Votez pour nous !Votez pour nous !Votez pour nous !Votez pour nous !
◄ Votez ◄
Le Deal du moment : -40%
Tefal Ingenio Emotion – Batterie de cuisine 10 ...
Voir le deal
59.99 €

Partagez
 

 Petite enquête non officielle

Aller en bas 
AuteurMessage
Lukàs Von Rosen
Héritier Royal
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
MessageSujet: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyLun 2 Juil - 11:46

***

Lorsque Lukàs se présenta aux bureaux de la police, il ne fut pas surpris de constater que l'homme à l'accueil ne le remettait pas. Tout le monde connaissait sa sœur, au moins de visage, mais lui était trop peu apprécié par les journaux pour bénéficier de photographies le mettant en valeur. Toutes ces feuilles de chou préféraient mettre en avant ses frasques et son comportement débauché, plutôt qu'étaler l'image proprette d'un héritier clairement originaire des Mines. La chevelure blanche et les grands yeux bleus de son aîné plaisaient davantage.

Sur les conseils de son valet, Lukàs n'avait pas particulièrement fait d'effort pour s'adapter aux habitudes vestimentaires du centre ville : il avait endossé un costume bien coupé, souvent considéré comme trop simple et presque ringard – c'était la mode il y a plus de cinq ans, enfin ! – et avait simplement retiré les lourdes boucles d'oreilles qu'il ne retirait que rarement. Ses yeux noirs, un peu cernés par la nuit passée – excellente nuit, au passage – fixaient le policier de l'entrée avec calme et détermination.
Oui il avait le physique d'un jeune adulte des mines, mais le charisme et l'assurance qu'il dégageait le classaient immédiatement dans la catégorie des nobles. C'est peut-être pour cette raison que le représentant de l'Autorité ne chercha pas à lui voler dans les plumes, et accepta immédiatement sa requête : rencontrer Nickolas Meyners.

On l’amena dans une pièce secondaire – un bureau, peut-être – à l'intérieur duquel ne se trouvait personne, du moins pour le moment. On lui demanda s'il désirait quelque chose pour patienter et, comme il avait entendu parler de la qualité des breuvages dans la police, il refusa poliment.

Une fois l'accompagnant hors de sa vue, il se mit à observer l'endroit. S'agissait-il du bureau de l'homme qu'il venait voir ? Si c'était le cas, il ne révélait pas grand chose de son propriétaire. Inutile, de toute façon, il savait déjà ce qu'il y avait à savoir. Il avait cherché, avec soin, un agent présentant le profil qui l'intéressait. Son valet s'était mis sur le coup et, comme toujours, il avait fait des merveilles.
Nickolas Meyners.
Il espérait ne pas être déçu.

***
Nickolas Meyners
Serken Mordkomission
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyMar 3 Juil - 15:38

L’interrogatoire battait son plein lorsque quelques coups à la porte vinrent interrompre abruptement la séance. En homme habitué à être dérangé pour le moindre petit foutoir de merde, Klaas ne bougea pas d’un cil lorsqu’un des secrétaires de l’accueil entra la pièce, continuant à fixer son suspect visiblement heureux d’avoir un temps de respiration. Il faut dire qu’avec lui dans les parages, même une centaine de gentils flics ne suffiraient pas à compenser son mauvais caractère et sa manie d’aller chercher des poux dans le plus dégueulasse des singes. Malheureusement sans surprise, c’est à lui que le nouvel arrivant vint glisser quelques mots à son oreille de sa voix chevrotante et de son souffle sentant les restes du déjeuner. Après un temps de silence et un non réaction assez longue pour en devenir gênante pour tout le monde, il se releva, toujours muré dans ce silence pesant et sortit de la pièce sans un regard en arrière.

De son pas d’ours, les yeux fixés droits devant lui, il se dirigea vers son bureau tout en se demandant quel hurluberlu pouvait bien demander explicitement à le voir, lui parmi tous. Il ne s’agissait pas d’un coup de sa supérieure – elle ne prenait en général pas de pincettes avec lui depuis une éternité et aucun de ses collègues n’aurait osé le déranger alors qu’il était en plein boulot – c’était sans doute la seule chose de sacré chez lui et on ne plaisantait pas avec ça : ça avait intérêt à être important.

