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 Beautiful prototypes

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Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Beautiful prototypes   Beautiful prototypes EmptyMar 12 Nov - 15:10









Les ateliers et les laboratoires sont des lieux dans lesquels nous pourrions nous sentir à notre aise. Mais nous déprécions et méprisons le chaos qui y règne. Les machines sont peut-être plus malignes que les imbéciles qui passent leur journée à les rouer de coups ou à régler leurs imperfections, alors que le seul intérêt que nous accordons aux chimistes sont les mélanges de pigments particuliers qu’ils sont capables de réaliser. Nous marchons d’un pas rapide, à la recherche d’une certaine Prudence L. Steiner. Son nom nous a plu… Nous avons apprécié son prénom, dont les consonances douces et sensuelles sont comme une plume délicatement glissée sur nos lèvres maquillées. Ce jour, nous avons attaché nos cheveux, seules deux mèches ondulent le long de notre visage de porcelaine. Nous avons peint nos paupières d’un joli gris argenté, dessiné nos yeux d’un trait de crayon blanc, mettant en avant le bleu de nos prunelles acérées. Nos lèvres portent un rouge à lèvres des plus légers, d’un doux crème pailleté. Aujourd’hui, nous avons opté pour un pourpoint fait d’un velours blanc où le bleu miroite, dessinant sur notre poitrail des entrelacs complexes. Nous portons une chemise claire, en tissus léger, qui plaque nos bras fins, nos ongles longs sont peints d’un vernis bleu comme nos yeux, faisant écho au pantalon qui dessine nos hanches peut-être trop ouvertes, nos cuisses galbées, dont la courbure est mise en avant par de hautes bottines sur lesquels nous avançons avec assurance. Par pure coquetterie, un petit haut de forme recouvre notre tête, de jolies plumes argentées au cœur bleuté ont été soigneusement attachées par un ruban que nous avons nous-mêmes brodés d’un fil d’argent. Nous nous appuyons sur une canne, plus dans un souci d’élégance que d’un réel besoin – quoi que, l’élégance est à présent un besoin viscéral, à nos yeux. Nous attirons l’attention, nous nous y sommes accoutumés. Notre regard, en réponse, observe avec une réelle curiosité les corps décomposés de ces machines qui n’attendent qu’à être crées. Inventions du futur, la technologie ne compensera jamais notre génie, l’imagination et le talent nécessaires pour créer des vêtements qui sauront toujours plaire… Les goûts évoluent, et si les ingénieurs sont parfois si loin du monde qu’ils ne le voient changer, nous sommes plongés dans la rivière du temps, nous sommes les Leaders du changement. Nous sommes aux ordres de la Reine et de ses héritiers, et eux sont soumis aux caprices de notre imagination fertile… Bien entendu, ils n’en ont pas conscience, nous veillons toujours à leur laisser le choix, un choix entre des tissus que nous avons sélectionnés, des robes que nous avons dessinées. Seule Agnès s’est permis de contester nos propositions. En réponse, nous l’avons abandonnée, offrant tout notre talent à son frère dont nous veillons à sublimer la beauté.

Nos longs ongles caressent la courbe sensuelle de nos lèvres, alors que nous offrons un sourire à un jeune Erudit. Nous apprécions ses beaux yeux gris, la balafre qui déchire sa lèvre inférieure, nous le surprenons assez pour qu’il en rougisse. Notre appétit est appâté par sa timidité, mais nous nous contentons de nous détourner. Finalement, toutes ces contemplations commencent à nous lasser, nous claquons des doigts pour arrêter une jeune femme qui passe devant nous. Surprise, elle se tourne vers nous et nous l’écrasons de nos yeux glacés, lui demandant où trouver la Dame Prudence, L., Steiner. Notre ordre et ce nom soigneusement épelé suffisent à ce que la jeune femme obéisse sans discuter, nous indiquons la direction d’un bureau vers lequel nous nous dirigeons, prestement. A proximité, nous refermons notre poing, nous apprêtant à toquer… mais l’idée que du mucus noir, cambouis ou autre déjection technologique, germe dans notre esprit. Nous saisissons alors notre canne, et cognons à plusieurs reprises contre la porte en question. Deux coups, pas plus, nous reposons ensuite notre canne et, pour passer le temps, levons l’une de nos mains. Nos doigts effleurent l’une de nos mèches, avant de délicatement s’en saisir pour l’entourer avec élégance autour de notre doigt. Nous n’apprécions guère perdre du temps, nous espérons qu’elle ne va guère tarder à nous ouvrir la porte. Qui a demandé à ce que nous nous rencontrions ? Nous a-t-elle fait mander ou l’avons-nous convoquée ? Nous n’en avons guère de souvenir, et est-ce réellement important de se questionner à ce sujet ? Elle nous a probablement invités, notre réputation a, depuis très longtemps, fait le tour de la ville. Nous sommes Luxis, les doigts de Fée de sa Majesté, nous sommes l’Excentrique, nous sommes la Folie, nous sommes l’Imagination impulsive et créature, nous sommes cet esprit fertile en idées et dont les créations attisent tous les fantasmes des plus riches.

