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 Retrouvailles

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MessageSujet: Retrouvailles   Retrouvailles EmptySam 18 Mai - 15:42

Retrouvailles
avec Jonathan R. Grüber

Lieu : Bureau du Doyen, Université
Date : Printemps de l'an 300



D'ordinaire très bien rangé et organisé, le bureau du Doyen était devenu en quelques heures un véritable capharnaüm. Le bureau en tant que tel était entièrement recouvert de documents : des livres aux titres extrêmement longs, complexes et souvent très épais, se superposaient les uns sur les autres ; des feuilles dont l’écriture était minuscule portaient d’étranges graphiques. Seul un Maître érudit pouvait s’y retrouver. Si le vieillard ne s’était pas présenté au colloque, il en avait reçu des échos. Depuis, il passait ses journées à rechercher toute information susceptible d’en savoir plus sur cette maudite maladie.

Installé dans son fauteuil, une plume dans une main prête à gratter sur le papier posé près d’elle et un livre dans l’autre, Bartholomew lisait avec une attention extrême. Quelques fois, il pensait trouver une piste qu’il se hâtait de graver afin de ne pas l’oublier, mais en approfondissant l’idée cela s’avérait être un échec. Au bout de plusieurs heures continues de travail, l’énervement commençait à pointer le bout de son nez. Après un énième échec, il jeta de rage le livre sur le bureau, faisant tomber en conséquence plusieurs tas de feuilles sur le sol.

Tout cela n'allait pas assez vite pour l'Érudit. Il fallait faire plus et plus vite. Dès qu'il aura terminé ses recherches, il allait devoir réfléchir à un certain nombre de mesures pour mobiliser entièrement l'Université sur la recherche d'un remède. Une course contre la montre s'était déclenchée et pour le moment on la perdait. Pour autant, une pause semblait s'imposer. La attise et l'agacement n'allaient pas de pair avec le travail de recherche.

Abandonnant tout sur place, il s'avança vers la table basse qui se situait non loin du bureau en s'installant dans l'un des fauteuils disposés tout autour. C'était le seul espace de détente qu'il s'était accordé. Il ne comptait plus le nombre de fois où il s'était endormi dans l'un de ces fauteuils, lorsqu'il avait un travail important en cours et qu'il ne voulait pas retourner à son domicile.

La table basse comportait plusieurs tiroirs dans lesquels il rangeait tout son nécessaire pour se préparer une tasse de thé. Il installa un petit réchaud et plaça dessus une vieille théière qu’il avait maintenant depuis longtemps qu’il avait préalablement remplie d’eau. S’interrogeant quelques instants sur le mélange d’herbes le plus approprié, son choix porta finalement sur un mélange de thé blanc, thé vert et citron. Une fois le thé infusé, il se saisit de sa tasse et de sa soucoupe puis se mit à observer à travers la grande fenêtre de son bureau la ville en pleine effervescence. De l’extérieur, rien ne permettait de savoir qu’une terrible épidémie sévissait en ville.

Observant la pluie déferlante, le doyen se mit à réfléchir. L’Université qu’il avait la charge de représenter sera-t-elle à la hauteur ? Lui-même le serait-il ? Cette maladie était sans doute le plus grand défi auquel Bartholomew allait devoir faire face. Perdu dans ses réflexions, l’homme ne s’aperçut pas immédiatement qu’il avait de la visite.
Jonathan R. Grüber
Docteur
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
Jonathan R. Grüber
MessageSujet: Re: Retrouvailles   Retrouvailles EmptyLun 20 Mai - 21:04









Depuis le colloque, Jonathan s’est senti saisi d’un nouveau courage. Il a ainsi isolé quelques personnes, comme lui et Nishiki, dont le sang semble étrangement résistant à la maladie… Quels anticorps ont-ils donc réussi à produire pour les protéger de l’épidémie ? Il s’agit d’une piste que Jonathan compte bien creuser. Durant ces dernières semaines, il a réalisé de nombreux prélèvements, beaucoup sur sa propre personne : ses manches retroussées découvrent ses bras couverts de tâches de rousseur, sur lesquels s’étirent des bleus. Après avoir tourné quelques temps dans son bureau, le temps de récupérer sa mallette et une pochette, Jonathan sort d’un pas rapide pour rejoindre les longs couloirs de l’Université. Alors qu’il remonte les allées, connues à force de les traverser depuis tant d’années, son reflet lui renvoie l’aspect d’un homme d’une bonne quarantaine d’années. Une chevelure rousse indisciplinée, de grands yeux bleus hagards voire complètement perdus, une peau pâle sur laquelle s’éparpille de malicieuses tâches de rousseurs, une barbe de quelques jours. Une longue veste, abîmée, rapiécée de toutes parts, une chemise taupe dissimulant à grand peine le ventre qu’il prend avec l’âge, un pantalon abîmé, des chaussures dans un piètre état. Son écharpe en laine bleue est rapidement entourée autour de son cou, retombe dans son dos et il s’offre, malgré lui, un sourire.

