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 L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir

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Luxis Reise
Marchand
Luxis Reise
Luxis Reise
Luxis Reise
MessageSujet: L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir   L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir EmptyJeu 14 Fév - 9:41








Nous attendons sa venue.

Au fond d’une auberge, nous voilà paisiblement affalés, sensuellement installés sur l’une des banquettes dissimulées dans la pénombre. Notre dos appuyé contre le dossier moelleux, nos jambes sont croisées, l’un de nos bras repose sur l’accoudoir, l’autre porte à nos lèvres le verre d’alcool fort que nous avons commandé. Nous espérons que notre solitude ne va guère tarder. Nous soupirons et daignons accorder un regard aux silhouettes que nous discernons. Des ombres fugaces, qui s’empressent de disparaître dans l’obscurité quand elles se pensent remarquées. Un sourire amusé, éphémère, étire nos lèvres décorées d’un peu de rouge à lèvres. Un rouge sombre, pour dessiner notre lèvre inférieure, offrant à notre charmant minois une moue boudeuse que nous accentuons d’un léger mouvement de sourcils quand nos prunelles bleues effleurent le cadran de l’horloge. Une heure que nous attendons… Nous avons passé l’après-midi à nous préparer. A discipliner notre majestueuse crinière en boucles soigneusement dessinées, à parer notre peau d’un fond de teint et de poudre d’ivoire, à mettre en valeurs nos lèvres en réalité discrètes d’un trait carmin, sanguin. Une longue veste dotée d’une capuche sombre repose dans notre dos : notre œuvre la plus récente, en velours, serré à notre taille pour une coupe droite, des manches longues que nous enfilons comme des mitaines, une capuche sur laquelle nous avons soigneusement brodé des yeux d’un blanc laiteux… Et dont nous nous servons pour dissimuler nos visages lors de nos errances.

Nous avons longtemps hésité sur la tenue que nous allions porter. Plusieurs essais nous ont permis de nous décider. Ainsi, nous avons enfilé un très joli veston dont les tissus noirs et mordorés se mêlent à la perfection : un col légèrement redressé, de quoi dessiner l’allongé de notre cou, des boutons d’or soigneusement fermés plaquent le tissus sur notre torse maigre, creusent notre taille et dessinent le doux dessin naissant de nos hanches. Les manches sont soigneusement coupées, pas un fil ne dépasse, permettant à nos bras fins de s’en dégager : nous portons ainsi une chemise blanche soigneusement plaquée sur nos frêles poignets. Nous avons opté pour un pantalon sombre, en coton très doux, dont la coupe met parfaitement en valeurs nos jambes élancées. A bien y regarder, on peut discerner les broderies d’or que nous avons cousues à l’extérieur de chaque jambe : un joli artifice pour tromper l’œil et faire croire à des cuisses plus charnues que nous n’avons en réalité, creusant davantage notre taille et nous offrant une silhouette bien plus harmonieuse que celle d’un vulgaire bout de bois. L’illusion est renforcée par la coupe de notre manteau, que nous avons abandonné sur la banquette pour nous y installer. Comme par mépris pour ce siège qui nous accueille, comme un Roi aime s’installer confortablement et comme il l’entend sur son trône.

Nos longs cils obscurcissent un instant notre vision alors que nous dévions le regard en direction de l’horloge. L’heure tourne. L’inquiétude monte, progressivement, dans nos entrailles, aussi vite remplacée par un agacement profond. Oserait-il Nous faire attendre ? Que pense-t-il que nous sommes ? Avons-nous du temps à perdre ? Nos doigts viennent tapoter l’accoudoir. Notre tête se repose légèrement sur le dossier, s’appuie volontiers dans nos boucles épaisses alors que l’ennui nous gagne. Lascivement, nous approchons le verre de nos lèvres purpurines pour boire une gorgée de notre poison préféré. S’il ne se déplace pas jusqu’ici, nous ferons de sa vie une misère. Nous avons le bras long. Nous n’acceptons pas l’idée d’être traité avec mépris, plus encore quand nous avons fait l’effort de lui fournir une invitation. Un mot soigneusement rédigé, sur un papier de très haute qualité, parfumé par nos soins, une odeur mêlant hibiscus, rose et jasmin. Qui aurait crû que nous succomberions au charme rustre d’un Milicien ? Serions-nous donc tombés si bas ? Non, bien sûr que non, ce n’est qu’une volonté de notre part, un besoin de dominer, de maîtriser.

