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 L'acidité des fruits

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MessageSujet: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyVen 1 Fév - 16:07

À cette heure-ci de la journée, l'Université était censée être calme, elle baigniait dans un pseudo-silence de travail et de concentration. L'ensemble des professeurs étaient occupés à donner des cours magistraux, ou alors à faire diverses recherches sur leur domaine d'expertise. Certains érudits avec du temps libre étaient dans l'immense bibliothèque, prenant du bon temps auprès d'un livre, ou simplement s'avancer dans leurs travaux.
Cependant, une salle était loin d'être calme. Un atelier, pour être plus précis. On aurait pu croire au vu de l'agitation qui y régnait que l'endroit était peuplé de plusieurs personnes, mais non, il n'y avait qu'un Maître, et une jeune femme d'un vingtaine d'année, en pleure. « Je.. Je suis désolée... ! ». La demoiselle était toute rouge de honte, et ne savait visiblement pas ou se mettre. En face d'elle, sa paillasse était remplit d'un liquide rougeâtre très chaud, et qui avait des odeurs de fruits rouges. Des produits excellents, gâchés par la stupidité d'une écervelée. « Vous êtes une incapable Mademoiselle Jones. C'est à se demander comment vous avez réussi à passer vos examens. » Le regard tranchant, Ismaël avait une posture droite, ses deux mains jointent sur la tête de cerf de sa canne, foudroyant la jeune femme du regard.

La pauvre jeune fille se mordait l'intérieure de la joue, pour retenir ses prochaines larmes qui déjà commençaient à abandonner ses yeux pour glisser doucement sur ses joues déjà très humides. Elle se sentait honteuse d'avoir été si maladroite avec la casserole de sauce aux fruits rouges. Elle voulait tellement se faire bien voir du Maître Ismaël B. Geissler, et voilà qu'effectivement, elle avait marqué sa mémoire, mais pas en bien. Elle savait pertinemment que ses chances de continuer dans cette école étaient maintenant nulles, car le cuisinier lui ferait une sacrée réputation...
« Je.. Je peux faire mieux ! ... » Balbutia-t-elle, comme une petite fille apeurée. L'érudit continuait de la regarder, ne lui laissant aucun répit et aucune chance qu'elle retrouve un minimum de son assurance. D'une voix maîtrisée mais glaciale, il acheva de la remettre à sa place. « Il est certain qu'il sera difficile de faire pire. Votre incompétence est décevante. Vous pouvez disposer. » Il n'aimait pas perdre son temps, et la, il avait clairement perdu une vingtaine de minutes à regarder cette pleureuse essayer en vain de faire quelque chose de ses dix doigts. Ha ça, il remerciera le doyen de lui avoir conseiller cette empotée maladroite comme étant "une petite étoile montante".

Les mains tremblantes et le regard vitreux, la demoiselle hocha doucement la tête et se retourna, laissant donc ses larmes couler librement, maintenant qu'elle était dos au Maître. Elle couru jusqu'à la porte de sortie pour quitter l'atelier, et certainement se réfugier dans les toilettes des filles afin de laisser libre cours à son chagrin, mais elle percuta un docteur, Klaus A. Grüber. « Ex..Excusez-moi... » Arriva-t-elle à articuler, avant de continuer sa route en courant, disparaissant au détour d'un couloir.

Maintenant seul dans l'atelier, Ismaël soupira en remettant ses cheveux noir en arrière. Qu'elle perte de temps considérable. Cette petite sotte n'était même pas capable de couper convenablement de simples framboises. Il entreprit donc de commencer à nettoyer ce chantier, se désolant de la perte des produits. Heureusement, il restait des fruits intacts, et il pourrait facilement rattraper les dégâts. Il entendit alors la porte s'ouvrir de nouveau, et Ismaël fronça les sourcils, pensant qu'il s'agissait de cette idiote qui revenait, pour s'excuser. « Je vous ai dis de.. Ho, Klaus, c'est toi. » Son visage se détendit directement en voyant qu'il s'agissait de son ami qui venait d'entrer. Sans doute avait-il était alarmé par les pleurs de la jeune femme, et avait-il était curieux... Même si à l'Université, tout le monde savait que lorsqu'une personne pleurait, il était très fort probable qu'Ismaël soit derrière ça.


