Lukàs Von Rosen

Je ressemble à...

Avec ses cheveux noirs bouclés, ses doux yeux noisettes et sa bouche joliment dessinée, Lukàs a tout du beau garçon aux manières raffinées. Joli minois au sourire confiant, il saura vous captiver rien qu'en montrant ses ravissantes dents blanches. Même si l'héritier a le physique caractéristique des Miniers, il n'en a pourtant pas l'aura et personne n'aura le culot de remettre en doute son ascendance royale. Certes la reine n'a aucun lien de sang avec lui, mais plus que par le corps, c'est par l'esprit que les deux êtres sont liés.

Car dans cette ravissante caboche se trouve un esprit redoutablement cultivé, capable des pires machinations pour arriver à ses fins. Il ne faut pas se fier à sa petite taille ni à son corps fluet, il est bien plus dangereux que n'importe quel molosse aux dents acérés et aux muscles d'acier.

Contrairement à la plupart des nobles, l'Héritier préfère endosser des tenues sobres, élégantes et pratiques plutôt que tapageuses et encombrantes. La seule coquetterie qu'il s'accorde est le port d'une boucle d'oreille, cadeau de sa sœur.

Je pense comme...

Préparé jeune au terrible jeu du pouvoir, Lukàs est un homme patient, prudent, et bien entouré. Il a peu de vrais amis et entretient sa cour grâce à une hypocrisie paradoxalement très naturelle, difficilement déjouable. Son visage de société n'est qu'un masque qui cache la froideur et la droiture de son esprit. Carré, perfectionniste et peu conciliant, il juge facilement autrui et s'avère rancunier. A priori ouvert et naturel, il n'écoute pourtant jamais son instinct, faisant appel à la raison plutôt qu'aux émotions. Il peut sembler vivant et spontané, mais ce n'est qu'une autre de ses comédies vouée à s'arroger les faveurs de la noblesse et des marchands. Lukàs sait qu'il ne pourra gagner contre sa soeur s'il ne parvient pas à attirer l'attention des personnes les plus influentes. Puisqu'il ne veut pas faire appel à la violence – pour se débarasser d'une personne qu'il apprécie sincérement – alors il a décidé de mettre en place un autre système de lutte, loin de celui utilisé par leur mère pour prendre le pouvoir.

Car Lukàs est quelqu'un d'honnête et de Fair-play. Faire souffrir ou tuer ne l'intéresse pas, et il a sincérement à coeur le bien-être d'une cité qui lui parait de plus en plus défaillante. Même s'il n'en parle pas il aspire à un avenir meilleur et vise la place de sa mère pour une seule et bonne raison : rendre Draümbell plus juste, plus égalitaire.

Bien sûr il n'évoque ses idées politiques devant personne, et se contente de flâner dans le centre de Draümstadt et même – lorsqu'il arrive à échapper à la surveillance du Maître des Mines – dans les Faubourgs. Lukàs est persuadé qu'il y a un monde à l'extérieur de la ville, un monde que l'on peut conquérir et découvrir. Son rêve actuel ? Former des explorateurs parmi les Érudits et les Autorités, et lancer des expéditions en dehors de Draümbell city. Bien sûr sa mère n'est pas d'accord et s'oppose à son projet. Tant pis pour elle, il attendra sa mort.

Lukàs est accessoirement un fieffé coureur de jupons et de pantalons : joueur et séducteur, il n'est cependant jamais très sérieux et se prend sans cesse les reproches de son valet, désespéré par l'attitude puérile du maître.

Niveau de force (de 1 à 10) : 5
Capacités de combat (de 1 à 10): 5
Charisme (de 1 à 10) : 9
Niveau d'éducation : 8
Niveau d'intelligence (de 1 à 10) : 9

Lukàs est né dans une petite famille d'ouvrier, au fin fond des Faubourgs, mais a été adopté par une famille d'Aristocrates et en compagnie de sa  soeur, à laquelle il porte une grande affection, encore aujourd’hui. Après la mort de son père adoptif Agnes et lui sont récupérés par la Reine, personnage à laquelle il réserve des sentiments mitigés, pour ne pas dire "froids". Il ne l'apprécie pas et se fait une joie de la faire tourner en bourrique, au grand plaisir des Nobles et même des Ministres.