Et l’attente nous est insupportable. Alors que nous nous apprêtons à finir notre verre d’une dernière gorgée agacée, notre esprit commence déjà à échafauder des plans pour nous venger… Jusqu’à le voir franchir la porte. Notre cœur, à notre plus grande honte, tressaute sous l’émotion et nous sentons l’air nous manquer. Nous nous redressons, très légèrement : pour nous, ce geste ne trahit que trop notre impatience, notre regard s’est levé vers ses yeux clairs, nous avons levé un sourcil comme pour le questionner ou l’accuser sur son retard. Nous levons une main, perdant un index dans nos cheveux pour paisiblement replacer une boucle brune auprès de ses semblables et notre nez se pince pour retenir un soupir. Nous attendons qu’il s’approche, de sa démarche martiale, nous laissant tout le temps de contempler sa silhouette bien plus solide que la nôtre. Nous nous amusons à l’imaginer vêtu de nos chefs d’œuvre – de la « haute lingerie » comme nous apprécions les nommer – et finalement, notre visage semble se relâcher, la malice passe dans nos prunelles comme un ange dans le ciel, un sourire étire nos lèvres et plisse nos yeux taquins. Et une fois qu’il fut près de nous, voilà que notre faciès se glace, le sourire s’efface, les yeux s’ouvrent et le dévisagent. Nous finissons par avoir un geste négligent de la main, pour le convier à s’asseoir. Bien entendu, nous ne pensons pas même à lui dire à faire attention à notre manteau, c’est une évidence, le simple tissus que nous avons utilisé pour ce vêtement coûte bien plusieurs mois de son pitoyable salaire.

_ Vous nous avez fait attendre, Kay. Nous nous apprêtions à sortir. Vous nous paierez un verre pour vous faire pardonner.

Notre voix n’est qu’un murmure, mais dans cette auberge relativement silencieuse, je n’ai guère besoin d’hausser la voix. Nous sommes dans un lieu peu fréquenté, probablement car le prix d’un verre coûte bien le quadruple de ce que nous pouvons trouver en ville… Mais nous sommes prêts à ce sacrifice pour un peu de tranquillité. Nous ne souhaitons pas fréquenter la Misère et le Pauvre Monde, Kay suffit à lui seul à remplir le quota de ce que nous pouvons supporter. Alors pourquoi l’avoir demandé à nos côtés ? Nous ne savons toujours pas y répondre et nous finissons notre verre pour de bon, pour le reposer fermement sur la table et l’écarter du bout de l’index. Nous voulons un autre verre et nous faisons signe au serveur d’un léger mouvement de tête, pour l’inviter à débarrasser et à venir nous servir. Nos yeux glissent le long des jambes du Milicien, remontent caresser son torse puis se plantent sévèrement dans ses yeux. Un sourire revient sur nos lèvres, un rictus joueur et carnassier, avant que nous n’inclinions légèrement la tête vers lui. La malice s’échappe, dans un petit rire bref alors que nous nous redressons pour nous intéresser davantage à lui. Il n’a plus que nous à regarder, nous et notre main aux ongles manucurés qui vient saisir fermement son col pour le lui replacer correctement, chassant quelques plis d’une pression experte de notre pouce.

_ Avez-vous fait au moins l’effort de vous faire beau pour nous ce soir ?


Dernière édition par Luxis Reise le Jeu 5 Déc - 21:16, édité 3 fois
Kay Jäger
Milice
Kay Jäger
Kay Jäger
Kay Jäger
MessageSujet: Re: L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir   L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir EmptyDim 24 Fév - 21:42

Il ne savait pas ce qui lui avait pris d’accepter ce rendez-vous totalement inattendu. Il avait reçu cette invitation de la part du jeune homme le plus… Surprenant de Draümbell, à ses yeux. La curiosité, l’intérêt également, l’avaient poussé à accepter. Il y avait quelque chose chez lui qui le poussait à en désirer un peu plus… Mais pourquoi avoir accepté ce rendez vous en plein milieu de la semaine alors qu’il travaillait ?
Kay ne s’était tout simplement pas vu refuser et décaler le rendez-vous, quelque peu impressionné par l’assurance naturelle dégagée par Lui. Luxis… Le grand tailleur et couturier des quartiers riches. Et plus que tout : de la Reine. Ils ne venaient pas du même monde et on pouvait presque se demander comment ils avaient pu se croiser. Mais c’était arrivé et il en était là à présent : en train de traverser les ruelles d’un pas rapide dans l’espoir de rattraper son retard.