D’ailleurs, nous sélectionnons soigneusement nos clients. Si nous pouvons vêtir la Reine, il est de notre devoir de veiller à ce que nos précieuses œuvres ne soient pas offertes aux plus misérables… Il nous est déjà arrivé de refuser une vente à quelqu’un dont nous ne reconnaissions pas la valeur. Nous sommes très difficiles, nous préférons une personne d’honneur, et une personne assez belle pour la porter… La beauté est, bien entendu, un concept abstrait, nous trouvons de la beauté dans des corps que beaucoup ont repoussé, mais qui suffisent à nous charmer. Nous apprécions les courbes généreuses des hommes gourmands, nous aimons les balafres des blessés, nous aimons les corps meurtris de certaines filles qui ont été lamentablement martyrisées… Nous aimons la misère, mais nous ne pouvons pas nous permettre de la mettre en valeurs, combien de pauvres avons-nous simplement contemplé sans même espérer les couvrir d’un linge, les regardant trembler dans leurs guêtres qui recouvraient à peine leur corps malmené ? Plongé dans nos pensées, nous parvenons à inciter notre esprit insatiable à quelques minutes de repos, avant que la porte ne daigne enfin s’ouvrir.


Dernière édition par Luxis Reise le Mer 1 Jan - 22:27, édité 1 fois
Prudence L. Steiner
Ingénieure
Prudence L. Steiner
Prudence L. Steiner
Prudence L. Steiner
MessageSujet: Re: Beautiful prototypes   Beautiful prototypes EmptySam 16 Nov - 18:46

Et la porte s’ouvre.

Derrière le filtre hyalin de ses lunettes, les prunelles bleues s’abaissent, détaillant d’abord une plume, un chapeau, des boucles sombres, un visage marmoréen aux yeux tout aussi océaniques. Des habits dont elle pourrait éprouver la richesse d’une brève œillade. L’extravagance grandeur nature. Prudence hoche la tête. À n’en point douter, il s’agit bel et bien du Couturier royal.

« Sire Reise, fait-elle d’une voix douce. Soyez le bienvenu à l’Université. Entrez, je vous en prie. »

Elle ouvre la porte en grand, assez pour qu’un noble et son ego pénètrent sans effort dans l’arène. Une vague odeur de cigare – celui qu’elle a fumé peu avant l’arrivée de son invité – flotte dans l’air. Une pièce vaste et carrelée, aux murs bordés d’étagères pleines de livres et de cathéters. Au centre, un mannequin dont les membres et une partie du visage ont été remplacés par des prothèses. S’il était en vie, il pourrait s’appuyer sur le bureau où s’étalent plans et croquis. C’est tout naturellement que les grands esprits de l’académie lui ont rendu son ancienne salle de travail pour cette journée. Celle-là même où, presque diplômée, l’Ingénieure a conçu ses premières prothèses. Elle y a passé maintes nuits blanches avec Magnus. Elle cligne des yeux. Sourit dans le vague. Quelque part, son spectre est encore ici.

Mais aujourd’hui, ce jeune homme au style flamboyant l’accompagnera dans ses réflexions. Elle a l’air bien fade à ses côtés, d’un autre genre d’invraisemblance. Elle a laissé son teint nu, jamais fardé. Quelques mèches blondes s’échappent de son chignon flou mal ajusté. Elles coulent sur des épaules couvertes d’une chemise blanche, dont les manches bouffantes sont retenues aux coudes par des boutons. Un pantalon ample, retenu par une ceinture, exagère le corps longiligne, et couvre des chaussures cirées dont la pointe est à peine visible. Cela doit bien le changer de ces femmes prisonnières de leurs corsets et de leurs talons hauts. Geôle dont il se fait l’architecte.