Dernière édition par Ismaël B. Geissler le Sam 2 Fév - 16:39, édité 1 fois
Klaus A. Grüber
Docteur
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptySam 2 Fév - 16:02

L’université était un monde aussi plaisant qu’énervant pour Klaus Armitage dit Grüber. Chaque couloir, chaque porte cachait une voix hésitante ou obséquieuse, en quête de gloire, de prospérité ou de notoriété. Combien ne voulait pas aller au-devant de la scène, pour se brûler les ailes en s’approchant trop près des feux des projecteurs ? Combien d’incapables et d’imbéciles courraient chaque jour ? Ils étaient si nombreux à afficher ses masques faux, ses demis sourires trompeurs. Ils désiraient presque tous la même chose : être reconnus, révérés, engraissés à renforts de douces monnaies sonnantes et trébuchantes.

Klaus désirait aussi être reconnu pour ses mérites, obtenir le respect qu’il estimait lui être dû. Mais pour cela il ne cherchait pas à user des méthodes de ceux qu’il appelait poliment les parasites et, pour ceux qu’il aimait le moins, les incapables, quand ce n’était pas erreurs de la nature. Peu trouver grâce à ses yeux, chez ses confrères comme chez les Maîtres. Il voyait bien que beaucoup n’avait rien de plus qu’un titre, parfois acheté, il ne fallait pas être naïf. Au final, il était bien avec sa position de chercheur. Son domaine lui ouvrait des portes, des facilités. Il pouvait, sous prétexte d’étudier le Saltz, se rendre où il le voulait, pour en chercher des traces, comprendre le processus. Il n’avait pas encore essayé d’accéder à la ville haute pour cela mais il ne se refusait pas l’idée d’en faire la demande un jour. Après tout, rien ne disait qu’il n’en trouverait pas des résidus dans les hauteurs que l’on croyait si pur à côté des fondations de la ville. Il arrivait même à se montrer essentiel pour les ingénieurs de la ville, puisqu’il pouvait les aider, pour ne pas dire, bien souvent, leur produire le carburant nécessaire au bon fonctionnement de leurs machines. Mais il ne les prenait pas de haut ; il ne regardait personne de haut si ce n’est les véritables déchets. Il avait parfois besoin d’aide pour expérimenter. Il ne pouvait pas tout faire lui-même après tout. Et parfois, il accueillait dans son atelier un apprenti. Il avait toutefois un léger défaut : il ne se montrait sévère quant à ses critères de sélection que pour les hommes. Les jeunes filles, si tant est qu’elles fussent un peu charmantes, passaient plus aisément. Cela se savait chez ses collègues, et l’on s’en doutait dans la gente estudiantine mais personne ne disait rien. Il était extravaguant comme d’autres et comme il ne nuisait à personne, ou presque, on le laissait tranquille. Toutefois cela faisait quelques semaines que l’on avait vu d’élève quitter son antre. Le dernier en date était une belle petite blonde, qui n’avait pas fait que prendre des leçons sur le Saltz et il se demandait ce qu’elle était devenue alors qu’il marchait dans les couloirs de l’université. Elle était plutôt intelligente, et douée, assez pour qu’il estime qu’elle pouvait faire quelques choses de ses dix doigt. C’est à ce moment qu’il entendit la voix désobligeante, humiliante, rabaissante de l’une des rares personnes qu’il considérait comme un ami ; celle d’Ismaël B. Geissler. C’était rare de le voir dans un atelier, à donner une leçon. Il l’avait vu il y a quelques jours à peine mais cela ne l’empêchait pas de le saluer, surtout après qu’il ait vu passer une jeune fille en pleure, plaisante à regarder malgré son chagrin.