Depuis ce matin Kay n’avait eu de cesse de courir.
Dans les égouts à la poursuite des rebelles qu’ils avaient réussi à débusquer, devant nécessairement porter un masque pour se protéger de la maladie qui n’avait de cesse de se propager. Elle touchait principalement les mineurs et il ne voulait prendre aucun risque en traînant là où ces rats vivaient. Sa course, accompagnée de celle de ses confrères, finit par payer puisqu’ils parvinrent à capturer l’un d’entre eux. Un seul rebelle, certes, mais il espérait que l’interrogatoire qu’il allait subir parviendrait à lui délier la langue… Tandis que d’autres miliciens s’en chargeaient, lui eut pour tâche de remplir un rapport de mission.
Puis Kay avait couru pour retourner dans son petit lieu de vie, cette petite chambre qui pouvait paraître minable mais qui lui appartenait. Et dans laquelle il se sentait bien. Il avait sur lui l’odeur épouvantable des égouts et laver son uniforme lui pris un temps infini pour que le tissu retrouve un parfum neutre. Alors lorsqu’il dut s’attaquer à sa peau pour lui faire subir le même sort… Trois douches complètes, à se frotter vivement, furent nécessaires pour que le milicien se sente enfin propre sur lui.
Mais le temps allait contre lui et toute son après-midi avait été dévorée par ces préoccupations. Lorsqu’il regarda l’heure, pour envisager de se préparer, il ne lui restait déjà plus que deux heures.

Il eut un regard pour son reflet dans le miroir et un discret soupir lui échappa, tandis qu’il ramenait en arrière ses cheveux encore décoiffés par la douche. La question qui comptait le plus à présent : comment allait-il se vêtir alors qu’il envisageait de passer du temps avec un jeune homme aussi prestigieux que Luxis ? Alors qu’il prendrait sans doute le temps d’analyser sa tenue qui ne serait jamais à la hauteur de ce que lui portrait ? Kay eut un regard vers son uniforme encore en train de sécher et un soupir discret lui échappa. Non décidément il ne pouvait pas enfiler une tenue de travail pour un rendez vous informel.
Après s’être creusé la cervelle et démonté presque toute son armoire, Kay opta pour une tenue plutôt sobre. Tandis qu’un pantalon noir dessinait ses jambes musclées, il avait choisi un haut en coton beige clair, avec un col arrondi. C’était un ensemble très simple mais qui avait pour avantage de mettre en avant sa silhouette et sa carrure naturellement dessinée par les années d’entraînement physique. Il savait que Luxis prendrait le temps de le détailler et sans savoir pourquoi cette idée était plutôt… satisfaisante pour lui. Pour ne pas attraper froid dehors, il enfila une épaisse veste de cuir dont il remonta le col pour se protéger la nuque, ayant bien évidemment pris soin de se recoiffer en tressant quelques unes de ses mèches sombres.

Et le voilà en train de presser le pas dans les rues. Il ne voulait pas courir de peur d’arriver essoufflé et transpirant dans le bar. Cela n’aurait pas été très bien vu par Luxis et il tenait par dessus tout à ce que l’homme garde une image… Pas trop mauvaise de sa part. Lorsqu’il passa la porte du bar, le souffle légèrement accentué par l’effort, il eut la sensation d’être arrivé… Au dernier moment. Son regard clair se planta presque aussitôt dans celui de Luxis, qu’il ne pouvait tout bonnement pas louper dans cet endroit un peu trop tranquille. Ce discret mouvement d’impatience de la part du jeune homme lui avait plu : il avait eu la patience de l’attendre et ne semblait pas spécialement en colère de son retard, ce qui rassura Kay. Un sourire naquit à son tour sur les lèvres du milicien qui l’avait rejoint jusqu’au bar, prenant avec soin le manteau de Luxis pour le décaler et ainsi pouvoir s’asseoir à côté de lui.