« Installez-vous, dit-elle en désignant d’une main le bureau. J’ai fait du thé. »

L’érudite laisse le créateur s’approprier le lieu. Son regard se perd à nouveau dans la dissection de son invité. Il est jeune. D’une beauté froide. Sophistiqué. Elle remarque les touches de couleur çà et là, le bleu piquant l’argent. Il semble soigner son apparence autant qu’elle soigne ses machines. Elle respecte cela.

Elle s’avance vers le mannequin, cobaye artificiel aux tendons de Sel, de métal et de bois. Se tourne vers le couturier, soutenant son regard.

« Je conçois des prothèses depuis une dizaine d’années. En général pour des mineurs ou des soldats mutilés. Jambes, bras, visage… Toutes fonctionnelles. Mais il arrive que certains patients les acceptent mal, à cause de leur… esthétique. C’est pourquoi j’ai besoin de votre expertise. »

L’ingénieure déglutit, enfonçant ses mains dans les poches de son pantalon. Personne n’a refusé catégoriquement un membre artificiel. Mais elle a déjà vu des mutilés passer plusieurs jours sans, avant de l’enfiler. Des yeux s’embuer de larmes face aux prothèses rappelant le trauma. Des visages se tordre devant l’aberrance esthétique. Elle a bien essayé de les embellir, de les ciseler. Mais elle s’est heurtée à l’échec, à chaque fois. Sa seule victoire, pour l’instant, réside dans cette pièce froide. Obtenir un entretien avec la coqueluche de la Reine lui semblait improbable. Leur éventuelle collaboration encore plus. Et elle compte bien s’y accrocher.
Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: Re: Beautiful prototypes   Beautiful prototypes EmptyMer 1 Jan - 22:29









La porte s’ouvre.

La créature qui nous accueille nous surprend par sa taille majestueuse. Ses yeux tapis derrière ses verres ronds nous détaillent, un regard que nous jugeons bien froid, qui amplifie la douceur de sa voix : tant de distance dans ses manières et pourtant, tant de proximité dans la caresse de son ton. Nous apprécions sa prosodie, mélodie paisible bien différente du fracas des machines, des crissements métalliques, tous ces sons agressifs dans lesquels nos oreilles ont tant souffert. Nous pénétrons dans l’antre de cet être étrange, nos narines se plissent discrètement au parfum âcre du cigare, de quoi gâcher l’haleine s’échappant de ses lèvres que nous trouvons très élégantes, par leur courbe sensuelle. Comme une éternelle moue d’enfant sur ces traits pourtant austères, à croire que tout son être s’est imprégné de cette fragrance aigre-douce, sucrée amère, salé acidulé, elle est issue de ce mélange savant, où les opposés s’unissent en un ensemble harmonieux. Notre essence, profondément et foncièrement sensible à l’esthétisme, apprécie l’originalité de ce portrait si bien confectionné, comme un vin qui ne révèle son parfum qu’après quelques années.

Nos yeux mettent de longues minutes à la dévisager, et nous ne prenons pas la peine de nous dissimuler. Iel pourra se vanter d’avoir su captiver nos prunelles, un fait suffisamment rare pour être noté dans les annales ! Lorsque nos regards se croisent, nos paupières se ferment en partie sur nos pupilles, baiser de chat, signe de confiance que nous appuyons d’un léger sourire. Néanmoins, en tant qu’Ingénieur.e, iel doit se douter que la méfiance est de mise, la confiance n’est qu’un mensonge que nous apprécions offrir, un chèque en bois, une fausse monnaie, une pacotille. Des mots sans saveurs, des sourires sans douceur, une gentillesse intéressée, l’amitié n’est qu’une trahison en devenir, et bien que nous soyons sans cesses entourés lors de nos soirées, la solitude ne cesse de nous étouffer. Comment y pallier ? Nous nous sommes entourés de roturiers. Nous les achetons, avec de l’argent et des promesses, pour nous assurer leur loyauté. Et pourtant, ce ne fut pas suffisant.

