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 Fracassante entrée en matière

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Idora Feldhöf
Mécanicienne
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
MessageSujet: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyMar 3 Déc - 12:05

Idora essuya son front mouillé de sueur. Des petites cheveux collaient à ses tempes à cause de l'humidité. La grande horloge métallique affichait dix heures et demi, et l'air de la gare était déjà saturé de vapeur collante et d'odeurs de souffre.

Un des manutentionnaires était venu la tirer du lit à six heures et quart, alors qu'un convoi entré en gare nécessitait des révisions suite à une tempête qu'il avait prise sur le trajet. La plupart des machines avaient été correctement protégées, et il ne s'agissait que de vérifications. Mais l'une d'entre elles avait subi une infiltration d'eau suite à une inattention des convoyeurs, et les dégâts nécessitaient son démontage partiel pour pouvoir la vidanger. A sept heures dix, la jeune femme avait demandé le déchargement à quai de l'appareillage et ne l'avait plus lâché depuis.

Ses outils éparpillés autour d'elle, Idora essayait de rester concentrée sur le balancier qui lui résistait. Elle en était à la partie délicate du démontage. La machine, destinée aux ateliers et équipée de bras mécaniques, s'articulait autour d'un plateau qui fonctionnait selon un système de contrepoids, équilibré avec une précision chirurgicale. Il lui fallait réussir à démonter la partie haute sans déséquilibrer l'ensemble, et ponctionner l'eau qui avait noyé le plateau, faisant dévier de son axe la bille de roulement. Elle était en train de dévisser avec minutie le couvercle de protection lorsqu'un très léger clinquement - qui se distinguait du brouhaha ambiant - lui fit lever les yeux de son ouvrage. Elle regarda brièvement de gauche à droite, pensant avoir rêvé, avant de voir disparaître la silhouette d'une jeune fille derrière un poteau, une lanière de cuir serrée dans sa main. Son regard redescendit sur ses affaires pour voir un vide là où aurait dû se trouver un de ses outils.

Bordel...

La jeune femme jura entre ses dents avant de sauter sur ses pieds pour courser la voleuse. Empruntant le même chemin, elle contourna l'immense pilier d'acier qui soutenait le toit et chercha la coupable du regard. Elle ne mit pas longtemps à la retrouver, la couleur de sa robe se détachant de la foule de marchands et d'ouvriers qui peuplait l'endroit. La mécanicienne s'élança à sa poursuite, persuadée de la rattraper rapidement. Le dédale de la gare, elle le connaissait par cœur, et elle n'était pas sûre de pouvoir en dire autant de la jeune fille qu'elle coursait.

Reviens-là sale peste !

Les gens se retournèrent sur son passage. Dans la foule compacte, la mécanicienne avait du mal à ne heurter personne, et bouscula sans délicatesse quelques badauds qui attendaient là.
La voleuse entendit l'invective mais pressa le pas en réponse. Idora sourit intérieurement quand elle la vit prendre le chemin sur sa droite. La gamine s'aventurait sur le quai numéro neuf, autrement dit une voie abandonnée où pourrissait une vieille locomotive laissée là. "Je te tiens"
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyVen 3 Avr - 18:48

Voir le maître de la Forge sous le dôme étincelant et brillant de la gare n’était pas chose rare. Draümbell avait beau être fermée au commerce avec l’extérieur, l’entretien, l’importance, la place de la gare n’attirait pas moins une attention toute particulière. A ses yeux, c’était l’une des choses dont la cité devait se montrer fière. Bien plus que ses mines sinistres et meurtrières, bien plus que de ses marchands prétentieux aux succès douteux, bien plus que de ses grandes familles du moment toujours prêtent à tomber dans tous les vices et toutes les folies.

Oui, c’était bien de ses constructions, de ses inventions qui la menaient vers des siècles d’intelligence et de nouveautés qu’il fallait se montrer fier. Il aimait particulièrement l’esthétisme des voies du cheval de fer, l’odeur du charbon et de l’acier, de l’huile et de la sueur qui y régnait. Elle existait déjà à l’époque où il s’était hissé à l’un des plus hauts postes bourgeois. Il avait toutefois la fierté et le privilège d’affirmer qu’il contribuait à sa magnificence. C’était en effet au sein de ses forges que le métal prenait forme. C’était par son accord que les commandes étaient passées. C’était le cas de toutes les commandes, quelque part. Des plus petites aux plus importantes. Il avait ce pouvoir sur les gens, ce contrôle sur l’acier et le charbon. Et de la monarchie, de ce gouvernement de fourbes, il n’avait que rarement d’ordres à ce sujet. Mise à part des chantiers exceptionnels pour satisfaire une ambition politique, l’entretien courant était laissé libre aux gestionnaires de la gare. C’était d’ailleurs suite à l’une de ses commandes ordinaires qu’il se tenait là. Il voulait voir de lui-même l’avancée des travaux et si de ce côté tout allait bien il ne pouvait que déplorer l’usure de certaines parties.