« Ah Ismaël… » pensa Klaus, un sourire aux lèvres alors qu’il arrêtait la demoiselle d’une main sur l’épaule et lui disait d’un ton rassurant « Il a le mot dur mais rien n’est jamais perdu avec lui. Il suffit d’apprendre de ses erreurs et faire une prouesse la prochaine fois. ». Il savait pourtant qu’avec Ismaël un échec était presque toujours définitif. Il n’admettait aucune erreur. Klaus était pour cela un peu plus ouvert. Il savait après tout ce que la maladresse pouvait coûter un jour. Il la laissa poursuivre son chemin, non sans observer son déhanchée, puis entra dans l’atelier, poussant la porte doucement. Ismael pensa d’abord que c’était la fille éplorée qui revenait avant de réaliser que ce n’était que lui.

« Eh bien Ismaël… Que lui as-tu fait à celle-ci ? Ou plutôt… Qu’a-t-elle mal fait ? ». Klaus savait très bien qu’il aurait un exposé, ou quelque chose d’approchant, de l’incompétence notoire d’une idiote recommandée par quelque personnalité importante au sein de l’Université mais il voulait l’entendre, ne serait-ce que pour l’asticoter avec son manque de tolérance. Il se croyait trop parfait et Klaus aimait de temps en temps à le lui rappeler, ce qui lui valait souvent de se voir lancer cette fameuse pique du « l’on sait qui est le Maître et qui est le Chercheur ». Un regard vers la paillasse lui montra des framboises massacrées, un liquide rouge étalée sur le pavé. Une maladresse, sans doute due au stress d’être en présence d’un maître, sur recommandation en plus. Quand Ismael comprendrait cette simple notion qu’était le stress, la crainte de décevoir, d’échouer à un examen, une sélection ? Certes il fallait dans la vie d’érudits, et de cuisiniers, être capable de gérer son stress mais il fallait tout de même reconnaître qu’un bon nombre d’étudiants n’étaient pas mauvais mais juste trop stressés pour réfléchir correctement.

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MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptySam 2 Fév - 17:04

Un petit rictus se forma discrètement sur le visage du Maître. Bien-sûr que lui n'avait rien fait, et que c'était effectivement cette erreur de la nature qui avait fait quelque chose de mal. Ismaël était on ne peut plus heureux de constater que son ami n'était pas dupe sur ce point. Il continua alors son rangement, en se déplorant toujours et éternellement du foutoir qu'avait osé mettre cette satanée demoiselle dans son atelier - même si en réalité ce n'était pas son atelier, mais Ismaël n'aimait pas rendre les choses qu'on lui prêter dans un état déplorable. « Regarde par toi même. Je m'étonnerai toujours des cancres admis dans cette Université. » Il était certain que si Ismaël avait son mot à dire quant-aux choix et agissements du doyen, il ne se ferait certainement pas prier pour le faire, et à coup sûr, il ferait un grand ménage de printemps pour dégager tous les crétins qui peuplaient cet endroit. En tout cas, pour appuyer ses propos, Ismaël montra de sa main droite l'étendue des dégâts répartis sur la paillasse. Un vrai carnage, une scène de crime selon l'érudit.