"Je suis désolé pour ça j’espère que je pourrai me rattraper au cours de cette soirée, en plus de vous offrir le prochain verre." souffla d’ailleurs l’homme sur le même timbre de voix.

Il était inutile de hausser la voix pour qu’ils puissent se comprendre tous les deux. Ils n’étaient pas dans un endroit très bruyant et plutôt aisé : deux endroits dont Kay n’avait pas l’habitude mais ce n’était pas pour lui déplaire. Comme à son habitude, son vocabulaire n’était pas des plus recherchés et trahissait une pointe de maladresse tandis qu’il faisait des efforts pour s’exprimer le plus convenablement possible. Il se tourna vers Luxis pour prendre le temps de détailler – d’admirer – la tenue qu’il s’était sans doute confectionné seul. Percevant son regard le long de son corps, il haussa un sourcil mais retrouva le sourire lorsque le beau couturier réajusta fermement le col de sa veste de cuir pour le replacer correctement.

"Je n’ai pas de tenue particulièrement adaptée pour ce genre de rendez-vous mais j’ai fait des efforts oui. Ce n’est rien comparé à vous, vous êtes… somptueux. Je vous remercie encore de votre invitation, je ne pensais pas que vous auriez envie de me voir en tête à tête." Kay hésita mais commanda deux verres cette fois, glissant l’un d’eux dans la main de Luxis de sorte d’effleurer ses doigts. "Tenez… Pour me faire pardonner mais aussi vous remercier d’avoir si gentiment attendu mon arrivée. Lorsque je suis entré je ne pensais pas… Vous trouver encore sur place. Comment s’est passée votre journée aujourd’hui ? Est ce que vous avez beaucoup de travail ?" s’intéressa naturellement Kay dans un sourire poli, se détendant peu à peu maintenant qu’il était en compagnie de son… Rencard ?
Luxis Reise
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MessageSujet: Re: L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir   L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir EmptyMar 5 Mar - 14:44








Voilà qu’il déplace notre manteau. Nous levons un sourcil face à tant d’audace alors qu’il ose plier le précieux tissu pour le reposer plus loin. Nous vérifions d’un regard à ce que le vêtement ne touche pas sol : nous ne voulons pas souiller notre manteau. Il s’installe près de nous et nos yeux bleus se tournent vers lui pour le détailler avec attention. Son excuse nous arrache une petite moue boudeuse, nos yeux se fermant à demi avec langueur ; notre main, sur son col, le lâche en effleurant sa mâchoire du bout de nos doigts fins, aux ongles longs et parfaitement manucurés. Pas de cuticules, ni de gerçures, nous prenons soin de nos mains. Pourtant, à bien y regarder, elles portent les traces de notre travail quotidien : piqûres, petites coupures… Son compliment nous arrache finalement un sourire ; nos prunelles s’éveillent et nos sourcils s’élèvent, la mauvaise humeur s’efface. Oh, nous avons notre ego et nous sommes sensibles à la flatterie, nous apprécions être complimentés de la sorte. Nous nous redressons légèrement et passons une main dans nos boucles épaisses, jaugeant sa tenue d’un regard expert. Ce qui nous surprend le plus n’est pas le pantalon en textile sombre, de bon marché, mais ce haut au col rond… A nos yeux, ce n’était pas tellement ce qu’un homme de la Milice pourrait porter, nous nous attendions à un col haut, relevé, austère, qui dessinerait ses mâchoires. Mais cette forme arrondie, ajoutée à ce beige paisible, lui donne une allure étonnamment douce et paisible. Nous sentons une pointe de tendresse chatouiller notre cœur aigri et nous nous retenons difficilement de longer son torse pour toucher le tissu qu’il porte… Nous pinçons notre lèvre inférieure et croisons nos fines jambes. Décidément, cet homme pourrait satisfaire nos convenances, aussi étranges soient-elles – mais ne le sommes nous pas déjà ?