Quand il franchit la porte de son bureau d’une geste brusque – la porte allant cogner le mur avant de revenir vers lui – il réussit à n’avoir qu’une petite demi-seconde d’immobilité, son pieds s’immobilisant dans l’air. Une demi-seconde d’hésitation où il se demanda le plus sincèrement de ce connard de monde si on se foutait royalement de sa gueule – c’était le cas de le dire – ou s’il était vraiment dans la merde. Il reprit sa marche en éliminant d’office la seconde proposition : le discours du Ministre concernant ses affaires avait eu lieu à peine quelques jours plus tôt et même concernant ses enquêtes plus… personnelles, il n’avait absolument rien eu le temps de faire, ni même de préparer.

Il alla s’installer sur la chaise bancale et rachitique derrière son bureau, seul endroit vaguement éclairé par la fenêtre donnant sur une rue ne connaissant jamais le soleil, le tout sans jamais quitter des yeux son invité. Il n’avait eu l’infime plaisir de côtoyer la Haute qu’à quelques maigres reprises dans sa vie – merci les nobliaux au QI de piaf de se prendre eux aussi pour des bandits de grands chemins. Mais cela ne lui avait encore jamais permis de croiser les guêtres de la famille royale – et c’était tant mieux : les gens possédant le pouvoir étaient pour la plupart de vraies vipères et il s’en méfiait comme des rats. Malgré tout, en bon représentant des Autorité, il savait reconnaître quelqu’un d’importance quand il se présenter à lui. Restait à savoir ce que cet homme, qui n’avait pas pris la peine de se présenter officiellement au secrétaire, voulait.

Nickolas lui fit un signe de tête pour lui désigner la chaise en face de lui au cas où il aurait voulu poser son cul. Il finit par parler, de sa voix grave de baryton et du ton neutre qu’il employait en général quand il jaugeait encore une situation délicate.

« Que me vaut cet Honneur ? »
Lukàs Von Rosen
Héritier Royal
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyMer 4 Juil - 1:20

***

Lorsque la porte alla cogner contre le mur, Lukàs ne put retenir un sursaut de surprise. Il se voulait imperturbable, gardant un sang-froid et un contrôle à toute épreuve, mais il avait cependant toujours ses réactions d'homme surpris, en partie parce qu'il ne contrôlait pas tout, c'était un fait, et qu'il n'était jamais assez attentif.
Son valet l'était pour deux.

Lukàs croisa les bras sur son torse – une manière de protection, pour tenir le monde à l'écart – et refusa poliment l'invitation à s'asseoir. C'était plus fort que lui, il aimait dominer. Et puis en bon homme actif et vigoureux, il préférait rester debout plutôt que ses jolies fesses princières sur une chaise. Cela lui rappelait terriblement les bancs de l'école.

L'héritier posa sur l'inspecteur un regard brûlant, malgré la dureté de ses yeux noirs. Il observait sans gêne, essayait de se faire un avis sur cet homme dont il n'avait fait que parcourir le dossier, sans parvenir à le cerner. Il n'aimait pas lorsque la personnalité des autres lui résistait, qu'il ne comprenait pas, dès le premier coup d’œil, à qui il avait affaire.
Il offrit un sourire de façade, ouvert, accueillant, chaleureux, et pourtant faux. Il ne prit même pas la peine de se cacher, il n'était pas face à un noble, alors qu'importait le vernis, inutile de se fatiguer avec de belles finitions.
« Un honneur... »
Commença-t-il, faisant semblant d'hésiter, laissant durer sa voix douce, tranquille et posée, qui ne parlait pas fort, et laissait l'autre adapter son oreille, quitte à forcer. Une bonne technique pour s'offrir la concentration d'un interlocuteur.
« … C'est un peu exagéré, la plupart des gens préfèrent voir ma sœur et là... c'est un honneur. Mais moi... »
il était loin d'être le favoris, loin d'être l'apprécié, le désiré, le bienvenu. Il haussa simplement les épaules, laissant au policier le soin de compléter comme il le désirait. Tout collait.
Passons, il n'était pas venu pour des politesses et puisqu'ici, loin de la Ville haute, il n'avait pas à porter de masque, il préférait ne pas s'encombrer, et aller droit au but. Le temps était une marchandise précieuse, qu'aucun des deux interlocuteurs n'avait à perdre.