Notre regard finit par se détourner, suivant le cours de nos pensées. Nous ne portons guère attention à la décoration ; le carrelage est d’un autre âge, les livres, les cathéters, le mannequin et ses prothèses. Qu’il est dommage que cette créature nous montre une silhouette longiligne… Nos préférences se portent pour les corps en chairs, nous aimons les hanches ouvertes, les cuisses épaisses, à dire vrai, nous apprécions les corps des hommes bien plus que ceux des femmes ! Oh qu’est ce que nous aimons les emprisonner dans des tenues serrées, qui ne font qu’accentuer les courbes qu’ils s’efforcent de dissimuler. Quelle délicieuse pudeur, alors que leur corps ne demande qu’à se libérer. Quel désir ronge nos viscères quand nous les entendons nous supplier, quand nous raffermissons l’étreinte du corset, et quelle extase quand le bouton saute, le tissu s’arrache, la chair s’offre à nos appétits insatiables. Voilà que depuis des années, nos lèvres ne peuvent que parcourir les corps malingres de malades ou de personnes qui se négligent, ou qui pensent que la santé ne s’exprime que par un corps efflanqué. Quelle tristesse.

_ Nous vous remercions d’avoir fait appel aux grands Luxis Reise, Couturier Royal. Bien que nous devions admettre qu’il est rarissime qu’un ou une Erudit fasse appel à nos connaissances… Et plus rare encore que nous concédions d’y répondre. Auriez-vous l’amabilité de nous servir un peu de votre thé ? Toutes ces poussières à l’extérieur ont asséché notre gorge.

Nous récupérons l’une des tasses, que nous approchons pour faciliter le service. Nous attendons à ce qu’elle se soit servie, avant d’apporter la tasse à nos lèvres. Nos yeux se ferment et nous savourons les arômes, avant qu’un soupir satisfait ne s’arrache de nos lèvres. Nos yeux s’ouvrent et se tournent vers le mannequin, avant que nos prunelles ne reviennent sur notre interlocutrice.

_  Donc selon vous, ces… personnes refusent vos prothèses simplement pour leur esthétisme ? Pourquoi avoir fait appel à nous ? Pensez-vous, réellement, qu’un Être de notre condition va s’abaisser à participer à la création de prothèses artificielles, qui seront distribuées à tout va à une population qui ne pourrait pas même se fournir ne serait-ce qu’une chaussette issue de nos ateliers ?


Si cette personne est un tant soit peu censée, elle fera l’effort de flatter notre ego… Ce que nous préférons. Nous nous levons pour nous approcher du mannequin, observant avec une curiosité ravivée les différentes prothèses qui y sont placées. Du bout des doigts, nous effleurons le métal, alors que nos yeux se ferment en partie sur nos yeux, une moue bien sombre passe, l’espace de quelques secondes, sur notre beau visage.

_ Comprenez que seule la Reine et ses Héritiers font appel à nous pour dessiner leurs vêtements. Que pensez-vous ? Que notre nom rejoindra vos créations ? C’est une aberration. Ce serait souiller notre réputation, ainsi que tout le travail que nous avons investi pour en venir à là… Nous ne sommes pas nés Elites, nous nous sommes créés et vous aider serait une régression que nous ne pouvons accepter. Cependant… Nous pouvons daigner vous conseiller. En échange de votre silence, votre discrétion ainsi qu’une part de vos bénéfices. Il est important que ces prothèses soient déjà… personnalisées, que ces personnes puissent plus aisément se les approprier. Nous soulèverons un second point. Si ces prothèses sont de toute beauté, croyez nous… les plus pauvres se les arracheront avec les dents pour les revendre à bon prix.

Nous le savons. Nous l’avons vécu. Pauvres de naissance, que nous étions. Misérables êtres, vulgaires poussières balayées d’un revers de main, nous avons tout sacrifié pour en venir à ce que nous en sommes, et nous ne voulons pas perdre notre réputation, elle serait souillée si notre travail était gratuitement offert à de simples roturiers.

Cependant, derrière tout notre mépris, notre apparent refus, un esprit un tant soit peu sagace parviendra à discerner notre intérêt. Il est pudiquement dissimulé, craintif et honteux, la discrétion est primordiale, nous préférons sortir en claquant la porte que laisser croire qu’une collaboration était possible… Bien qu’en réalité, nous n’y soyons pas réellement opposés. Pour nous faire comprendre, nous avons déjà déposé nos conditions, nous avons commencé à lui confier quelques idées. Les prothèses doivent être adaptées à chaque personnalité. Comme les vêtements ! Il y a bien des patrons, mais il est important de faire preuve d’imagination, que ces prothèses puissent être adoptées comme une partie de soi, une extension de son essence. Mais la prudence est de mise… trop de travail, trop de beauté accordée à un objet, va inciter l’envie et la jalousie, jusqu’à pousser les Hommes à se battre comme des vautours, quitte à profiter de la faiblesse d’un blessé…
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