Prenant maintenant un bout de tissu dans sa main, il entreprit de nettoyer, tout en soupirant et fronçant les sourcils. Si cette écervelée de l'avait pas autant énervé, il se serait fait un plaisir de lui ordonner de tout nettoyer de fond en comble, allant jusqu'à même la faire récurer les toilettes, pour lui apprendre à ne pas faire perdre son temps à une personne aussi importante que lui. « Bon et sinon, que veux-tu Klaus ? » C'était dit d'une manière un peu abrupte, et n'importe qui aurait pu prendre cette phrase d'une mauvaise manière et s'en voir vexer, mais Klaus connaissait assez bien le Maître pour savoir qu'il n'y avait rien de méchant ou de pressé dans cette question. Ismaël n'aimait simplement pas les conversations futiles et sans intérêt, qui ne lui apportaient rien. Il aimait les choses fluides et avec du sens. Jamais on ne voyait Ismaël s'adresser à quelqu'un pour lui demander une chose aussi banale que « Comment allez-vous ? ».

En tout cas le Maître semblait toujours irrité par ce qu'il venait de se produire. Plus il nettoyait la paillasse, et plus il retenait des insultes à l'égard de cette petite sotte. « J'espère pour elle qu'elle n'avait pas la prétention de faire carrière... » Il avait dit cette phrase beaucoup plus doucement, presque à lui-même. C'était certain, cette demoiselle aurait de très mauvaises critiques, et Ismaël se ferait un immense plaisir de réduire sa réputation au plus bas.
Klaus A. Grüber
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Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyJeu 7 Fév - 0:26

Klaus avait un bon aperçu des causes du courroux de son ami. C’était criant qu’il y avait eu maladresse, oubli sur le feu et sottises du genre mais comme toujours Ismaël versait dans l’excès dès que tout n’était pas plus que parfait.

« En effet, il y a eu maladresse pour dire le moins. Cela ne fait pour autant pas d’elle un cancre. Juste une fille gauche de ses mains… Ou trop tendu pour faire quoi que ce soit. ». Il fallait bien tenter de rappeler au cuisinier la nature humaine, dont il n’était pas le meilleur représentant. Il visait trop la perfection. « Elle t’a été conseillée je suppose. C’est à son insu qu’il aurait fallu la juger. Elle aurait réellement montré son talent, ou son absence de talent plutôt qu’à vouloir se montrer à la hauteur. Enfin passons… Sa silhouette était plaisante au moins… »

« Ce que je veux ? Oh rien de bien extravagant. J’ai pu vous entendre, j’ai vu cette fille, misérable, quitter la salle et voilà. Ne puis-je donc m’assurer que tu n’es pas mort entre deux casseroles de temps en temps ? » y avait-il vraiment besoin d’un motif pour aller saluer des gens, surtout si ceux-ci faisaient partie de votre cercle intime ? Ismaël était du genre à considérer que les banalités étaient une perte de temps, comme les discussions sans intérêts pratiques. Klaus ne le voyait pas du même œil mais il s’était fait à cette tête de lard.

« Mais pendant que je te tiens… Penses-tu que des séances de dégustations olfactives plairaient à ta clientèle ? A la bonne société ? J’ai eu cette idée l’autre jour et ai commencé à réfléchir à sa mise en pratique. L’on pourrait comparer ça à un repas sans mets servi mais imposant à un des participants, ou un chef, de composer les parfums afin de ravir les sens. C’est un divertissement pour nobles oisifs mais aussi un défi que je trouve assez intéressant. ». Klaus avait effectué là une petite pirouette à la perfection afin de ne pas se prendre l’étiquette du « viens discuter pour rien », quasiment, pour ne pas dire totalement, définitive, usant pour cela d’une des nombreuses idées qui lui passaient par la tête, et qu’il étudiait parfois avant de laisser tomber, lorsqu’il les jugeait sans aucun intérêt pratique. Celle-ci pouvait plaire et il la considérait avec plus de sérieux, même si elle sortait de son domaine premier de recherche. Il avait bien pensé à proposer une essence de Saltz ou de Sélidoine mais l’odeur n’avait rien d’agréable. Même l’odeur des mines, qu’il était presque parvenu à reproduire, ne risquait pas de plaire. Quoi que, les nobles pouvaient être surprenants dans leurs divertissements. Ils pourraient bien considérer cela comme le meilleur des parfums.