«Je me suis renseigné sur vous, monsieur Meyners, et je suppose que ça ne doit pas vous rassurer. Pourtant vous n'avez pas à vous inquiéter : si je suis là aujourd'hui c'est que j'ai quelque chose à vous proposer, et que je suis quasiment certain que vous accepterez... »
Il s'approcha, récupéra un dossier, qu'il avait conservé soigneusement sous son bras, bien calé, un peu caché... protégé.
Calmement, toujours avec cette élégance qui le caractérisait, il déposait la chemise sur le bureau. Elle ne contenait que deux choses : des photos, et un témoignage.

« Si vous ouvrez ceci, vous verrez des portraits que vous connaissez, et d'autres que vous n'avez jamais vues. Au moins deux sont déjà passées entre vos mains, des visages que vous avez croisés, des noms qui ont été évoqués en votre présence... Les trois autres, vous n'avez encore jamais posé les yeux dessus parce que d'autres avaient la charge de l'enquête. »
Deux femmes, trois hommes, seulement deux identifiés, les autres restants parfaitement anonymes, et privés de leur chef.
« Je sais que ces enquêtes vous ont été retirées mais, au vu de votre... caractère, je suis absolument convaincu que vous ne lâcherez pas l'affaire. Ça m'arrange voyez-vous, parce que j'aimerais beaucoup, que vous continuiez. »

***


Dernière édition par Lukàs Von Rosen le Sam 14 Juil - 23:49, édité 1 fois
Nickolas Meyners
Serken Mordkomission
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyLun 9 Juil - 13:57

Nickolas le laissa parler sans l’interrompre, se contentant de le fixer de son regard sombre et presque vide, si magnifiquement souligné par la belle ligne de cernes qui lui collait au visage depuis des années et nullement perturbé par le regard de cet étrange héritier. Il avait l’habitude des regards – souvent mauvais – et avait pris pour habitude de les ignorer : la pitié avilissante de ses collègues quand il était revenu après des mois de disparition, leur colère ou vexation puérile face à son comportement, leur putain de jugement.  Il avait eu droit à tout un panel dont il avait pu mesurer les nuances les plus fines et qui ne lui faisait strictement plus rien. Qu’ils s’amusent donc à le prendre pour une bête de foire, il y avait toujours un crétin pour passer son bras à travers les barreaux et apprendre à ses dépens que les animaux sauvages sont dangereux.

Il suivit un instant le dossier qu’il sortit de sa veste jusqu’à ce qu’il atterrisse sur son bureau mais ne fit pas le moindre geste pour s’en saisir, préférant même s’adosser un peu mieux dans son fauteuil – ce qui eut pour effet de lui tirer un léger grincement disharmonieux au possible.
Klaas écouta les explications de l’homme face à lui. Si ce qu’il disait était vrai, les quelques feuilles de papier qui venaient d’atterrir devant lui valaient bien leur pesant d’or, il devait le reconnaître. Tout comme il devait bien admettre qu’une partie de lui était bouffée par cette curiosité  professionnelle et perfectionniste qu’ont tous les hommes désireux d’accomplir quelque chose et à qui on offre l’opportunité parfaite, au moment parfait.

Sauf qu’une lame reste une lame. L’occasion était justement trop belle, trop parfaite. Nickolas était un croûton sceptique de nature, d’autant plus quand il était question de la nature humaine et encore plus quand il s‘agissait des agissements politique de toutes ces gognols de beaux culs de velours qui les dirigeait. Le chef de la Mordkomission – ou son supérieur direct – était-il assez fourbe pour organiser ce genre de choses pour ses inspecteurs et vérifier que les ordres du Ministre étaient appliqués à la lettre ? La probabilité était loin d’être mince, bordel, et il ne devait pas écarter cette possibilité. Surtout que venir parler de ça directement au commissariat… Ça ne s’appelait plus avoir des couilles mais juste être aussi con qu’un phallus.

« Qui vous dit que je suis prêt à vous suivre. » Loin d‘être interrogative, sa voix vibrait d’une certitude, certes prudente, mais ferme. « Comme vous le dîtes si bien, je suis supposé suivre les ordres. Pourquoi risquer mon poste pour quelques bouts papiers ?  »

Les suppositions… La meilleure manière de discuter. Après tout, s’il n’y avait que des "si", il ne pouvait y avoir que des possibilités. Aucunes certitudes. Une manière de tâter un peu le terrain pour s’assurer de ne pas foutre le pied dans une belle merde bien puante. Il n’avait pas l’habitude d’être vénal – la conscience de faire son boulot lui suffisait – mais ça permettait au moins de vérifier si la personne en face était putain de sérieusement ou non.
Il se mit à tapoter son bureau du bout des doigts dans un rythme lent, réfléchi.

