de fanfreluches ridicules pour ne pas dire grotesques. Il ne montra rien lorsqu’il eut confirmation de ce à quoi il s’était attendu : le sieur Dubarry avait fait des siennes au moment du paiement. Et sans surprise le jeune Mika avait un rire nerveux, embarrassé puis à sa dernière question, il était clair qu’il s’inquiétait des conséquences de l’incurie du client. Toutefois Ulric n’était pas homme à s’en prendre à un coursier lorsqu’il faisait correctement son travail et il avait au moins une reconnaissance de dette à lui offrir, ce qui ne servait à rien puisque Ulric avait toujours le contrat stipulant que la somme de quatre-vingt-dix Tältzers serait due à la livraison en les mains du coursier, à charge pour ce dernier de les ramener au Maître de la Forge.

« Pas pour toi… » répondit-il simplement, une lueur mauvaise illuminant son regard un bref instant. Une petite visite de courtoisie s’imposait, cela ne ferait aucun mal à ce malotru de découvrir qu’une dette s’honore. Ulric leva les yeux vers le ciel, se disant qu’il serait bientôt l’heure du repas, donc de l’heure où les petites mains filaient pointer dans l’espoir d’un travail. Mika aurait déjà dû y être sans ce contretemps et il avait assez d’audace pour le lui signaler, sans doute par maladresse. Mais un peu de bravoure n’était pas pour déplaire au De Clèves.

« Tu n’es pas en faute. Le seul à avoir commis une erreur c’est ce Dubarry. Il ne reproduira pas deux fois la même erreur. Quant à t’embaucher pour l’après-midi… Il y a sans doute des livraisons à effectuer… Il y en a toujours… Eventuellement il y a toujours des tâches simples que tu pourrais effectuer à la forge, comme aiguiser une lame. Peu m’importe, tout travail accompli sera utile et rémunéré. »
. Le tout avait été dit d’une voix paisible et neutre. Face à un fainéant il n’aurait rien fait, l’aurait même congédié sans plus de cérémonies en lui versant sa paie mais face à un gars travailleur, il se montrait toujours plus ouvert, offrait des opportunités. Il fallait juste savoir les saisir, oser demander l’une des options sous-entendues. Ce n’était pas de la clémence ; il y avait un intérêt : la générosité lui offrait une image positive, donnait envie aux gens d’œuvrer pour lui. Cette même considération pouvait le pousser à faire des cadeaux plus ou moins importants, sans qu’il ne cherche à se montrer particulièrement bon, comme cela arrivait parfois.

« Il y a également les pièces défectueuses à ranger dans la remise. » ajouta Ulric avant de se tourner vers Mika, attendant une réponse. S’il voulait quelque chose, il faudra qu’il s’exprime.
Mika Lievin
Petite Main
Mika Lievin
Mika Lievin
Mika Lievin
MessageSujet: Re: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptySam 9 Fév - 14:37

Si l'on s'en tenait au regard assassin qu'arborait Ulric De Clèves en constatant la tentative d'escroquerie de M. Dubarry, ce dernier allait devoir courir vite.

Il y avait bien un piège sur le montant de la course, Mika aurait du s'en douter. Le sabotier n'avait pas hésité à montrer son côté malhonnête et le Maître de la Forge avait pris ses précautions. La petite main était bien trop étrangère à ce monde-ci, celui des indélicatesses et des manipulations. Une bonne chose que son patron du jour soit le genre à manger les filous comme M. Dubarry au petit déjeuner, et avait ajusté le prix pour tester la bonne foi de son client, sans mettre son coursier dans la confidence. Ce dernier détail piquait légèrement le peu de fierté que Mika possédait, mais la stratégie de Monsieur De Clèves était compréhensible : quand on navigue dans de telles eaux, on ne peut faire confiance à personne. Cette réflexion fit palpiter ses mains stigmatisées et mordiller ses lèvres. Oui, il en savait définitivement quelque chose.

La petite main savait qu'il avait outrepassé ses limites en proposant directement ses services au Maître de la Forge. C'était un comportement bien mal perçu au sein de ses pairs, vu comme de la concurrence déloyale, mais il lui fallait tenter sa chance. Une onde de soulagement le caressa en entendant Ulric De Clèves énumérer les tâches à effectuer à la Forge. Comme il s'en doutait, il y avait toujours à faire dans cette ruche fumante. Que choisir ?
    •☽ Livraison ? Hm. Il aimait ce travail car il était doué pour cela et il lui permettait de laisser voguer ses pensées en naviguant les rues en solitaire. Mais avec les rebondissements de ce matin, il avait eu sa dose pour la journée.
    •☽ Aiguisage ? Voilà qui était alléchant. Mika avait toujours admiré le travail du métal et l'offre étant tentante. Mais derrière la version fantasmée qu'il se faisait de la profession, il se doutait que la réalité était bien plus rude. Il baissa ses yeux fatigués vers ses mains tremblantes et se rendit à l'évidence : ses limitations physiques ne lui permettraient pas d'effectuer convenablement ce travail, et c'était son patron qu'il devait satisfaire, non sa curiosité.
    •☽ Rangement ? Bingo. Travailler à la Forge sans forger, c'était dans ses cordes. Il avait déjà pu se familiariser avec les lieux lors de précédents contrats de ramonage, il devrait s'en tirer.

— « Merci de votre confiance Monsieur De Clèves, je ne vous décevrai pas ! Remiser vos pièces défectueuses me convient très bien et vous sera plus utile que mes piètres compétences en aiguisage, je peux commencer dès maintenant. »

Son employeur lui avait fait une fleur en acceptant de lui donner directement un poste pour l'après-midi, il pouvait le remercier en enchaînant sur cette tâche sans pause — après tout, il avait déjà mangé sur son temps de course et se sentait relativement en forme.
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Il faut battre le fer quand il est chaud   Il faut battre le fer quand il est chaud EmptyDim 17 Fév - 22:59

Ulric ne fut pas surpris de la joie du jeune coursier de se voir proposer un travail directement, sans avoir à passer par un quelconque intermédiaire. Ce n’était pas la voie traditionnelle mais personne ne saurait dicter au Maître de la Forge une quelconque marche à suivre, puisqu’il finirait toujours par agir selon sa propre volonté, selon ses propres méthodes. En cela il était dangereux de faire affaire avec lui puisque les us et coutumes de la majorité, ou celles imposées par les dirigeants n’avaient que très peu de poids à ses yeux. Ce n’était rien de plus que des lignes de conduite qu’il décidait ou non de suivre.

« Très bien. Travaillez autant que vous le voulez, vous serez payé en conséquence mais il n’y a aucune obligation d’heure, ni de finir vu que c’est une tâche sans fin ou presque. »
lui répondit Ulric, impassible, pensant déjà au sort qu’il ferait subir à son mauvais payeur, le premier depuis longtemps. Il ne savait pas trop encore s’il lui ferait seulement peur ou le travaillerait un peu plus mais il était certain que l’homme allait lui payer l’affront très cher. L’on ne la lui faisait pas comme ça. « Et aussi piètres soient vos talents à ce jour, cela ne signifie pas que vous ne pourriez-vous améliorer. ». Il avait pris le temps d’ajouter un mot aimable, pour mettre en confiance Mika, le fidéliser un peu plus en donnant l’air de s’inquiéter sincèrement pour lui, et pas seulement agir en employeur généreux.

« Je vous laisse donc travailler. J’ai quelques tâches à accomplir. » ajouta Ulric avant de s’éloigner en direction de son bureau. Il devait se changer, et faire un brin de toilette, pour paraître présentable, pour recevoir les premiers clients de l’après-midi, puis présenter ses salutations à quelques malheureux. Il n’avait pas pris la peine de demander à un employé de garder un œil sur Mika, pas même lorsqu’il s’était absenté, une heure et demie plus tard de la Forge pour le cas Dubarry. Il savait se coursier digne de confiance, ou du moins pas assez fol pour se permettre de bailler aux corneilles. C’était l’avantage avec ceux qui avaient réellement besoin d’argent et qui avaient un soupçon d’éthique.

C’est donc l’esprit libéré de cette question que le Maître de la Forge s’était présenté dans ses atours traditionnels à la porte du Sabotier, demandant à le voir sur le champ, se moquant de savoir s’il était occupé comme le lui avait prétendu un jeune garçon, et dont il ne doutait pas de la véracité des paroles. Evidemment, nulle n’ignorait son identité. Il ne se cachait pas. Il ne cachait pas non plus sa colère froide à son arnaqueur, qui tentait de se justifier lamentablement, prétendant à des mensonges du coursier, qu’il avait payé... Evidemment c’était possible de tomber sur un coursier malhonnête, même Ulric avait déjà eu des soucis avec cette engeance. Le problème était qu’ici il n’y avait qu’un voleur, pas deux et le talent du sabotier était grotesque.

« Je me demandais comment vous pouviez vous payez une telle lame vue votre travail… Médiocre. » avait fini par cracher, presque avec dégoût, le forgeron. « Vous avez vingt-quatre heure pour payer. Passé ce délai, espérez être assez loin de la ville. ». La menace était claire, sans appel. Ulric ne prit même pas la peine de savourer la vue de cet homme manquant de s’uriner dessus de frayeur. C’était une satisfaction qu’il avait déjà éprouvé par le passé et qui ne l’intéressait guère plus.

De retour à la Forge, il se rendit là où il avait envoyé Mika, pour s’assurer du travail effectué et se faire une idée plus précise de l’efficacité de cet pair de bras qui, bien que fluets, n’étaient pas inutiles. Avec un peu de chance, le gamin mériterait son attention, voire qu’il y investisse un peu de temps et d’argent. Ulric ne cherchait pas à l’interrompre, à se signaler à sa présence. Il regardait simplement, silencieux et accessible si besoin était. Il était ce chef d’entreprise, ce visage amical qui cachait une bête sauvage, indomptable, capable aussi bien de ronronner que d’arracher la tête d’un homme.

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