Lorsque sa main effleure la nôtre pour glisser le verre, nous nous en saisissons avec délicatesse et nous approchons le verre de nos lèvres pour en boire une petite gorgée. De quoi taquiner nos papilles. Nous retrouvons un sourire et nous levons une main pour dessiner, curieusement, l’une des tresses qui orne sa chevelure. Comme un diadème. Une tresse n’est pas seulement une coiffure d’enfant, non, maîtrisée, elle dégage une certaine noblesse… féminine. Notre esprit n’apprécie guère concevoir le monde comme dichotomique, bien ou mal, femme ou homme… Au final, tout est une notion de gris et nous éprouvons beaucoup de plaisir à voir que cet « homme viril » ait pu choisir des vêtements aux formes et aux couleurs douces, orne ses cheveux d’une tresse… Nous rêvassons à l’idée d’un trait de mascara sur ses cils pour mettre en valeurs ses yeux qui n’osent défier notre regard trop longtemps. Des bijoux, pour cerner son cou, ne serait-ce qu’un collier de cuir, comme sa veste, des chaînes à ses poignets. Dans notre esprit, alors que nos yeux devinent le dessin de son torse solide, nous imaginons un corset de velours se refermer sévèrement autour de sa taille, bordé de broderies soignées. Qu’il serait bon de voir un corps aussi solide que le sien enveloppé d’une tenue délicate, de voir sa force maintenue par des rubans bien plus nobles que son propre sang. Nos fantasmes sont précis et relativement difficiles à combler – nous devons avouer que nous avons déjà essayé mais que nous avons pu être freinés par des réactions négatives qui nous ont réellement frustrés. Mais avec ce Milicien, nous tenons peut-être le bon filon : n’est-ce donc pas un Homme contraint à obéir ? Qui prend plaisir à se soumettre à une autorité supérieure à la sienne ? Et nous ne sommes pas étrangers au concept d’autorité…

_ Quelle est la raison de votre retard, Kay ? Etiez-vous inquiet à l’idée de nous voir ? Nous avons bien failli croire que vous n’alliez pas nous rejoindre. Ç’aurait été une inconcevable humiliation.

Et nous pouvions avoir le bras long. Nous aurions pu souiller sa réputation de mensonges, jusqu’à ce qu’il vienne nous demander pardon. Un soupir s’arrache de nos lèvres alors que notre main déplace, du bout des ongles, quelques mèches dans la coiffe du Milicien. De notre autre main, nous reprenons une gorgée d’alcool, fort, avant de reposer le verre sur la table. Un bras appuyé contre le dossier de la banquette, nous reposons négligemment notre tête pour le détailler. Assis de travers, une de nos jambes est presque ramenée contre nous, l’autre reste paisiblement étendue.

_ Ma journée s’est bien déroulée, comme à l’accoutumée. Nous travaillons actuellement sur une nouvelle tenue pour l’Héritier. Pour notre part, nous sommes actuellement en pleine confection d’une nouvelle ligne de sous-vêtements et vous disposeriez du corps idéal pour servir de mannequin. Peut-être ferions-nous appel à vous, par la suite, pour porter nos créations ? Ce serait à envisager. Qu’en est-il de vous ? Les temps ne sont-ils pas trop durs pour un Milicien tel que vous ? Vous êtes-vous déjà sustenté ? Il serait probablement préférable à ce que vous vous nourrissiez, je doute que vous ayez eu l’occasion de manger ce soir.

Paisiblement appuyé contre notre bras, nos yeux ne se détachent pas de lui. Nous apprécions remarquer ses mimiques, ses gestes maladroits, son adorable envie de bien faire. Nous en sommes amusés, comme attendris par ses démonstrations sincères et pataudes. A croire qu’il persiste plus d’innocence en ce Milicien plus âgé que nous…


Dernière édition par Luxis Reise le Mer 7 Aoû - 11:57, édité 1 fois
Kay Jäger
Milice
Kay Jäger
Kay Jäger
Kay Jäger
MessageSujet: Re: L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir   L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir EmptySam 1 Juin - 18:18