« En imaginant que ce que vous disiez est vrai et que cette enveloppe contiennent réellement ces informations… Même si je la regarde, je suis censé oublier tout ce qui s’y trouve, si j’en crois notre cher Ministre. » Un résumé finalement bien succinct de son discours… et légèrement oublieux. « C’est vous donner beaucoup de peine pour pas grand-chose. »

Ce dossier aurait très bien pu ne pas exister, n’être pas du tout entré dans ce bureau. Klaas aurait sans doute été prêt à jouer le jeu s’il n’avait pas été aussi méfiant. En même temps, un membre de la famille royale qui débarque sans prévenir pour demander au pire inspecteur possible de l’aider à réaliser dieu savait quoi en contradiction avec les ordres directs du ministre – donc de la reine… Il y a avait de quoi faire loucher un aveugle. Le flic était buté mais avait tout de même un minimum de sens de la survie.
Lukàs Von Rosen
Héritier Royal
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyVen 13 Juil - 12:01

***

Sans surprise, l'homme était du genre prudent : un bon point. Lukàs aurait été déçu si l'inspecteur s'était simplement jeté sur l'affaire sans demander son reste : une imprudence stupide et maladroite, dont n'avait pas besoin l'héritier. Il jouait lui-même avec le feu en se déplaçant jusqu'ici. Essayer de prendre de court le Maître des Mines n'était pas une bonne idée, surtout quand le Maître en question ne vous avait déjà pas à la bonne.

« Rien ne me le dit avec certitude, on me l'a simplement suggéré. De tous les profils que j'ai eu entre les mains vous êtes celui qui a le plus attiré mon attention : discret – à sa manière – pointilleux, logique... et surtout je pense que vous n'êtes pas du genre à suivre gentiment ce que vous dit la hiérarchie. Vu ce que j'ai à proposer... c'est plutôt une bonne chose. »
Il lui fallait un type droit dans ses bottes, un peu masochiste et curieux, quelqu'un qui assumerait s'il se faisait pincer et botter le cul, quelqu'un qui n'irait pas tout déballer à ses supérieurs avec l'air fier de celui qui a résisté à la tentation.

« Ces quelques bouts de papier représentent une énigme qui intéressent les esprits comme le vôtre et qui ont su résister à une intelligence comme la mienne. J'ai envie de résoudre ce casse-tête, j'ai envie de savoir ce qu'on nous cache, de comprendre pourquoi on veut étouffer quelque chose qui aurait pourtant pu plaire aux journaux... »
Rien de mieux pour le gouvernement de montrer la passionnante traque d'un tueur en série, arrêté avec brio par la police d'Etat. C'était le genre d’événement dont les journaux faisaient leur chou gras et si le Ministre de la propagande décidait de ne rien mettre en lumière, de cacher l'affaire, c'est qu'elle dépassait le domaine de la simple criminalité.
Plutôt que d'écouter les rumeurs et de construire des théories à partir de vent, Lukàs avait besoin de concret, de preuves, de faits.
« Je suis bien au dessus de vous, vous le savez, vous en êtes conscient, et pourtant même à moi on cache la moindre petite information. Vu mon rang social je ne peux pas mener l'enquête sans attirer l'attention, hors ce n'est pas ce que je veux, et j'ai donc besoin d'un esprit intelligent, qui a accès à du matériel de recherche et assez d'envergure pour pouvoir se balader au cœur de la cité. Dans tous les recoins»

Lukàs posa ses doigts fins, blancs, et bien entretenus sur le dossier, les laissant courir sur le papier dégradé, de basse qualité. Il semblait évident que les documents ne venaient ni des bureaux de police, ni du cabinet du ministre. Il les avait obtenu par d'autres voies, beaucoup moins officielles mais tout aussi efficaces.
« Il ne faut surtout pas que vous oubliez ce qui est indiqué là-dedans. Si vous acceptez de récupérer cette enquête elle ne sera pas officielle, et vous la mènerez dans l'illégalité la plus complète. Nous sortons du rang, monsieur Meyners et même moi je cours probablement le risque qu'on retrouve un jour mon corps dans le même état que ceux-là, au détour d'un couloir. »
Facile de trouver un mobile : la course mortelle qui l'opposait à sa sœur serait une excuse parfaite pour la disparition. Que de facilité, cher Maître des Mines...