Lukàs a un frère jumeau, mais il l'ignore : Edouard Pikes, chef de la Rébellion minière.

Enfin, l'Héritier a contracté une complicité étonnante avec son valet, qui le sert depuis de nombreuses années. Les deux hommes sont amis, plus que maître et serviteur.  

A force d'écraser sa joue rebondie contre les doigts osseux de sa main, Lukàs avait fini par engourdir tout le bas de son visage, et le sang ne circulait plus bien. Il luttait encore et encore pour maintenir ses paupières ouvertes, sentait réguliérement ses cils noirs et épais venir effleurer le bas de ses yeux. Alors que son nez piquait dangereusement vers son livre de géologie, il sentit un coude pointu lui entrer dans l'avant-bras, et sursauta en couinant.

Il battit des cils à plusieurs reprises et leva la tête en direction de son professeur, qui le fixait d'un air mauvais. En pivotant vers la gauche il avisa sa grande soeur, splendide dans sa petite robe gris perle, un sourire gourmand sur son visage de poupée. Il lui rendit son sourire, même si ce n'était pas le moment. Au dessus de lui la menace du professeur se fit plus appuyée, et il tenta de reprendre son sérieux pour ne pas se faire gronder. C'était peine perdue... l’Érudit n'était pas du genre à laisser vivre les dormeurs.

« Les cours de géologie vous ennuient-ils, jeune Von Rosen ? »
Question stupide et réponse simple : évidemment que ces cours idiots l'ennuyaient ! Les roches c'était nul, aucun intérêt. Ce n'était pas comme leurs rares cours d'Histoire, qu'il écoutait avec dévotion, ni les cours de société, qui le fascinaient. Les roches c'était... juste des cailloux. Rien de plus. Il en avait marre d'entendre parler du Sel à longueur de journée. Ce maudit truc lui passait au dessus, comme les cours de mécanique appliquée, d'ailleurs. Il était du genre manuel, mais toutes ces choses lui semblaient justement trop théoriques : il avait besoin de vivre, de toucher, d'expérimenter... ce qu'on ne lui laissait jamais faire.

Comme il ne répondait pas à la question du maître, ce dernier se sentit obligé de le sermonner à nouveau :
« Le Sel est la base même de notre ville, ce qui nous permet de vivre. Vous n'avez que dix ans, il est vrai, mais ces connaissances vous serviront un jour, si vous souhaitez prendre la place de sa majesté. Un bon souverain est un souverain qui comprend la matière sur laquelle se construit toute l'économie de notre cité. Prenez exemple sur votre sœur ».
Ladite sœur ne pipait mot, se faisant discrète, lançant à son cadet un petit sourire désolé. Elle était si belle avec ses longs cheveux blancs et ses grands yeux bleus... Les petites tâches de rousseur qui couraient sur son visage mutin lui donnaient un charme indéniable. Il était fier de sa grande sœur, fier de son intelligence, de sa force et même de sa gentillesse. Il l'aimait comme on aimait un membre de sa famille, un exemple, un mentor. Le professeur le savait et, une nouvelle fois, il laissa échapper un soupire excédé.
« Vous ne devriez pas continuer à être si proche tous les deux... un jour vous devrez vous entre-tuer, vous le savez. Il n'y a qu'une place pour remplacer votre mère et aucun de vous deux ne l'obtiendra avec un cœur trop doux. C'est ainsi que va notre monde et qu'il continuera d'aller. Vous êtes condamnés. »

On le leur répétait sans cesse, encore et encore, bien conscient que les deux petits êtres étaient bien trop proches; mais les choses changeraient, comme toujours. En grandissant ils laisseraient leurs cœur se remplir de toute cette haine déversée par les plus grands. Ils se forgeraient un masque, l'enfileraient pour s'affronter dans l'arène, armés jusqu'aux dents de sourires et de compliments.Jusqu'au coup fatal, jusqu'au moment où le fer percerait l'un de leurs deux flancs, où le poison flétrirait leurs veines.
Personne n'avait jamais échappé à cette destinée et même si Lukàs était bien décidé à aller contre, il n'était pas sûr de gagner.