Parmi toutes les sensations satisfaisantes, celle procurée par l'effleurement des ongles longs sur son derme demeurait l'une de ses préférées. Son discret mouvement de tête suivant le mouvement de sa main trahit sa tentative pour prolonger son geste et – par extension – la sensation associée. La main parfaitement manucurée de Luxis se mouvant avec lenteur et grâce était parvenue à lui arracher un agréable frisson qui avait parcourut le haut de sa nuque l'espace d'un instant. Il n'y avait rien de tel pour que Kay parvienne à se détendre, ses épaules se relâchant d'ailleurs en évacuant enfin toute la pression qu'il avait accumulé dans la journée. Les mains soignées du couturier lui plaisaient particulièrement : bien qu'étant parfaitement entretenues comme celles des plus riches aristocrates, elles témoignaient du dur labeur quotidien effectué par Luxis. Et si Kay était admiratif des habitants de la Ville Haute, ses goûts se portaient davantage vers ceux dont le statut avait été acquis par le travail et l'acharnement. Luxis correspondait à ses critères, ne se reposant pas sur ses lauriers mais continuant sans cesse de créer de nouvelles tenues.
Le regard acéré du charmant couturier examinait sa tenue avec minutie, rien ne semblant échapper à ses prunelles expertes. Kay espérait que sa tenue lui convenait, se demandant bien à quoi le jeune homme pouvait penser. Il n'avait clairement pas le sens du style et avait fait un effort pour se rendre présentable, lui qui était habitué à porter sa tenue de milicien. Il avait fait en sorte d'effacer son apparence autoritaire en choisissant un haut aux tons doux mais ignorait si l'effet plaisait à Luxis. Peut-être que c'était au contraire son air sérieux – voire limite coincé – qui lui plaisait ? Le sourire du beau couturier parvint tout de même à rassurer Kay qui désirait vraiment que tous les deux passent un agréable moment ensemble, loin de leurs quotidiens respectifs.

Luxis avait tout l'air d'une fleur fragile, lorsqu'il voyait ses manières délicates et mesurées, sa gestuelle contrôlée et à la fois aérienne. Kay n'avait pas l'habitude de faire ses comparaisons un peu naïve. Il sentait par ailleurs, en prolongeant cette comparaison, que Luxis était loin d'être une fleur dépourvue d'épines. Arriver à cette place au sein de la société n'avait sans doute pas été sans sacrifice, de sa personne ou des autres. C'était un travail bien plus éprouvant que celui de simple milicien, qui n'exigeait aux yeux de Kay que loyauté et compétences physiques.
Face à son regard que Kay ne parvient pas toujours à soutenir, les différentes questions prêtent à faire sourire l'homme qui faisait tourner le liquide doré dans son propre verre. Il en prit par ailleurs une gorgée avant de prendre le temps de répondre. Cet alcool était tout simplement somptueux sur son palais, ce verre qu'il voulait lui offrir… allait lui coûter un bras. Mais il en comprenait la raison lorsqu'il percevait tous les arômes de cet alcool fort. Ce n'était pas quelque chose qu'ils avaient l'habitude de goûter au sein de la Caserne.

"J'étais inquiet c'est vrai mais c'était surtout de ne pas vous voir en arrivant. Si j'étais nerveux de me présenter à vous, ce n'est plus le cas. Je travaillais cette après-midi et la mission a duré plus longtemps que prévu, lorsque j'ai enfin été libéré de mes obligations j'ai fait mon maximum pour me préparer dans les temps." Il ne se voyait clairement pas lui dire qu'il avait passé toute sa matinée à traîner dans les égouts écoeurants. C'était à éviter lors d'un rendez-vous. "Je ne voulais pas vous faire attendre ou même vous humilier, je suis soulagé et reconnaissant que vous m'ayez attendu."

Kay faisait des efforts pour s'exprimer. Il n'avait pas un langage aussi raffiné que Luxis mais on sentait qu'il réfléchissait un peu plus avant de parler. Sans chercher à impressionner outre mesure le couturier, Kay tenait à bien paraître en montrant qu'il n'était pas un simple soldat. Il n'était pas très cultivé mais n'en était pas pour autant idiot et savait faire attention à son langage.
Contrairement à Luxis qui se tenait légèrement de travers, la posture de Kay était plus que droite. Bien installé sur la banquette, seule sa tête était tournée vers lui tandis qu'il l'écoutait avec intérêt. Puis avec surprise à sa proposition. Il l'interrogea d'abord du regard avant de demander prudemment.

"Qu'est ce que vous voulez dire par mannequin ? C'est bien loin de mon champ de compétence, même si mon corps est… idéal je ne sais pas si je parviendrais réellement à vous être utile, j'ai bien peur de vous déranger plus qu'autre chose." Il ne savait pas en quoi ça consistait. Est ce qu'il désirait vraiment le faire ? Kay n'était pas idiot, si Luxis lui expliquait comment faire il pourrait sans doute y parvenir. "Enfin… Si vous avez besoin de moi, vous pourrez me contacter avec plaisir."