« Vous ne devez pas oublier, surtout pas, oh non... gravez ces images dans votre mémoire, photographiez les mots et aidez-moi à remonter vers le meurtrier. Je suis convaincu que, même retrouvés, les meurtriers s'en sortiraient... vous n'avez pas envie de rendre ce monde plus juste, et de m'aider à faire tomber des intouchables ? »
Il se permit un sourire, terriblement faux et – pour une fois – ça se voyait, il ne cherchait même pas à s'en cacher.
« M'aiderez-vous, en mettre en place mes plans ? »

***


Dernière édition par Lukàs Von Rosen le Sam 14 Juil - 23:49, édité 1 fois
Nickolas Meyners
Serken Mordkomission
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyVen 13 Juil - 15:33

Nickolas se demandait qui avait pu fournir à cet homme un portrait de lui ressemblant au truc qu’il venait d’entendre. On aurait pu ajouter beaucoup de choses dans cette simple liste : alcoolique, prompt à l’énervement, capable de faire n’importe quoi si ça pouvait contrarier les bonnes personnes… Et surtout, n’aimant pas qu’on lui force la main. Non franchement, il aurait préféré ce portrait-ci, qu’il trouvait beaucoup plus réaliste. Il allait falloir qu’il en touche deux mots au rigolo qui avait pu souffler ça à l’oreille de l’héritier – il aurait presque pu se sentir vexé.
N’empêche que ce gamin avait l’air d’en avoir dans les idées. En pianotant sur son bureau, le policier ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui se cacher réellement derrière ce visage si lisse. Il avait en effet l’air de vouloir en savoir… ce qui ne rendait tout ce bordel que plus louche. Ça sentait le bourbier à plein nez avant même que l’héritier ne pointe le sien dans ce bureau moisi, et pas celui dans lequel on avait envie de plonger la tête la première. Grand bien lui face, la boue merdique et collante était devenue une de ses meilleures amies depuis ces dernières années.

« Je peux pas nier que j’ai envie de continuer cette enquête. Elle pue à des kilomètres et avec tout le tintouin qu’on en a fait, on a une belle merde planquée derrière tout ça. » Il laissa planer un léger silence, daignant enfin baisser les yeux sur le bout de papier usé posé sur son bureau. « C’est pas pour autant que j’ai des tendances suicidaires. Ni que je suis prêt à jouer au limier pour n’importe qui. »

C’était un pari assez couillu de sa part. Comme l’avait très aimablement fait remarquer son interlocuteur, ce gosse possédait les pleins pouvoirs – ou du moins, une partie. Klaas ne pouvait pas décemment pas le traiter de monsieur tout le monde sans risquer les conséquences adéquates. Cependant, qu’il ait le petit cul lustré d’un petit noble ou le cuir pouillé d’une minier, sa règle était la même pour tout le monde. Il n’aimait pas rendre de compte, encore moins à quelqu’un qu’il ne connaissait pas et à qui il ne faisait pas confiance. Cette impression de passer pour un caniche ne lui plaisait pas vraiment et lui laissait un goût amer dans le gosier.

« Un monde juste n’existe que pour les imbéciles et les idéalistes. » Et bien crétins étaient ceux qui imaginaient le contraire, mais il se doutait bien que Lukàs n’était pas de ceux-là. Nickolas haussa les épaules pour lui-même et finit par attraper le dossier sans l’ouvrir. Il avait l’air bien léger dans ses mains. « Je regarderais ce que contiennent ces papiers. J’aviserais ensuite. »

Un deal à prendre ou à laisser. Il avait comme dans l’idée que ça ne plairait pas mais il ne donnerait pas de réponse franche sans savoir dans quoi il s’engageait – quitte à devoir se rétracter. Chose qu’il ne ferait jamais, il en était bien conscient. Au fond de lui, Nickolas savait pertinemment qu’une fois les infos en main, il ne lâcherait plus la chose, comme un gruau collé au fond du bol. Serait-il prêt à coopérer avec le petit prince ? Pour l’instant, rien n’était moins sûr.
Lukàs Von Rosen
Héritier Royal
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
Lukàs Von Rosen
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyVen 13 Juil - 18:13