« Tu penses que cette… Maladroite pourrait me servir de cobaye ? » demanda-t-il subitement, rappelant à l’esprit d’Ismaël, s’il l’avait déjà oublié, ce qui était peu probable, la demoiselle. Il fallait bien des gens pour donner des avis, améliorer les défauts et Klaus considérant les parfumeurs comme incapable de comprendre le principe d’un repas d’odeur avait l’intention de solliciter ses confrères versés dans les arts de la restauration. Ils avaient le sens du service au moins.

Suivant la réponse de son ami, et son propre entêtement, Klaus irait sans doute demander l’aide d’un ingénieur pour toute la machinerie, demander des financements supplémentaires, auprès de l’université, des bourgeois ou des nobles, puis il reprendrait son travail. Le Saltz n’avait pas su donner tous ses secrets et il attendait une réponse favorable à sa demande d’accès aux mines. Il avait plusieurs idées nouvelles à essayer, du masque respiratoire à l’équipement de minage en passant par la formation même de cette matière. Et évidemment tout cela ne pouvait être testé par un mineur ignorant. Ce n’était pas qu’il les pensait stupides au point de ne rien comprendre mais il était certain que jamais il n’aurait les réponses voulues autrement qu’en prenant lui-même le risque de descendre au fond de l’enfer de poussière et de morts sanglantes.

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MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyVen 8 Fév - 10:09

Ha, Klaus et son éternelle gentillesse... Voilà pourquoi, à l'humble avis d'Ismaël, son ami n'avait pas l'étoffe d'un Maître : il était trop compréhensif, trop doux. Il laissait la place aux erreurs concernant les apprentis, et ça, c'était une mauvaise chose. Viser l'excellence était primordial. Et puis, si lui-même ou bien Klaus avaient réussi à viser aussi haut avec leurs handicaps respectifs, alors les apprentis devaient se montrer tout aussi doués. « Si cette fillette souhaitait réellement prétendre à travailler avec moi, il fallait qu'elle sache gérer la pression. Le monde de la cuisine est remplit de pression, tu sais ? Faire les repas de la reine elle-même, si je me loupe, je pourrais dire au revoir à mon titre et à ma réputation. Alors juger en situation, c'est m'assurer de ne pas tomber sur des incapables. » Après tout, le Maître savait ce qu'il faisait. S'il avait jugé la demoiselle avec plus de souplesse, et surtout en cachette, elle n'aurait pas été stressée et mise sous pression, alors que c'était exactement ce qu'Ismaël souhaitait, pour s'assurer de la débrouillardise de son potentiel futur apprenti, sous pression.

Lorsque Klaus parla de s'assurer que le Maître n'avait pas péri entre deux casseroles, il fallait bien avouer que celui-ci eu un petit rictus en coin tout en levant les yeux au ciel. Mais son attention fut totalement capté lorsque le chercheur commença à parler de sens olfactifs. Tout en l'écoutant parler, Ismaël se dirigea vers sa besace en cuir marron foncé, qu'il avait plus tôt posée sur une autre paillasse. Il l'ouvrit et fouilla un instant dedans, jusqu'à en ressortir un petite fiole contenant un liquide transparent. « Tu es un visionnaire, Klaus. » Moquerie ou ironie ? Et bien, rien des deux. Pourquoi cela ? Parce qu'en insinuant que son ami était visionnaire, il se complimentait lui-même, à vrai dire. Il déboucha la petite fiole qu'il mit sous le nez de l'érudit. « Non, tu ne rêves pas, c'est bien l'odeur du chocolat. Cela fait un petit moment que je me penche sur les odorats... Le sucre devient l'ennemis des gens, et beaucoup désirent manger plus sainement. Dans cette fiole, j'ai extrait l'essence même du chocolat. Ce n'est que l'odeur, il n'y a donc pas de sucre. Et qui dit odeur, dit gout. En mélangeant cette arôme dans un gâteau par exemple, l'illusion sera parfaite. Même aspect et même gout, et pourtant pas un gramme de sucre, car il n'y aurait pas réellement du chocolat. » Ismaël était un passionné. Pourtant plusieurs personnes - notamment quelques érudits jaloux - ne comprenaient pas l'engouement autours de la cuisine. Pour eux, ces ignares, la cuisine n'était pas un talent, et il n'y avait pas lieu d'avoir un Maître dans ce domaine. Et pourtant... l'art culinaire, lorsqu'on sait bien y faire, se rapproche beaucoup de la science.

Le Maître était fier de lui. Bien-sûr, ce projet n'en était qu'au début, car retirer l'odeur d'un produit n'était pas une chose vraiment simple, mais avec du temps Ismaël était persuadé de réussir à trouver un système plus au point que celui qu'il avait actuellement. « Tu viendras dans mes cuisines, et je te montrerai le processus. » Processus totalement fascinant d'ailleurs. Ismaël avait très envie que son ami accepte l'invitation, pour lui montrer et lui expliquer ce qu'il faisait. « Tu as raison en tout cas, la haute bourgeoisie serait très friande de ce genre... d'amusement. » Un petit voile d'irritation passa dans son regard. Pour lui, la cuisine n'était pas un jeu ou un divertissement, mais tout autre chose.

« Es-tu certain que tu veux Miss Maladroite et Incompétente en cobaye ? Ce n'est pas plutôt pour faire d'autres expériences avec elle ? » Le Maître avait haussé un sourcil, tout en regardant son ami. Le réputation de Klaus n'était plus à faire, c'était un véritable coureur de jupons.
Klaus A. Grüber
Docteur
Klaus A. Grüber
Klaus A. Grüber
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MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyLun 11 Fév - 11:49

Il pouvait parfois, comme ici, de dire si Ismaël était moqueur ou sérieux. Un mot, aussi positif puisse-t-il sembler être, comme l’était « visionnaire » avait un goût amer lorsqu’il provenait de sa bouche. Surtout que, dans le cas présent, il se complimentait lui-même, pour ses propres avancées dans un domaine assez proche. Ismaël lui présenta une fiole dégageant une odeur de chocolat. Ce n’était toutefois pas une simple effluve mais une essence, un parfum à verser dans une préparation destinée à la consommation. Sans se concerter, à eux deux, ils avaient travaillé, réfléchi aux deux usages possibles des arômes.

« Pour ton information, odeur et goût ne vont pas toujours de paire. Prend la colle. Elle peut sentir la banane mais avoir un goût atroce, en sus d’être hautement toxique. Mais cela reste intéressant. Envoie moi tes recherches dessus, que je t’évite d’empoisonner toute la ville… Chacun son domaine, Ismaël… Chacun son domaine… ».

Klaus pensait que le travail de son ami était bon, mais il était cuisinier et non chimiste. Sa formation de base était là, mais l’expérience n’était pas la même. Il était donc possible qu’il ait fait des erreurs, employés des moyens moins adaptés ou des produits ayant des effets secondaires néfastes. Il souhaitait donc lui éviter une chute, une fin brutale pour une simple broutille.

Quant à l’avis du cuisinier sur l’invention de Klaus, ce dernier s’y était attendu. Ismaël était trop sérieux. Il ne voyait pas la cuisine comme un jeu, un divertissement et refusait de penser que pour celui qui ne cherchait qu’à se ravir les papilles c’était bien ça. L’art culinaire n’était pas différent des autres. Ce n’était  qu’un divertissement.

« Si cela peut les amuser et les distraire, ça ne peut qu’être bénéfique. Un puissant ennuyé est une plaie bien plus difficile à soigner qu’un moins que rien excédé. » répondit Klaus dans un demi-sourire avant de s’enquérir de la miss Maladroite et d’adresser un large sourire à Ismaël.

« Allons… Ce n’est qu’en vue d’une expérience toute… Professionnelle… ». Mensonge ou vérité ? Disons simplement que Klaus pouvait facilement dériver d’un sujet d’étude à un autre demandant une autre forme d’agilité d’esprit et de corps et qu’ici il avait envisagé les deux options.

« Eh bien je ne voudrais pas te déranger plus. Tu me préviendras quand tu voudras que je passe voir ton procédé de synthèse. A présent j’ai une maladroite à attraper, des fioles à remplir et à d’autres à secouer… ». Sa phrase était volontairement pleine de sous-entendus ; il connaissait sa réputation et en riait aisément.

HRP:
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MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyLun 11 Fév - 15:45

Ismaël fronça légèrement les sourcils lorsque son ami prit la parole. Il lui faisait une leçon sur la différence entre les odeurs et les goûts ? Il n'y avait pas mieux placé qu'un Maître Cuisinier pour savoir cela, et par conséquent la remarque de Klaus irrita le chef, mais qui cependant ne disait rien. Avec d'autres personnes il ne se serait pas retenu pour rappeler qui était le Maître, et que lui faire une leçon n'était pas une chose intelligente à faire. Il l'aurait remballé et certainement insulté. Mais il estimait Klaus, alors il préférait passer à autre chose et ne pas s'emporter contre lui, surtout qu'Ismaël était le genre de personne à dire des mots assez crus lorsqu'il était en colère, ne mesurant pas ses paroles. « Je te ferais transmettre mes notes à ce sujet. Il est vrai qu'un coup d’œil de ta part serait bénéfique pour mes recherches. » Il ne fallait pas se mentir à soit-même, Ismaël savait que son ami était un homme intelligent et surtout très doué. Lui, il n'était pas chimiste, mais cuisinier, et avoir l'aide de Klaus lui serait précieuse. Cependant, presque comme une obligation satisfaisante, il ne pu se retenir de lui lancer une petite remarque en sa propre faveur. « Et bénéfique pour toi également, avoir des travaux commun, c'est à dire mon nom avec le tiens, t'apporter de la reconnaissance. » C'était plus une taquinerie qu'autre chose, car Ismaël était le premier à reconnaître les talents de son ami, mais il ne loupait jamais une occasion de lui rappeler qui était le Maître.

Un petit sourire d'amusement se dessina sur ses lèvres lorsqu'Ismaël comprit que Klaus avait - comme toujours - habilement dévié la conversation. De toute façon, dans l'esprit du cuisinier, il ne faisait aucun doute que son ami allait essayer de charmer la cancre. Après tout, Klaus aimait les femmes. Beaucoup même.
Sa dernière phrase eut pour succès de lui arracher un petit rire, chose assez rare chez le Maître. Il hocha doucement la tête tout en rangeant la fiole contenant la senteur du chocolat dans sa besace.  « Ce sera fait rapidement. » Puis il se tourna vers son ami qui était déjà à la porte, sur le point de sortir.  « J'espère pour toi qu'elle sera moins gauche de ses dix doigts pour s'occuper... de tes fioles.  » Ou de ta propre fiole, mais ça Ismaël le garda pour lui. Dans un sourire complice, les deux amis se quittèrent. Seul dans l'atelier, Ismaël termina se nettoyer les bêtises de l’écervelée, puis après ça, il quitta la pièce à son tour, laissant derrière lui une bonne odeur de framboise.


FIN
Maître des Mines
Administrateur suprême
Maître des Mines
Maître des Mines
Maître des Mines
MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits EmptyMer 13 Fév - 18:05

Fin de rp




Les conseils sont parfois plus acides que les fruits, mais les idées - bonnes - portent dans les Esprits.

Voilà une proposition qui plairait à la Noblesse.


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MessageSujet: Re: L'acidité des fruits   L'acidité des fruits Empty

 
L'acidité des fruits
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