Jonathan a parcouru tant de chemins. Il se souvient de son adolescence. Lui, jeune homme frêle et craintif, que l’on s’amusait à traiter de fou pour sa manie de parler tout haut. Parler, sans cesse, à lui-même où à ces « amis » qui l’oubliaient lorsqu’ils changeaient d’amphithéâtre. Sous la nervosité, il laissait échapper ses pensées comme l’on éparpille des confettis pour projeter sa joie, comme l’on gémit sous le plaisir, lui se parlait sous l’inquiétude. Comme pour tranquilliser l’enfant qu’il renfermait. Apaiser son innocence, ce cœur trop grand et si vite malmené, par les regards, les remarques, les rejets. Au final, il n’a pas tant changé. Il reste un gringalet sensible, mais plus assuré, renforcé par l’expérience, la maturité… Et l’amitié. Son ami. Bartholomew. Cela fait quelques mois qu’il n’a pas eu le temps d’aller le consulter – mais le Doyen a probablement conscience de son investissement dans la lutte contre l’Epidémie. Jonathan a ainsi été choisi pour chercher le remède et l’on entend partout son nom aux bouches des malades. Après des années passées auprès des plus misérables, à offrir ses soins quitte à rajouter des frais aux plus riches, ses efforts, son humanité, se voient enfin récompensés. Il a été accepté de lui confier la terrible tâche de travailler sur un sérum, un remède, une panacée inespérée, mais dont Jonathan a espoir de se rapprocher.

Il parvient à calmer les symptômes par des traitements adaptés. L’origine de la maladie… Il commence à la préciser, il est persuadé de s’en approcher. Mais un homme humble comme Jonathan sait qu’une réussite ne peut pas dépendre d’un seul individu… Il a besoin de conseils, de connaissances plus éclairées que les siennes. Et il est persuadé que Bartholomew peut l’y aider – ou le diriger vers des personnes qui pourront le renseigner. Pris d’un nouvel espoir, Jonathan se surprend même à accélérer l’allure. Il court, presque, le sempiternel voyageur, le médecin des pauvres, affectueusement nommé « claudo » par ses propres collègues… Qui préfèrent se taire depuis qu’il a eu la possibilité de mettre en avant ses idées. Jonathan rejoint le bureau du Doyen et toque à la porte, légèrement, avant de l’ouvrir d’une pression de la main. Avec son vieil ami, Jonathan ne s’embête plus à respecter scrupuleusement le protocole. Pas alors qu’il s’apprête à annoncer ses théories à son ami.

L’homme lui tourne le dos. C’est avec une certaine chaleur que Jonathan couve du regard l’homme qui lui a déjà, plus d’une fois, tendu la main. Bartholomew est un homme charismatique, un puits de sciences auquel Jonathan ne s’est jamais lassé de s’abreuver. Son visage s’épanouit d’un sourire et ses yeux bleus, délavés, perdent leur tristesse, retrouvant quelques douces étincelles heureuses rappelant les tâches de rousseur constellant ses pommettes. Jonathan écoute le lointain bruit d’une horloge, le chant de la pluie et croit percevoir un soupir, discret, dans la quiétude de ce lieu serein. Jonathan s’avance d’un pas, le parquet grince à peine et il serre contre lui ses dossiers. Son cœur bat, un peu vite, il a toujours peur de le déranger et il remarque, d’ailleurs, tous les ouvrages, les papiers éparpillés. Ce n’est pas dans les habitudes de son ami de laisser son bureau en bazar… Tous ces signes sont sans appels. Bartholomew est lui aussi plongé dans ses recherches et au vu du livre qui gît, ouvert en deux, les pages pliées, l’agacement l’a même saisi. Jonathan s’avance alors d’un autre pas.

_ Bartholomew… J’espère ne pas te déranger. Je dois te parler de quelques choses ! J’ai besoin de ton avis, j’ai continué mes recherches, je crois que j’ai quelques pistes à te présenter ! Est-ce que je peux t’en parler ? Oh et bonjour, Bartholomew, j’en oublie mes manières, je suis content de te voir, je suis désolé de ne pas être passé plus tôt, j’ai été relativement occupé ! Je le suis toujours mais il y a enfin eu une prise de conscience plus générale de la situation, j’ose espérer que nous pourrons mener un front commun contre cette satanée Epidémie ! Comment te portes-tu, mon ami ? Je vois que tu es toi-même plongé dans tes travaux…

Jonathan est bavard, à l’inverse de son ami. Mais on sent l’enthousiasme et l’espoir dans sa voix. Malgré la pluie qui tombe, au milieu de ce bureau dévasté par le désespoir et les recherches qui restent sans trouvailles, Jonathan est là, décoiffé, dans sa grande veste abimée, un sourire éclairant son visage. On y retrouve les traits de l’adolescence, de ce gamin réjoui qui a sauvé son premier patient, qui s’est précipité sur Bartholomew pour lui faire part de sa victoire. Parce qu’il avait sauvé quelqu’un. Et c’est le même espoir qu’il a dans ses yeux, les dossiers serrés contre lui, les mains légèrement tremblantes sous la nervosité.
Car il y a toujours la peur de l’échec, de l’erreur. La peur de la chute. Mais parce qu’il sait qu’il ne sera pas seul. Que Bartholomew pourra l’aiguiller, qu’il pourra rebondir sur ses pensées, lui proposer d’autres pistes à travailler. Jonathan est un esprit vif, passionné, dont le caractère chaleureux s’épanouit et se complète à merveilles avec la personnalité plus discrète de son ami.
 
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