Il lui offrit même un sourire timide, avant de reprendre son verre en main pour boire une nouvelle gorgée d'alcool.

"Eh bien... Je dois reconnaître que j'ai beaucoup de travail actuellement. Mais tout va bien, j'accomplis toujours mes missions convenablement. J'ai encore du temps libre donc cela reste agréable." Il n'allait pas dire à Luxis qu'il passait son temps à courir à droite et à gauche avec les morts qui se multipliaient dans la ville. Ça aussi ce n'était pas quelque chose à raconter lors d'un rendez-vous. "Je n'ai pas encore mangé non. C'est vrai que je n'ai pas vraiment eu le temps ce soir. J'étais pressé de vous retrouver. Est ce que vous acceptez de… De manger avec moi ? A moins que vous ayez déjà dîné bien sûr."
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MessageSujet: Re: L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir   L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir EmptyMer 7 Aoû - 11:59









Sa tête suit le mouvement de nos doigts. Nous savourons ce geste, cette requête pour plus de tendresse. Un homme comme lui doit manquer d’amour. Un sourire tendre éclaire notre visage et nos lèvres s’entrouvrent dans un soupir délicat, notre langue effleure à peine la pulpe de nos lèvres avant de se rétracter, comme pour le tenter. A moins que nous ne prenions plaisir à éveiller notre propre désir, déjà attiré par son corps, par le son de sa voix qui se plait à faire vibrer nos fibres musculaires. Nous percevons son envie de contacts et nous avons l’envie d’y répondre. Néanmoins, il est important de ne pas précipiter les évènements. La langueur est exquise, l’attente attise les sensations, comme le contact de ses mèches parfois à peine humides que nous percevons contre notre derme. S’est-il donc lavé ou l’humidité de la ville a imprégné sa chevelure ? Nous aimons son parfum, nous nous sommes légèrement rapprochés jusqu’à nous placer sur le côté, face à son corps. Dans cette posture, nous dévoilons le creux de notre taille, l’ouverture de nos hanches. Nos jambes se glissent, sensuellement, l’une contre l’autre, faisant doucement bruire le tissu qui dissimule notre corps, bien qu’il dessine notre silhouette, assez pour stimuler son imagination.

Kay semble comme intimidé devant nous. Et nous apprécions le voir hésitant, détourner les yeux ou chercher notre regard. Alors qu’il prend une gorgée de sa boisson, le dos de nos doigts effleure très tendrement le coin de sa mâchoire. Nous aimons le contact de sa peau. Nous imaginons son torse chaud et nos yeux se perdent le long du dessin de sa jugulaire. Notre main descend légèrement, déplie nos doigts pour qu’ils effleurent, caressent à peine sa trachée artère avant de s’écarter. Nos doigts continuent de descendre, le long de son torse, à quelques centimètres de son vêtement. Et pourtant, nous percevons sa chaleur s’en dégager, exciter notre derme si sensible. Nous nous sentons affamés, le besoin réveillé et attisé par son corps si près du nôtre. Ses mots nous arrachent un sourire ; notre visage expressif s’éclaire, nos yeux malicieux se plissent, nos lèvres s’étirent et dévoilent, quelques secondes, nos dents immaculées que nous nous empressons de dissimuler. Nos prunelles ne relâchent plus les siennes.

_ Je dois admettre qu’attendre en valait la peine. Néanmoins, n’en prenez pas l’habitude. Seuls nous avons le droit de vous faire patienter.

Il est si droit, installé sur la banquette. Notre posture lascive révèle notre bien être, bien que nous soyons sensibles à sa tenue. Pour l’encourager à se détendre, nos doigts viennent effleurer les siens du bout des ongles ; enfin, la pulpe de nos doigts se presse à la base de ses jointures, dessine ses veines jusqu’au poignet où notre main se permet une caresse plus appuyée une fois en contact avec le tissus. La caresse remonte jusqu’à son coude, où notre main finit par se déposer. Notre autre main maintient paisiblement notre tête, alors que les boucles retombent lourdement autour de notre visage. Si proches, peut-être discerne-t-il la cicatrice qui a éclaté notre visage de porcelaine, la lumière dessine les estafilades anciennes qui s’étirent le long de notre joue, certaines atteignent même notre œil.

_ Nous déranger ? Allons.