***

Bien... ils étaient au moins d'accord sur un point : toute cette histoire était plus que louche. Sans surprise l'inspecteur continuait à hésiter, pourtant la manière dont il avança la main pour récupérer le dossier laissa supposer qu'il ne se désintéressait pas du cas. De prime abord, Lukàs avait envie de rappeler qu'il était hors de question de lui laisser les documents, si la coopération n'était pas admise.
Pourtant... à bien y réfléchir – et vu le caractère du bonhomme – s'imposer et forcer les choses n'apporterait rien de bon. Il fallait être plus malin, laisser de côté l’impétuosité de la jeunesse pour voir plus loin que le bout de son nez.
Ce genre de « cadeau » ne coûtait rien, et il se proposait comme un gage de la bonne foi de l'Héritier, et sa capacité à se plier aux désirs d'autrui. C'était ça un travail de groupe, non ? Faire confiance et lâcher la bride pour permettre les initiatives.
« Tu laisses tes cartes utiliser leurs propres habilités, elles les connaissent mieux que toi, et celles que tu posent te rapporteront toujours quelque chose, même les plus faibles, même quand tu ne t'y attends pas ».
De qui venait ce conseil ? Il ne se souvenait plus... mais c'était un bon conseil.

« Ils sont à vous. De toute façon vu la régularité des meurtres vous constaterez vite qu'il semble y avoir une sorte de... pattern, de logique temporelle. Je peux toujours vous laisser ces indications, elles ne vous permettront pas d'avoir les autres ».
Les deux médecins légistes n'étaient pas des bavards, du moins si on ne savait pas s'y prendre. Par chance son efficace valet savait toujours comment faire parler, qu'il s'agisse d'hommes, de femmes, d'enfants, ou d'objets... d'ailleurs. L'avantage de bien choisir ses hommes de main.

« Avant de partir... vous vous doutez bien que « l'héritier » qui se rend au commissariat pour voir un petit inspecteur, ça ne passe pas inaperçu... »
Surtout qu'il n'avait rien fait pour se cacher, à dessein d'ailleurs. Il avait pensé à tout, ou en tous cas à tout ce qui lui venait en tête.
Prudence est mère de sûreté. Il posa sur le bureau une autre photographie sepia, un portrait. La jeune fille était jolie – quoique avec des dents un peu trop écartées – et fixait le photographe avec l'air mutin de ces jeunes adolescentes qui aiment plaire, et éventuellement s'amuser.

« Cette jeune fille est morte il y a un mois et il s'agissait d'une de mes maîtresses. Je sais très bien de quoi elle est morte, pourquoi et dans quelle circonstance, mais officiellement je suis encore et toujours à la recherche de son assassin. »
Les journaux en avaient longuement parlé et de manière très théâtrale : « une jeune fille assassinée, le Prince au cœur brisé » ; gros titre ridicule mais vendeur. Voyant là une énième chance de garder une carte en main, Lukàs avait joué les éplorés refusant de croire à la mort de sa bien-aimée concubine. Il avait hurler – à grand renfort de gestes dramatiques – qu'il trouverait le coupable.

« Si on vous pose la question, je suis venu ici parce que je n'étais pas satisfait du travail de la police, et que je désirais confier moi-même la mission à quelqu'un que j'estimais compétent. »
Et les emmerdes que ça entraînerait auprès des supérieurs ? C'était cadeau. Au point où en était Meyners, de toute façon...

« Je vous laisse le temps de la réflexion. Si vous désirez rendre réponse – qu'elle soit négative ou non – contactez Emmett Sanders, le teinturier de la grand'rue. Il me passera le message. Restez vagues, bien sûr, je vous fais confiance. »
Sur ces mots il salue poliment l'inspecteur, et le laissa toute à l'observation de son dossier.