Etait ce parce que les choses ne servaient pas ou si peu qu’il fallait les laisser en proie à la rouille ? Il avait parcouru ses voies délaissées sans un mot, dessinant dans sa tête le plan de la ville, imaginant des façons d’améliorer l’économie. Le transport du minerai était long depuis les mines. Personne n’avait encore fait instaurer une voie ferrée pour y remédier. Il lui faudrait glisser le projet, ambitieux, dans les oreilles de son frère, qui pourrait le faire retomber dans celle du ministre du commerce… Ou peut être devrait il se montrer plus retord et passer par une courtisane, une maîtresse à jeter dans les griefs de ce puissant qui avait plus que son mot à dire dans l’affaire. Bien sûr un tel projet impliquait de détruire une partie des habitations mais le gain était si évident, si pratique… Il y voyait mille usages, tous tournant à son profit et donc à ceux qui prélever une part non négligeable sur le commerce du métal. Même les autres commerçants pourraient y trouver avantage vu que le commerce serait fluidifié. Même les pauvres gens trouveraient avantages puisque cela voudrait dire du travail à offrir… Hélas il fallait encore trouver moyen de rendre la chose possible et de la faire accepter par une bande d’imbéciles ignorants et fainéants.

Son œil capta une scène qui l’amusa. Une femme courrait après une autre. Une voleuse et sa victime… Il accéléra légèrement le pas de telle sorte qu’il intercepta la voleuse, la saisissant par le poignée sans ménagement et lui faisant une clef de bras douloureuse. S’il trouvait juste d’user des pires tours pour arriver à ses fins, le vol à la tir n’était pas l’un d’eux. Toutefois il savait aussi que cette fille était sans doute bien peu chanceuse pour en arriver là. La retenir, la livrer à la police ne l’aiderait pas. Cela pouvait même la condamner suivant sur qui elle tomberait. L’objet du vol était évident et il le lui arracha, avant de glisser à son oreille, aussi froid que le plus cruel des tueurs :

« Très mauvaise idée que tu as eu là… A présent dégage ou tu ne verras plus le soleil se lever… » et il la repoussa. Elle lui jeta un regard mi effrayée, mi furieux puis décampa. Sans être un surhomme, Ulric De Clèves n’était pas le genre d’homme à qui l’on cherchait noises d’ordinaires. Il eut un sourire, conscient que cette pauvre âme ne pourrait le reconnaître. Il était venu incognito, ne désirant pas attiré l’attention mais plus encore que son statut pousse à ce qu’on lui cache le véritable état de la gare. C’était donc dans un manteau de velours noir, un chapeau haut de forme sur la tête et un foulard rouge qu’il était venu. Il se retourna vers la mécanicienne et attendit. Il savait déjà qu’elle réclamerait le bien qui pendait à sa main et vu les lieux il pourrait tirer quelques bénéfices de leur rencontre. Après tout c’était bien loin de la foule que les langues se délayaient le mieux…

Idora Feldhöf
Mécanicienne
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptySam 4 Avr - 0:09

Idora prit le tournant vers la voie abandonnée et... freina brusquement.  Un homme d'une certaine stature tenait fermement la voleuse, bras dans le dos. Il lui murmura quelque chose à l'oreille, ce qui eut pour effet de faire frissonner la gamine. Il lui prit l'outil des mains et la relâcha, tout en la fixant d'un air menaçant. La gamine n'attendit pas son reste et disparut.  La mécanicienne eut un mouvement de recul. Elle ne s'attendait pas vraiment à ce retournement de situation.
L'homme sembla considérer l'objet un instant dans sa main. Il s'agissait d'un dynamomètre à inversion, un appareil qui mesurait la puissance s'exerçant entre deux forces opposées dans un mécanisme, grâce à un système de pression sur un fluide vert pâle contenu à l'intérieur. L'outil renvoyait un éclat vert, reflétant la seule lumière qui atteignait cette partie de la gare. La jeune femme n'avait pas vraiment le choix, cet objet valait une petite somme et elle n'en avait qu'un sous la main. Il fallait le récupérer d'une manière ou d'une autre. L'inconnu sembla trouver ce moment bien choisi pour lever la tête, et aperçut Idora qui se figea sur place. Il esquissa un sourire.

Merde merde merde...

Elle pesta entre ses dents. Leurs regards se croisèrent. La mécanicienne tenta de rester impassible, mais elle ne pouvait s'empêcher de le détailler, le jaugeant. Elle n'avait globalement pas une très bonne opinion des gens de son rang, propres sur eux et souvent méprisants des petites mains. Moins elle les côtoyait, mieux elle se portait, préférant son cambouis noir à leurs ongles impeccables.
Elle décida de s'approcher en essayant de ne rien laisser paraître. Mais elle restait sur le qui-vive, et transpirait la méfiance autant que c'était possible. Quand elle estima avoir assez réduit la distance, elle s'arrêta en croisant les bras.

Je crois que ce truc est à moi.

Il n'était pas question de se laisser intimider. Après tout, elle était dans son bon droit. Elle bougea légèrement la jambe, histoire de sentir que sa grosse clef à molette était toujours à sa place, dans sa poche. Elle n'avait pas eu beaucoup affaire aux personne de hauts rangs, mais avec les gens qu'elle côtoyait, l'aspect menaçant de l'objet avait toujours produit son petit effet.
L'homme avec le haut-de-forme semblait vouloir prendre son temps, observant tour à tour l'outil et sa propriétaire, sans se décider à entamer un mouvement. Son attitude commençait déjà à entailler la patience très limitée de la jeune femme. "Mais pour qui il se prend au juste ?"
Idora avança sans se rapprocher de l'inconnu, le contournant pour aller s'appuyer sur la locomotive morte à quelques mètres. Ce faisant, ses doigts glissèrent le long de sa jambe pour effleurer discrètement la clef à molette, avec l'envie furieuse de la dégainer. Mais elle se contint, estimant qu'attaquer de front jouerait probablement en sa défaveur. Elle avait beau faire un travail où l'on ne trouvait que peu de femmes, elle n'aurait pas l'avantage comme ça.

A moins que vous ne vouliez pas me le rendre ?

Elle planta ses yeux dans ceux de l'homme qui lui faisait face. Certes, un affrontement ouvert n'était pas envisageable dans sa situation, mais il allait comprendre rapidement qu'elle ne se laisserait pas démonter ainsi.
De toutes façons ses options étaient minces, elle devait résoudre ce problème elle-même, et rapidement. Face aux gens de son rang, sa parole n'aurait que peu de valeur s'il décidait d'embarquer l'objet.
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptySam 4 Avr - 10:52

La mécanicienne ne l’impressionnait en aucune façon. Non pas que sa condition de femme, sa fragilité apparente ne vienne à le tromper du plus vil des réflexes machistes mais parce que rien ne lui indiquait qu’il devait en avoir peur. Cette femme, dont le mouvement anodin ne fut pour lui que le signe d’un désir de vérifier la présence d’une arme -probablement un outil et très certainement une clef ou un marteau-, n’attaquerait pas. Il pouvait le deviner à son regard, à sa façon de s’appuyer sur une locomotive oubliée. Elle devait avoir déjà compris que c’était inutile, que cela ne lui apporterait rien si ce n’est le plaisir d’avoir porté un coup à un bourgeois. Il la laissa parler, réclamer son bien. C’était ce qu’il attendait. Connaître la voix de son interlocuteur, prit d’une émotion, doutant avait toujours quelque chose de précieux.

« Et pourquoi le garderai je ? Il ne vaut rien pour moi. Et je pourrais sans mal en obtenir un plus performant… En fait je pourrais même le fabriquer moi-même… »

Ce type d’appareil n’était rien de plus qu’un assemblage minutieux de cylindre de métal et de verre, de petits cadrans pour indiquer des mesures. Un mécanisme aux allures complexes mais profondément basique. Il était précieux car difficile à monter et que le commerce aimait dépouiller le moindre sou les acquéreurs. Ses yeux s’arrêtèrent sur la marque du fabriquant, fine gravure presque invisible. Ce n’était pas de la piètre qualité mais certainement pas le plus précis des outils. Par habitude, il fit jouer le mécanisme. Pas de résistance particulière. Il y avait au moins une employée avec du matériel convenable dans cette gare, dans cette ville. C’était une pensée rassurante.

« Vous ne craignez rien avec moi. Pas besoin d’avoir la main sur une arme improvisée… Hmmm… Une clef… Classique mais efficace comme arme… »

Il approcha d’un pas mesuré, ménageant son effet pour paraître le plus impressionnant possible. Il n’était pas question de l’effrayée, seulement de montrer que la bravade était inutile et ne l’effrayait pas le moins du monde. Il la jaugeait, l’évaluait. Elle était jeune. Elle n’avait pas vingt ans en tout cas. Elle avait l’air intelligente, assez pour être prudente et ne pas porter des tenues trop avantageuses. Il était à moins d’un mètre quand il tendit l’outil de la main gauche, la droite restant le long du corps, prête à réagir au moindre signe d’agression. Il valait mieux être prudent, en toute circonstance que prendre le risque d’un mauvais coup. Une fois que l’outil fut rendu, il continua de la regarder. Il devait avoir des airs de pervers, de riche pensant pouvoir satisfaire ses envies mais son idée n’était en aucune façon malsaine.

« La gare est dans quel état ? »

Une question surprenante vue la situation mais il n’aimait pas perdre de temps en tournant autour du pot. Il ne prenait jamais que celui nécessaire pour cerner la personne en face de lui, lui faire comprendre qu’il pouvait être dans son intérêt de lui être utile, de lui plaire. Cela faisait de lui un habile commerçant.
Idora Feldhöf
Mécanicienne
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptySam 4 Avr - 17:27

L'inconnu n'avait pas l'air de chercher le conflit. Il y avait dans sa décontraction une sérennité qui n'était pas celle de quelqu'un qui chercherait les ennuis. Il fit jouer l'outil dans sa main, pressant les pistons avec une aisance qui ne pouvait pas être une habitude feinte. "Tiens donc, un aristo qu'aurait déjà vu un tournevis de près"
Idora brûlait de lui demander d'où il venait, et pourquoi il connaissait ce genre d'instrument. Mais la méfiance était encore trop forte, d'autant qu'elle ne voulait surtout pas le sous-estimer, n'ayant aucune foutue idée de son identité. Et le mystère s'épaississait.

...en fabriquer un moi-même...

Ah oui vraiment ? Etait-ce là une prétention ? Ou une manière (prétentieuse) de montrer qu'il était en territoire connu ? La mécanicienne eut la réponse à sa question lorsque son interlocuteur lui signala qu'il avait remarqué son petit jeu avec la clef. Très bien, les bases étaient posées.
La jeune fille se tourna pour laisser voir l'outil qui dépassait de sa poche. Puisque chacun savait de quoi il parlait, autant jouer franc-jeu. Cependant, malgré ce désarmement verbal, l'homme face à elle n'avait pas l'air hostile, loin de là. Son léger sourire énigmatique n'avait pas quitté son visage, mais son regard avait l'assurance de celui qui attend de réclamer quelque chose. Il avait tout de même des épaules très carrées pour un habitué des dîners mondains. Et son air très jeune contrastait avec son aplomb, qu'il distillait tranquillement dans sa manière calme et posée de s'exprimer. Quelqu'un qui n'avait pas l'habitude de hausser le ton pour se faire entendre. Voire même pour se faire obéir.
Lorsqu'il lui tendit le dynamomètre, la mécanicienne s'en saisit, en prenant bien soin de ne pas laisser ses doigts entrer en contact avec l'inconnu. Bon soit, c'était un geste bien noble de sa part de le lui avoir "récupéré". Et après ? Elle maugréa un vague "merci" avec la courtoisie qui lui était habituelle. Mais elle sentait qu'ils n'en avaient pas fini. Malgré lui avoir dit qu'elle n'avait pas à se méfier de lui – phrase classique de quelqu'un dont on devrait se méfier – elle en avait connu qui lui avaient demandé des faveurs pour moins que ça. Son regard glissa vers le chemin par lequel elle était venue, se posant la question de la fuite. Ses yeux revinrent droit vers l'aristo lorsqu'il lui posa une question inattendue.

La gare est dans quelle état ?

Sale, mais ça circule, répondit-elle avec un petit rictus. Enfin une gare quoi...

La question l'avait un peu prise au dépourvue, mais étrangement cela l'avait rassurée. Elle revenait en territoire connu, et quelques soient les intentions de l'homme qui se tenait face à elle, ils avaient l'air de parler le même langage.
La mécanicienne se dégagea de la locomotive pour venir se placer à côté de son interlocuteur, comme pour illustrer son propos en montrant la monstrueuse dame de fer – dans un sale état cela dit.

La plupart des voies sont plutôt en bon état, mais bon y'en a certaines qui mériteraient qu'on fasse un peu gaffe, rapport que si on veut qu'elles durent. Il y en a quand même quelques unes, comme celle là, qui ont été laissées comme ça, à moisir. Mais c'est seulement d'la remise en état. Par contre, après la dix-huit (elle désigna l'autre bout de la gare) c'est carrément condamné. Et vue la rouille ça doit faire un bail. Mais personne ne s'en occupe, à part ceux qu'ont besoin de pas être vus, enfin vous voyez...

La jeune femme regarda l'homme qui se tenait à côté d'elle. Elle avait considérablement réduit l'espace qui les séparait.

Est-ce que je peux savoir qui vous êtes maintenant ?
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyMar 7 Avr - 19:10

La jeune femme semblait honnête, assez en tout cas pour ne pas chercher à nier que c’était bien une clef rassurante qui pendait à son côté. C’était bien trop peu pour lui faire gagner ne serait ce qu’un début d’estime auprès d’Ulric mais cela lui laissait à penser qu’elle ne chercherait pas à fuir à la première occasion. Il se disait même qu’elle devait penser avoir un avantage sur lui, puisque il n’affichait aucune arme visible. C’était trompeur car dans chacune de ses manches reposaient des stylets meurtriers, dans une botte un poignard. Il était rare qu’il se déplace sans la moindre protection.

Il s’amusa de la réponse sur l’état de la gare. Sale, elle l’était indéniablement. Comme toute gare ? Il n’avait jamais eu la chance de voir d’autres gares que celle de Draümbell et ne pouvait donc juger de la pertinence de cet avis. La suite était toutefois plus intéressante. Il avait vu nombre de commandes, découvert la trace de nombres de commandes pour entretenir les voies et tout cela pour laisser la gare dépérir en partie… Il y avait décidément quelque chose qu’il ne comprenait, ne pouvait ne serait ce qu’envisager de comprendre dans la politique commerciale de la ville. Il y avait tellement de choses qui pourraient être rénovés, d’autres qui pourraient être détruites et remplacées par des installations mille fois plus utiles, milles fois plus efficaces. Mais non, Draümbell restait enfermé dans un passé, comme si cela amusait certains d’observer la cité tombait en ruine. S’il avait dû l’exprimer sous une forme plus poétique, il aurait sans doute clamé que les puissants laissaient dépérir une dame sans âge, condamnant son âme, belle et féroce, aux plus ardentes ténèbres de l’ignorance et de l’oublie.

« Voilà bien la preuve que le commerce ne devrait pas être offert aux imbéciles… »


Il se moquait bien de partager cet avis à haute voix, en public. Il le répétait assez souvent, et personne n’était dupe : pour cela au moins il était sincère. Il avait déjà répondu à quelqu’un qui le croyait être son ami mais qui n’était rien de plus qu’un outil malléable entre ses mains, qu’être habile pour faire des économies ne voulait pas dire que l’on était apte à faire prospérer.

« Le jour où ils comprendront que ce n’est pas en économisant que l’on peut espérer s’enrichir sans honte… Décidément… »
il l’avait dit à demi voix, avec comme un regret dans la voix tandis que son regard suivait la majestueuse dépouille du cheval de fer, se perdait vers les ombres de la gare.

« Rien de plus qu’un enfant de la mine devenu le souverain de l’acier dans une quête folle et dénuée de sens... »


Ces derniers temps, entre la maladie qui nuisait à son commerce, la sienne qui l’affaiblissait et l’état fragile et inquiétant de son frère, il en était venu à dresser des constats sinistres sur sa carrière. Parfois il se demandait même pourquoi il continuait d’agir, de manipuler dans l’ombre des pièces sur un échiquier dont il ne voyait les contours. Il n’avait rien qu’une fortune, qu’une forge ronflante et la solitude. Certains, philosophes, affirmeraient qu’il n’avait rien et il ne saurait leur donner totalement tords. Humainement, il n’avait rien. Pour arriver à ses fins il avait fermé son cœur, trempé son âme dans le sang. D’un haussement d’épaules, il chassa ses idées noires et reporta son attention sur la mécanicienne.

« Ton nom ? »


Elle avait l’information pour comprendre qui il était. Lui, il ne pouvait le connaître sans poser la question et il n’irait certainement pas interroger toute la gare pour une simple travailleuse, qui n’y resterait sans doute guère que quelques mois. Ces visages changeaient souvent.
Idora Feldhöf
Mécanicienne
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyMer 8 Avr - 0:25

Idora faisait partie des murs. Dans la façon qu'avait son interlocuteur de s'adresser à elle, de lui demander nonchalemment dans quel état était la gare, elle le sentait. C'était écrit sur son front trempé de sueur, dans les traces qui couvraient son visage, le noir de ses ongles et les cales de ses mains. Mais cela ne la dérangeait pas vraiment. Elle avait commencé très jeune à travailler en mécanique, la gare était devenue son refuge. Enfin celle de Westenstadt en premier lieu, celle de Draümbell ensuite. Elle en avait vu quelques autres en accompagnant des machines, mais jamais très longtemps. En tout cas, quelle que fût la ville, il y avait toujours un endroit saturé de vapeur, aux effluves de fer et de charbon pour s'y réfugier et se faire oublier.

Que pouvait bien vouloir cet homme ? Il avait clairement des intérêts qui ne la concernaient pas, qui la dépassaient sûrement même. Mais elle était curieuse, surtout si cela devait toucher  à l'endroit où elle passait le plus de temps. Non pas qu'elle comptait y faire sa vie, mais c'était pour l'instant son lieu de vie le plus sécurisant. Et puis, même si elle était à Draümbell depuis peu, elle commençait à connaître les gens de la gare. Tous ces manutentionnaires et autres bourrins de travail. Au mieux elle avait réussi à s'en faire respecter en prouvant sa valeur, au pire à les éloigner... à coups de clef à molette, toujours.

Ça m'dit pas votre nom.

Ce n'était pas que ça l'amusait de jouer les naïves, mais si elle avait déjà probablement entendu le nom de celui qui dirigeait la forge, elle n'avait pas cru bon de le retenir.  Et quand bien même elle l'aurait retenu, ce n'était pas une façon de se présenter qu'elle estimait correct.
Ça l'aurait bien amusée de jouer aux devinettes avec l'étranger. Moi ? Je ne suis rien de plus qu'une évadée de Westenstadt, une gamine de la rue un peu chanceuse au départ, qui a appris à manier la mécanique de précision avant de savoir correctement poser une division. Qui a dû retourner à la rue par un mauvais concours de circonstance. Partant de là, qui a improvisé.
Ou bien... je suis l'orpheline d'un homme qui aurait pu vous commander ces outils que vous fabriquez apparemment si bien.
Ou peut-être... une débarquée qui s'est dit sur un coup de tête que plus rien ne l'attendait à Westenstadt, et que son frère sur un malentendu aurait pu atterrir ici.
Mais aucune réponse n'aurait eu la décence de dire son nom, à haute voix.

L'inconnu avait répondu à sa question d'un ton qui semblait désabusé, une voix qui n'attendait plus rien. Il avait l'air jeune pourtant. Mais s'il était vraiment sorti de la mine comme il le prétendait, alors peut-être n'était-il pas l'aristo aux antipodes de la petite main qu'elle était, comme elle se le figurait ?

J'm'appelle Idora.

Elle jeta un regard à la ronde, puis précisa comme si cela faisait office de nom de famille :

J'suis mécanicienne. J'travaille surtout sur les machines qu'arrivent, des fois sur les trains. Mais si vous voulez parler à quelqu'un de la gare, j'peux aller vous chercher le patron.

Elle n'était pas vraiment sûre que ce soit une bonne ou une mauvaise chose de dire ça. D'un côté, l'homme avait sûrement besoin de parler d'affaires qui ne la regardaient pas, qu'elle ne voulait pas savoir et c'était bien que ça reste entre hommes de pouvoir. De l'autre, sa curiosité était piquée, et s'il était vraiment celui qu'il prétendait être... n'était-ce pas là l'ombre d'une opportunité ?
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyLun 20 Avr - 16:01

Jouer des mots et des traits d’esprits ne semblait que peu amuser la mécanicienne. Après tout cela lassait même ceux qui se prétendaient esprits aiguisés et qui n’étaient souvent que sots sous couverture d’éducation. Il décida donc qu’il était temps de cesser de jouer pour se montrer plus sérieux et honnête, ne serait ce que sur son identité car ses motivations resteraient obscures. Il avait eu de nombreux buts, il en aurait de nombreux autres et aucuns n’étaient jamais touchés d’innocences. Il était même aisé de dire que ses motivations avaient un parfum malsain.

« Ulric De Clèves. Forgeron de métier avant d’être lié à une famille noble sur le papier. » c’était d’une vérité parfaite. Il avait usé ses mains à manier le marteau, fatigué ses yeux à la lueur des flammes, calciné sa bonté dans le brasier bien plus qu’il n’avait goûté au plaisir oisif.

« Et je n’ai aucune envie de parler avec cet incapable. » répondit il. Il n’avait jamais aimé discuter avec cet homme à l’esprit étriqué. Ils ne s’étaient jamais entendus, n’ayant pas les mêmes visions quant à la façon dont une entreprise se gérer. Une sombre nuance entre dépenses inutiles et utiles, investissement et économie. Mais il y avait eu surtout des discussions houleuses quant au prix de contrats. Il chassa ce personnage exécrable de son esprit pour reporter son attention sur la mécanicienne. Idora donc ? Le nom était au moins charmant. Et comme beaucoup elle avait une lueur intéressée dans les yeux. Il ignorait encore si elle avait une véritable utilité, si elle pouvait le servir d’une quelconque manière.

« Je ne faisais qu’un tour pour voir ce qui n’était pas… Dit avant de tomber sur une charmante volée. »

Il eut un léger sourire qui se voulait aimable et tout en lui prêtant attention il faisait le calcul des informations acquises jusque ici. Le plus intéressant était les voies laissées à l’abandon et servant aux commerces douteux, un fait qui avait de la valeur pour entreprendre une discussion avec la marketcommission Mais c’était surtout que s’il était connu que toute la gare n’était pas exploitée, l’état d’abandon et de décrépitude n’était pas arrivé à ses oreilles, du moins pas à ce niveau. Il aurait donc tout le loisir de sourire sans bonté lors des prochaines négociations et d’inviter à penser des contrats juteux et intéressants. Il ne restait donc qu’une chose à apprendre : quelles activités illicites se tenaient en ces lieux ? Mais poser cette question à cette jeune femme ne paraissait ni approprier ni utile.

« Et dans toute cette mécanique, tu as une spécialité ? »

Les travailleurs de précision étaient toujours utiles et précieux et s’il pouvait trouver un jeune remplaçant pour le vieux mécanicien qui entretenait les quelques machines de précisions qui servaient à la forge. Elles avaient beau être rares, elles avaient une importance et les remplacer quand l’entretien suffisait était stupide. Toutefois il n’était pas question pour lui de décider d’un remplaçant seul, du moins pas tant que l’actuel chargé de leur entretien serait à son service et en vie et s’il ne l’était plus il se serait tourné vers une personne plus âgée. Il pensait simplement qu’il pourrait trouver une candidate à ce poste. Et à défaut une informatrice ou une nouvelle employée. Si elle était compétente, il n’aurait aucun scrupule à lui offrir un travail, même partiel. Tout dépendrait de ce dont elle était capable et qu’elle pourrait demander et proposer en échange.
Idora Feldhöf
Mécanicienne
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
Idora Feldhöf
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyMar 28 Avr - 0:14

Ulric de Clèves. Maintenant qu'il lui avait donné son nom en toute lettre, elle se souvenait l'avoir entendu à quelques reprises dans la gare. Mentionné par plusieurs marchands surtout, et puis des employés de la gare aussi lui semblait-il. Une histoire de commande... mais elle n'y avait pas prêté attention à ce moment là. Elle était alors loin d'imaginer  que connaître le nom du maître de la forge lui servirait un jour.
La conversation prenait une tournure qui lui plaisait bien plus, franche, transparente. Elle accordait beaucoup de valeur au travail, et cet homme, bien que sa particule lui octroyait un rang qui devait sûrement rendre la vie plus facile à certains égards, ne semblait pas en reste sur ce point. Elle appréciait tout particulièrement sa réponse un peu brute de décoffrage, mais sans fioritures. Cartes sur table. Point.

Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à la remarque que fit De Clèves sur le chef de gare. Elle non plus ne le portait pas dans son coeur. Non pas qu'il fut un mauvais patron, ou un mauvais mécanicien, loin de là. Mais il avait une certaine faculté à ne pas voir plus loin que le bout de son nez, ce qui agaçait passablement la jeune femme. D'abord quand elle avait débarqué pour travailler à Draumstadt, il ne s'était pas privé de lui rire au nez et de dire tout  haut et devant tous ses manutentionnaires ce qu'il pensait des femmes qui faisaient des "boulots d'homme". Et même s'il s'était un peu ravisé en la voyant décharger les convois aussi efficacement que les autres, il restait très désobligeant quant au travail de la mécanicienne sur les machines qu'ils convoyaient. Il ne comprenait pas la mécanique de précision, son truc à lui c'était les grosses machines fumantes, qui nécessitaient des gros bras pour les démonter. Et aboyer des ordres aussi, beaucoup. Tout le reste lui paraissait superflu.
Mais elle rit un peu moins à l'évocation de la "charmante volée". Elle appréciait très moyennement qu'on la ramène à sa condition de femme alors qu'elle faisait tout pour s'en cacher. Et elle n'en voyait surtout pas l'intérêt, si ce n'est lui rappeler qu'elle n'avait pas le statut, ne serait jamais considéré comme n'importe quel autre mécanicien.

Hm hm...
se contenta-t-elle de répondre en croisant les bras sur sa poitrine.

 Il était décidèment laborieux de se faire une opinion sur cet homme froid. Il avait au moins son franc parler pour lui, mais Idora ne se leurrait pas : si leur relation devenait cordiale, ils seraient tous deux au maximum de leurs possibilités. Cela restait compliqué pour une petite main comme elle de ne pas se sentir reléguée au rang d'objet – plus ou moins utile – sous le regard inquisiteur de ceux qui avaient l'argent, le pouvoir, la réussite, les ressources, ou souvent tout à la fois.
Quand le maître de la forge commença à l'interroger sur ses compétences, elle sentit qu'il y avait enfin là une ouverture. Si la rue lui avait bien enseigné une leçon, c'est qu'il ne fallait pas avoir peur d'être un peu arriviste quand l'occasion se présentait. Sous ses airs débarqués et son langage grossier, elle savait qu'elle avait les moyens d'évoluer et n'allait certainement pas cracher sur une chance d'améliorer sa condition. Parce que certes, elle avait du travail, mais sa vie ne faisait pas spécialement rêver non plus. Arrivée avec très peu d'argent en poche, elle avait dû se résoudre à partager un logement avec d'autres manutentionnaires. Elle passait le plus clair de son temps à la gare à réparer des machines plus ou moins délicates, mais même si cela lui offrait une certaine zone de confort, ce n'était pas ce qui l'épanouissait le plus. Il y avait quelque chose qu'elle savait faire encore mieux.

Une spécialité, j'sais pas si on peut dire ça... je peux réparer à peu près tout tant qu'il y a des rouages. Mais disons que j'préfère... améliorer si on peut dire. J'récupère ce qui traîne ici, tout c'qui ne sert plus et j'essaie de voir c'que j'peux en faire. Des fois ça m'donne des outils, c'est pratique. J'ai jamais cherché à faire plus mais... Mais j'apprends vite vous savez.

Difficile de faire plus clair. La jeune femme marqua une pause, suspendue aux lèvres de son interlocuteur.
Ulric De Clèves
Maître de la Forge
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
Ulric De Clèves
MessageSujet: Re: Fracassante entrée en matière   Fracassante entrée en matière EmptyVen 8 Mai - 23:29

Ulric ne savait pas toujours quoi penser de cette jeune fille. Elle semblait intelligente, douée dans son travail. C’était quelque chose qu’il avait appris à voir par différents signes, de l’assurance à l’équipement. Elle était ici dans son élément, bien plus que certains fainéants qu’il avait pu voir au gré des ans mais cela en faisait il une mécanicienne suffisamment digne d’intérêt ? C’était là un débat qu’il ne saurait jugé sur des signes extérieurs. Elle aurait été aussi connue, aussi répétée que lui il aurait pu se fier à une rumeur, qu’il aurait pu estimer fondée et non pas forgée sur des mensonges. Il était toutefois satisfait de voir qu’il n’avait pas devant lui quelqu’un qui défendait son patron lorsque ce dernier ne le méritait pas. Ou peut être avait elle peur de lever la voix devant lui ? C’était fort possible. Son nom impressionnait souvent, son aura effrayée facilement. Que pouvait accomplir un homme aussi puissant ? Peu de choses en vérité mais peu étaient parfois suffisant pour faire bien du mal.

Il lui sembla que quelque chose dans ses paroles la dérangea mais ne voyant pas ce que c’était, ce que cela pouvait être, il décida de l’ignorer. C’était sans importance. Il n’imaginait même pas qu’une simple formule polie, sans aucune pensée rabaissante évoquant « une charmante jeune femme » puisse être la source du problème. Une femme pouvait être belle et talentueuse, hideuse et intelligente, belle et sotte… Les atouts physiques et intellectuels n’allaient pas de pairs par nature, ils s’additionnaient parfois comme si la nature aimait donner tout à certains mais c’était bien là tout. Et pour Ulric De Clèves c’était une conviction profonde : le sexe n’avait d’importance tant que le talent était là.

Il parla donc des compétences de la mécanicienne et comme chaque fois qu’une question sérieuse passait ses lèvres, ses yeux guettaient les moindres signes. Elle était intéressée par l’intérêt portait. Elle cherchait à s’évader de sa condition ? Peut être. Plus certainement, elle espérait un meilleur travail que celui sur des machines passablement ennuyeuses.

« Améliorer… Peu savent le faire de façon intelligente, utile. En cette cité améliorer n’est bien souvent que fioritures inutiles, inventions stupides. Et la plupart de ces inventeurs prétendus n’ont jamais fait qu’exciter les passions de dégénérés congénitaux... »
par ses mots, froids et durs, qu’il avait toujours prononcé sans la moindre peur des conséquences, préférant choquer ainsi que de prétendre apprécier ou être indifférent à un gâchis monstrueux de matières et de temps. Cet avis avait même été relayé par un journal et le maître de la Forge avait reçu quelques courriers menaçants anonymes pour lui faire revenir sur ses propos. Il avait ri, sans bonté aucune. Que pouvait bien des êtres qui n’osaient se présenter contre lui ? Rien, purement et simplement rien !

« Apprendre vite est une bonne chose. Cela ne fait pas le bon artisan, encore moins celui qui surpassera toutes les prévisions et apportera quelque chose de nouveau. » c’était ce qu’il détestait le plus dans le système d’éducation de la ville : il encourageait les meilleurs étudiants, pas toujours les meilleurs esprits.
« Je sais me montrer intéressé par tout ce qui peut apporter quelque chose au commerce du métal. Que ce soit pour créer ou réemployer. » répondit il ensuite, formulant sans le dire ouvertement une invitation à proposer des idées, des concepts, des machines qui pourraient se montrer bénéfiques ou simplement des constructions à moindre coût pouvant être mise à la disposition des moins fortunés. C’était un travail, possible, à saisir ou non. Cela ne changerait pas sa vie et le bénéfice était uniquement une question d’image.

« Si cela peut vous intéresser, je laisse la possibilité de récupérer les pièces usagées pour ceux qui ne peuvent se permettre d’acheter neuf. J’ai déjà croisé un jeune ingénieur qui y trouva son bonheur quelques fois. C’est une façon d’encourager les esprits fertiles à moindre frais. Je finis toujours par retrouver le métal dans mes ateliers.  »
Il marqua une pause, regarda l’heure à une montre à gousset qu’il tira d’une poche de sa veste. Il avait encore largement le temps de parler.
« N’hésitez pas à passer. »
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Fracassante entrée en matière
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