Un rire bref s’arrache de nos lèvres. Notre visage s’éclaircit, l’espace de quelques secondes, avant que le sourire ne s’efface. Nos dents pincent notre lèvre inférieure en un geste trahissant notre appétit, alors que notre main relâche son coude et remonte pour frôler son torse, jusqu’à recueillir avec tendresse son visage. Notre pouce presse en délicatesse le coin de ses lèvres, comme pour en tester le contact et cette simple pression nous parcourt d’un frisson alors que nous imaginons sa bouche butiner notre corps, embrasser notre peau, sa langue, nous parcourir et sa voix, nous supplier. Nous l’imaginons, tendu et droit, les bras noués, les yeux bandés, le dos creusé, à genoux devant nous, comme en cet instant où il se montre si intimidé.

_ Nous ne sommes pas de nature à nous encombrer… Ne vous inquiétez pas. Vous serez à la hauteur. Votre seul devoir sera de porter les tenues que nous vous confectionnerons. Contre rémunération, si vous le souhaitez. Quelles sont vos disponibilités ? Nous avons pensé qu’il était préférable à ce que nous vous invitions en soirée. Mais nous ne voulons pas vous épuiser.


Son sourire est une vraie décharge de plaisir. En réponse, notre visage s’éclaire de nouveau. Est-il vraiment le plus conquis des 2 ? Nous devons reconnaître, avec un certain malaise, que nous nous sentons fondre lorsque son visage abandonne la lassitude d’une dure journée de travail. Notre pouce dessine, sans que nous n’en ayons conscience, sa joue, le dessin de sa pommette. Nous étudions la structure de son visage et nous apprécions entendre sa voix résonner dans l’ossature de son visage.

_ Bien entendu. Je vous offre le repas.


Nous finissons par nous reculer et nous nous rasseyons avec élégance. Nous récupérons la carte, sur la table, pour la consulter en nous mordant la lèvre. Nous pouvons nous montrer gourmands, mais nous prenons garde à notre ligne… Les prix sont élevés, pour un Milicien, pour quelqu’un de notre tempe, ils sont habituels.

_ Nous allons prendre la queue de langoustine accompagnée de riz, de légumes et d’une sauce au champagne… Qu’allez-vous prendre ?

Nous nous approchons plutôt que lui confier la carte. Notre épaule frêle s’appuie contre la sienne et nous savourons de sentir la force qui se dégage rien qu’à cette pression. Nous percevons ses muscles, bien présents malgré les tissus qui nous séparent. Un homme solide. Nous nous penchons, ramenons nos longs cheveux sur l’une de nos épaules pour découvrir sensuellement notre nuque gracile, d’un blanc immaculé. Notre parfum floral et discret parvient probablement à ses narines, alors que nous tournons nos yeux turquoise vers lui.

_ Ne regardez pas le prix… Nous vous invitons. Faîtes vous plaisir, après cette dure journée de travail. Un homme comme vous doit être bien traité.

Sur ces mots, notre main effleure sa cuisse ferme, dans laquelle nous avons envie de planter fermement nos doigts… mais nous n’en faisons rien et la laissons retourner sur la carte pour la maintenir. Nous apprécions la subtilité… Et la domination ne passe pas toujours par une simple autorité. Payer sa consommation est une manière comme une autre de reprendre le dessus, comme lui tenir la carte… Et nous rêvassons déjà à l’idée de le tenir par la nuque comme on saisit un chaton par le cou, pour embrasser la silhouette de sa pomme d’Adam et laisser nos lèvres parcourir sa jugulaire. Pour y traquer son odeur corporelle, la sienne, pas celle du parfum ou d’un savon artificiel, l’odeur de sa peau, s’y plonger tout entier et la mêler à la nôtre en un ballet passionné. Oh, si ce pauvre diable savait ce qu’il nous fait ressentir.

Nous sommes si affamés qu’un gargouillement nous échappe et nous portons la main à notre ventre fin dans un sourire gêné.

_ Veuillez nous pardonner, nous n’avons pas eu l’opportunité de nous restaurer ce midi. Êtes-vous accoutumé de ces plats ? Nous espérons que les fruits de mer vous conviendront, ils ne sont pas toujours aux goûts de tout le monde… Ou préféreriez-vous du gibier ?
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L'attente brûle sous le feu de l'impatience et du désir
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