***
Nickolas Meyners
Serken Mordkomission
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
Nickolas Meyners
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyMar 17 Juil - 11:37

« Ah, grand bien m’en fasse ! ... » Laissa-t-il échapper sans essayer un seconde de masquer son ironie caverneuse à la remarque de son interlocuteur. « Il faudrait savoir. Ces informations sont-elles donc si inutiles que ça, finalement ? »

Les quelques phrases pédantes de l’héritier dissonaient comme un petit air de chantage à ses oreilles encore loin d’être sourdes. Klaas grimaça à ce son désagréable avant de reposer les morceaux de papier comme s’il avait s’agit d’une vulgaire affaire de routine. Sans plus leur prêter d’attention – aux papiers et à leur propriétaire, il ouvrit un de ses vieux tiroirs grinçant pour en sortir un petit sachet de tabac sec. Ce petit jeu lui brisait les noix et il n’avait aucune envie de jouer aux devinettes. Le policier émietta quelques feuilles dans un vieux papier jauni et aussi froissé que ses cernes avec une concentration sérieuse – comme toute tâche lui demandant un usage précis de sa main droite. Mais ce simple geste ancrée dans une vieille habitude lui permettait de faire rapidement le tri dans tout ce foutoir.

Etait-ce réellement le caprice d’un gamin gâté ? C’était un peu l’impression que ça lui donnait, de loin. Et vas-y que je te balance des infos tout en semblant faire croire que j’en avais d’autres de côté au cas où, à jouer au petit chef contrôlant tout… Un pauvre gosse de riche qui s’ennuyait à mourir et qui voulait jouer au détective… Ou du moins, filer le sale taff à quelqu’un d’autre, si possible assez con pour accepter sans poser de questions. Serait-il ce pauvre petit canard en attente de plumage ? Nickolas aurait aimé savoir qui tenait la carabine avant de se lancer dans cette entreprise mais cela demanderait du temps, en imaginant qu’il ne se fasse pas bouffer avant en fourrant son bec n’importe où.
Il attrapa un vieux briquet du poilu qui traînait sur le bureau – moins cher que ces saloperies à gaz qui vous pétait à la gueule les trois quart du temps et coûtait deux mois de salaire de misère – et alluma son bâtonnet de tabac dans une légère volute de fumée grisâtre. Au fond de lui, il se demandait s’il ne devrait pas simplement foutre le feu à ce fameux dossier avant de se retrouver lui-même bouffer les trognons par le ver. Sauf que de nouvelles feuilles étaient apparues par-dessus, lui coupant cette opportunité.

« Une excuse qui ne tient pas la route mais je ferais avec, je suppose. »

Ses supérieurs étaient loin d’être con pour se laisser berner par ce genre de conneries mais… Il trouverait bien autre chose. En vrai, il avait même l’excuse parfaite – mais ça risquait de ne pas forcément plaire à la personne face à lui si ça lui remontait aux oreilles. Pas comme s’il en avait quelque chose à cirer.
Contrairement aux premiers papiers, il ne se gêna pas pour ouvrir le second dossier et d’en éplucher rapidement les pages d’un œil habitué. Il avait vaguement suivi l’affaire malgré qu’il tente de s’éloigner le plus possible des potins misérable des journaux. Quelques photos, trois notes écrites par un cul manchot qu’il allait encore devoir passer des heures à déchiffrer… Rien de bien faramineux. Surtout si l’affaire était déjà pliée : aucun intérêt.

Il observa le petit prince disparaître de son bureau sans prendre la peine de lui répondre – que lui aurait-il dit de toute façon ? Il soupira un grand coup en laissant l’odeur de tabac imprégné la pièce. Il allait devoir faire un peu de ménage dans les lieux : à tous les coups, Caïn allait débarquer dès qu’il aurait eu vent de son visiteur…
Maître des Mines
Administrateur suprême
Maître des Mines
Maître des Mines
Maître des Mines
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle EmptyMar 17 Juil - 12:51

Fin de rp



L'accord entre le pédant petit prince et le ronchon inspecteur n'a pas abouti, trop de méfiance, trop de mots fielleux.
La réflexion s'impose mais qu'avons-nous appris ?

Cinq morts pour le moment : deux femmes, trois hommes, et seulement deux identifiés. Tous ont été soigneusement décapités.



Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Petite enquête non officielle   Petite enquête non officielle Empty

 
Petite enquête non officielle
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Fermeture d'enquête
» Vous prendrez bien une enquête avec votre café, Monsieur ?
» Petite pub
» Petite annonce pour camarade
» Une petite expédition suicide, ça vous tente ?

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Draümbell City - Forum RPG - Steampunk :: Draümstadt :: Casernes :: Bureaux de la police-
Sauter vers: